Dissertations corrigés de philosophie pour le lycée

Catégorie : L’art

L’art, cette manifestation exceptionnelle de la créativité humaine, est bien plus qu’une simple expression esthétique. Il agit comme un miroir de l’âme collective de la société, suscitant des débats sur la signification, la perception et le pouvoir transformateur de la beauté. Au cœur de l’art se trouve la quête de compréhension de l’humain et de son rapport au monde qui l’entoure.

dissertation sur l'importance de l'art

En art, tout s’apprend-il ?

La dissertation philosophique qui suit aborde la question fascinante : « En art, tout s’apprend-il ? ». De nombreux aspects seront examinés pour évaluer si l’art peut être entièrement enseigné ou s’il existe des éléments intrinsèquement innés.

  • Dissertations

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Dire que l’art qu’il n’est pas utilitaire, est-ce dire qu’il est inutile ?

Dans cette dissertation philosophique, nous nous interrogerons sur le rôle et la valeur de l’art. Si l’art n’a pas d’utilité pragmatique, est-ce pour autant qu’il est sans valeur ou même inutile ? Une réflexion qui questionne l’essence même de l’art.

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Créer, est-ce rompre avec la tradition ?

La création artistique est souvent vue comme une forme d’innovation, impliquant une rupture avec la tradition. Cependant, cette dissertation se penchera sur la question de savoir si créer signifie absolument abandonner le passé et ses codes établis.

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Apprécier une oeuvre d’art, cela s’apprend-t-il ?

La capacité d’apprécier une œuvre d’art est souvent vue comme innée. Cependant, la question se pose : est-ce que l’on peut apprendre à apprécier l’art ? Ce sujet complexe interroge le rôle de l’éducation dans notre rapport à l’art.

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L’art nous détourne-t-il de la réalité ?

Cette interrogation nous invite à réfléchir sur la nature de l’art et son rôle dans notre perception et notre compréhension de la réalité.

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Beauté et utilité sont-elles incompatibles ?

La dissertation philosophique qui suit explore la relation complexe entre la beauté et l’utilité. Elle questionne si ces deux concepts sont incompatibles, ou si au contraire, ils peuvent coexister et se renforcer mutuellement dans divers aspects de la vie et de l’art.

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Tout le monde est-il artiste ?

La question « Tout le monde est-il artiste ? » soulève des interrogations profondes sur la nature de l’art et de la créativité. Cette dissertation philosophique explorera les différentes perspectives sur ce sujet, en examinant les définitions traditionnelles de l’artiste et en les confrontant aux conceptions contemporaines.

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plan détaillé philosophie : l'art est-il utile ?

Publié le 07/04/2024

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« Dissertation de Philosophie Sujet 1 : l’art est-il utile ? « L’art » comme le suppose son étymologie grecque « technè » (technique) se caractérise par un savoir-faire, une maitrise technique. L’adjectif « utile » suppose lui que l’art possède une fonction, qu’il satisfait un besoin. Dans l’Antiquité, on ne faisait pas de distinction entre l’art et l’artisanat, puisque ces deux activités nécessitaient la maitrise de techniques, de savoir-faire. Par exemple, le sculpteur comme le menuiser devaient s’exercer longuement pour développer leur talent. Aujourd’hui, l’art se caractérise par l’ensemble des activités visant à la création esthétique. C’est ce que l’on nomme les « BeauxArts », qui comprennent diverses activités telles l’architecture, la sculpture, la peinture, la musique, les arts de la scène, le cinéma… Cette définition moderne suppose que l’art se limite au Beau, c’est-à-dire à sentiment de plaisir devant la réalisation, médiatisé par un jugement. On se demande donc si l’art répond à un besoin, s’il sert une cause, s’il a une fonction, c’est-à-dire si l’art répond à un intérêt. Ou bien, si à l’inverse, l’art, qui est un savoir-faire, n’a aucune fonction et ne répond à aucun besoin. En définitive, si l’art est désintéressé. Il s’agira dans un premier temps de montrer que l’art est fonctionnel puisqu’il se décline et permet un accomplissement diversifié. Ensuite, nous démontrerons que malgré ses fonctions multiples, l’art doit nécessairement être esthétique. Enfin, nous observeront que l’art est très souvent limité à son caractère esthétique ou à son processus de création, ce qui ne lui donne pas une fonction utilitaire en soi. OUI – l’art possèdent de nombreuses fonctions, en autres cathartiques et éducatives A. la catharsis : purgation des passions Argument + exemple : L’art est utile puisqu’il permet de transmettre des émotions. Au théâtre, la tragédie permet aux spectateurs de vivre une expérience émotionnelle intense tout en restant dans un cadre fictif. Elle captive l'audience et la conduit à ressentir des émotions telles que la peur, la pitié et la compassion. Selon Aristote, la tragédie suscite chez les spectateurs des émotions fortes liées aux actions des personnages tragiques (meurtre, décès…). En vivant ces émotions par procuration à travers le théâtre, les spectateurs sont purgés de leurs propres émotions excessives (pulsions, désirs). C’est ce qu’Aristote nomme la catharsis, c’est-à-dire la purgation des passions. Celle-ci permet aux spectateurs de réfléchir sur leur conflit pulsionnel et le charactère tragique de la pièce va les conduire à ne pas assouvir leurs passions dans le réel. Ainsi, avec la tragédie grecque Eodipe roi, les spectateurs pouvaient ressentir un sentiment cathartique. B.

l’art pour éduquer Argument + exemple : L'art engagé est une forme d'expression artistique qui cherche à transmettre un message social, politique ou idéologique spécifique. Son utilité réside dans sa capacité à sensibiliser, à mobiliser et à provoquer des changements au sein de la société. L'art engagé est souvent utilisé pour attirer l'attention du public sur des questions importantes telles que les injustices sociales, les droits de l'homme, la discrimination, la pauvreté, les conflits politiques, etc. Les artistes engagés utilisent leur travail pour mettre en lumière des problèmes souvent ignorés ou minimisés par les médias traditionnels. En exposant ces problèmes et en suscitant des émotions chez le public, l'art engagé peut inspirer les individus à agir, à se mobiliser et à lutter. Ainsi, Victor Hugo avec son roman Le Dernier Jour d’un Condamné s’oppose très largement à la peine de mort, dans un contexte où le débat sur la question de la peine capitale était très vif en France. Son roman a eu un impact significatif sur la société française de l’époque. Il a même contribué à promouvoir des réformes législatives en faveur de l’abolition de la peine de mort. MAIS – L’art bien qu’ayant de nombreuses fonctions n’est qu’esthétique : idée de l’art pour l’art A. L’importance du Beau et de notre appréciation de l’art L’art pour l’art est une idée fondamentale qui a émergé au XIXe siècle. Cette idée défend l’idée que l’art doit être apprécié pour sa propre valeur, indépendamment de son utilité. Un principe important de l’art pour l’art est la célébration de la « beauté pour la beauté ». Cela signifie que l’art doit être simplement beau, sans servir de but pratique. C’est ce que soutient Théophile Gautier lorsqu’il affirme « tous ce qui est utile est laid, ce qui est de plus laid dans une maison : les toilettes ». Il suggère ainsi que les objets qui sont considérés comme utiles sont souvent dépourvus de beauté. Par exemple, les toilettes qu’il mentionne, sont rarement considérées comme un objet beau ou esthétique. Il marque ainsi cette rupture entre le Beau et l’utile. Il veut en effet grâce à cette rupture, mettre en lumière l’importance de la beauté dans nos vies et de notre appréciation de l’art. B. critique de l’utilitarisme de l’art Kant nous propose une vision différente de l’art. Pour lui, l’idée selon laquelle l’art devrait être évalué en fonction de son utilité pour être légitime est fausse. Il soutient à l’inverse que l’art possède une finalité désintéressée, c’est-à-dire que l’on tire de l’art un simple plaisir à la contemplation de.... »

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Sujets de réflexions philosophiques : L'art

mis à jour le 20/08/2008

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mots clés : philosophie , culture , art

L'art :

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information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux, Terminale

type pédagogique : sujet d'examen

public visé : non précisé, élève

contexte d'usage : non précisé

référence aux programmes : philosophie, culture, art

ressource(s) principale(s)

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Exemple de sujet : L’art nous détourne-t-il de la réalité ?

Le problème consiste ici à remarquer que le statut de l’art est ambigu. L’art procède initialement d’un travail technique qui a pour but de produire une représentation esthétique, c’est-à-dire une oeuvre qui se montre. Mais, pour autant une oeuvre d’art n’est jamais totalement autonome dans le sens où elle représente toujours quelque chose, que cette chose soit une réalité physique (un objet du monde par exemple) ou une idée abstraite qui décide l’auteur de l’oeuvre à la créer. L’art est donc une forme de langage qui n’est pas vraiment autonome, mais qui re-présente ce qui a déjà été présenté. En ce sens, si une oeuvre traduit ce qu’un auteur, un artiste a cherché à y montrer, l’oeuvre d’art n’est jamais vraiment elle-même sans pouvoir non plus être autre chose qu’elle-même, sans pouvoir se substituer à ce qu’elle montre ou décrit. Se poser la question du rapport de l’art à la réalité traduit ce paradoxe puisqu’il semble que l’art est à la fois une production autonome qui a une existence esthétique propre et une illusion qui ment sur elle-même et se fait passer pour une réalité qu’elle n’est pas et dont elle détourne.... [voir le corrigé complet]

Antenne UNESCO – SONU

[l’UNESCO dans l’éducation: La place de l’art dans l’éducation : et si l’art était essentiel ?]

Dans une société aux divisions toujours plus profondes, marquées par des inégalités socio-culturelles accrues, l’importance de l’art et de son apprentissage sont souvent laissés de côté. Pourtant, «  seul l’art, touchant le cœur et les sentiments, peut rassembler  » (Philippe Urfalino, L’invention de la politique culturelle , Hachette littératures, 2004, p. 19). Quid alors de la place de l’art dans l’éducation aujourd’hui ? 

L’art, facteur essentiel d’éducation

L’art est essentiel au développement personnel et social. En effet, l’apprentissage des techniques, mouvements et œuvres artistiques ainsi que sa pratique permettent de développer considérablement l’écoute, la concentration mais aussi la prise en compte des autres. L’art peut troubler, choquer, intéresser, émerveiller et éveille ainsi la curiosité de chacun dès le plus jeune âge. L’art se veut donc complémentaire aux programmes scolaires et aux formes d’apprentissage classiques, étant source de nouvelles connaissances aussi bien théoriques que pratiques et entraînant les capacités intellectuelles requises dans les champs classiques d’apprentissage.

L’art, et plus précisément la performance artistique, est aussi un moyen d’expression de soi, de son corps et de sa voix. Confrontés à divers sentiments intérieurs et au regard insistant des autres élèves et des adultes présents lors d’une telle expression artistique, un sentiment de honte peut vite être ressenti, contraignant les élèves à ne pas oser s’exprimer. Il faut alors apprendre à dompter ces sentiments afin de réussir à véritablement s’exprimer, exercice qu’un cours traditionnel en classe ne permet que très peu. L’art et la pratique artistique dépasse également les clichés garçon-fille, comme la pratique de la danse au sein des établissements scolaires a pu le démontrer. Cassant l’image illusoire mais pourtant bien ancrée selon laquelle la danse serait réservée aux filles, la pratique de ces arts vient apprendre l’égalité entre les genres.  Cela développe ainsi la confiance en soi mais également la cohésion de groupe, deux éléments que le système scolaire traditionnel peine souvent à cultiver. 

De plus, la pratique développée de certains arts est source de persévérance et de détermination et est en cela synonyme d’accomplissement personnel. Mais cette pratique est également une forme d’engagement, aussi bien envers soi-même qu’envers les autres. En effet, la pratique d’une technique artistique oblige à se soumettre à un entraînement régulier et complet. Toutes ces qualités, profondément développées par la pratique et la maîtrise d’une technique artistique, vont s’avérer par la suite essentielles à la bonne réussite scolaire.

Mais au-delà de l’amélioration des capacités intellectuelles et sociales que l’École se doit de développer, l’art permet également de stimuler d’autres parties du cerveau que celles qu’activent un cours classique et aide au développement des émotions et de la sensibilité. La vision d’une œuvre artistique ou l’écoute d’une œuvre musicale sécrète en effet de la dopamine, de la sérotonine, mais libère aussi de la morphine endogène, des hormones responsables de l’envie de vivre et de la motricité. Un rapport de 2019 de l’Organisation Mondiale de la Santé a également prouvé que les arts apportent une importante aide psychologique, permettant de lutter contre les maladies graves et la dépression. 

La place de l’éducation artistique et culturelle en France : 

Afin de consacrer l’importance de l’éducation artistique et culturelle au sein du système scolaire, l’UNESCO a mis en place en 2012 la semaine internationale de l’éducation artistique se déroulant du 21 au 27 mai. L’organisation promeut en cela la diversité culturelle et favorise non pas seulement l’apprentissage des arts, mais également l’apprentissage par les arts, permettant d’améliorer la qualité de l’éducation.

En France, l’éducation artistique et culturelle à l’École répond à trois objectifs. En effet, elle vise à construire une culture personnelle riche et cohérente tout au long du parcours scolaire de chacun, mais aussi à permettre la pratique artistique et à favoriser la rencontre des artistes et des œuvres ainsi que la fréquentation de lieux culturels. Pour ce faire, le ministère de l’Éducation nationale a créé la Charte pour l’éducation artistique et culturelle, selon laquelle, entre autres, chaque projet d’école ou d’établissement doit comporter un volet artistique et culturel. De nombreux partenariats ont également été mis en place avec le CNC pour mettre en œuvre le projet national entre l’École et le cinéma, permettant de promouvoir l’accès au septième art en donnant aux collégiens et lycéens la possibilité de visionner des films avec leurs classes. L’apprentissage de l’Histoire des arts, bien qu’encore assez limité au sein des établissements publics, est censé donner aux élèves du secondaire un niveau minimal d’apprentissage culturel. Pour ce faire, un « portail histoire des arts » donne un accès simple et gratuit à plus de 5 000 ressources éducatives en ligne validées telles des dossiers pédagogiques, ou encore des expositions virtuelles et de nombreuses vidéos. La mise en place  plateforme Lumni permet également de donner accès aux contenus de divers médias comme France Télévisions, Arte, France Médias Monde, Radio France, TV5 Monde,  ou encore l’INA. Pour des élèves en situation précaire, ces mesures sont sources d’accès au monde de la culture, monde dont les portes peuvent à bien des égards sembler fermées. En ce sens, le pass éducation permet à tous les acteurs du monde de l’éducation mais également aux élèves d’accéder aux sites culturels gratuitement ou à prix réduits, favorisant ainsi l’inclusion et la richesse culturelle. 

Mais cela étant encore insuffisant pour placer tous les élèves sur un pied d’égalité en matière d’accès à la culture, certains enseignants n’hésitent pas à mettre en place des techniques alternatives et évolutives d’éducation. C’est le cas de Gilles Vernet qui, dès l’école primaire, a désiré faire apprendre l’art de l’opéra à ses élèves, art très peu connu et accessible pour les plus jeunes générations d’élèves. Pour ce faire, il a préparé une représentation de l’opéra d’ Icare et le taureau blanc avec ses élèves de CM2, épaulé par l’opéra de Paris. 

L’art, essentiel par sa pratique et son apprentissage, se veut donc complémentaire aux programmes scolaires « classiques ». Il semble en ce point nécessaire de continuer à développer l’éducation à l’art mais également l’éducation par l’art, afin de retrouver une certaine cohésion au sein des établissements scolaires et d’apprendre dès le plus jeune âge l’intérêt que suscite une œuvre artistique et sa pratique technique.

Auteure : Marianne Condette

Cet article n’engage que son auteur.e

Sources : 

Site de l’Education nationale : https://www.education.gouv.fr/l-education-artistique-et-culturelle-7496

Public Sénat : https://www.publicsenat.fr/article/societe/l-opera-a-l-ecole-une-facon-d-apprendre-aux-enfants-a-se-tenir-droit-face-a-leur

France Culture : https://www.youtube.com/watch?v=SXxrymUTe9s

UNESCO : http://www.unesco.org/new/fr/media-services/single-view/news/first_international_arts_education_week_21_27_may/back/18256/

Publié par Unesco Sonu

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Dissertation la force de vivre : le pouvoir de l’art et la culture

Dissertation la force de vivre : le pouvoir de l’art et la culture

  • Blog Prépa scientifique Dissertation la force de vivre : le pouvoir de l’art et la culture

Pour la rentrée 2021, la force de vivre est le nouveau thème de français en prépa scientifique . Ce thème de français est valable pour les 2 prochaines années de prépa. Vous pouvez d’ores et déjà commencer à le travailler pour réussir votre rentrée. Ce thème étant vaste et regroupant de nombreuses œuvres, il vous permettra d’améliorer votre culture générale.

Dissertation sur la force de vivre : le pouvoir de l’art et la culture

Sujet : « Je ne puis concevoir qu’un homme vraiment heureux puisse jamais songer à l’art. Vivre vraiment, c’est avoir la plénitude. Est-ce que l’art est autre chose qu’un aveu de notre impuissance ? ». Vous justifierez l’application de cette considération de Richard Wagner (Lettre du 12 janvier 1852 à son ami Uhlig) aux œuvres du programme de la force de vivre en prépa scientifique .

N.B. : il ne s’agit pas ici de contester la citation de Wagner – tout au plus peut-on la relativiser. En effet, le sujet précise qu’il s’agit de « justifier l’application » de cette citation, et non de dire « dans quelle mesure elle est justifiée » [ce qui aurait nécessité par exemple un II / la remettant en question]. Il importe par conséquent de se concentrer sur un point de vue, en l’expliquant, en le développant.

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Introduction : dissertation sur la force de vivre en prépa scientifique

[Introduction]

[Accroche] « La culture, c’est ce qui répond à l’homme quand il se demande ce qu’il fait sur la terre » avait proclamé André Malraux, écrivain et ministre de la Culture, dans un discours prononcé pour l’inauguration de la Maison de la culture d’Amiens le 19 mars 1966. Pour Malraux en effet, la culture était consubstantielle à l’existence humaine : elle était non un supplément d’âme, mais une nécessité intrinsèque faisant appel aux fibres mêmes de notre humanité, dans toute situation.

[Définition du sujet] Pourtant dans cette lettre du 12 janvier 1852, le grand compositeur Richard Wagner apporte une précision à cette pensée : certes, la culture est essentielle… Mais seulement pour les femmes et les hommes qui n’ont pas atteint une forme de bonheur durable et complète . Ainsi dans cette citation, Wagner pose un paradoxe : une incompatibilité entre l’existence d’un état de « plénitude » (c’est-à-dire un état de bonheur durable complet, « plein », un épanouissement intégral qui est davantage qu’une satisfaction temporaire) et la nécessité de l’art. Nous comprendrons « l’art » dans son acception générique : comme une forme de création culturelle, de rencontre entre la pensée humaine et un support créatif . Nous nous attacherons cependant à nous situer tant du point de vue du « consommateur » d’art que du créateur – la citation de Wagner rendant possible cette double lecture.

Pour Wagner, l’incompatibilité est telle entre bonheur et art que le compositeur choisit d’employer le terme « songer » – non pas simplement penser ou imaginer, mais « songer », c’est-à-dire une sorte de rêverie accidentelle, un hasard peu probable. Dès lors pour Wagner, l’art naîtrait de ce paradoxe : il serait indispensable mais catégoriel, nécessaire mais conjoncturel, car dépendant de l’état de bonheur complet (« vivre vraiment » est synonyme de plénitude) d’un individu donné (« l’homme » pouvant être rapproché ici non de sa conception genrée, mais de l’humanité en général). L’art, en somme, serait un remède , un pis-aller, un baume, pour compenser « l’impuissance » de l’homme à atteindre un état de bonheur complet et durable .

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[Problématisation] En quoi en effet, dans la lecture des trois œuvres au programme, l’art peut apparaître comme ce baume consolateur, comme une consolation face à l’impossibilité de « vivre vraiment » – que ce soit après la perte de Léopoldine, face au nihilisme ambiant, ou dans la zone contaminée de Tchernobyl ? Il s’agit ainsi d’étudier la relation, peut-être paradoxale, entre d’un côté, la difficulté de vivre et de l’autre, la nécessité de l’art pour compenser cette difficulté . Il s’agira enfin de voir comment, à quelles conditions, l’art peut être ce baume consolateur : est-ce le cas pour tous les hommes en particulier, ou bien le « notre » de Wagner (« notre impuissance ») ne comprend-t-il que les artistes comme lui ? Pour résumer, nous nous demanderons ainsi dans quelle mesure la force de l’art permet de compenser la faiblesse de vivre .

[Annonce du plan] L’art peut bien apparaître comme un remède à l’impuissance, à la souffrance de vivre, dans la mesure où elle est un vecteur d’évasion et de divertissement , nous permettant de penser à autre chose que notre propre malheur. Mais l’art est plus qu’un divertissement : c’est aussi un moyen de surmonter avec efficacité la souffrance , notamment par la catharsis qu’il permet. Ce remède à l’impuissance nécessite cependant une certaine approche artistique de la vie, un éthos artistique qui conditionne l’efficacité de l’art comme remède, à une certaine philosophie de vie. En définitive, la force de vivre peut être atteinte grâce à l’art, mais à certaines conditions.

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Première partie de la dissertation sur la force de vivre en prepa

[Annonce du I/] Si l’art est ce baume qui permet de soulager notre impuissance à vivre heureux, c’est parce qu’il est échappatoire, évasion et divertissement.

[I-1 Annonce de l’idée et développement] Face à l’ impuissance de vivre heureux dans son environnement , la culture et l’art offrent des possibilités d’évasion. Ainsi que l’évoquait Richard Wagner dans cette citation, la culture et l’art semblent, en effet, indispensables à qui n’est pas heureux, à qui n’a pas atteint la plénitude : l’art devient alors l’aveu de l’impuissance à vivre heureux , à atteindre le bonheur de vivre. La culture (que nous prenons ici comme synonyme de forme d’expression artistique) nous transporte en effet dans un ailleurs plus rassurant, plus apaisant, nous permettant d’oublier les difficultés présentes et la douleur de la réalité ambiante, remplaçant la faiblesse de vivre par le bonheur d’un autre univers .

[Exemple 1] C’est cette qualité de la culture à nous permettre de nous évader, qui se perçoit particulièrement dans la zone de Tchernobyl, pour plusieurs témoins interrogés par Svetlana Alexievitch. Le sous-titre d’une des rencontres, celle de Katia P. est ainsi éclairant : « Monologue sur la difficulté de vivre sans Tchekhov ni Tolstoï » (deux grands romanciers russes). Katia P. relate plus précisément le témoignage de sa mère : « Et soudain, il n’y a plus de livres utilisables. Maman se sent perdue. Elle ne sait pas vivre sans le conseil des livres… Sans Tchekhov et Tolstoï. ». C’est en raison de ce pouvoir de l’art que, lorsque la mère est autorisée à rentrer chez elle, un mois après l’évacuation, elle emporte, parmi les éléments essentiels, non seulement une « couverture chaude », un « manteau d’hiver », mais aussi « la collection complète de Tchekhov » selon Katia P.

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[Exemple 2 : deux exemples ne sont pas indispensables par chaque paragraphe, mais ne pas hésiter si vous avez de la matière !] C’est ce même pouvoir consolateur et apaisant de l’œuvre d’art que Victor Hugo évoque dans le poème « A Paul M. » (Livre V des Contemplations ) : il s’agit là d’une dédicace à Paul Meurice, un dramaturge aujourd’hui quelque peu oublié, qui avait dédicacé lui-même son drame Paris, une œuvre progressiste, à Victor Hugo. Dans ce poème, toujours marqué par la mort de Léopoldine, Hugo estime que Meurice « répan[d] l’idéal comme un baume » qui apaise la « plaie » du poète, « où dort la douleur » .

[Conclusion et transition vers le I/2] Ainsi nous voyons bien que Wagner pouvait avoir raison dans son extrait : l’art est indispensable, pour remédier à une impuissance, celle d’atteindre le bonheur. Ce pouvoir consolateur est d’autant plus fort lorsque la « consommation » de l’art ou de la culture permet à ceux dans la douleur, de se retrouver en communauté .

Ulysse Grasset Ancien élève de prépa Khâgne A/L à Louis Le grand, diplômé de l’ENS Ulm et d’HEC, je contribue au blog de Groupe Réussite et je donne des cours de francais aux élèves de prépa. 

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L'art - dissertations de philosophie

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  • L’art n’obéit-il à aucune règle ?
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dissertation sur l'importance de l'art

  • Culture générale

L’art en philosophie : quelques thèses incontournables

  • décembre 13, 2022
  • Par : Gabin Bernard

l'art en philosophie

Cet article s’intéresse aux différentes thèses philosophiques sur l’art. Il tente de recenser les plus importantes d’entre elles.

PLATON, La République , Livre X : l ’art n’est qu’imitation et illusion

La poésie, génératrice d’illusion, est bannie de la cité idéale chez Platon. Dans un extrait, le philosophe grec prend l’image des trois lits : son essence , celui du menuisier ( matériel ) et celui du peintre ( idéal ). L’artiste copie en réalité le lit de l’artisan, lui-même créé à partir du concept. De ce fait, l’art est mensonge et illusion, il ne fait que copier la représentation matérielle d’un concept et non le concept même. “Est-ce représenter ce qui est tel qu’il est, ou ce qui paraît tel qu’il paraît; est-ce l’imitation de l’apparence ou de la réalité ? – De l’apparence dit-il.” Le Beau artistique n’existe pas pour Platon.

ARISTOTE, Poétique : l’art est imitation

Le disciple de Platon s’en distingue nettement ici. Il observe que les hommes ont tendance à imiter : “Imiter est en effet, dès leur enfance, une tendance naturelle aux hommes”, et ils prennent plaisir à contempler ces imitations. De plus, l’homme aime à apprendre par la contemplation. “Apprendre est un grand plaisir […]. On se plaît en effet à regarder les images car leur contemplation apporte un enseignement.” Notons que Pascal fait référence à cet extrait dans ses Pensées : “Quelle vanité que la peinture qui n’attire l’admiration que par la ressemblance des choses, dont on admire point les originaux.” En résumé, selon Aristote, l’art prend sa source dans le plaisir de l’imitation.

Lire plus : Philosophie du langage : les principales thèses à connaître

HEGEL, Esthétique : distinction entre beauté naturelle et beauté esthétique

L’Esthétique chez Hegel renvoie à la philosophie des beaux-arts. “L’esthétique a pour objet le vaste empire du beau […] c’est la philosophie de l’art, ou plus précisément des beaux-arts.” Mais cette définition exclut le beau dans la nature et ne considère que le beau dans l’art. Cela est d’autant plus vrai que les thèses courantes privilégient le beau naturel. “Mais il est permis de soutenir dès maintenant que le beau artistique est plus élevé que le beau dans la nature.” L’esprit est toujours supérieur à la nature ,  en toute idée sont présents toujours l’esprit et la liberté. Hegel conclut : la beauté artistique est supérieure à la beauté naturelle car elle est le fruit de l’esprit. 

HEGEL, Esthétique : l’art n’est pas pure imitation

L’art ne saurait se borner à une simple imitation de la nature. L’opinion courante considère que l’art doit imiter la nature. L’imagination désigne donc cette habileté à reproduire avec fidélité les objets naturels et constituerait alors le but essentiel de l’art. Mais c ette idée restreint l’art à ne reproduire que ce qui existe déjà dans le monde, or l’art est création, il introduit de la nouveauté. Cette tâche reproductrice est inutile (“cette reproduction est du travail superflu”) et présomptueuse. L’art, “limité dans ses moyens d’expression et ne peut produire que des illusions partielles.”

L’art, en s’en tenant à cette définition, ne nous donne qu’une “caricature de la vie”. L’art d’imitation est mesquin et sans grandeur pour Hegel. “L’art, quand il se borne à imiter, ne peut rivaliser avec la nature, et qu’il ressemble à un ver qui s’efforce en rampant d’imiter un éléphant.” L’art est donc médiocre quand il se borne à la simple imitation de la nature. L’art a quelque chose de surnaturel dans son caractère créateur.

HEGEL, Esthétique : l’art doit exclure tout désir

Notre rapport pratique au réel est le désir : “le mode de relations aux choses extérieures est le désir”. L’homme est un être de désir (idée qu’on retrouve chez de nombreux philosophes, dont Spinoza et son conatus en particulier). Dans ce rapport pratique, l’objet est détruit par le sujet. L’homme puise dans les objets sa subsistance, en fait usage et les sacrifie à sa satisfaction personnelle. Le désir maintient l’objet dans son existence sensible et concrète. “Il n’a que faire de tableaux”.

Ainsi, ni l’objet ni le sujet n’y sont libres et indépendants : l’objet est destiné à être détruit et le sujet est prisonnier des intérêts individuels. Au contraire, l’art est libre contemplation par l’esprit : “Les relations de l’homme à l’œuvre d’art ne sont pas de l’ordre du désir. Il la laisse exister pour elle-même, librement, en face de lui, il la considère sans la désirer. ” L’œuvre d’art est vue comme un objet théorique et non pratique. Dès lors, sans même avoir une réalité tangiblement concrète, l’œuvre d’art est dotée d’une existence sensible. L’art est donc libre contemplation par l’esprit, dénuée de tout désir.

HEGEL, Esthétique :  l’art est l’esprit se prenant pour objet

L’esprit a la faculté de se considérer lui-même (par la pensée) : l’esprit peut se prendre lui-même pour objet de pensée. Quant à l’œuvre d’art, bien qu’elle se rapporte au sensible, elle est œuvre d’esprit, “dans la mesure où elles sont jaillies de l’esprit et produites par lui.”. De ce fait, l’art se rapproche plus de l’esprit et de la pensée que de la nature. Les créations de l’art ne sont pas des pensées et des concepts mais “un déploiement extérieur du concept, une aliénation qui le porte vers le sensible.” L’art est l’expression de l’esprit sous forme sensible.

ARENDT, Condition de l’homme moderne : la durabilité de l’œuvre d’art

L’œuvre d’art, unique, n’est pas échangeable. Elle donne à l’artifice humain sa stabilité. Elle n’a pas d’utilité pratique : « l’œuvre d’art doit être soigneusement écartée du contexte des objets d’usage ordinaires.”  “Les œuvres d’art sont de tous les objets tangibles les plus intensément du monde; leur durabilité est presque invulnérable aux effets corrosifs des processus naturels.” Les véritables œuvres d’art traversent les temps, demeurant souvent inaltérées.

Elles acquièrent un statut d’objet immortel créé par l’homme. Arendt met en évidence la permanence de l’art, ce pressentiment d’immortalité “d’une chose immortelle accomplie par des mains mortelles.” L’œuvre d’art échappe par ailleurs à la pensée créatrice lorsqu’elle se matérialise. Le processus de la pensée doit s’interrompre pour la réification matérialisatrice de l’oeuvre. Dans la création de l’œuvre d’art, la pensée est inutile. 

Lire plus : Le Monde chez Nietzsche 

NIETZSCHE, La généalogie de la morale (IIIe Dissertation) : le Beau ne relève pas d’une connaissance mais d’une promesse de bonheur

Nietzsche, au début de cette troisième dissertation, propose une réflexion sur le Beau. Il prend ainsi partie pour la vision de Stendhal , lequel voit dans l’art “une promesse de bonheur”. Au contraire, Kant a défini le beau du point de vue du spectateur désintéressé. Son point de vue est marqué par l’impersonnalité et l’universalité.

“ Au lieu d’envisager le problème esthétique en partant de l’expérience de l’artiste, Kant a médité sur l’art et le beau du seul point de vue du spectateur”. Ce spectateur n’éprouve aucun ravissement face à la beauté: “Est beau, dit Kant, ce qui provoque un plaisir désintéressé.” A l’opposé, Stendhal voit dans le beau “une promesse de bonheur”, il récuse le désintéressement avancé par Kant. La beauté chez Nietzsche ne relève pas d’une connaissance, n’est pas théorique, mais est une expérience érotique.

NIETZSCHE, La volonté de puissance : l’art désigne un total épanouissement

“Sans la musique, vivre aurait été une erreur.” écrit Nietzsche. Pour ce dernier, l ’art est d’une importance vitale, il est joie et plénitude radicale , en plus d’apparaître comme le premier degré de l’effort vers le surhumain. “Ce qui est essentiel dans l’art, c’est qu’il parachève l’existence , c’est qu’il est générateur de perfection et de plénitude: l’art est essentiellement l’affirmation, la bénédiction, la divinisation de l’existence.” L’art, par essence, est affirmation de l’existence, création de nouvelles valeurs.

PLATON, Ion : le poète crée par don divin

D’où vient le génie qu’on accorde aux poètes ? Cette question suscite encore débat aujourd’hui. La vision de Platon est aussi celle de nombreux poètes tel Ronsard. C’est l’inspiration qui anime l’artiste. Le poète est inspiré, il perd la raison : ‘il n’est pas en état de créer avant d’être inspiré par un dieu”. Son privilège divin expliquerait sa spécialisation: il est le réceptacle de la Divinité. C’est aussi cette part de divin qui écarte l’artiste de la société et en fait un homme à part. Le poète crée par l’effet d’un don divin et se fait l’intermédiaire de cette divinité. 

KANT, Critique du jugement : le beau plaît universellement sans concept

“Le beau est ce qui est représenté, sans concept, comme l’objet d’une satisfaction universelle.” Citation extrêmement connue, Kant pointe la satisfaction désintéressée et universelle comportant une ressemblance avec le jugement logique. Celui-ci constitue par des concepts une connaissance de l’objet esthétique. Toutefois, cette universalité est subjective et non pas logique: “il a droit à une universalité subjective.” L’universalité du jugement esthétique ne repose pas sur des concepts.

KANT, Critique de la faculté de juger : le jugement de goût ne peut se prouver

Le jugement de goût, dire si l’on apprécie ou non une œuvre, ne peut pas se prouver. Il se situe entre subjectivité et objectivité. En effet, chacun connaît le poncif : “à chacun son propre goût”. Il fonde le goût sur la pure subjectivité. Le second lieu commun du goût est le suivant : “on ne dispute pas du goût”. Celui-ci reconnaît l’absence de concepts déterminés du goût . Néanmoins, pour Kant, il manque une proposition intermédiaire : “on peut discuter du goût.” Or, “là où il est permis de discuter, on doit aussi avoir l’espoir de s’accorder”.

On constate donc l’antinomie du jugement de goût : le jugement ne se fonde pas sur des concepts (autrement on pourrait discuter à ce sujet), et pourtant le jugement se fonde aussi sur des concepts (autrement on ne pourrait même pas discuter à ce sujet). Le jugement de goût ne peut se prouver, et pourtant on peut en discuter. 

KANT, Critique du jugement : le génie est une disposition innée par laquelle la nature fournit des règles à l’art

“Le génie est le talent de produire ce dont on ne peut donner de règle déterminée.” Par conséquent, “l’originalité est sa première qualité.” Donnant des règles à l’art, “ses productions doivent être des modèles, elles doivent être exemplaires”. Le génie ne peut “lui-même décrire” ou expliquer comment il a accompli ses productions “mais il donne la règle par une inspiration de la nature”. Dans le génie, la nature donne des règles à l’art.

NIETZSCHE, Humain trop humain : le génie n’est pas une disposition innée de l’esprit

Encore une fois Nietzsche s’oppose à Kant. Selon lui, c’est le travail qui crée l’œuvre. “L’activité du génie ne paraît pas le moins du monde quelque chose de foncièrement différent de l’activité de l’inventeur en mécanique”. Le génie représente un long travail. Nietzsche l’associe à quelque chose proche de l’activité artisanale. En réalité, c’est pour éviter de l’envier que l’on a employé le terme de génie (“Nommer quelqu’un “divin”, c’est dire: “ici nous n’avons pas à rivaliser.””) mais aussi par aversion pour la genèse laborieuse.  Le génie ne relève d’un miracle, d’un talent inné, il est le fruit d’un long travail.

Bergson, Le Rire : Quel est l’objet de l’art ?

“Quel est l’objet de l’art ? Si la réalité venait frapper directement nos sens et notre conscience, si nous pouvions entrer en communication immédiate avec les choses et avec nous-mêmes, je crois bien que l’art serait inutile, ou plutôt que nous serions tous artistes, car notre âme vibrerait alors continuellement à l’unissons de la nature.” Bergson 

D’après sa thèse sur le langage “nous ne voyons pas les choses mêmes; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles.” Le langage est trompeur. “Ce sont aussi nos propres états d’âme qui se dérobent à nous dans ce qu’ils ont d’intime, de personnel, d’originalement vécu.” Nous n’apercevons de notre état d’âme “que son déploiement extérieur. Nous ne saisissons de nos sentiments que leur aspect impersonnel”.

L’individualité nous échappe, “nous vivons dans une zone mitoyenne entre les choses et nous, extérieurement aux choses, extérieurement aussi à nous-mêmes.” Au contraire, l’artiste vit détaché de tout cela. Le détachement de l’artiste est naturel, inné, mais imparfait. “Si ce détachement était complet, si l’âme n’adhérait plus à l’action par aucune de ses perceptions, elle serait l’âme d’un artiste comme le monde n’en a point vu encore. Elle excellerait dans tous les arts à la fois […]. Elle apercevrait toutes choses dans leur pureté originelle.”

L’art n’a qu’un objet. Celui d’écarter les symboles pratiquement utiles, les généralités conventionnellement et socialement acceptées, tout ce masque la réalité même. Bergson conclut avec cette fameuse phrase : “L’art n’est sûrement qu’ une vision plus directe de la réalité .”

BOURDIEU, La Distinction : Le goût est un habitus qui s’ignore

On finit par un peu de sociologie . Le goût est le produit d’un déterminisme social qui permet de se distinguer. D’après Bourdieu, la dimension esthétique s’élabore comme rapport désintéressé au monde: ce désintérêt est un signe distinctif d’une position privilégiée dans la société. La disposition esthétique “est aussi une expression distinctive d’une position privilégiée dans l’espace social“. “Comme toute espèce de goût, elle unit et sépare”. Le goût est également un marqueur social.

Il est “ce par quoi on se classe et par quoi on est classé.”, il est “l’affirmation pratique d’une différence inévitable.” De plus, Bourdieu fait remarquer que ce sont les dégoûts qui sont le plus révélateurs de cet habitus et finit même par affirmer : “les goûts sont avant tout des dégoûts”

Ainsi, le goût est un habitus qui s’ignore.

Lire plus : Trouver le meilleur artisan

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L’art en philosophie

Le terme art a longtemps désigné les savoir-faire artisanaux, les modes de production et déjà en grec, les termes poiésis et technè recouvraient indifféremment l’activité des artistes et celle des artisans. Néanmoins, l’existence des différents arts dans les sociétés humaines a invité la philosophie, dès son origine, à s’interroger sur eux. Quelle est leur fonction ? Doit-on s’en méfier ?

Dans les faits, l’évolution des arts, et surtout leur diversité rend difficile une définition de l’art au singulier. Car l’art est un terme qui se suffit désormais à lui-même. Aujourd’hui utilisé sans épithète, l’art désigne une forme culturelle qui n’a que récemment été comprise comme autonome, en s’émancipant aussi bien des techniques de production dans sa forme que des religions dans son contenu.

Mais surtout, parler de l’art au singulier implique un jugement de valeur : on ne se contente pas d’englober un certain nombre d’objet – des tableaux, des poèmes, des films etc… mais on comprend ainsi une manière d’être (l’artiste, longtemps assimilé au génie) une manière de faire (la création d’œuvres) et une manière de sentir (l’expérience esthétique)

La philosophie de l’art

Art et vérité.

Dans L a République , Platon considère que l’art, plus spécifiquement la peinture et la poésie, est une activité mensongère, puisqu’il consiste à produire des faux-semblants ; en conséquences, dans une cité idéal, on devrait pouvoir se passer d’artiste.

Pour Aristote, l’activité artistique exprime au contraire un authentique effort de connaissance. Dans La Poétique, il déclare que la poésie est “plus philosophique et plus noble que l’histoire”, plus qu’une description pure et simple de faits singuliers. L’art permet d’atteindre une vérité plus générale que la vérité immédiate. Par ce moyen, l’homme peut parvenir à se connaître lui-même. La finalité de l’art peut alors rejoindre l’ambition de la philosophie.

Une philosophie de l’art qui ne s’élève pas contre l’art, mais qui en pense à la fois la nature et la fonction, sera développée au XIXème siècle dans la monumentale Esthétique de Hegel. Quant à la philosophie de Nietzsche, elle procède à une réévaluation de l’artiste.

L’artiste

Non seulement la finalité de l’art pose problème, mais la définition de l’activité artistique et de l’artiste n’est pas simple. Pour définir l’artiste, il faut s’interroger sur ce que la production des œuvres d’art comporte d’énigmatique. Tant qu’elle a été considérée comme une imitation de la nature, l’activité artistique n’était pas comprise comme création originale. Et l’idée de création est passée tardivement à la métaphysique à l’art.

Pour Kant, la puissance de création de l’artiste réside dans son génie, dans sa capacité d’invention. Alors que la technique procède par l’application d’une science, le génie de l’artiste consiste à produire son œuvre sans posséder le savoir de ce qu’il fait.

Mais être artiste implique aussi une manière d’être et de percevoir le monde. L’existence humaine peut alors devenir esthétique pour elle-même. “L’homme n’est plus artiste, il devient lui-même œuvre d’art”, écrit Nietzsche dans La Naissance de la tragédie .

La République - Histoire analysée en images et œuvres d'art | https://histoire-image.org/

L’esthétique

Pour Kant, dans la Critique de la faculté de juger , l’esthétique, est une étude de la subjectivité humaine lorsqu’elle éprouve du plaisir et du déplaisir : le Beau se définit comme “ce qui plaît universellement sans concept”.

Mais cette idée d’une universalité du Beau dépend du privilège accordé par Kant à la beauté naturelle. Dans la contemplation de la nature, le Beau peut-être éprouvé indépendamment des œuvres d’art, ainsi que des époques où elles se situent. Selon Kant, le jugement de goût possède une universalité, mais lorsqu’il se confronte aux œuvres d’art, il risque de perdre ce caractère. Chacun sent ce qu’est la beauté, mais les avis diffèrent sur ce qui est beau. Car le jugement de goût, même s’il semble être strictement individuel, possède un caractère social.

Art et société

Les œuvres d’art possèdent une fonction sociale de cohésion. Elles permettent de relier un groupe humain, elles ont donc une fonction religieuse ; pensons aux tragédies grecques du Moyen-âge. Mais on peut aussi constater que le jugement du goût que l’on porte sur les œuvres d’art a une fonction de distinction, et qu’il sert à séparer des groupes à l’intérieur d’une même société : il y a alors un “bon” et un “mauvais” goût, un goût “vulgaire” et un goût “raffiné”.

La mort de l’art

Avec Hegel, l’esthétique se donne exclusivement l’art pour objet. L’objet de l’esthétique est moins le Beau que la signification des œuvres d’art dans leur diversité. L’art, sous toutes ses formes, est considéré comme le moyen d’expression par lequel la conscience humaine se manifeste historiquement. La dimension historique des expressions artistiques est donc reconnue.

A travers l’histoire, l’art s’est modifié à tel point qu’il a fini par devenir un moyen dépassé : Hegel déclare que l’art “appartient au passé”, ce qui ne veut pas dire qu’on ne produit plus d’œuvres d’art, mais que leur rôle est devenu inessentiel. La “mort de l’art” ne se manifeste pas par un détachement total vis-à-vis des œuvres d’art, mais par l’apparition d’une nouvelle manière de les aborder, plus distanciée et plus savante, que Hegel nomme “esthétique”.

REGARD ELOIGNE: TRAGEDIE ANTIQUE

La nature de l’œuvre d’art

Est-ce que tout peut devenir art .

Il est impossible de définir l’œuvre d’art de manière unique, car ce qu’on définit comme une œuvre d’art varie selon les périodes historiques. La définition de l’art est historique, et elle met aussi bien en jeu notre rapport au passé qu’à l’actualité. Au début du XXème siècle par exemple, lorsque le mouvement Dada se proclame “anti-art”, Marcel Duchamp inventa le “ready-made” en proposant que n’importe quel objet puisse être arbitrairement baptisé œuvre d’art. Il choisit par provocation un qu’un urinoir soit considéré comme une sculpture et soit exposé comme telle. La valeur et la signification de l’œuvre d’art deviennent alors extrêmement problématiques. Aujourd’hui, on peu se demander quand, par exemple, on peut dire d’une photographie c’est de l’art.

L’œuvre d’art et le sacré

Depuis Platon, l’œuvre d’art apparaît comme une réalité intrigante : elle n’a par elle-même qu’une réalité inconsistante, car elle n’a de sens et de valeur que relativement à ce qu’elle “mime”, à ce qu’elle imite sans l’être. Ainsi, un masque est inquiétant parce qu’il simule quelque chose en dissimulant une réalité ; dans un cérémonial magique, il est un accessoire porté pour manifester autre chose.

Plus généralement, les œuvres d’art, tant qu’elles restent perçues comme des fétiches comme des objets magiques ou sacrés, ne sont pas encore appréciées comme œuvres d’art. Le chrétien qui prie devant un crucifix n’est pas là pour admirer (voire pour critiquer) le travail de l’artiste qui l’a sculpté.

La valeur culturelle des œuvres d’art s’est déplacée en situant le sacré dans l’œuvre elle-même, et non pas dans ce qu’elle signifie. Pour Walter Benjamin, l’œuvre authentique dans sa matérialité est reproductible, mais son “aura”, sa valeur culturelle, tient au caractère unique de son apparition.

L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique

La photographie, le disque possède l’avantage de nous familiariser avec une multiplicité d’œuvres qui, sans cela, nous resteraient méconnues. La reproductibilité technique des œuvres d’art les rend plus disponibles, même si elle leur fait perdre leur aura. Cette nouvelle approche des œuvres qui nous est offerte nous invite, selon André Malraux, à constituer un “musée imaginaire” plus vaste et plus riche que tous les musées existants. mais la médiatisation des œuvres d’art remet en cause la perception que nous avons d’elle et le charme qu’elles sont susceptibles d’avoir sur nous.

Fontaine, L'Oeuvre Clé De Marcel Duchamp - ICON-ICON

L’art interesse la philosophie parce qu’il met en jeu, de Platon à Nietzsche, une réflexion sur l’être : l’œuvre d’art, qu’elle séduise ou non par sa beauté, convie encore à s’interroger sur la réalité et à la distinguer de l’apparence immédiate. L’art peut devenir un moyen d’atteindre la vérité : si on l’a condamné comme producteur d’illusions, on peut aussi le considérer comme le révélateur d’une vérité impossible à percevoir autrement. Longtemps indissociable de la religion, l’art a pu ensuite faire l’objet d’un culte autonome, mais ce culte semble menacé par la production industrielle des biens culturels. La réflexion philosophique sur l’art a été relancée par l’importance des mutations techniques de reproduction. Elle est aussi stimulée par les révolutions artistiques qui ont profondément modifié l’art au XXème siècle.

Définitions particulières de philosophes sur l’art :

– L’art selon Aristote : “L’art (technè) est une certaine disposition accompagnée de règle vraie, capable de produire ( Ethique à Nicomaque )

– L’art selon Kant :

  • “L’art se distingue de la nature comme faire d’agir ou effectuer en général et le produit ou la conséquence du premier, l’ouvrage se distingue de même des effets de la seconde. L’art, habileté de l’homme, se distingue aussi de la science (comme pouvoir de savoir) (Critique du Jugement)
  • “Les Beaux-Arts sont les arts du génie” ( Critique du Jugement )

– L’art selon Schopenhauer : “L’art est contemplation des choses, indépendante du principe de raison” ( Le Monde comme Volonté et comme Représentation )

– L’art selon Nietzsche : “L’essentiel dans l’art, c’est qu’il parachève l’existence, c’est qu’il est générateur de perfection et de plénitude. L’art est par essence affirmation, bénédiction, divinisation de l’existence” (La Volonté de Puissance)

– L’art selon Heidegger :”L’essence de l’art, c’est la vérité se mettant elle-même en oeuvre” (Chemins qui ne mènent nulle part)

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30 Comments

dissertation sur l'importance de l'art

j’aime la philosophie

dissertation sur l'importance de l'art

sarr ngagne says: “j’aime la philosophie” Ce commentaire a besoin d’une argumentation pour devenir pertinent.

Je ne suis qu’en partit satisfait de ces argument qui propose un premier paragraphe pertinent qui néanmoins demande un approfondissement, et peut satisfait des situation selon mois sembles hasardeuse et sans avis, point de vue ni explication.

L’art est très difficile a définir, selon moi elle est relatif a notre rapport avec la contemplation, la réflexion et la critique.

dissertation sur l'importance de l'art

je suis philosophe congolais et je pense que la définition de l’art n’est pas hors de la culture dans la quelle on se trouve car pour les unes c’est utilité et pour les autres la contemplation…

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l art a pour unique raison que la beauté

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la congolexicomatisation des lois du marché est un bon sujet philosophique

dissertation sur l'importance de l'art

Que faite vous de l’art contemporain ? a t-il réellement pour but la beauté? n’est ce pas plutôt le sens qui est recherché?

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l’art est l’indefinisable

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Impressionnant, que de réflexion dans ce propos. Aies au moins la pertinence de proposer une définition au lieu d’occulter celles que proposent d’autres philosophes (au sens éthymologique). Pour ma part, l’art correspond à l’équilibre entre technique, contemplation et sens.

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L’art ne pourra être défini que dans son objectif de vouloir montrer la beauté la vérité et le bien

Je n’ai peut être pas assez d’appuis car je n’ai probablement pas suffisamment de facteurs mais je pense que l’Art dans un premier temps réside dans notre perception de la “beauté”, c’est un concept qui englobe des milliers de fenêtres ouvertes sur ce qui chante à l’artiste, à lui de faire germer tel ou tel émotion chez l’observateur. Son but va être de le manipuler en s’appuyant sur des détail qu’il aurait voulu mettre en valeur. Ainsi nous pouvons répondre,( en surface et approximativement bien sur) a deux question, une œuvre d’art est une fenêtre sur le monde, le rôle de l’artiste va être d’y placer un filtre. (en percevant, un traduisant sa perception, puis en l’insérant dans “l’esprit” d’autrui.) Pour ma part, l’Art est donc une passerelle entre le “moi”(universelle évidement) et l”autrui”, autre que les mots (trop peut, hasardeux, inexactes) , qui pourraient être interprétés comme la preuve de notre incapacité à nous comprendre. L’Art serrait donc un mode de communication aux nuances beaucoup plus fines et nombreuses, à l’impacte plus brutal, plus profond.

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Faut-il imiter la nature pour creer quelque chose?

Ya til yne difference entre l’art et lesthetique?

L’art serait pour moi l’esthétique beauté du sujet à développer son sens de création .rien n’est plus beau que l’inspiration c’est donc dire que l’inspiration c’est l’art la plus absolue qu’il existe,la plus créatrice et idéal car à chaque nouvelle inspiration se dégage une nouvelle invention.

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qu est ce que la philosophie

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La philosophie c’est la connaissance sur tt ce que vous pourrais imaginé, lart est different que la philosophie.

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l’art est le fruit de toute contemplation sensitive. mais cependant celle ci répose d’une part sur l’agréable qui s’appuie lui s’appuie sur la sensibilité de individuelle et d’autres part elle repose sur le beau qui lui reste absolue et universel.

une oeuvre d’art a t-elle toujours un sens?

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l’art s’éloigne de la technique par l’absence de la connaissance de ceux qui le contemple , lorsque l’humain pourra recréer la nature il n’y aura plus d’art, tout sera technique.

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L’art est-il une technique ?

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Pour moi l art est l’ ensemble de tout ce qu’ englobe la beauté naturelle et la culture tourner vers le sens émotionnelle et éducatif

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Arthur 04/03/2019 at 17:53 L’art est-il une technique ?

Oui, c’est une technique.. Pour les grecs, Artiste signifiait Maitre dans n’importe quel metier..

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Chacun à son point de vue pour la question qu’est-ce que l’art car comme pour les œuvres, l’art peur toucher tout le monde mais d’une façon différente pour chaque individu, l’art est comme la parole est cette une façon pour une être humain de s’exprimer et comme la parole, le sens qu’un artiste donne à une oeuvre ne sera pas forcément le même que comprendra la personne qui la voit. C’est pareille pour l’art. L’art est universel et indéfinissable objectivement, c’est mon point de vue.

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L’art serait -il cette manière dont nou. s percevons le monde qui nous entour, et celui qui , nous habite;et que nous tentons souvent ,d’exposer à l’autre , sans jamais réussir de façon parfaite…?

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Bien sur que l’art est définissable sinon il ne serait pas l’objet de tous ces commentaires! Mais ses définitions sont multiples et dépendent du point de vue, lequel doit nécessairement être précisé lorsqu’on veut en donner une définition, fût-elle une définition négative du genre “on ne peut pas définir l’art”. Il faut peut être rappeler d’abord les deux points de vue primordiaux dans la définition de l’art:

– le point de vue de la production de l’art – point de vue du Faire. Qu’est-ce qui fait qu’un objet est consensuellement défini comme une œuvre d’art et le sépare de l’artisanat ou de l’industrie? Ce premier point de vue doit pouvoir être ‘objectivement’ défini car sans quoi, aucune ‘protection’ d’œuvre d’art n’a de sens: inutile de mettre ces objets dans des musées pour les conserver comme témoignage, inutile de les restituer le cas échéant. – le point de vue de la contemplation d’une œuvre d’art, de sa perception – point de vue Intellectuel. Qu’est-ce qui fait que j’éprouve des sentiments, pas nécessairement positifs d’ailleurs, en contemplant une œuvre d’art? Qu’est-ce qui fait qu’une œuvre d’art ‘exprime’ quelque chose en moi? Ce deuxième point de vue est éminemment subjectif et dépend de la culture et de l’éducation que l’on a reçu. Il demande apprentissage et ouverture d’esprit. Ne pas oublier enfin qu’il s’agit d’une anthropologie, que tous les points de vue sur l’art disent quelque chose de l’Homme au sens universel et que, dans ce sens, l’art est un moyen d’expression de l’espèce, différent du langage, mais avec sa grammaire et son vocabulaire.

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L’art est le passage de représentations subjectives à la matérialisation, dans l’objectif de rendre effectif un sentiment ou une opinion, il peut donc être contemplatif ou conceptuel.

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Et moi je suis peu satisfaite de remises en cause tellement pleines de fautes d’orthographe et de français qu’elles en sont incompréhensibles !

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Et moi je ne suis pas du tout satisfait de ta contestation de la remise en cause. Celle-ci manque en effet de recul pour prendre suffisament de distance afin d’appréhender le propos général derrière les (certes nombreuses) fautes d’othographe et de syntaxe ainsi que de l’humour suffisant pour comprendre l’ironie que pointe notre comparse sur le fait que notre commentateur originel ait donné un avis si court sur le sujet demandant pourtant tant d’élaboration et d’abstraction qu’est la philosphie.

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De toutes façons votre argumentaire est tellement hors de propos que vous n’auriez sans doute rien compris même s’il avait été au fait de l’orthographe. Qui est selon moi un attrape nigaud. On n’a qu’à l’apprendre par cœur l’orthographe et hop! Pas de réflexion là. Pas de grande gloire non plus. À bon entendeur salut!

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Dissertation en trois parties, une introduction et une conclusion, sur la technique et l’esthétique

1 Technique et esthétique ? Que penser de cette question ? Sa formulation abrupte est-elle liée à une épreuve obligatoire de philosophie au programme d’un concours interne à une caste de lettrés ? Une bonne note permettrait-elle d’accéder au grade supérieur dans le cursus honorum d’une bureaucratie universi­taire, à défaut d’être « céleste » ? Si tel est bien le cas, nul doute que cette épreuve soit conçue pour marginaliser tous ceux dont les bases théoriques, fragiles ou lacunaires, vacillent et flottent entre des concepts dont le maniement n’est pas nécessairement le point fort.

2 De cette intuition, est-il abusif de déduire qu’à moins de vouloir prendre des risques inconsidérés, le candidat non philo­sophe, inquiet de cette invitation à une partie de trapèze volant avec Adorno, aura tout intérêt à se glisser dans le moule préformé de la dissertation traditionnelle, offrant son plan dialectique en trois parties (thèse, antithèse, synthèse) comme filet de sécurité.

3 L’introduction sera sobre et mesurée. Elle se limitera pour l’essentiel à la définition des deux termes (prévoir quelques recherches rapides dans un bon dictionnaire de langue, dans un dictionnaire philosophique et dans l’ Encyclopédia Universalis ). Sou­ligner d’emblée la complexité du sujet, ainsi que l’abondance d’analyses et de commentaires, souvent contradictoires, qu’il a générée. L’introduction s’achèvera sur une interrogation naïve : quid de l’art dans cette affaire ? Inutile d’annoncer le plan, cette précaution signe trop un esprit scolaire. Passer sans attendre à la première partie.

4 Elle s’ouvrira sur une description très légèrement apocalyp­tique, dont la technique en majesté constituera le thème central. Sa toute-puissance, son omniprésence, son impérialisme, son emprise sur le territoire, sur la vie physique et psychique de l’homme, le dopage constant que la science lui assure – feront l’objet d’une affirmation massive et peu nuancée. Le tableau comportera inévi­tablement un volet sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication dont la familiarité apparente ne résorbe pas « l’inquiétante étrangeté ». (Sur les bouleversements et les mutations, avérées ou encore imprévisibles, dont elles sont grosses, puiser à pleines brassées dans Virilio). Ayant réussi à li­quider la nature (reprendre ici l’image frappante de Bernard Stiegler : nous continuons à désigner sous le vocable de vache ou de betterave des objets techniques conçus dans des ateliers qui ressemblent beaucoup à la nature), la technique n’est-elle pas en mesure, en passe, ou n’a-t-elle pas déjà liquidé aussi l’esthétique, après avoir peut-être absorbé l’art puisqu’il ne figure déjà plus au générique ? Ne nous dit-on pas d’ailleurs (rester vague sur le « on ») que, depuis longtemps déjà l’art ne survit à sa mort plu­sieurs fois annoncée que grâce à une perfusion ininterrompue et lourdement dosée d’esthétique ? La première partie s’achèverait ainsi, sous un ciel bas et lourd de nuages de synthèse, par une in­terrogation volontairement dramatisée, formulée avec toute la gravité requise par les docteurs de l’âme souffrante et des esprits malades au double chevet de l’art et de l’esthétique agonisants.

5 Avant de passer à la suite, il n’est pas interdit d’échanger cette sombre atmosphère de Götterdammerung contre une ambiance plus légère. La remémoration d’une visite que firent ensemble Fernand Léger, Brancusi et Marcel Duchamp au Salon d’Aviation de 1913 pour­rait alors convenir. Selon Léger, alors qu’ils se promenaient tous les trois au milieu des moteurs et des hélices, Marcel l’aurait apos­trophé en ces termes : « C’est fini la peinture. Qui peut faire mieux que cette hélice ? Dis, tu peux faire ça ? » La transition avec ce qui suit serait certainement facilitée par l’évocation d’une telle anecdote.

6 La seconde partie s’efforcera en effet de créer une circulation d’air là où la première s’était employée à accumuler des affirmations massives, unilatérales et redondantes. Elle tentera d’y parvenir par la mise en scène des noces enjouées de la technique et de l’esthétique. En route vers le lieu de la célébration, elle fera un peu d’histoire, contant à ses compagnons de voyage le trouble qu’introduisit dans les méthodes et les habitudes de travail le dé­ferlement de la mécanisation, du machinisme et de la révolution industrielle. Elle expliquera chemin faisant l’afflux massif d’objets destinés à la vie quotidienne, produits en grande quantité, décou­plant la conception de la production et elle ajoutera, sans men­tionner ici sa dette à l’égard de François Loyer, comment ce découplage fit vaciller les statuts et désorganisa les hiérarchies traditionnelles du travail. Enchaînant sur l’inquiétude de quelques bons esprits témoins de cette évolution et sur la lutte passionnée qu’ils menèrent pour infléchir son cours par la réintroduction de la qualité, du style et de la beauté dans une production de masse guettée par une dégradation irréversible, elle finira par arriver sur le site du happening.

7 Les statues de Léon de Laborde, d’Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, de John Ruskin et de William Morris seront dressées, telles des figures tutélaires, à l’entrée d’icelui. Le fait que les approches et les points de vue de ces honorables gentlemen aient été fort dissemblables ne sera pas prise en compte, car seule im­porte pour l’occasion la croisade qu’ils menèrent avec fougue et simultanément pour favoriser le mariage. À vrai dire, sa célébra­tion a déjà eu lieu depuis longtemps et la présence autour de l’arche d’alliance, de l’Art Nouveau – modern style , École de Nancy –, du mouvement de Stijl, du Bauhaus, de l’Union des Artistes Mo­dernes et de la Hochschule für Gestaltung d’Ulm, avec toutes leurs équipes, au grand complet, est émouvante comme une gale­rie de portraits. Des hérauts, en livrée mécanique, rappellent les réussites respectives, qui ne sont pas minces ; telle une onde, leurs qualités se propagent vers nos environnements quotidiens, nos objets, notre monde. Beaucoup de nostalgie, décidément, dans cette cérémonie qui finirait par ressembler aux cycles répétitifs engendrés par une machine de Morel, s’il n’y avait pas les vivants, lesquels, fort heureusement, chantent et dansent comme au premier jour : ceux de Memphis autour d’Ettore Sottsass, Andreas Branzi, Roger Tallon, Richard Sapper, Andrée Putman, Mario Botta, Gaëtano Pesce, Philippe Starck, Gae Aulenti, Enzo Cucchi, Ingo Maurer, sans compter les japonais – Shiro Kuramata, Toshiyuki Kita, pour ne citer que ces deux-là – et les plus jeunes : Marc Charpin, Mattali Crasset, Karim Rashid, Marc Saddler… et tant d’autres.

8 La fête bat son plein et c’est à peine si on remarque un person­nage solitaire, occupé, semble-t-il, à remâcher un message dans lequel, pour autant qu’il soit possible d’entendre, il est question du lien entre l’effort d’imagination et de pensée auquel les formes, les objets et les images créés par les pères fondateurs doivent d’exister et le déploiement simultané d’utopies généreuses qui se fracas­sèrent plus tard dans le siècle, non sans avoir auparavant provoqué quelques sérieux dégâts. Comment, marmonne-t-il, comment faire l’impasse sur la traîne inquiétante d’ombre, de terreur et de nuit que le cortège enthousiaste et visionnaire de ces noces bruyam­ment acclamées par l’industrie et, plus encore, par le commerce, laisse dans son sillage ?

9 Le candidat redoute un retour en force d’Adorno à l’orée de la troisième partie, la plus acrobatique puisqu’il faut parvenir à y faire coexister les contraires dans une sorte d’unité supérieure, qui lui a toujours paru éminemment mystérieuse. Ce qui vient d’être dit crée un suspens dont la retombée s’effectue lentement sur le territoire de l’art, qui a observé en silence, mais avec intérêt, les ébats de l’esthétique (à l’égard de laquelle il demeure dans une muette réserve) et de la technique (laquelle suscite en lui, à vrai dire, plus de curiosité, et parfois même d’émerveillement, que de frayeur). La concernant, il n’oublie pas leur origine commune, en amont de l’écart ouvert quelque part entre la Grèce et Rome, pendant la traversée de l’Adriatique. Il sait aussi tout ce que, de­puis le milieu du xix e siècle, elle n’a cessé de lui offrir en termes de matériaux et d’outils nouveaux, de possibilités et de moyens d’expression inédits. Il n’ignore pas enfin le rôle qu’elle a joué, à ses côtés, dans la lutte à mort qu’il lui a fallu soutenir contre l’aca­démisme et, souvent, il lui arrive de s’interroger rétrospectivement sur le devenir qui aurait été le sien sans l’irruption providentielle de la photographie et du cinéma ; aujourd’hui, il attend beaucoup de la vidéo et de toutes les nouvelles images qu’autorise l’usage de l’informatique.

10 Aux aventures plus étroites que nouent conjointement la tech­nique et l’esthétique (décidément, il n’aime guère ce mot, pris dans quelque chose de froid, de raide et de suffisant, qui l’indispose et l’irrite), il ne trouve cependant rien à redire car l’attitude intégriste lui a toujours été étrangère tandis qu’il accueille avec une bienveillante attention les produits des greffes et des métissages. D’ailleurs, il supporte mal d’être assigné à résidence, du côté de « l’inutile » moins qu’ailleurs, et il n’est pas, comme on voudrait trop souvent le faire croire, consubstantiel au musée, à la galerie, à la boite blanche délimitant le périmètre de l’exposition. Accepter ce confinement reviendrait à renier les moissons d’objets – tech­niques, quotidiens, utilitaires – ramenés des mondes outre-mer par des générations successives d’aventuriers, de marchands et d’eth­nologues, objets qui suscitèrent l’admiration, la joie et l’enthou­siasme des artistes occidentaux lorsqu’ils découvrirent leur existence.

11 Avant de clore cette troisième partie, comment ne pas consa­crer quelques lignes à l’empire récent des « nouvelles techno­logies » ? Un léger vertige déstabilise pendant un court instant la trajectoire et l’aplomb du candidat. Est-il seulement possible, s’interroge-t-il angoissé, d’esquisser en quelques lignes, sous le double rapport de la technique et de l’esthétique, le paysage qui s’ouvre ces jours-ci, à la quadruple enseigne du numérique, de l’interactivité, du virtuel et du temps réel ? Connaissant la réponse à une telle question, n’ignorant (presque) rien de l’abondante litté­rature sur le sujet, il estime l’esquisse improbable et cherche une issue honorable du côté de l’esquive. Il la trouve à l’endroit où se tressent et se distendent la matière et la mémoire, la transmission et la forme, entre le silicium que ses propriétés semi-conductrices ont fait choisir pour la fabrication des dispositifs électroniques et le silex – dont le silicium est un composant – qui signe la plus an­cienne présence humaine dans les strates géologiques du grand Rift africain. Pour le reste, quelques généralités suffiront : la com­plexité de ces nouveaux outils, le rythme échevelé de leur cons­tante évolution, leur irruption récente, massive et universelle, interdisent tout jugement hâtif sur les conséquences à venir, encore inimaginables pour la plupart, de leur progressive appropriation et maîtrise par les artistes.

12 Il ne reste plus qu’à conclure. L’essentiel ayant été dit, plutôt qu’un résumé délétère, le candidat choisit de s’abandonner à une dérive sur fond d’expérience personnelle. Estimant qu’au fond les jeux sont faits, il opte donc résolument pour le récit de quelques moments, trop rares à son gré, au cours desquels, récemment, il a l’impression d’avoir croisé la technique et… comment dit-on déjà… l’esthétique.

13 À l’Opéra de Nancy, il lui a été donné d’assister à une représen­tation d’ Alcina , qui lui a procuré un vif plaisir. Les voix, la direc­tion d’orchestre, les décors, tout contribuait à mettre en valeur l’intention et la musique de Haendel. Aux ressources techniques habituelles de l’opéra, on avait ajouté un écran sur lequel, lorsque sa présence verticale intermittente prenait place dans le décor, s’inscrivaient des images de synthèse créant une étrange trouée dans l’espace déjà virtuel de la scène. Aussi pleinement effective qu’ait été sa fonction narrative dans le contexte du récit, cette intrusion peu ordinaire affectait, d’abord et avant tout, son ordonnance classique et son autorité magistrale, par la création d’un court-circuit provoquant une embardée hors de jadis et naguère qui, avec une certaine rugosité, ramenait ici et maintenant à la face du spectateur. Un autre soir, au Centre Culturel André Malraux de Vandœuvre, il a vu la dernière création de la chorégraphe Olivia Grandville, intitulée Instantanés provisoires . Là également, mais dans un tout autre contexte, la présence physique des danseurs, l’écriture précise de leurs déplacements, de leurs mouvements et de leurs gestes était redoublée, complétée, parfois contredite par des projections de films empruntant des supports divers : écrans mo­biles, murs et plafonds de la salle de spectacle, corps des danseurs. Le rapport entre ces deux types de présences, identiquement ani­mées, le partage du terrain entre deux représentations de l’énergie gestuelle, l’une vivante, l’autre imagée, ainsi que le débordement de l’espace scénique, créait une conflagration désorientant le re­gard et provoquant la mise en abyme du spectacle tout entier.

14 Au Musée du Jeu de Paume, à Paris, il a visité la rétrospective Alechinsky et assisté à la projection de trois films de Johan van der Keuken. Alechinsky est un peintre qui ne considère pas l’existence des hélices, des moteurs ou des centrales nucléaires comme con­tradictoires avec l’usage de son médium privilégié. Pour autant, on voit mal au nom de quoi ses tableaux, qui témoignent d’une vir­tuosité technique impressionnante ainsi que d’une science puisée à diverses traditions du dessin, des matières, des supports et des couleurs pourraient être jugées irrecevables au regard des expres­sions plastiques contemporaines. Johan van der Keuken, pour sa part, est un photographe et un cinéaste ramenant des images sur la vie des hommes et des femmes qui, partout dans le monde, peuplent avec nous cette Terre. Il les rapporte du Cameroun, du Kerala, de Bolivie ou d’Amsterdam et leur précision, leur intelli­gence comme leur sensibilité leur permet de garder une juste et respectueuse distance à l’égard de leur sujet sans renoncer à offrir des possibilités de lecture ouvertes sur des interrogations sociales, économiques et politiques. Au Centre Pompidou, dans la seule galerie qui soit encore accessible du fait des travaux, le candidat a visité une exposition montée par le Consortium de Dijon, que sa tonalité générale situe à bonne distance de la double programma­tion du Jeu de Paume. Ici, avec une radicalité ouvertement reven­diquée, ce sont les expérimentations de l’avant-garde qui, formelle­ment au moins, se prolongent et même si, considérée séparément, chaque œuvre – ou travail – n’emporte pas nécessairement l’adhé­sion (elle n’est pas là pour ça) il faut faire preuve de mauvaise foi pour ne pas être sensible à l’énergie qu’ensemble elles dégagent et propagent au long d’un parcours dont la tension atteste la cohé­rence du point de vue et de l’engagement des commissaires (qui méritent bien leur nom). « Work in progress », comme l’annonce le programme, et à ce titre expérimentale, « leur » exposition secoue et perturbe les systèmes de représentation, malmène l’en­tière panoplie des critères esthétiques égarée, pour cause de ravis­sement et d’extase entre le Louvre et le musée d’Orsay, travaille au corps l’art et les techniques du monde tel qu’il va.

15 Le candidat voudrait enfin mentionner son passage dans deux ateliers d’artistes : ceux de Bernard Moninot et de Piotr Kowalski, le premier en prévision d’une prochaine exposition, le second pour envisager avec lui la réalisation d’une commande publique. Pourvu qu’on ait avec la production des artistes une profonde affinité, la visite de leurs ateliers est toujours un moment heureux car elle nous introduit dans le lieu où s’opère, sans autre nécessité que celle découlant du projet même de l’œuvre, l’alliage entre la pensée, la technique et la forme. Les archives, les travaux en cours, les œuvres achevées s’y côtoient et leur exposition non ap­prêtée au milieu des outils, des matériaux et des esquisses, ponctue un parcours singulier qui ouvre à la fois sur des moments précis de l’histoire de l’art, sur l’œuvre d’autres artistes, pas nécessairement contemporains avec laquelle un dialogue a visiblement été noué, sur le monde extérieur enfin, dans toutes se dimensions, depuis les éléments, les matières et les objets jusqu’à la société, la littérature, la science et la philosophie. Moninot et Kowalski n’utilisent pas les mêmes outils et ne tiennent pas les mêmes propos mais, l’un comme l’autre, par la médiation de leurs œuvres respectives, attestent que la pensée de l’art s’incarne dans des objets dont la production mobilise les infinies ressources de la technique et dont la finalité dernière est moins esthétique que poétique .

16 La conclusion est sans doute hors sujet mais le candidat espère vivement pouvoir faire admettre qu’elle n’est pas tout à fait sans objet. À l’instant du dernier mot, remontant au plus près de la technique, sans pouvoir malheureusement garantir son absolu fair-play à l’égard de l’esthétique, il s’effacera derrière Alfred Mé­traux : « L’humanité – écrit-il dans son Journal – a peut-être eu tort d’aller au-delà du néolithique... Si le néolithique avait connu l’art dentaire, je m’en serais fort bien contenté ».

Electronic reference

Patrick Talbot , “Dissertation en trois parties, une introduction et une conclusion, sur la technique et l’esthétique” ,  Le Portique [Online], 3 | 1999, Online since 14 March 2005 , connection on 13 August 2024 . URL : http://journals.openedition.org/leportique/295; DOI : https://doi.org/10.4000/leportique.295

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  • La photographie en tant qu’art [Full text] Photography as art Die Photographie als Kunst Article 4 Published in Le Portique , 30 | 2013
  • Entre Charybde et Scylla... [Full text] (Correspondance entre Benoît Goetz et Patrick Talbot) Published in Le Portique , 4 | 1999

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Diderot et Chardin, ou l’invention de la critique d’art

  • Isabelle Le Pape

Écrivain, philosophe, essayiste, traducteur, contributeur de l’ Encyclopédie , Denis Diderot (1713-1784) fut aussi l’un des premiers critiques d'art. Ses contacts réguliers avec les peintres et ses visites des Salons et des collections privées l'amenèrent à développer une pensée sur l'art pictural inédite, qu’il exprima également dans ses Essais sur la peinture .

dissertation sur l'importance de l'art

Friedrich Wilhelm Bollinger, Denis Diderot d'après M. Vanloo, Zwickau : Schuman, 1850  

Les comptes rendus des Salons de peinture et de sculpture du Louvre

L’organisation régulière d’expositions au Louvre, à partir de 1737, offrit des conditions propices à la multiplication des comptes rendus, de la simple note descriptive à la charge polémique, en passant par de véritables textes d’écrivains. Le premier Salon de peinture fut créé en 1667 et nécessitait un nouveau discours sur l’art : Il s’agissait de soutenir les maîtres peintres que le souverain visait à distinguer des artisans. En dotant la peinture du prestige associé aux arts libéraux, l’Académie relevait ainsi le statut du peintre, tout en exigeant de lui de nouvelles obligations. Parmi celles-ci, les conférences académiques témoignaient d’un cérémonial de l’éloquence. Les grands peintres devaient tenir un discours sur leur art et participer aux débats théoriques ou transcrire les impressions qu’ils avaient recueillies lors de l’indispensable voyage à Rome. Avec ce principe d’exposition d’une sélection d’œuvres des artistes de l’Académie royale de peinture et de sculpture dans le Salon du Louvre, la création artistique se soumettait plus que jamais au regard et au jugement du public comme celui de la foule plus vaste. À l’occasion de ces expositions, la tentation était donc grande de faire connaître son opinion. Parmi le public des «  connoisseurs » se trouvait la figure d’ Étienne La Font de Saint-Yenne, qui avait publié en 1747 ses Réflexions sur quelques causes de l’état présent de la peinture en France , inaugurant une nouvelle forme du discours sur l’art promis à une longue postérité. Vers la fin du XVII e siècle, les débats se faisaient surtout autour des fondements de la beauté artistique. L’ abbé Du Bos commençait à poser les conditions du jugement sur l’œuvre d’art en assouplissant la doctrine de l’imitation et en établissant le primat de la sensation. Désormais, l’expressivité, la nécessité de plaire, de toucher ou d’instruire devenaient autant de notions débattues à l’aube de l’avènement du genre critique.  

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Vue Perspective du Salon de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture au Louvre à Paris , 1778

L’apprentissage du regard chez Diderot 

Denis Diderot rédigea pendant vingt-deux ans, de 1759 à 1781, des comptes rendus réguliers des Salons et fit part des questions que se posait alors le critique d’art : Comment l’écrit parle-t-il du visuel ? Que critiquer ? Comment parler des arts figuratifs ? Comment regarder l’œuvre d’art ? L’ambition de ses Salons , qui furent publiés dans la Correspondance littéraire de Grimm , consistait à renseigner les cours européennes sur les expositions de l’Académie royale de peinture et de sculpture, à la manière d’un « reportage ». Le philosophe avait à cœur de transmettre ses réflexions sous la forme d’une correspondance envoyée à une quinzaine de personnes. La Correspondance littéraire était un journal manuscrit, qui échappait à la censure, puisqu’il contournait ainsi l’obligation du dépôt légal. Son abonnement fort coûteux était réservé à de prestigieux souscripteurs peu nombreux et éloignés de Paris. Diderot disposait ainsi d’une grande marge de liberté dans l’appréciation des œuvres et des artistes. Ses Salons devinrent au fil du temps la rubrique la plus célèbre de la Correspondance littéraire ! Mais avant de s’engager officiellement dans l’activité de critique d’art, Diderot commença par se lier avec des artistes, tels Jean-Baptiste Greuze , Maurice Quentin de La Tour , Carl van Loo , Jean-Siméon Chardin ou encore Allan Ramsay , peintre anglais considéré comme « premier peintre ordinaire » par Georges III. Par ces contacts précieux avec ces peintres, Denis Diderot se familiarisait avec leur langage technique et n’hésitait pas à leur faire part de son opinion sur leurs œuvres afin d’affiner ses connaissances picturales. Outre les visites d’atelier, le philosophe fréquentait les expositions consacrées aux beaux-arts, à commencer par les expositions officielles qui avaient lieu tous les deux ans au Salon Carré. Il ne dédaignait pas non plus la galerie du Luxembourg, la collection de l’hôtel d’Ancezune et les nombreuses collections privées. C’est ainsi qu’il contempla chez Crozat la Résurrection de Lazare de Rembrandt

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Résurrection de Lazare , par Rembrandt, 1642  

et qu’il demeura ébloui par les tableaux de David Téniers , comme en témoigne cette exclamation du Salon de 1767  :  

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Œuvres de Denis Diderot , Salon de 1767 , Tome 9, Paris : J. L. J. Brière, 1821, p. 326.  

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  Parallèlement à ces visites de salons, d’ateliers et de galeries, Diderot n’avait de cesse de lire des ouvrages consacrés aux beaux-arts : L’Art de peindre de Charles-Alphonse Dufresnoy , les Cours de peinture par principes de Roger de Piles , L’Idée de la perfection de la peinture démontrée par les principes de l’art de Roland Fréart , les Entretiens sur la vie et les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes d’ André Félibien ou encore la Méthode pour apprendre à dessiner les passions de Charles Le Brun , développant ainsi de solides connaissances techniques sur le métier des peintres.  

Le métier de critique d’art

Les lectures de Diderot lui permirent de se forger une vaste connaissance artistique, tant en ce qui concerne les œuvres d’art elles-mêmes, qu’en ce qui relève des techniques ou de l’idéal de l’art. En outre, huit ans avant la rédaction de son premier Salon, il s’était attelé à la tâche de l’ Encyclopédie et s’était attaché à proposer des définitions précises et rigoureuses sur les aspects techniques de la peinture et les outils utilisés par les artistes. Avec cette rapide mais solide éducation technique effectuée entre 1759 et 1763, Diderot avait désormais acquit une réelle célébrité en tant qu’amateur et critique d’art, qui dépassait largement les frontières françaises. Les Salons de Diderot se distinguaient déjà de la vaste majorité des productions de la critique d’art du XVIII e siècle. Non seulement le philosophe écrivait pour un public éclairé, mais il écrivait aussi pour un public éloigné, c’est-à-dire pour un public qui n’avait pas l’occasion de venir visiter en personne le Salon. Au lieu de proposer une simple critique des tableaux et des sculptures exposés, il était d’abord obligé de les faire « apparaître » dans l’imagination de ses lecteurs distants. Pour rendre visibles ces œuvres « absentes » à ses lecteurs, il devait avoir une confiance absolue dans le pouvoir de la parole à traduire l’image et dans celui réservé à l’écrivain de réaliser cette traduction. N’oublions pas que la Correspondance littéraire était avant tout destinée aux princes étrangers et qu’en 1767, l’Académie des Arts de Saint Petersbourg accueillit le célèbre salonnier parmi ses membres. Critique, il devint finalement courtier lorsque Catherine II de Russie le chargea d’acheter des collections d’art sur le marché parisien. Les tableaux acquis pour l’impératrice sont aujourd’hui encore conservés au musée de l’Ermitage .  

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Chardin et le genre mineur de la nature morte

dissertation sur l'importance de l'art

Jacques-Fabien Gautier-Dagoty, Nature morte , 1743  

Dans la hiérarchie des genres établie par l’Académie, les natures mortes étaient perçues comme de moindre valeur face aux représentations valorisantes et exemplaires illustrant des événements historiques, mythologiques ou religieux. Les peintres qui présentaient des œuvres picturales montrant des mets, des repas ou des natures mortes s’inscrivaient d’emblée dans la tradition de peintures jugées « mineures », tandis qu’en Hollande et aux Pays-Bas, les peintres continuaient à exalter par des natures mortes la fertilité de leurs terres ainsi que les produits nouvellement arrivés des colonies depuis le XVII e siècle. Cette célébration du monde domestique, avec des intérieurs de cuisine plantureux et luxuriants, affirmait une prospérité sociale et économique, partagée par toutes les classes. Avec un étalage débordant de victuailles, les natures mortes du Nord reflétaient une société florissante, même si, sur le mode des vanités, des indices mettaient en garde en soulignant la fragilité du temps qui passe et la mort qui rôde. En s’intéressant aux natures mortes de Chardin, Diderot participait à l’émancipation de ce genre qui jouait avec le goût et le dégoût du spectateur. Jean-Siméon Chardin (1699-1779), qui consacra une grande partie de son œuvre aux natures mortes, naquit à Paris dans une famille d’ébéniste et entra à 19 ans dans l’atelier du peintre Pierre-Jacques Cazes qui l’orienta vers l’étude de la peinture flamande et hollandaise. Il rejoignit ensuite l’atelier de Nicolas Coypel . C’est avec le soutien de Nicolas de Largillierre qu’il entra en 1728 à l’Académie royale de peinture, avec des œuvres presque exclusivement consacrées à des natures mortes et à des scènes familiales. Il est probable que deux de ses tableaux, La Raie et Le Buffet , furent remarqués par deux membres de l' Académie royale à l' Exposition de la Jeunesse , place Dauphine, en 1728 : Louis de Boullogne , Premier Peintre du Roi, et Nicolas de Largillierre . Ces deux tableaux étaient les morceaux de réception de Chardin à l'Académie royale, et sont actuellement conservés au musée du Louvre. Chardin devint ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres reconnus.

Par sa proximité avec les peintres, Diderot dépassait le simple commentaire des œuvres exposées au Salon et proposait une réflexion sur la matière picturale, comme dans cet extrait dédié au Bocal d'olives : « C'est que ce vase de porcelaine est de la porcelaine ; c'est que ces olives sont vraiment séparées de l'œil par l'eau dans laquelle elles nagent, c'est qu'il n'y a qu'à prendre ces biscuits et les manger, cette bigarade, l'ouvrir et la presser, ce verre de vin et le boire, ces fruits et les peler, ce pâté et y mettre le couteau. C'est celui-ci qui entend l'harmonie des couleurs et des reflets. Ô Chardin ! Ce n'est pas du blanc, du rouge, du noir que tu broies sur ta palette : c'est la substance même des objets, c'est l'air et la lumière que tu prends à la pointe de ton pinceau et que tu attaches sur la toile. (…) On n'entend rien à cette magie. Ce sont des couches épaisses de couleur appliquées les unes aux autres et dont l'effet transpire de dessous en dessus (…). Approchez-vous, tout se brouille, s'aplatit et disparaît ; éloignez-vous, tout se crée et se reproduit [1] . »

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  Ce que Diderot admirait dans les œuvres de Chardin, c’était cette manière qu’avait le peintre de suspendre les personnages dans le temps d’une action : l'instant du déjeuner dans le bénédicité , des servantes tournant leur regard en dehors du tableau, une pourvoyeuse ayant déposé le pain sur le buffet, son sac encore à la main… Dans La Raie , les spectateurs découvraient un « monstre étrange ». À la cruche et au chaudron, accessoires inertes à droite, s'oppose la posture apeurée du chaton, son regard tournée vers une scène située hors du tableau. Pour le philosophe, la peinture apparaissait comme un moyen nouveau pour accéder directement à la connaissance. Dans son Salon de 1765, il évoquait ce fonctionnement didactique de la peinture : « la peinture est l’art d’aller à l’âme par l’entremise des yeux ; si l’effet s’arrête aux yeux, le peintre n’a fait que la moitié du chemin [2] . » En rendant compte des caractéristiques des œuvres d’art, les néologismes imaginés par Diderot jouaient un rôle essentiel dans les Salons . Ils remplissaient une fonction nouvelle : celle de rompre l’ennui des termes techniques, propres au jargon artistique, tout en offrant au salonnier la possibilité d’enrichir une palette lexicale. En cela, Diderot contribua indéniablement à la critique d’art comme genre, en dépassant le simple exercice du compte rendu. Dans son Salon de 1763, il définissait encore le rôle du peintre : « Ce que le peintre broie sur sa palette, ce n’est pas de la chair, du sang, de la laine, la lumière du soleil, l’air de l’atmosphère, mais des terres, des sucs des plantes, des os calcinés, des pierres broyées, des chaux métalliques [3] . »  

dissertation sur l'importance de l'art

Pour aller plus loin :

Approfondir ses connaissances sur Denis Diderot dans Les Essentiels de la littérature   Découvrir les penseurs des Lumières Télécharger le Neveu de Rameau de Diderot Découvrir les Essais sur la peinture de Diderot Lire les œuvres de Diderot dans Gallica Se renseigner sur les salons et expositions artistiques Approfondir ses recherches sur la critique d’art Redécouvrir une exposition sur Diderot présentée à la BnF en 1963  

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  • L'existence humaine et la culture. Bac de philosophie 2025

L'art,le beau, la création,la technique. A t'il pour fonction d'être beau?Peut-il se passer de maîtrise technique?Choisit-on d'être artiste?

- lexiques citations, définitions. qu’est-ce que l’art imitation, dévoilement-l'œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique - désacralisation-.

Premier lieu commun : L'artiste doit imiter la nature.

Deuxième lieu commun : Une œuvre d'art doit représenter quelque chose, être figurative !

Troisième lieu commun : Produire une œuvre d'art réclame un savoir-faire technique.

Quatrième lieu commun : L'art c'est forcément beau Cette idée rejoint une définition classique de l'art.

Cinquième lieu commun : L’art, "Ça ne sert à rien !"

Le goût peut-il être instrument de discernement esthétique?

Questionnaire bac sur l'art pour réviser 

Faut-il être cultivé pour apprécier l'art?

Une oeuvre d'art a t'-elle toujours un sens?

Peut-on être insensible à l’art ?

Peut on reprocher à une œuvre d’art de ne rien vouloir dire?

Les œuvres d’art éduquent-elles notre perception?

Pouvons-nous parler objectivement lorsqu'il s'agit d'une oeuvre d'art ?

L'art peut-il se passer de règles? Corrigé 1  -  Corrigé 2  

Hume, extrait De la norme du goût. pourquoi l’expérience esthétique faite d’un point de vue singulier fausse-t-elle le goût ?

Manuel de philosophie : les textes de référence sur le thème de l'art au bac de philosophie, toutes séries, l’art : lexique de définitions pour bien comprendre les concepts.

ART, ARTISTE 

  En latin «  ars  », désignait «  l‘habileté acquise par l’étude ou la pratique  ». Le mot peut donc s’appliquer à  toutes les activités humaines qui impliquent la maitrise d’un savoir faire codé  : art de la guerre, art oratoire, art d’être ceci ou cela…

  Au XVIème et  au  XVIl ème  siècle, le nom de celui qui pratique les arts est  artisan . (de l’italien  artigiano .)

  Ce n’est que depuis le  XVIIIème   siècle et parallèlement à l’apparition du mot « technique » que l’art est qualifié par le terme   « beaux-arts .  C’est donc au XVIIIème siècle que la  distinction entre artiste et artisan  commence à se faire.  

Beau :  valeur à laquelle renvoie le jugement esthétique

Esthétique :  étymologiquement, esthétique vient du grec « aisthétiko » qui signifie ce que les sens peuvent percevoir. Le mot esthétique s’emploie couramment comme synonyme de beau. Art : le terme art (ars en latin traduit le mot grec technè) désigne aussi bien la technique, le savoir faire que la création artistique, la recherche du beau. L’art vise la création du beau. Il s’affranchit de l’utile et d’une fin déterminée à l’avance. 

Laid : désagréable à la vue, à l’esprit. Qui inspire le dégoût, qui est méprisable

TECHNIQUE :

Du grec  “ tecknè “ ,  “art, habileté” . 

    D’abord synonyme  d’art  au sens de  savoir faire  dont la mise en œuvre permet  d’obtenir volontairement un résultat déterminé .

    La technique :vise  l’utilité et l’efficacité .

    La technique permet la maitrise de la nature par l’homme posant du même coup    l’irréversibilité de ses progrès.

     L’outil  est devenu le  médiateur entre l’homme et la nature . Les outils sont les prolongements du corps de l’homme. Ce qui lui permet de survivre (cf. Mythe de Prométhée ). Ces outils sont aussi un moyen de se rendre «  comme maitre et possesseurs de la nature  »( Descartes ).

Dans le champ de l’art, le terme de  technique  recoupe au moins quatre définitions distinctes,   il désigne :

les matériaux employés dans la réalisation de l’objet exposé 

le savoir faire artisanal de l’artiste

une simple manière de procéder,   qui ne suppose pas nécessairement l’acquisition d’un savoir-faire particulier.   (certaines techniques    compromettent la spontanéité d’un geste ou entravent les possibilités de découvertes accidentelles).

Enfin, renvoyant aux productions industrielles, la technique désigne l’ensemble des machines

Exercices, questionnaires, quiz de philosophie pour réviser "l'art". Progressez avec les quiz

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Qu’est-ce que l’art ?

Emmanuel Kant (1724-1804) Philosophe allemand.  La Critique de la faculté de juger  s’intéresse, en particulier, au jugement de goût, dont l’objet est l’œuvre d’art. 

 En droit on ne devrait appeler art que la production par liberté, c’est-à-dire par un libre arbitre qui met la raison au fondement de ses actions. On se plaît à nommer une œuvre d’art le produit des abeilles (les gâteaux de cire régulièrement construits), mais ce n’est qu’en raison d’une analogie avec l’art ; en effet, dès que l’on songe que les abeilles ne fondent leur travail sur aucune réflexion proprement rationnelle , on déclare aussitôt qu’il s’agit d’un produit de leur nature (de l’instinct), et c’est seulement à leur créateur qu’on l’attribue en tant qu’art.

 Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger (1750)

Pour qu’il y ait « art », il faut qu’il y ait intention. Les abeilles n’ont pas une intention. Elles fabriquent ce que pour quoi elles sont programmées. Elles ne savent rien faire d’autre. .  C’est une activité innée et non une manifestation de l’esprit. Pour Kant, on ne peut donc « appeler art » que la production par liberté ».

 « Parmi les choses qu’on ne rencontre pas dans la nature, mais seulement dans le monde fabriqué par l’homme, on distingue entre objets d’usage et œuvres d’art ; tous deux possèdent une certaine permanence qui va de la durée ordinaire à une immortalité potentielle dans le cas de l’œuvre d’art. En tant que tels, ils se distinguent d’une part des produits de consommation, dont la durée au monde excède à peine le temps nécessaire à les préparer, et d’autre part, des produits de l’action, comme les événements, les actes et les mots, tous en eux-mêmes si transitoires qu’ils survivraient à peine à l’heure ou au jour où ils apparaissent au monde, s’ils n’étaient conservés d’abord par la mémoire de l’homme, qui les tisse en récits, et puis par ses facultés de fabrication. Du point de vue de la durée pure, les œuvres d’art sont clairement supérieures à toutes les autres choses; comme elles durent plus longtemps au monde que n’importe quoi d’autre, elles sont les plus mondaines des choses. Davantage, elles sont les seules choses à n’avoir aucune fonction dans le processus vital de la société; à proprement parler, elles ne sont pas fabriquées pour les hommes, mais pour le monde, qui est destiné à survivre à la vie limitée des mortels, au va-et-vient des générations. Non seulement elles ne sont pas consommées comme des biens de consommation, ni usées comme des objets d’usage: mais elles sont délibérément écartées des procès de consommation et d’utilisation, et isolées loin de la sphère des nécessités de la vie humaine. »           

Hannah Arendt , La Crise de la culture

Quiz ton bac philo Exercices pour la classe de terminale. L'art et la technique

Quiz bac philosophie, l'art, la technique. existence humaine/culture.

Quiz ton bac philo Exercices pour la classe de terminale Support cours : l'art, la technique. Existence humaine/Culture

Questionnaire sur l'art

Les réponses aux questions sont données  - Le document comprend 44 questions réponses

Quiz bac dissertation de philo sur le thème de l'art, l'idée de beau

  • Quiz ton bac philo Exercices pour la classe de terminale -  l'art, la technique. Existence humaine/Culture
  • Support cours et dissertation :
  • L'art a t'-il pour fonction d'être beau? Avons-nous besoin de l'art pour nous faire une idée du beau?  

Kant nous disait que l'art n'est pas «la représentation d'une belle chose mais la belle représentation d'une chose».

La beauté naturelle et la beauté artistique Emmanuel Kant (1724-1804) Philosophe allemand.  La Critique de la faculté de juger  s’intéresse, en particulier, au jugement de goût, dont l’objet est l’œuvre d’art. 

Il existe deux espèces de beauté la beauté libre ou la beauté simplement adhérente. La première ne présuppose aucun concept de ce que l’objet doit être ; la seconde suppose un tel concept et la perfection de l’objet d’après lui. Les beautés de la première espèce s’appellent les beautés (existant par elles-mêmes) de telle ou telle chose ; l’autre beauté, en tant que dépendant d’un concept (beauté conditionnée), est attribuée à des objets compris sous le concept d’une fin particulière.

Des fleurs sont de libres beautés naturelles. Ce que doit être une fleur, peu le savent hormis le bota­niste et même celui-ci, qui reconnaît dans la fleur l’organe de la fécondation de la plante, ne prend pas garde à cette fin naturelle quand il en juge suivant le goût. [..,]

Dans l’appréciation d’une libre beauté (simple­ment suivant la forme) le jugement de goût est pur, On ne suppose pas le concept de quelque fin pour laquelle serviraient les divers éléments de l’objet donné et que celui-ci devrait ainsi représenter, de telle sorte que [par cette fin] la liberté de l’imagina­tion, qui joue en quelque sorte dans la contempla­tion de la figure, ne saurait qu’être limitée.

Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger, Éd. Vrin, 1974

Kant distingue deux types de beauté :

  • L’une,  la beauté libre , ne dépend d’aucun but.  Sa beauté n’est pas liée à sa fonction . C’est une beauté purement esthétique. (La beauté naturelle sera donc plus souvent une beauté libre .(Oiseaux, crustacés..)  Mais même dans ce cas, si on s’intéresse à la fonction, il ne s’agit plus alors de beauté libre 
  • L’autre,  la beauté adhérente , ne peut pas être pensée indépendamment de sa fin ou de sa fonction. Plus loin dans le texte, Kant donne l’exemple d’une église. Pour lui, la beauté du lieu ne peut pas être détachée de sa fonction (la prière) et de son but.

Donc pour lui,  la beauté naturelle est supérieure à la beauté artistique  car elle est purement esthétique tandis qu’il y a une part de plaisir lié à la connaissance dans l’œuvre artistique

L'art et le goût :  notions essentielles à maîtriser

Le goût comme instrument de discernement esthétique

Si la production artistique a pour fonction d'être belle alors l'art serait affaire de goût, le beau serait la finalité

. Pour reprendre les mots de Kant, nous dirons que l'art n'est pas la représentation d'une belle chose, mais la belle représentation d'une chose.

Si le beau comme finalité esthétique suppose l'authenticité et la liberté de l'artiste alors l'art est plus qu'une affaire de goût.

Marcel Duchamp affirme que, «le grand ennemi de l'art, c'est le bon goût . L'artiste n'a pas à se préoccuper des modes des goûts et des notions du beau qui prédominent dans une société»

Quête non pas du beau mais de liberté et d'authenticité.

D'un point de vue synthétique, on peut supposer que l'art est

une affaire de goût

cependant l'artiste doit être libre de créer, donc non contraint de suivre les règles fixes des canons esthétiques.

Le goût selon Kant

Le goût est l'instrument de discernement esthétique

. Dans sa Critique de la faculté de juger, Kant étudie le goût selon quatre points

1 – Le goût du point de vue de la qualité

Le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée. Il se rapporte aux sentiments de plaisir et de peine.

2 – Le goût du point de vue de la quantité

Est beau ce qui plaît universellement sans concept.

3 – Le goût du point de vue de la relation à une fin

La beauté est définie comme la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle est perçue en celui-ci sans représentation d'une fin. C'est la définition de la beauté comme finalité sans fin, formelle.

4 – Le goût du point de vue de la modalité du jugement de goût

«Est beau ce qui est reconnu sans concept comme objet d'une satisfaction nécessaire».

En rapport avec la question de savoir si le goût peut ou non être un instrument de discernement esthétique, nous vous proposons d'étudier la question kantienne du jugement de goût : Allons plus loin  Le goût est l'instrument de discernement esthétique, la capacité de reconnaître le beau, de porter un jugement. Dans sa Critique de la faculté de juger, Kant étudie le goût comme une exposition et une déduction transcendantale du jugement qui pose qu'une chose est belle. Il en pose quatre aspects : 1 – Le goût du point de vue de la qualité La première définition est déduite de la qualité du jugement de goût. Le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée. Il se rapporte aux sentiments de plaisir et de peine. Dans le goût, le sujet ne porte pas de jugement sur l'objet. Il est juste affecté par une représentation. Il y a un plaisir pur qui n'est pas lié à l'existence de l'objet par opposition à la notion d'agréable relativement à la consommation d'un objet. 2 – Le goût du point de vue de la quantité

Est beau ce qui plait universellement sans concept. C'est la conséquence de notre point précédent., puisque la satisfaction donnée par la représentation de l'objet est libre de tout intérêt, celui qui juge est amené à attribuer à chacun une semblable satisfaction qui ne constitue pas une connaissance objective mais elle est valable pour tous. L'art est affaire de goût qui relève d'un jugement esthétique du point de vue de la quantité qui nous révèle une universalité subjective et qui nous sépare de l'agréable. Lorsque dans un jugement réfléchi on dit qu'un chose est belle, on juge aussi pour autrui, nous avons donc une universalité subjective et cela nous permet d'échapper à l'empirisme, car cette universalité est une idée. 3 – Le goût du point de vue de la relation à une fin

La beauté est définie comme la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle est perçue en celui-ci sans représentation d'une fin. C'est la définition de la beauté comme finalité sans fin, formelle. Cela nous informe sur le principe transcendantal du goût . La finalité qui sert de principe au goût est une finalité subjective, formelle. Si la finalité admettait une fin elle ferait dépendre la beauté de l'agréable. Il n'y a pas de finalité objective. 4 – Le goût du point de vue de la modalité du jugement de goût «Est beau ce qui est reconnu sans concept comme objet d'une satisfaction nécessaire». La nécessité du jugement esthétique est une nécessité exemplaire, tous doivent adhérer à un jugement qui apparaît comme un exemple d'un règle que l'on ne peut énoncer. Le quatrième moment de l'analytique du jugement de goût permet de définir l'art comme une affaire de goût au sens où le goût est vu comme la faculté de juger d'un objet en rapport avec la libre légalité de l'imagination.

A consulter 

Dans ce cours = Repérage et analyse des distinctions conceptuelles autour des corrigés des sujets suivants :

Commentaire philosophique  : De la norme du goût, Hume 

L'art est-il une imitation? Aristote, Platon et Hegel

L'art n'est pas une imitation. Il n'est pas fidèle à la nature comme l'art de la photographie par exemple.

Malraux, «de même qu'un musicien aime la musique et non les rossignols, un poète des vers et non les couchers de soleil, un peintre n'est pas d'abord un homme qui aime les figures et les paysages. C'est un homme qui aime les tableaux. Malraux nous montre qu'un jeune peintre commence par imiter, mais par imiter les toiles de ses maîtres, et non pas la nature, avant de trouver sa manière propre de peindre;

Donc l'art serait une transposition et non pas un reflet du réel. Cela fait de la création, une recréation.

La poésie* semble bien devoir en général son origine à deux causes, et deux causes naturelles. Imiter est naturel aux hommes et se manifeste dès leur enfance (l’homme diffère des autres animaux en ce qu’il est très apte à l’imitation et c’est au  moyen de celle-ci qu’il acquiert ses premières connaissances) et, en second lieu, tous les hommes prennent plaisir aux imitations.

Un indice est ce qui se passe dans la réalité : des êtres dont l’original fait peine à la vue, nous aimons à en contempler l’image exécutée avec la plus grande exactitude ; par exemple les formes des  animaux les plus vils et des cadavres.

Une raison en est encore[1] qu’apprendre est très agréable non seulement aux philosophes mais pareillement aussi aux autres hom­mes ; seulement ceux-ci n’y ont qu’une faible part. On se plaît à la vue des images parce qu’on apprend en les regardant et on déduit ce que représente chaque chose, par exemple que cette figure c’est un tel[2]. Si on n’a pas vu auparavant l’objet représenté, ce n’est plus comme imitation que l’oeuvre pourra plaire, mais à raison de l’exé­cution, de la couleur ou d’une autre cause de ce genre.

Aristote , Poétique , 4, 1448 b, Éd. Les Belles Lettres,

[1] Une raison en est encore : l’exemple qui précède constitue une première explication du plaisir lié à l’imitation.

[2] Cette figure c’est un tel : le même thème est repris dans Rhétorique, livre I, ch. 11, § XXIII (LGF, 1991). » Comme il est agréable d’apprendre et de s’étonner […] il en résulte nécessairement que ce qui est imitation l’est aussi […] ce n’est pas le sujet qui plaît mais plutôt le raisonnement qui fait dire :” c’est bien cela “, et par suite duquel il arrive qu’on apprend quelque chose. »

l’esthétique de la   mimesis   n’a jamais été une invitation à reproduire le réel

  propos aristotélicien = « l’art imite la nature ou l’achève» signifie que l’artiste doit être un aussi bon artiste que la nature pour porter à l’expression ce qu’il cherche à en montrer. Or pour rivaliser avec la nature, il faut savoir lui être infidèle. Le corps humain n’a jamais eu les proportions de la statuaire grecque mais ce sont ces proportions qui en montrent la force et l’harmonie.

L’art est un mensonge qui dit la vérité (il ne s'agit pas d'une fidèle reproduction, elle suppose transposition, idéalisation)= l'imitation est naturelle aux hommes, elle apporte selon Aristote plaisir et connaissance par opposition à Platon.  

la mimèsis est condamnée par Platon dans La République, livre III, 393-398, et livre X, 595-608

Pour Platon ,  l’art reste l’illusion d’une  illusion. Platon critique l’art en tant que copie – il vaut moins que son original – et en tant que discours enchanteur – il nous ment. L’art nous éloigne donc du Vrai et du Bien. Dans Les Lois, il recommande même de « chasser les poètes de la cité ». Mais s’il approuve la censure, il ne rejette pas tous les arts : formé à l’école de Pythagore qui trouva les lois de l’harmonie, il estime que la musique a une grande valeur pédagogique et qu’elle élève l’âme.  

 Socrate – Il y a donc trois espèces de lit ; l’une qui est dans la nature, et dont nous pouvons dire, ce me semble, que Dieu est l’auteur ; à quel autre, en effet, pourrait-on l’attribuer ?

Glaucon – A nul autre Socrate – Le lit du menuisier en est une aussi Glaucon – Oui Socrate – Et celui du peintre en est encore une autre, n’est-ce pas ? Glaucon – Oui Socrate – Ainsi le peintre, le menuisier, Dieu, sont les trois ouvriers qui président à la façon de ces trois espèces de lit. […] Donnerons-nous à Dieu le titre de producteur de lit, ou quelqu’autre  semblable ? Qu’en penses-tu ? Glaucon – Le titre lui appartient, d’autant plus qu’il a fait de lui-même et l’essence du lit, et celle de toutes les autres choses. Socrate – Et le menuisier, comment l’appellerons-nous ? L’ouvrier du lit, sans doute ? Glaucon – Oui Socrate – A l’égard du peintre, dirons-nous aussi qu’il en est l’ouvrier ou le producteur ?  Glaucon – Nullement Socrate – Qu’est-il donc par rapport au lit ? Glaucon – Le seul nom qu’on puisse lui donner avec le plus de raison, est celui d’imitateur de la chose dont ceux-là sont ouvriers.  […] Socrate – Le peintre se propose-t-il pour objet de son imitation ce qui, dans la nature, est en chaque espèce, ou plutôt ne travaille-t-il pas d’après les œuvres de l’art ?  Glaucon – Il imite les œuvres de l’art.(…)

Socrate – Pense maintenant à ce que je vais dire ; quel est l’objet de la peinture ? Est-ce de représenter ce qui est tel, ou ce qui paraît, tel qu’il paraît ? Est-elle l’imitation de l’apparence, ou de la réalité ? Glaucon – De l’apparence. Socrate – L’art d’imiter est donc bien éloigné du vrai ; et la raison pour laquelle il fait tant de choses, c’est qu’il ne prend qu’une petite partie de chacune ; encore ce qu’il en prend n’est-il qu’un fantôme. Le peintre, par exemple, nous représentera un cordonnier, un charpentier, ou tout autre artisan, sans avoir aucune connaissance de leur métier ; mais cela ne l’empêchera pas, s’il est bon peintre, de faire illusion aux enfants et aux ignorants, en leur montrant du doigt un charpentier qu’il aura peint, de sorte qu’ils prendront l’imitation pour la vérité.  Glaucon – Assurément.

 Platon, La République

Dans ce texte extrait de La République, Platon inventorie 3 formes de lits :

a)L’Idée du lit, dans le monde Intelligible (dimension divine)C’est le lit absolu. Le « vrai » lit. (Il n’en existe qu’une seule forme)

b) Le lit de l’artisan, le lit de l’artisan traduit dans la matière le lit idéal. Il imite la forme Il n’est lit que par ressemblance avec l’Idée du lit . (Il  en existe plusieurs formes).Mais il garde unlien avec « l’essence » du lit idéal

c)Le lit de l’artiste n’est plus un lit puisqu’il ne représente qu’ « une petite partie du lit ». C’est une imitation de l’apparence du lit de l’artisan qui est déjà lui-même une apparence. Le lit de l’artiste n’a donc plus rien à voir avec l’essence du lit. Le lit de l’artiste imite l’apparence sensible. Aussi on ne pourra atteindre l’idée du lit grâce au lit de l’artiste

 En fait, la représentation du lit par l’artiste nous égare, nous trompe, nous éloigne de la vérité du lit. C’est pourquoi l’artiste représente un danger. 

Hegel souligne l’insuffisance du concept d’imitation pour penser l’essence de l’art.

•     idée inutile car il n’y a aucune raison à vouloir représenter ce qui existe déjà et parce que le résultat ne peut être qu’inférieur à l’original   (Hegel reprend en un sens la critique de Platon) ; •    l’invention y est absente  

  L’art comme « caricature de la vie ».

En indiquant qu’un art qui vise l’imitation n’est qu’une caricature de la vie, Hegel souligne l’imperfection de toute imitation par rapport à la réalité. L’artiste ne peut pas, par ses propres moyens techniques, parvenir à reproduire ce que fait la nature, la vie, et qui est perceptible par tous les sens

C’est un vieux précepte que l’art doit imiter la nature ; on le trouve déjà chez Aristote. Quand la réflexion n’en était encore qu’à ses débuts, on pouvait bien se contenter d’une idée pareille ; elle contient toujours quelque chose qui se justifie par de bonnes raisons et qui se révélera à nous comme un des moments de l’idée ayant, dans son développement, sa place comme tant d’autres moments.

      D’après cette conception, le but essentiel de l’art consisterait dans l’imitation, autrement dit dans la reproduction habile d’objets tels qu’ils existent dans la nature, et la nécessité d’une pareille reproduction faite en conformité avec la nature serait une source de plaisirs. Cette définition assigne à l’art un but purement formel, celui de refaire une seconde fois, avec les moyens dont l’homme dispose, ce qui existe dans le monde extérieur, et tel qu’il y existe. Mais cette répétition peut apparaître comme une occupation oiseuse et superflue, car quel besoin avons-nous de revoir dans des tableaux ou sur la scène, des animaux, des paysages ou des événements humains que nous connaissons déjà pour les avoir vus ou pour les voir dans nos jardins, dans nos intérieurs ou, dans certains cas, pour en avoir entendu parler par des personnes de nos connaissances ? On peut même dire que ces efforts inutiles se réduisent à un jeu présomptueux dont les résultats restent toujours inférieurs à ce que nous offre la nature. C’est que l’art, limité dans ses moyens d’expression, ne peut produire que des illusions unilatérales, offrir l’apparence de la réalité à un seul de nos sens ; et, en fait, lorsqu’il ne va pas au-delà de la simple imitation, il est incapable de nous donner l’impression d’une réalité vivante ou d’une vie réelle : tout ce qu’il peut nous offrir, c’est une caricature de la vie.

Hegel,Esthétique, Introduction : Chap. I, Section II, §. 1,tr. fr. S. Jankélévitch, éd. Champs Flammarion, pp. 34-35

HLP -La mimèsis comme pouvoir de la parole-Aristote, Platon-De l'agréable à l 'horreur.Une ekphrasis : le bouclier d’Achille

La mimèsis, pouvoir de la parole-Aristote, Platon-De l'agréable à l 'horreur.Une ekphrasis : le bouclier d’Achille- Le Vase, Hérédia. PHILOSOPHIE La finalité visée par la tragédie- relation divine menacée par l’hybris du héros-Humanités, littérature, philosophie bac 2021 Semestre 1 1ère : Les pouvoirs de la parole

Les fonctions de l'art - L'art comme dévoilement- L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique - Désacralisation de l'art

Pour Bergson , comme pour Proust, l'art est un dévoilement, l'artiste est un révélateur, il révèle, il donne à voir.  Mais s’il révèle ce qui est, c’est que ce que l’artiste donne à voir ce n’est donc pas une invention, ce n’est pas une réalité qu’il réinvente : L’art renvoie à l’expérience humaine universelle.

« A quoi vise l’art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience? Le poète et le romancier qui expriment un état d’âme ne le créent certes pas de toutes pièces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n’observions pas en nous, jusqu’à un certain point, ce qu’ils nous disent d’autrui. Au fur et à mesure qu’ils nous parlent, des nuances d’émotion et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps mais qui demeuraient invisibles telle l’image photographique qui n’a pas encore été plongée dans le bain où elle se révélera. Le poète est ce révélateur. […]

Remarquons que l’artiste a toujours passé pour un «idéaliste ». On entend par là qu’il est moins préoccupé que nous du côté positif et matériel de la vie. C’est, au sens propre du mot, un «distrait ». Pourquoi, étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à y voir plus de choses? On ne le comprendrait pas, si la vision que nous avons ordinairement des objets extérieurs et de nous-mêmes n’était une vision que notre attachement à la réalité, notre besoin de vivre et d’agir, nous a amenés à rétrécir et à vider. De fait, il serait aisé de montrer que, plus nous sommes préoccupés de vivre, moins nous sommes enclins à contempler, et que les nécessités de l’action tendent à limiter le champ de la vision.

Henri Bergson . La pensée et le mouvant, 1938. PUF, Quadrige1990. p.149 à 151.

« Par l’art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous voyons le monde se démultiplier, et, autant qu’il y a d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent à l’infini, et, bien des siècles après que s’est éteint le foyer dont il émanait, qu’il s’appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient encore leur rayon spécial ».   Marcel Proust, (1871-1922), in Recherche du temps perdu (1927)

En s’appuyant sur l’étude du pop art, et singulièrement des travaux d’Andy Warhol, Arthur Danto, philosophe américain, a questionné la création artistique

Quelle est la différence entre les œuvres d’art et les objets qui nous entourent ? Comment comprendre la différence entre l'art et les produits fonctionnels ?

«?Les œuvres d’art sont des significations incarnées?», conclut-il, toute œuvre est une matière à interpréter.

Pour Danto, l’art est une «?pensée visuelle?». L'objet est une œuvre après l'acte d'interprétation. C'est par l'interprétation que l'on donne une identité à l'objet. L'interprétation est un processus de transformation, d'un statut = une certaine théorie de l'art. C'est cette théorie qui fait entrer l'objet dans le monde de l'art.

Andy Warhol

Campbell's Soup Cans 1962

Objet emblématique d'une société de consommation qui érige en icône n'importe quel objet, même le plus banal comme c'est le cas ici, la boîte de conserve pour soupe. Elle est consacrée comme une œuvre d'art, elle est admirée indépendamment de son usage pratique, elle est consommée en série. On a l'idée de fétichisme car la collection des boîtes de conserve y ressemble. Il s'agit de posséder des objets, cela répond à un désir de maîtrise totale. Donc, la Campbell's Soup Can devient un objet mythique. L'objet fétiche participe à l'élaboration d'un mythe dans l'inconscient. L'objet ordinaire devient une icône parfaite, reproductible à son tour indéfiniment. L'objet devient esthétique. Il devient un système complexe de signes. On aime l'objet non pour ce qu'il est mais pour ce qu'il signifie, ce qu'il représente, symbolise, d'où sa puissante attraction. La Campbell 's Soup Can esst consacrée en tant qu'objet d'art. La boîte de conserve est sublimée, elle devient une icône moderne. L'objet courant et banal devient un objet culte, un signe, un objet d'art.

L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique

Walter benjamin, essai rédigé en 1935 et publié à titre posthume en 1955.

Le philosophe  Walter Benjamin  s’est intéressé à cette question de la reproduction des œuvres d’art dans son texte L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique (1936). Il y montre en effet comment la reproduction technique ruine l’idée même d’authenticité de l’œuvre d’art, c’est-à-dire son caractère unique.

Il évoque la déperdition de l'aura. Les œuvres issues de techniques de reproduction de masse comme la photographie ont participé de la déperdition de l'aura propre de l'oeuvre unique à cause de la reproductibilité et des sous-modèles. Cela annonce un changement de statut de l'oeuvre d'art. Elle est privée de ses ornements classiques, elles perdent leur caractère sacré = ex, le Pop Art = fabrication industrielle d'artefacts. On peut parler de désincarnation de l'oeuvre d'art

Walter Benjamin fait sa réflexion autour de trois axes, la reproduction technique et ses conséquences sur l'art, l'image cinématographique et enfin le cinéma, art de masse. Les techniques de reproduction sont des nouvelles techniques qui s'affirment comme de nouvelles formes d'art. Mais ce qui se perd dans l'oeuvre d'art c'est l'aura de l'oeuvre, c'est-à-dire, «son unique apparition d'un lointain si proche ». Ainsi la technique de reproduction a changé la perception du spectateur lui donnant l'impression que l'art est enfin devenu plus accessible. Ainsi l'acteur de cinéma n'est plus qu'une image au regard du public. Son corps est subtilisé par l'appareil cinématographique. C'est cette image qui offre au spectateur une représentation du réel. Si l'aura disparaît avec la reproduction technique, elle en révèle aussi l'absence.

Hergé, L'Oreille cassée

Texte l oreille cassee  (346.95 Ko)

Désacralisation : reproduction de masse

les copies du fétiche se multiplient dans ce passage, on peut dire qu’il perd de sa valeur il est désacralisé.

Désacralisation

La désacralisation consiste à retirer le caractère sacré à un objet.

La sacralisation au contraire est le fait de donner un caractère sacré

- avec le rassemblement de tous ces différents objets le vrai fétiche disparaît ; surtout dans la multitude de fétiches de la dernière vignette et aussi chez le vendeur d’apothicaire.

- la vitrine dans la 4ème vignette représente bien la situation chaotique dans laquelle tintin se trouve puisqu’elle est pleine d’objets provenant de différents endroits du monde et époques.

- Le nombre de fétiches double triple se multiplie pour atteindre les 40 fétiches dans la dernière vignette

- avec la présence de tous ces fétiches on ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux, ainsi le fétiche perd de son unicité, soit son aura ce qui signifie son authenticité et valeur religieuse.

- Malgré l’existence de tous ces fétiches, l’original reste absent et l’énigme reste irrésolue

La valeur du fétiche change en fonction du temps et sur cette planche il passe d’un objet de culte, à un objet d’art, à un objet de consommation.

Un objet culte :

- Le fétiche a un pouvoir de présence et d’absence, il est à la fois visible et invisible, on ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux : le seul moyen d'y parvenir, est de l’ouvrir pour trouver le diamant qui y est caché.

- Le fétiche est partout et nul part en même temps, on trouve toutes ses copies mais pas le véritable fétiche.

Un objet d’art :

Le fétiche est à vendre chez le vendeur d’apothicaire, c’est -à -dire, qu’il a la même valeur que le tableau, le vase, les bustes, les meubles …

- le fétiche a une valeur d’exposition puisqu’il est dans une vitrine dans la 4ème vignette comme s’il était exposé dans un musée pour que les gens l’admirent.

Un objet de consommation :

- On donne au fétiche un prix comme si c’était une marchandise « 200 fr ! ... c’est pour rien ! … » Vignette 4, on peut lire « 17.50 la paire » et son prix diminue au fur-et-à-mesure que l’on avance dans la planche ; le fétiche est dévalué.

- Le fétiche est standardisé, il est produit comme n’importe quel objet de consommation, en masse dans un atelier par des ouvriers qui ont chacun une tache à réaliser à la chaîne ; on en voit un qui est chargé de casser les oreilles des fétiches.

- ainsi le fétiche perd de sa valeur.

Sujets corrigés, l'art 

Corrigé du sujet n° 2, dissertation philosophique, sujet national 2019, série l-à quoi bon expliquer une œuvre d’art .

Correction du sujet n° 2 de philosophie : la dissertation philosophique de métropole , bac série L, année 2019 - Les corrigés en ligne à la sortie de l'épreuve À quoi bon expliquer une œuvre d’art ?

L'art a t'-il pour fonction d'être beau?

Arguments pour une thèse

*** L'art a pour fonction d'être beau

On peut affirmer que l'art a pour fonction d'être beau si la notion de beau signifie conformité aux goûts d'une époque et si on se place dans la position d'un spectateur habitué à une forme plutôt qu'à une autre de langage artistique.

Chacun a son esthétique, le beau est une notion relative. Aujourd'hui les peintres impressionnistes sont admirés alors qu'ils étaient à peine regardés par les salons officiels de la fin du XIXème siècle. Nous pouvons donc affirmer que l'art a pour fonction de nous offrir «du beau» et que l'homme a une certaine idée de la beauté. «L'art n'est pas la représentation d'une belle chose mais la belle présentation d'une chose» Kant

En tant que création libre, l'art peut produire du beau. Il ajoute de la beauté au réel et au quotidien. Il doit garder le beau comme finalité, donc l'art n'est pas pour reprendre les mots de Kant de «représenter une belle chose» mais «une belle présentation»

La notion de beau est relative, le spectateur et l'artiste n'aspirent pas forcément à la même notion du beau mais l'artiste ne tient pas compte de celle du spectateur au moment de la création. Il ne se conforme à aucun goût particulier, d'une époque ou d'une culture. Le but est de créer en exprimant le beau.

Arguments pour une antithèse

*** l'art a pour fonction d'être vrai et libre

En tant que l'art est la mission des artistes, les notions essentielles sont l'authenticité, la vérité et la liberté. Dans ce cas on répond non à la question de savoir si l'art a pour fonction d'être beau. Beau = Vrai

L'art ne vise pas le beau mais l'invisible (fonction du créateur de l'antiquité, intermédiaire entre l'homme et les Dieux) ou encore d'un point de vue moderne, l'art est une intériorité, il reflète l'inconscient et tout ce qui échappe à l'homme. L'artiste nous offre sa vision du monde

L'artiste n'est limité par aucune finalité esthétique ni aucune contrainte technique, il doit pouvoir s'exprimer dans la plus grande authenticité possible

Atteindre le Vrai par la beauté. Nous savons avec Marcel Duchamp que «le grand ennemi de l'art  est le bon goût», par conséquent aucun critère ne doit guider l'acte créateur de l'artiste. Sa liberté doit être totale afin de lui donner le loisir d'exprimer tout à fait sans contraintes ses émotions.

Avons-nous besoin d'art? Corrigé de la dissertation du bac de philosophie Washington S 2019

Avons-nous besoin d'art? Corrigé de la dissertation série S Washington, bac 2019 - Double enjeu du sujet : notre nature : connaître nos besoins, ce qui structure notre existence valeur de l'art : activité gratuite ou liée à des besoins anthropologiques ?

L'art peut il se passer de maitrise technique ?

art : le beau , l'artisan ,l'artiste peut : la capacité , l'autorisation

technique : le savoir faire , le savoir enseigner, l'entrainement , les règles .

Il semble évident que l'art ne puisse pas se passer de maitrise technique .En effet, un pianiste qui ne maitrise pas la technique du piano ne pourrait être un artiste. Sans les règles de l'harmonie , sans la capacité à lire les notes, sans la dextérité des doigts en un mot sans technique du piano il n'y a pas d'artiste pianiste possible .Cependant certains artistes contemporains semblent produire des œuvres d'art ne nécessitant aucune maitrise technique. Marcel Duchamp par exemple s'est contenté dans son œuvre "fontaine" en 1917 de retourner un urinoir et de le signer . On peut donc se demander si l'art peut se passer de maitrise technique . On peut dire que l'art repose sur une maitrise technique .En grec ancien on ne sépare pas l'art et la technique .Le peintre et le cordonnier pratiquent tout deux une techné .C'est à dire une activité réfléchie que l'on peut transmettre constituée de règles à respecter . Platon explique dans le mythe de Prométhée que la technique ou l'art a été donné aux hommes pour compenser leurs faiblesses biologiques originelles .Prométhée a dérobé aux Dieux l'habileté pour la donner aux hommes . Cette origine divine traite ce que la technique à de dangereux pour l'homme comme une force qui le dépasse .Pour les grecs la technique se distingue de la chance ou du hasard . L'activité technique est réfléchie, constituée de règles que l'on peut restituer ou transmettre . Art et technique sont des savoirs faire , des savoirs pratiques . Les œuvres d'art sont peut être simplement des réalisations techniques exceptionnelles. Traditionnellement le chef d'œuvre est une production technique réalisée par un artisan à la fin de sa formation. L'excellence technique se confond avec l'art . L'artiste n'est rien d'autre qu'un technicien exceptionnel capable de produire un effet esthétique grâce à ses œuvres . Par exemple un cuisinier sera dit un artiste s'il est exceptionnel, si sa technique est difficilement imitable. L'artiste n'est donc rien d'autre qu'un technicien particulièrement doué. Finalement, on peut dire que l'art est inséparable d'une forme de maîtrise technique et tous deux sont des savoirs faire . Cependant, ll est impossible de distinguer l'ingéniosité du technicien de la créativité de l'artiste. L'art s'appuie sur la technique mais la dépasse. Le technicien se contente le plus souvent d'appliquer des règles existantes même s'il peut les améliorer à l'occasion.  L'artiste en créé de nouvelles. Il est capable d'inventer un nouveau type de Beauté. Le sculpteur crée de l'artitistique, l'ouvrier fabrique de l'utilitaire, si l'ouvrier parvient à faire une oeuvre esthétique, il devient artiste. Le technicien est aussi doué que l'artiste d'un point de vue technique. Mais l'artiste est capable d'inventer un nouveau genre de beauté. Ce dont le technicien même le plus doué est incapable. L'artiste a besoin de technique, d'imagination, d'audace, de créativité. 

 l'art contemporain a un rapport paradoxal à la technique Il semble que l'art contemporain n'ait pas besoin de technique Mais la règle contemporaine ne peut-elle pas être de rompre avec la règle ? N’est-ce pas là encore une nouvelle règle de l’art ? Au nom de la liberté, l’art moderne, puis contemporain, refuse la définition de l’œuvre d’art du XVIIIe – XIXe siècle. L'art contemporain se révolutionne jusque dans sa définition, l'oeuvre n'est plus l'objet mais ce qui compte pour l'artiste c'est la démarche adoptée pour créer. L'artiste se donne ses propres règles. Dans l'art contemporain, l'art devient la mise en oeuvre d'un projet propre à l'artiste qui reflète son individualité propre Les artistes utilisent des techniques industrielles Les artistes modernes, futuristes, dadaistes cherchent à traduire à travers leur art, leur rapport au monde, au monde moderne findé sur la transformation des choses à un niveau spatial, temporel et autres transformations importantes pour l'humanité.  La technique a sa place car elle est sur quoi le monde repose et que l'art représente : une nouvelle esthétique  dans laquelle le spectateur retrouve le reflet de son propre monde. L'art devient un moyen d'investigation du réel.  L'oeuvre d'art est ainsi désacralisée pour une originalité nouvellement investie de techniques.  L'art peut aussi devenir l'expression de la productivité, expression de l'ère moderne.  Cependant l'artiste n'est pas pour autant technicien car il dépasse l'appréhension des choses par la simple raison théorique, son mode de vérité est plus profond, sa raison n'est pas purement technicienne.  L'artiste dévoile l'Etre et renvoie sa perception bien singulière qu'il façonne avec sa propre matière L'art est un accomplissement de la technique mais chaque artiste développe sa propre technique En effet, l'art ne se limite pas à une industrialisation même s'il ne peut l'ignorer. Le créateur recherche sa maîtrise formelle, l'unité au delà de la technique dominatrice. Pour reprendre les mots d'Adorno, nous dirons que "l'art est absorption des techniques" et le but de l'artiste consiste à les porter jusqu'à leur négation. L'accomplissement de la technique serait sa mort même au profit d'une technique personnelle, singulière, celle de l'artiste qui se laisse dépasser par son moi "je est un autre" Rimbaud au plus profond de sa force imaginaire et créatrice. Si, à regarder une œuvre d’art, on a la nette impression qu’il s’en dégage une cohérence interne, ces régularités ne résultent pas pourtant de l’application mécanique d’une technique. C’est le paradoxe que souligne Kant : l’art procède bien d’une maîtrise technique mais les règles ainsi appliquées ne préexistent pas à l’œuvre mais n’apparaissent qu’après coup. uniquement pour approcher d'une autre manière la vérité de l'objet.

Avons-nous besoin de l’art pour nous faire une idée du beau ?

Concepts :

L’art et le beau

Ce sujet question le rôle de l’art : nous sert-il à voir la beauté ? à former le concept, l’idée du beau ?

Comment se forme ce concept ? Soit c’est une idée innée, préexistante aux œuvres d’art, soit c’est l’expérience de l’art qui permet de former cette idée empiriquement.

Se faire une idée : au sens strict, former l’idée. Dans un sens plus large : comprendre, approcher de la compréhension

Problématique :  L’art est-il ce qui crée la beauté ?

La beauté naturelle, une idée de la beauté sans la médiation de l’art ?

Il existe une beauté naturelle, une beauté du monde : nous n’avons pas besoin de l’art pour voir la beauté d’un paysage ou la beauté d’une personne. C’est une beauté en mouvement que l’on comprend intuitivement

L’art doit imiter la nature (Aristote) car c’est un moyen de connaissance des choses. Mais si l’art doit imiter la nature, n’est-ce pas aussi parce qu’il nous permet de voir le beau alors qu’au quotidien, l’homme n’est pas forcément sensible à la beauté naturelle ?

L’imitation de la nature est une fin médiocre pour l’art et la beauté artistique est mille fois supérieure à la beauté naturelle (Hegel). Nous pouvons observer la beauté naturelle tous les jours, alors pourquoi la reproduire par l’intermédiaire de l’art ? Nous avons déjà une idée du beau par la nature, mais l’art est l’œuvre d’un esprit libre.

Existe-t-il une idée du beau préexistante à l’art ?

Platon : il y a une idée du Beau, qui fait partie des principes du monde. L’esprit doit contempler les idées pour les saisir. L’imitation ne produit que des images, de pâles copies des idées

Certes, il y a peut-être une idée du beau mais cette idée se saisit à travers la manifestation sensible de l’art (Hegel)

Le beau est universel : pour qu’il y ait universalité, il faut qu’il y ait une idée de beauté indépendante des productions artistiques (Kant)

L’art crée sa propre beauté : nous avons besoin de l’art pour penser la beauté

L’art est une démarche libre. Alain : la beauté émerge avec l’œuvre, pas de critères de la beauté qui sont préétablis

L’art trouve de la beauté, crée une idée de beauté là où on ne la voit pas. Kant : « l’œuvre d’art n’est pas la représentation d’une belle chose mais la belle représentation d’une chose » (ex de  La Charogne , Baudelaire)

L’art est-il une forme de connaissance ?

Les distinctions conceptuelles qu'il nous faudra travailler et développer dans notre dissertation :

Connaissance / et Savoir

Nature / et Culture

La culture se distingue de la Nature en ce sens qu'elle n'est pas ce qui est inné à l'Homme mais ce qui est acquis par celui-ci. L'Homme est un être de culture, il transforme le monde dans lequel il vit pour l'habiter. Il se sort de son état d'animalité, de Nature, par le langage, les traditions, le savoir mais aussi l'art.

Il nous sera utile de comprendre que la culture peut s'entendre dans le sens d'une transformation, d'une amélioration. Amélioration de soi, transformation de soi vers une (pleine) humanité.

Ce qui est inné // et ce qui est acquis

Art // et Technique

Les beaux-arts // l'artisanat

Savoir-faire

Le questionnement  s'organise donc autour de la relation entre l'Art et de la connaissance.

Reformulation du sujet :

L'art peut-il contribuer à la constitution d'un savoir ?

Peut-on appréhender une œuvre d'art d'une autre manière que par notre perception et notre sensibilité  ?

Peut-on connaître grâce à l'art ?

Problématisation:

Le sujet de la dissertation  présuppose que la réception et la création artistique puissent être autre chose qu'une expérience simplement esthétique . Il soulève les questions suivantes :

Quelle est le but de l'art ?

Plan possible :

I. L'art est avant tout une expérience esthétique

A. . L'oeuvre d'art est la réalisation sensible d'une idée. C'est une réalisation sensible et esthétique de l'idée ou des pensées d'un artiste. Ici nous parlons de l'art au sens de Beaux-arts (distinction art et artisanat).

B. « L'art » au singulier montre qu'il a quelque chose de singulier et de commun à toutes les œuvres d'art et c'est l'expérience esthétique que nous en faisons. En effet, l'art a pour fin la beauté, la satisfaction esthétique ou pas. En ce sens, la réception n'encourage pas une forme de connaissance quelconque puisqu'elle concentre ses efforts dans les émotions suscitées, plaisir....

C. Cependant, ce goût s'éduque tout comme le jugement esthétique résulte d'un apprentissage. Dans  La Distinction.Critique social du jugement,  Bourdieu explique qu'apprécier les qualités d'une œuvre d'art relève d'un apprentissage d'une certaine conception de l'art, du beau, d'après la civilisation dans laquelle on appartient. On l'acquiert par l'éducation et la transmission . Il y aurait donc autant de concepts du beau que d'éducation et de cultures.

II. L'art éduque notre perception

A. Nelson Goodman a tenté de théoriser la réception perceptive des œuvres d'art, de la musique, des performances artistiques. Théorie de la partition. En cela, nous pouvons dire que l'art devient une forme de connaissance par les nombreux théoriciens de la musique, de la danse, etc.

B. Selon Kant, la culture (au sens de culture artistique) s'acquiert au contact de l'art car par l'art, l'Homme épanoui (éduque) la sensibilité de son esprit. Le plaisir que suscite l'art met en mouvement l'imagination et la réflexion, deux facultés de l'esprit humain. L'art devient une forme de connaissance.

C. Il conviendrait ici de rappeler une définition de la connaissance.

III. Le rôle de l'art dans la société

A. Ici, par « art », nous entendrons toutes les formes artistiques y compris l'artisanat. L'art au sens de création esthétique demandant un certain savoir-faire. Le savoir-faire de l'artisan se transmet, c'est une forme de connaissance

B. L'art est une représentation du monde, de l'Homme par l'Homme. Les œuvres d'art permettent donc d'apporter aux spectateurs un savoir sur le monde qui les entoure, à percevoir des choses qu'ils ne percevaient pas auparavant.

Choisit-on d'être artiste? Sujet corrigé série S Pondichéry 2016

Compréhension du sujet : Problématisation

Thèmes de l'art/ Liberté

Sommes nous libres de créer? Choisis t'-on d'être artiste?

Le choix nous ramène au libre arbitre = liberté.

Choisit on d'être artiste? Est-ce une aspiration, une vocation? Doit-on être fait pour ça? Etre artiste serait une vocation, ce qui suppose aussi la reconnaissance de l'artiste = tout le monde ne peut donc pas être artiste.

Comment créer?

Faut-il vouloir créer? Ou créer est-ce une inspiration qui nous transcende? Un artiste est-il un génie?

Créer = être artiste n'est pas produire un objet de type artisanal.

Un artiste est-il un génie ou un travailleur acharné?

Un artiste peut-il vouloir être artiste ou cela est-il indépendant de sa volonté?

Plan possible

I - on ne choisit pas d'être artiste

Un génie qui pour déployer son art est peut-être d'abord un travailleur acharné, aiguisant son art pour le rendre plus puissant : l'artiste sait qu'il doit développer ses talents qu'il a déjà en lui.

L'artiste doit-être possédé par sa création. Le génie est toujours dépassé par le fruit de son art. L'inspiration fait de lui un Elu. Le créateur devient l'instrument de sa création

Ainsi Klee affirme que l'artiste a pour seule préoccupation de «rendre visible, non rendre le visible ». Le génie s'affirme donc en imposant ses propres règles et ses créations ne sont pas de fidèles reproductions de la nature, des exercices purement techniques. L'art créé, recréé les choses offertes par la vie et ne se contente pas de les reproduire. La technique et sa maîtrise permet de créer mais l'art recréé les choses

Un élu qui est chargé d'une mission particulière car il est porteur de l'humanité : il transmet un message au sens commun.

II - Je me fais artiste : c'est mon choix

Je détermine mon essence librement, mon choix est d'être un artiste reconnu et je travaille pour être à la hauteur de mes ambitions. Pas de déterminisme pour craindre l'échec ou croire en une réussite non méritée. je suis ma décision, je veux être artiste. Je choisis d'être artiste.

Un artiste doit travailler et en ce sens en tout artiste, il y a un artisan

L'artiste se définit par son habileté. En matière d'art son habileté et sa dextérité lui autorise la belle imitation de la nature. Sa reproduction est fidèle et reflète la réalité avec tout ce que cela suppose. Tout dans les détails est conforme à l'original, les couleurs, la perspective.... Dans ce cas de figure, la technique est maîtrisée. Un artiste se définit donc d'abord comme un artisan. La technique précède l'art car pour faire de l'art, il faut de la technique.

L'artiste n'est pas qu'un artisan et son art n'est pas qu'une technique acquise. Chaque artiste a sa manière de voir, elle est singulière, elle lui est propre et le définit en tant que créateur.

Avoir des dispositions et de la volonté suffisent parfois à faire un artiste si celui-ci a cette aptitude particulière à saisir l'ineffable, l'indicible et à le transcrire pour faire de son "je" un autre lui-même, un autre moi qui me crée en créant. On retrouve la question de la création bien au-delà de son point de départ, travailler ne suffit jamais pour s'élever à la création mais elle suppose une ouverture particulière au monde, un regard offert au monde.

Citations sur le thème de l'art

  • Lalande : « L’art ou les arts désignent toute production de la beauté par les œuvres d’un être conscient ».
  • Léonard de Vinci : « L’œil reçoit de la beauté peinte le même plaisir que la beauté réelle ».
  • Boileau : « Il n’est pas de serpent, ni de monstre odieux qui par l’art imité ne puisse plaire aux yeux ».
  • Kant : « L’art n’est pas la représentation d’une belle chose mais la belle représentation d’une chose ».
  • Pascal : « Quelle vanité que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance de choses dont on n’admire pas les originaux ».
  • Malraux : « De même qu’un musicien aime la musique et non les rossignols, un poète des vers et non les couchers de soleil, un peintre n’est pas d’abord un homme qui aime les figures et les paysages. C’est un homme qui aime les tableaux ».
  • Malraux : « l’art est un anti-destin ».
  • Cocteau : « L’art est un mensonge qui dit la vérité ».
  • Cocteau : « Le mystère nous échappe, feignons d’en être l’auteur ».
  • Nietzche : « L’imagination du bon artiste produit constamment du bon, du médiocre et du mauvais. Mais son jugement extrêmement aiguisé choisit, rejette, combine ».
  • Paul Valery : « Si les dieux gracieusement nous donnent tel premier vers, c’est à nous de façonner le second ».
  • Alain : « La loi suprême de l’invention humaine c’est qu’on n’invente rien qu’en travaillant ».
  • Stendhal : « La beauté est promesse de bonheur ».
  • Kant : « Le beau est l’objet d’un jugement de goût désintéressé ».
  • Kant : « Le beau est ce qui plaît universellement sans concept ».
  • Kant : « La beauté est la forme de la finalité d’un objet en tant qu’elle est perçue dans cet objet sans représentation d’une fin ».
  • Kant : « Est beau ce qui est reconnu sans concept comme l’objet d’une satisfaction nécessaire ».
  • Kant : « Le goût esthétique est un universel nécessaire affectif ».

Freud, Derrida, Hegel, Kant, Marcuse... / Qu'est-ce que la beauté?

Qu'est ce qu'une Vanité ?

Exemples de sujets de dissertation

Art, réalité, vérité.

- L'artiste a-t-il besoin d'un modèle ? - L'art modifie-t-il notre rapport à la réalité ? - L'art nous éloigne-t-il du réel ? - L’œuvre d'art est-elle une imitation de la nature ? - En quoi l'art permet-il d'accéder à la vérité ? - L'artiste fuit-il la réalité ? - Peut-on assimiler l'art à une connaissance ? - L'art est-il le règne de l'apparence ? - Existe-t-il un progrès dans les arts ?

La question du goût et de la réception des œuvres

- L'art s'adresse-t-il à tous ? - Faut-il être connaisseur pour apprécier une œuvre d'art ? - Est-il nécessaire d'être cultivé pour apprécier une œuvre d'art ? - L'art s'adresse-t-il principalement aux sens ? - Qu'admire-t-on dans une œuvre d'art ?

Fonctions de l'art ?

- Peut-on concevoir une société sans art ? - L'homme a-t-il besoin de l'art ? - Une œuvre d'art est-elle utile ? - Une œuvre d'art est-elle un objet sacré ? - A quels besoins l'art peut-il répondre ?

Quand y a-t-il "art" ?

- Peut-on reprocher à une œuvre d'art de "ne rien vouloir dire" ? - Pourquoi ce qui nous déplaît dans la vie nous plaît-il dans une oeuvre d'art ? - L'artiste doit-il chercher à plaire ? - Devient-on artiste en imitant d'autres artistes ? - Est-ce le regard du spectateur qui fait une oeuvre d'art ?

Qu'est-ce qui fait de l'homme un être de culture? Ethnocentrisme et relativité des cultures- Cours, réflexions sur la séquence culture

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Date de dernière mise à jour : 30/07/2024

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Commentaire / Dissertation

Méthode simple pour réussir

Le repérage sur texte

  • Kant Qu'est-ce que les Lumières?
  • Husserl, rapports vérité/science
  • Exercice de reformulation
  • Exercices de philosophie

Problématiser 

  • Exercices. Concepts/Repères
  • Exercices sur les présupposés

L'existence humaine/ La culture

  • Le désir- le besoin   / Le langage 
  • Art et technique
  • Nature et Culture  
  • Conscience/Inconscient

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Dissertation sur l’art, Introduction, Sujet

dissertation sur l'importance de l'art

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L’art est un concept complexe et controversé qui suscite de nombreuses discussions et débats depuis de nombreux siècles. Depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, l’art a pris de nombreuses formes et a été utilisé à diverses fins. Qu’il s’agisse de peinture, de sculpture, de musique, de littérature, de danse ou de cinéma, l’art est un phénomène omniprésent dans notre société et continue de fasciner et d’inspirer les gens de tous âges et de tous horizons.

Qu’est-ce que l’art et quelles sont les raisons pour lesquelles il a une telle importance dans notre vie?

Cette dissertation va traiter de l’importance et des caractéristiques de l’art. Elle commence par définir ce qu’est l’art et expliquer son importance. Ensuite, elle examinera comment l’art peut être utilisé pour exprimer des émotions et des idées et comment il peut être interprété différemment par des audiences différentes. Elle discutera également des différents types d’art tels que la peinture, la musique, la littérature, la photographie et la performance. Elle conclura en soulignant l’importance de l’art et la façon dont il peut contribuer à l’amélioration de nos vies.

Tout d’abord, qu’est-ce que l’art ? L’art est une forme de créativité qui peut être exprimée à travers différents médiums tels que la peinture, la sculpture, la musique, la littérature et le théâtre. Il est souvent considéré comme un moyen d’exprimer des émotions et des idées. L’art est important pour nous car il nous aide à comprendre et à apprécier notre monde et nous permet de nous connecter avec d’autres cultures. Il peut également nous inspirer, nous divertir et nous aider à apprendre des leçons sur la vie.

De plus, l’art peut être interprété différemment par des personnes différentes. Chaque personne peut voir, entendre et ressentir quelque chose de différent à partir de la même œuvre d’art. C’est ce qui rend l’art si intéressant et fascinant. L’art peut également être utilisé pour exprimer des émotions et des idées. Les artistes utilisent souvent leur art pour exprimer leurs émotions et leurs opinions sur des sujets tels que la politique, la religion et la société.

Il existe de nombreux types d’art. La peinture, la sculpture et la photographie sont des exemples de formes d’art visuel. La musique est une autre forme d’art qui peut être exprimée à travers des instruments ou des voix. La littérature est une forme d’art qui peut être exprimée à travers des livres, des poèmes et des pièces de théâtre. Enfin, la performance peut

En conclusion, l’art est très important car il nous aide à nous connecter avec notre monde et à nous développer. Il nous permet d’exprimer nos émotions et nos idées et peut être interprété différemment par des personnes différentes. Il existe de nombreux types d’art, allant de la peinture à la musique en passant par la littérature et la performance. L’art peut être une source d’inspiration, de distraction et d’apprentissage et peut contribuer à améliorer notre qualité de vie.

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  15. L'art en philosophie : quelques thèses incontournables

    NIETZSCHE, La volonté de puissance : l'art désigne un total épanouissement. "Sans la musique, vivre aurait été une erreur." écrit Nietzsche. Pour ce dernier, l'art est d'une importance vitale, il est joie et plénitude radicale, en plus d'apparaître comme le premier degré de l'effort vers le surhumain.

  16. Philosophie : L'art a t-il besoin de la technique

    En tant qu'insertion d'une forme à l'intérieur d'une matière, l'art se comprend essentiellement en tant que technique, mais est différent l'un l'autre à ceci près que l'art exige la beauté. Tout compte fait, l'art va toujours de pair avec la technique afin de pouvoir se réaliser. 3. La beauté de l'art est le ...

  17. L'art en philosophie

    Le terme art a longtemps désigné les savoir-faire artisanaux, les modes de production et déjà en grec, les termes poiésis et technè recouvraient indifféremment l'activité des artistes et celle des artisans. Néanmoins, l'existence des différents arts dans les sociétés humaines a invité la philosophie, dès son origine, à s'interroger sur eux.

  18. Dissertation en trois parties, une introduction et une conclusion, sur

    Dissertation en trois parties, une introduction et une conclusion, sur la technique et l'esthétique. ... ponctue un parcours singulier qui ouvre à la fois sur des moments précis de l'histoire de l'art, sur l'œuvre d'autres artistes, pas nécessairement contemporains avec laquelle un dialogue a visiblement été noué, sur le monde ...

  19. Diderot et Chardin, ou l'invention de la critique d'art

    Écrivain, philosophe, essayiste, traducteur, contributeur de l'Encyclopédie, Denis Diderot (1713-1784) fut aussi l'un des premiers critiques d'art. Ses contacts réguliers avec les peintres et ses visites des Salons et des collections privées l'amenèrent à développer une pensée sur l'art pictural inédite, qu'il exprima également dans ses Essais sur la peinture.

  20. Cours et dissertations sur l'art et la technique,philosophie

    Questionnaire sur l'art. Les réponses aux questions sont données - Le document comprend 44 questions réponses. Quiz bac dissertation de philo sur le thème de l'art, l'idée de beau. Quiz ton bac philo Exercices pour la classe de terminale - l'art, la technique. Existence humaine/Culture; Support cours et dissertation :

  21. PDF En quoi l'art favorise t-il la liberté

    L'art favorise donc en général - du moins aujourd'hui - la liberté créatrice, et la réclame même, parfois avec une exigence déplacée, mais cette liberté concerne principalement l'artiste, et non les autres hommes. Dans la mesure où l'artiste est au service de la beauté, il n'a donc que peu à voir avec la liberté.

  22. Dissertation sur l'art, Introduction, Sujet

    Cette dissertation va traiter de l'importance et des caractéristiques de l'art. Elle commence par définir ce qu'est l'art et expliquer son importance. ... Il peut également nous inspirer, nous divertir et nous aider à apprendre des leçons sur la vie. De plus, l'art peut être interprété différemment par des personnes ...

  23. L'importance de l'art

    L'importance de l'art. 877 mots 4 pages. Montre plus. Quand nous regardons autour de nous, nous voyons beaucoup de choses qui se rapportent à l'art, contiennent l'art, sont de l'art et expositions d'art. L'art est partout, parce que les gens ont besoin de l'utiliser pour des usages quotidiens. L'art peut prendre la forme de beaucoup de choses ...