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- 20 février 2024
Dissertation corrigée – Manon Lescaut : est-il pertinent, pour un romancier, de conduire la destinée de ses personnages en marge de la société pour emporter l’adhésion de son lecteur ?
Préparez-vous à l’épreuve écrite du bac de français en examinant attentivement le corrigé de cette dissertation.
Vous répondrez dans un développement structuré, en prenant appui sur votre lecture de Manon Lescaut de l’abbé Prévost , sur les textes étudiés en classe ou lus dans le cadre du parcours associé, ainsi que sur votre culture personnelle.
1. L’analyse du sujet
Conseil : Il est d’abord essentiel de repérer les termes les plus importants du sujet, ceux qui en déterminent le sens et l’articulation logique, puis de les définir pour éclairer l’énoncé.
Le sujet articule ainsi le travail du romancier et la réception du lecteur en termes d’efficacité (c’est le sens de l’adjectif « pertinent ») dans le but de susciter « l’adhésion » du lecteur. L’adhésion est l’un des termes les plus importants de l’énoncé : il renvoie d’abord à l’attachement du lecteur à l’œuvre, cette adhésion pouvant se comprendre comme le développement de l’envie du lecteur de connaître la suite, son investissement dans la lecture et sa projection dans l’intrigue, son attachement, voire sa sympathie pour les personnages. Mais adhérer à un groupe, une opinion, une doctrine, c’est aussi les reconnaître comme valables, en partager les idées ou les valeurs. Or le sujet se demande s’il est efficace dans cette perspective de représenter des « personnages en marge de la société », c’est-à-dire des marginaux, des êtres qui ne respectent pas les normes de la société, qui en sont exclus ou qui s’en extraient. On pensera bien sûr au statut, à la condition sociale de Manon et des Grieux. L’expression « conduire la destinée » souligne enfin l’importance du déroulement de l’intrigue et peut renvoyer à l’atmosphère tragique qui plane sur le roman.
Ensuite, on peut noter la forme de la question : il s’agit ici d’une question totale qui invite à adopter un plan dialectique, à nuancer le présupposé véhiculé par l’énoncé.
On reformule alors le sujet : pour susciter l’adhésion du lecteur (c’est-à-dire à la fois son intérêt, sa curiosité, son désir de lire, son approbation morale, son attachement aux personnages), est-il bon de représenter des personnages de marginaux ?
On cherche ensuite des arguments et des exemples qui permettent de construire la thèse et l’antithèse et on les note au brouillon.
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2. On élabore le plan
Conseil : pour éviter de basculer dans le hors-sujet, il est préférable d’employer les termes du sujet dans les passages clés de la démonstration : les annonces de parties, les transitions, la formulation de l’argument de chaque sous-partie… Mieux vaut être insistant(e) mais clair(e), que viser la subtilité et basculer dans l’approximatif.
On cherchera d’abord à montrer que la représentation de personnages menés par leur destinée en marge de la société est un moyen efficace pour susciter l’adhésion du lecteur au récit. Plusieurs arguments pourront être avancés :
- on rappellera d’abord que le déroulement de l’intrigue mène les personnages vers une déchéance certaine , annoncée dès l’incipit. Le roman donne ainsi à découvrir Manon dans une scène mémorable, qui présente une population « en alarme » devant le spectacle offert par « douze filles, […] enchaînées six à six par le milieu du corps ». Le récit rétrospectif de des Grieux retrace ensuite la destinée de cette jeune fille dotée d’un fort « penchant au plaisir » depuis sa rencontre avec le jeune noble jusqu’à sa mort tragique dans le désert. Les rebondissements et les péripéties qui ponctuent ce récit tragique renforcent dès lors l’attachement du lecteur à l’intrigue.
- la représentation de lieux étrangers au lecteur suscite une impression de dépaysement, d’exotisme d’une part, tout en rendant les rebondissements de l’intrigue plus effrayants , en menant les personnages dans des lieux hostiles qui inquiètent le lecteur d’autre part. On pourra ainsi évoquer le passage de des Grieux à la prison de Saint-Lazare et de Manon à celle de la Salpêtrière, l’atmosphère licencieuse des petites maisons des seigneurs libertins qui sollicitent Manon, ou encore l’espace sublime du désert américain.
- la mise en scène de personnages audacieux , qui refusent de se conformer aux poids des règles religieuses, des normes sociales, des injonctions familiales, suscite l’admiration du lecteur . Leur goût de la liberté, de la transgression, leur révolte contre l’hypocrisie et la puissance de leur passion amoureuse, en font des êtres fascinants. On pourra par exemple s’appuyer sur une analyse de l’humiliation que Manon fait subir au prince italien qui la courtise, se jouant de lui malgré son titre et sa jeunesse. On pourrait également citer Flaubert qui écrit dans sa correspondance que « [c]e qu’il y a de fort dans Manon Lescaut , c’est le souffle sentimental, la naïveté de la passion qui rend les deux héros si vrais, si sympathiques, si honorables, quoiqu’ils soient fripons ».
Après avoir démontré que la représentation d’espaces étrangers au lecteur et de personnages hors normes vivant des aventures intenses et connaissant un sort tragique entretiennent l’intérêt, la curiosité et la sympathie du lecteur, nous devons maintenant montrer en quoi cette thèse n’a rien d’évident, et quelles sont les limites de cette position .
Nous pourrions alors évoquer la désapprobation morale du lecteur qui condamne les personnages ou peine à s’identifier à ces figures marginales .
Il serait temps alors de mobiliser l’avant-propos ajouté par l’abbé Prévost à l’œuvre , dans lequel il présente le roman comme « un traité de morale réduit agréablement en exercices » et rappelle que celui-ci doit « servir à l’instruction des mœurs ». La destinée de des Grieux est censée être pour le lecteur « un exemple terrible de la force des passions ». L’auteur condamne en effet longuement l’attitude de son héros « qui refuse d’être heureux pour se précipiter volontairement dans les dernières infortunes ; qui, avec toutes les qualités dont se forme le plus brillant mérite, préfère par choix une vie obscure et vagabonde à tous les avantages de la fortune et de la nature ; qui prévoit ses malheurs sans vouloir les éviter ; qui les sent et qui en est accablé sans profiter des remèdes qu’on lui offre sans cesse, et qui peuvent à tous moments les finir ; enfin un caractère ambigu, un mélange de vertus et de vices, un contraste perpétuel de bons sentiments et d’actions mauvaises ». À travers cette énumération des fautes de des Grieux, l’abbé Prévost feint d’inviter le lecteur à désapprouver son héros. L’attachement du lecteur au sort du personnage n’est donc recherché que pour mieux susciter ensuite sa désapprobation morale.
L’on pourrait ainsi rappeler les épisodes dans lesquels la sympathie du lecteur pour le personnage se trouve émoussée par sa conduite immorale (épisodes de vols, triche, mensonges, mauvaise foi, meurtre…). On pourrait également s’interroger sur « l’adhésion » du lecteur au personnage de Manon, qui a suscité de très nombreux commentaires moralisateurs condamnant son infidélité, son penchant au plaisir ou son goût pour le luxe.
On pourrait enfin évoquer la figure de Tiberge , pour se demander si ce personnage ne suscite pas davantage l’attachement du lecteur , son intérêt, son admiration, pour ses vertus morales, sa loyauté, sa sincérité, sa foi profonde. C’est d’ailleurs sur lui que le récit de Des Grieux s’achève comme s’il était le garant d’un retour à l’ordre moral à la fin du roman : « Je ne pouvais marquer trop de reconnaissance pour un ami si généreux et si constant. »
L’on voit ainsi que l’adhésion du lecteur au roman n’a rien d’évident dans la mesure où il met en scène des figures de marginaux, immorales et transgressives. Il serait alors temps de se demander par quels moyens l’abbé Prévost emporte l’adhésion du lecteur en rendant ses personnages attachants ou fascinants malgré tout .
Si le lecteur n’adhère pas totalement aux personnages représentés, à Manon et des Grieux, s’il ne valide pas leur conduite ou leurs décisions, il adhère pourtant au roman , à l’œuvre réalisée par l’abbé Prévost, comme en témoignent la postérité du roman et les nombreuses études qui lui furent consacrées. C’est que ces figures hautes en couleur sont mises en valeur par un montage narratif soigné et une construction narrative efficace et qu’ils symbolisent la puissance de l’amour.
L’on pourrait d’abord montrer que c’est moins la marginalité des personnages qui intéresse le lecteur que la puissance de la passion amoureuse qui pousse les héros malgré eux en marge de la société . On pourrait également évoquer les critiques de certains lecteurs masculins qui ont témoigné de leur fascination pour le personnage de Manon, perçu comme un fantasme. Maupassant écrit ainsi, à propos de des Grieux, que « nous le comprenons, nous ne nous indignons plus ainsi que nous le ferions pour un autre, nous l’absolvons presque, nous lui pardonnons assurément à cause d’elle, parce que nous nous sentons faibles aussi devant cette image ravissante, devant cette unique évocation de la créature d’amour ».
Il faudrait surtout montrer que c’est le montage du roman, sa construction rétrospective, sa narration enchâssée, qui permettent au lecteur d’adhérer pleinement au récit . En effet, cette structure fait de la narration un commentaire vivant, un témoignage sensible, qui annonce d’emblée un récit tragique, les prolepses ne cessant d’alimenter la curiosité du lecteur. Sa compassion est entretenue par la narration pathétique de des Grieux, ses nombreux commentaires soulignant ses regrets et ses souffrances (on pourra ici commenter certaines exclamations contenues dans la scène de la rencontre telles que : « Hélas ! que ne le marquai-je un jour plus tôt ! j’aurais porté chez mon père toute mon innocence »).
L’on pourrait enfin se demander si l’adhésion du lecteur au roman ne serait pas davantage lié au mystère qui entoure le personnage de Manon qu’à sa vie en marges . Dans la mesure où Manon n’est saisie qu’à la troisième personne, par deux narrateurs internes (Renoncourt, puis des Grieux), qui l’objectifient par leur regard et ne peuvent en pénétrer la conscience, elle apparaît bien souvent comme un personnage insaisissable, qui échappe au lecteur. Ainsi les décisions de Manon, ses choix, ses actes, paraissent souvent déconcertants à des Grieux et dès lors au lecteur qui la perçoit à travers sa narration uniquement. Si le lecteur adhère au roman, c’est donc aussi parce qu’il est fasciné par Manon, personnage trouble qui lui échappe en permanence.
3. On rédige l’introduction
Manon Lescaut , roman publié par l’abbé Prévost en 1731 , connut un vif succès, tant au XVIII e siècle qu’au siècle suivant, en témoignent les commentaires enthousiastes de nombreux écrivains tels que Flaubert ou Maupassant, ou l’adaptation en opéra par Jules Massenet en 1884. Il a pourtant pour protagonistes des personnages de marginaux, un prêtre défroqué et une fille, qui s’écartent des lois sociales ou y contreviennent, et fréquentent des lieux en marges de la norme (maisons de jeux, prison), avant que l’intrigue ne les mène hors du territoire français, à la Nouvelle-Orléans. Faut-il déduire de ce succès qu’il est pertinent pour un romancier de conduire la destinée de ses personnages en marge de la société pour emporter l’adhésion de son lecteur ? La marginalité des héros apparaît toutefois ambivalente : si elle peut susciter l’intérêt du lecteur en le menant vers des espaces romanesques qui lui sont à priori étrangers et peuvent éveiller sa curiosité, dans un récit ponctué de rebondissements et de coups de théâtre particulièrement dramatiques justifiés par leur destinée anti-sociale, elle peut aussi exciter la désapprobation du lecteur, qui n’adhère pas, moralement, à leur conduite. Il s’agit donc de s’intéresser à l’adhésion trouble que suscitent les personnages marginaux chez le lecteur.
Il conviendra d’abord de voir que le plaisir engendré par la découverte de destinées romanesques et marginales emporte le lecteur qui adhère ainsi au roman, capté par son atmosphère tragique et son intensité dramatique, avant de montrer que son adhésion ne peut être morale cependant, et donc entière. Nous nous demanderons alors quelles sont les conditions et les stratégies qui permettent au romancier de passer outre la désapprobation morale de son lecteur pour le faire pleinement adhérer au récit .
4. On rédige le développement
Conseil : On n’oubliera pas de respecter la mise en page (alinéas, sauts de ligne entre les parties…), de se relire régulièrement pour vérifier la cohérence des phrases , la clarté du raisonnement , le respect de l’orthographe .
5. On rédige la conclusion
La représentation de personnages menés par leur destinée en marge de la société apparaît ainsi comme un moyen efficace d’emporter l’adhésion du lecteur , puisqu’ils le mènent dans des espaces singuliers, connaissent des aventures romanesques, manifestent des sentiments intenses… Toutefois, représenter des personnages qui transgressent les normes sociales, qui dérogent aux conventions et agissent à l’encontre de la morale risque de susciter le désaccord du lecteur . Il faut donc emporter son adhésion au moyen d’une structure narrative efficace qui suscite l’émotion du lecteur comme sa fascination.
On pourrait évoquer, en ouverture, l’évolution de l’histoire littéraire. Au XIX e siècle, de plus en plus de romanciers représentent des personnages de marginaux, qui conservent seuls un caractère romanesque, voire une authenticité morale et une fidélité à soi qui renversent le lien classique entre bassesse sociale et bassesse morale. Ainsi Balzac juge-t-il dans la Préface de Splendeurs et misères des courtisanes , que « l’aplatissement, l’effacement de nos mœurs » l’oblige à s’intéresser aux figures marginales, puisqu’il n’y a plus « de mœurs tranchées et de comique possible que chez les voleurs, chez les filles, et chez les forçats, il n’y a plus d’énergie que dans les êtres séparés de la société ».
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L'œuvre " Manon Lescaut " de l'Abbé Prévost explore les thèmes de l'amour passionnel, des mœurs de la Régence et du tiraillement de l'âme humaine. Ce roman du XVIIIe siècle met en scène la relation tumultueuse entre le Chevalier des Grieux et Manon Lescaut, illustrant les conflits entre passion, morale et désir de luxe. L'histoire sert d'exemple des dangers de l'amour obsessionnel et critique la société libertine de l'époque.
• Le récit met en lumière la force destructrice de la passion amoureuse • Il offre une critique des mœurs dissolues de la Régence • L'œuvre explore les contradictions de l'âme humaine entre vertu et vice • Le roman aborde les thèmes de la fidélité, du libertinage et de l'amitié
Une histoire d'amour passionnelle et destructrice
L'histoire d'amour entre Manon Lescaut et le Chevalier des Grieux est au cœur de ce roman. Leur relation illustre la force irrésistible de la passion amoureuse, présentée dès le début comme le sujet principal de l'œuvre.
Des Grieux tombe immédiatement sous le charme de Manon, dans ce qui s'apparente à un coup de foudre. Il la décrit comme " La maîtresse de son cœur " et est prêt à tout pour elle, au détriment de la raison. De son côté, Manon semble aussi éprouver des sentiments sincères, bien que ses motivations restent ambiguës puisque le récit est narré du point de vue de Des Grieux.
Citation : "Je me trouvai enflammé tout d'un coup jusqu'au transport"
Cette passion est présentée comme une force destructrice, menant les personnages à leur perte. Manon incarne la figure de la femme fatale, à laquelle Des Grieux ne peut résister malgré les conséquences néfastes.
Highlight : L'amour dans Manon Lescaut est à la fois source de bonheur et de tragédie, s'imposant comme une fatalité dont Des Grieux ne peut se défaire.
Le roman explore également les différentes conceptions de l'amour des deux protagonistes. Tandis que Des Grieux recherche la fidélité et est prêt à tout sacrifier, Manon n'est pas disposée à renoncer au luxe pour vivre son amour. Cette divergence est source de nombreux conflits et trahisons au fil du récit.
Example : Des Grieux n'hésite pas à jouer, tricher et même tuer pour vivre avec Manon, allant jusqu'à manipuler son ami Tiberge pour obtenir de l'argent.
Un roman de mœurs critiquant la société de la Régence
" Manon Lescaut " offre un tableau critique des mœurs de la société française sous la Régence. L'œuvre dépeint une époque marquée par l'immoralité et la recherche effrénée du plaisir et du luxe.
La vie parisienne est présentée comme corruptrice, poussant les personnages à toujours vouloir plus. Manon et Des Grieux sont entraînés dans une spirale de dépenses et de désirs insatiables, symbolisée par leur volonté de maintenir deux logements : une maison à Chaillot et un appartement à Paris.
Quote : "Elle me proposera de reprendre une maison à Paris"
Le roman critique la façon dont l'argent devient la valeur suprême, peu importe les moyens employés pour l'obtenir. Les personnages n'hésitent pas à recourir à des pratiques immorales :
• Manon se prostitue • Lescaut triche et manipule • Des Grieux s'adonne au jeu et participe à des escroqueries
Highlight : Le roman dénonce la corruption morale qui touche toutes les classes sociales, des plus pauvres aux plus riches.
L'œuvre condamne également l'hypocrisie des riches qui profitent de la pauvreté des jeunes femmes comme Manon pour assouvir leurs désirs. La société est présentée comme un monde où règnent le libertinage et la duplicité.
L'amitié comme contrepoint moral
Le thème de l'amitié est incarné par le personnage de Tiberge, qui offre un contrepoint moral et vertueux aux agissements de Des Grieux. Tiberge représente la fidélité en amitié et les valeurs chrétiennes.
Highlight : L'amitié de Tiberge est présentée comme héroïque, résistant aux nombreuses déceptions causées par les écarts moraux de Des Grieux.
Bien que Des Grieux se moque parfois des "harangues apostoliques" de son ami, il reste attaché à Tiberge qui joue le rôle de conscience morale dans le roman. Cette relation d'amitié offre un contraste saisissant avec la passion amoureuse destructrice qui lie Des Grieux à Manon.
Le tiraillement de l'âme humaine
L'Abbé Prévost utilise " Manon Lescaut " pour explorer les contradictions inhérentes à la nature humaine. Le roman met en scène le conflit intérieur entre l'idéal moral et religieux d'une part, et l'attrait pour le plaisir et le vice d'autre part.
Ce tiraillement est symbolisé par l'opposition entre les personnages de Des Grieux et Tiberge :
• Tiberge incarne la vertu et les valeurs chrétiennes • Des Grieux représente l'attrait pour la luxure et les plaisirs mondains
Definition : Le libertinage désigne ici à la fois une attitude morale de libre pensée et une vie de débauche et de plaisirs.
La tension intérieure vécue par Des Grieux se manifeste physiquement à travers ses fréquentes crises de larmes, traduisant des émotions contradictoires allant de la joie au désespoir. Contrairement à lui, Manon semble imperméable aux vertus de la religion, accentuant ainsi le conflit moral du héros.
Vocabulary : Libertinage - Mode de vie et de pensée qui rejette les contraintes morales et religieuses au profit de la recherche du plaisir.
Le roman illustre ainsi la complexité de l'âme humaine, constamment tiraillée entre des aspirations contradictoires. Cette analyse psychologique approfondie fait de " Manon Lescaut " une œuvre novatrice pour son époque, annonçant les grands romans d'analyse du XIXe siècle.
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