dissertation pour ou contre la science

Avantages Et Inconvénients De La Science Dissertation

  • Écrit par Juul Dupont

dissertation pour ou contre la science

Dans cet article, nous examinerons les avantages et les inconvénients de la science dissertation. La science dissertation offre de nombreux avantages, notamment la possibilité d’approfondir ses connaissances et de contribuer à l’avancement des connaissances scientifiques. Cependant, elle présente également des inconvénients tels que le manque de temps et d’opportunités pour obtenir des résultats significatifs. Nous explorerons les deux côtés de la médaille pour vous aider à mieux comprendre cette méthode de recherche.

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Quels sont les inconvénients de la science sur l’humanité .

Les inconvénients de la science sur l’humanité sont nombreux et variés. D’une part , on peut mentionner les avancées technologiques qui ont parfois des effets néfastes sur l’environnement. Par exemple, l’utilisation intensive des combustibles fossiles a conduit à des problèmes tels que le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité. D’autre part , la science a également engendré des armes destructrices et des technologies de surveillance qui menacent la vie privée et les libertés individuelles.

De plus, la quête incessante de progrès scientifiques peut conduire à des dilemmes moraux et éthiques . Par exemple, le développement de techniques de reproduction assistée soulève des questions sur la manipulation de la vie humaine et la création d’enfants sélectionnés génétiquement. De même, l’utilisation de l’intelligence artificielle dans divers domaines pose des questions sur la domination des machines sur les êtres humains.

Enfin, il est important de noter que la science peut parfois être mal utilisée ou ignorée par certains intérêts particuliers . Par exemple, dans le domaine de la santé, les intérêts économiques peuvent primer sur les bénéfices pour la population, comme cela a été le cas avec l’industrie du tabac ou les scandales pharmaceutiques. Lire aussi : Pédagogie Avantage Et Inconvénient Des Tutos

Il est donc essentiel de rester critique et vigilant quant aux conséquences de la science sur l’humanité, afin de maximiser les avantages tout en minimisant les inconvénients.

Quels sont les avantages de la science pour l’homme ?

La science offre de nombreux avantages pour l’homme à différents niveaux :

1. Avancées médicales : La science a permis de faire d’énormes progrès dans le domaine de la médecine, en développant de nouveaux traitements, des vaccins et des techniques chirurgicales avancées. Elle contribue ainsi à prolonger l’espérance de vie, à guérir des maladies autrefois incurables et à améliorer la qualité de vie de nombreuses personnes.

2. Technologie : Les découvertes scientifiques ont conduit à la création de technologies innovantes qui facilitent notre quotidien. Les smartphones, les ordinateurs, les appareils électroménagers et les moyens de transport modernes sont autant de résultats de la science. Ces avancées technologiques rendent nos vies plus confortables, plus connectées et plus efficaces.

3. Environnement : La science joue un rôle crucial dans la compréhension et la préservation de notre environnement. Elle permet le développement de sources d’énergie propres et renouvelables, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la protection de la biodiversité et l’amélioration de la gestion des ressources naturelles. Grâce à la science, nous pouvons mieux préserver notre planète pour les générations futures.

4. Communications : La science a révolutionné les communications en développant les réseaux sociaux, l’internet haut débit, les satellites et les télécommunications mobiles. Ces avancées ont grandement facilité l’accès à l’information, la communication avec des personnes à distance et le partage d’idées à travers le monde.

En somme, la science est essentielle pour améliorer notre qualité de vie, résoudre des problèmes majeurs, promouvoir l’innovation et garantir un avenir durable.

Quels sont les avantages et les inconvénients du progrès scientifique ?

Le progrès scientifique présente de nombreux avantages et inconvénients dans notre société moderne. Voici quelques-uns des principaux aspects à prendre en compte :

Avantages : 1. Amélioration de la qualité de vie : Le progrès scientifique a permis de développer de nouveaux médicaments, des traitements médicaux plus efficaces et des technologies innovantes qui ont contribué à une amélioration générale de la santé et de la qualité de vie. 2. Facilité d’accès à l’information : Grâce aux avancées technologiques, il est devenu plus facile d’accéder à l’information instantanément. Les sites de nouvelles et les plateformes en ligne permettent de rester informé en temps réel sur les événements nationaux et internationaux. 3. Développement économique : Le progrès scientifique favorise l’innovation et stimule la croissance économique. De nombreuses technologies émergentes créent de nouvelles industries et des emplois, ce qui contribue au développement économique d’un pays.

Inconvénients : 1. Inégalités d’accès : Bien que le progrès scientifique ait permis de faciliter l’accès à l’information, il existe encore des disparités sociales et économiques qui limitent l’accès aux innovations scientifiques et aux nouvelles technologies. Cela crée des inégalités et accentue la fracture numérique. 2. Conséquences environnementales : Certaines avancées scientifiques peuvent avoir des conséquences néfastes sur l’environnement. Les industries technologiques et chimiques peuvent entraîner une pollution de l’air, de l’eau et des sols, ce qui peut avoir un impact sur la santé humaine et la biodiversité. 3. Éthique et questions morales : Le progrès scientifique soulève également des questions éthiques et morales. Par exemple, les avancées en biotechnologie peuvent soulever des débats sur la manipulation génétique ou la création de nouvelles armes de destruction massive.

Il est important de reconnaître que le progrès scientifique apporte à la fois des avantages et des inconvénients à notre société. Il est donc essentiel de promouvoir un développement scientifique responsable et éthique afin de maximiser les avantages tout en minimisant les conséquences négatives.

Quels sont les inconvénients du progrès scientifique ?

Le progrès scientifique apporte de nombreux avantages à notre société, mais il comporte également certains inconvénients. Voici quelques-uns des inconvénients du progrès scientifique :

1. Impact sur l’environnement : Certaines avancées scientifiques ont un impact négatif sur l’environnement. Par exemple, l’industrialisation et les émissions de gaz à effet de serre résultant de l’utilisation de nouvelles technologies peuvent contribuer au réchauffement climatique.

2. Inégalités sociales : Le progrès scientifique peut entraîner des inégalités sociales. Les nouvelles technologies peuvent créer une fracture numérique entre ceux qui ont accès aux dernières innovations et ceux qui n’y ont pas accès. Cela peut renforcer les inégalités existantes et créer de nouvelles disparités socio-économiques.

3. Remplacement d’emplois : Le progrès scientifique peut entraîner la suppression de certains emplois. Les machines et les robots peuvent remplacer certaines tâches précédemment effectuées par des travailleurs humains. Cela peut entraîner du chômage et des difficultés d’adaptation pour certains travailleurs.

4. Problèmes éthiques : Le progrès scientifique soulève également des questions éthiques. Par exemple, les avancées dans le domaine de la génétique soulèvent des préoccupations quant à la manipulation génétique et à ses implications potentiellement néfastes.

5. Perte de vie privée : Les progrès technologiques peuvent également entraîner une perte de vie privée. La collecte massive de données personnelles et leur utilisation par les entreprises et les gouvernements soulèvent des préoccupations quant à la protection de la vie privée des individus.

Il est important de prendre en compte ces inconvénients du progrès scientifique afin de pouvoir les atténuer et maximiser les avantages pour la société dans son ensemble.

En conclusion, il est indéniable que la science a apporté de nombreux avantages à notre société. Grâce à elle, nous avons pu faire d’énormes progrès dans des domaines tels que la médecine, la technologie et l’environnement. La science a permis des avancées majeures dans le traitement des maladies, la création de nouvelles technologies innovantes et la compréhension de notre impact sur la planète.

Cependant, il ne faut pas négliger les inconvénients liés à la science. Les avancées scientifiques peuvent parfois être utilisées de manière irresponsable ou dangereuse. Par exemple, les armes nucléaires ont été créées grâce à la science mais posent une menace majeure pour l’humanité. De plus, certaines découvertes scientifiques peuvent avoir des conséquences négatives sur l’environnement, comme l’exploitation excessive des ressources naturelles.

Il est donc crucial de trouver un équilibre entre les avantages et les inconvénients de la science. Nous devons encourager la recherche scientifique tout en veillant à ce qu’elle soit effectuée de manière éthique et responsable. Il est également important d’investir dans l’éducation scientifique pour que les citoyens soient mieux informés et puissent participer de manière éclairée aux débats sur les implications de la science.

En conclusion, la science est un outil puissant mais complexe qui doit être utilisé avec précaution. Elle offre de nombreuses possibilités de progrès, mais nécessite également une réflexion continue sur ses implications et ses limites. En fin de compte, c’est à nous, en tant que société, de décider comment utiliser la science pour le bien de tous.

  • Publié dans Éducation et apprentissage

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Dissertations corrigés de philosophie pour le lycée

Catégorie : La science

La science, entreprise intellectuelle et méthodique de l’exploration de la réalité, est l’un des piliers du progrès humain. Elle soulève des questions sur la connaissance empirique, la méthode scientifique, et les limites de notre compréhension du monde naturel. L’examen de la science nous conduit à réfléchir sur la manière dont elle éclaire notre perception de la réalité et sur son impact sur la société.

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Septembre 2022 - Les années covid sont (je l'espère derrière-nous). Le blog reprend. Il s'était interrompu faute de temps. Photographie : Ioanna Sakellaraki, LensCulture.

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Dissertation : La science a-t-elle- toujours raison ?

Publié le 16 Octobre 2022

Réfléchir à la question "La science a-t-elle toujours raison", c'est faire de l' épistémologie ou de la philosophie des sciences. Il s'agit de se demander qu'est-ce que la science ? (Question difficile), comment elle fonctionne ? Quel rôle doit-elle jouer dans notre société ? Est-elle en mesure de répondre aux problèmes ou au défis qui se posent à nous aujourd'hui ?

Dissertation : La science a-t-elle- toujours raison ?

Cet espace vous est dédié pour que vous puissiez poser toutes les questions et soumettre les difficultés auxquelles vous êtes confrontés dans la rédaction de cette première dissertation.

Il suffit de poster votre question dans l'espace consacré à cet effet  à la fin de l'article intitulé "ajouter un commentaire". Bien sûr tout le monde est libre de répondre à la question posée. Comme nous l'avons vu en cours à propos de la science un travail collectif est toujours plus fécond et enrichissant, et plus proche de la vérité.  Cela n'empêche pas pour autant le travail personnel, cela permet au contraire d'approfondir ses intuitions personnelles.

Pour répondre à la question de Giardinelli

Eléments de méthode pour se jeter à l'eau

  • Au brouillon : on prend le temps d’analyser la question  :

LA SCIENCE A-T-ELLE TOUJOURS RAISON ?

1. Thème de la dissertation :  le science . On va donc s’interroger sur ce qu’est la science ou sur la valeur de la science.

2. Si on reformule la question sous une forme affirme on peut se rendre compte que ce qui est mis en question, ce que l’on critique ( au sens d’examiner la valeur de), c’est l’affirmation :

La science a toujours raison.

Cette affirmation sera le pont de départ de notre dissertation. Il nous faut la critiquer c’est-à-dire en examiner sa valeur ; Cette  affirmation "la science a toujours raison"  est-elle vraie  ?

ATTENTION   : il y a une nuance très importante entre   ces deux phrases :

  • La science a raison
  • La science a toujours raison

► il ne faut pas passer à côté de cette nuance car la science peut avoir raison sans avoir nécessairement toujours raison. Si l’on cherche une science qui a toujours raison alors cette science n’existe pas, ce qui peut conduire à un scepticisme généralisé qui affirmerait que la science ne put atteindre la vérité, ou que la vérité scientifique n’a aucune valeur particulière.

P our comprendre ce que cette première thèse veut dire , il faut lister les différents sens de l’expression avoir raison, cela va nous être très utile pour la construction de notre plan.

Avoir raison :

  • Être dans le vrai (le sens le plus courant)
  • C’est être vrai car d’une part on utilise sa raison pour argumenter, ensuite parce que ce que l’on dit est conforme à la réalité.
  • C’est avoir la raison d’un phénomène, la loi ou le principe explicatif de ce phénomène.
  • C’est aussi indirectement avoir de l’autorité.

3. Au brouillon on fait ensuite  la liste des thèses qui s'opposent à notre première affirmation, et qui nous serons très utiles pas la suite pour construire le plan détaillé de la dissertation  :

- la science n'a pas toujours raison, ce qui veut dire que la science a raison mais elle peut être dans l'erreur.

- la science n ' a jamais raison , on tombe ici sur la thèse du scepticisme généralisé.

On a de la chance on trois thèses différentes on va pouvoir faire un plan en trois parties.

4. Construction du plan détaillé au brouillon

► Dans un premier temps on va considérer que la thèse la science a toujours raison,  est juste et on va la développer pour en éclaircir le sens. On cherche des arguments en sa faveur comme si c'était une thèse que l'on avait envie de défendre. Le philosophe n'a pas de préjugé et ne privilégie dans un premier temps aucune thèse.

► Dans un deuxième temps on va trouver un argument qui montre que cette thèse n'est pas satisfaisante, quelle a des insuffisances ou des faiblesses,  que la science peut être dans l'erreur, il suffit par exemple de trouver un contre-exemple dans l'histoire des sciences.

► On s'interroge sur les conséquences théoriques d'une telle observation : Si la science se trompe parfois pourquoi ne se tromperait-elle pas toujours ? Peut-on faire confiance à la science?  Vous voyez ici le risque du scepticisme généralisé.

► Si malgré tout vous gardez confiance dans la science, il faut répondre à ces questions et réfléchir sur le rôle de l'erreur en science et arriver à construire le paradoxe selon lequel la science peut avoir raison mais elle peut aussi se tromper. (Remarque c'est toujours excellent d'arriver à construire un paradoxe dans une dissertation).

► On peut imaginer que vous ayez réussi à sauver la science, mais ce n'est pas terminer, il vous faut examiner la dernière thèse que l'on avait lister au brouillon ; la science peut avoir toujours tort lorsqu'elle sort de son laboratoire et prend parti sur des questions qui ne relève pas de son domaine de compétence. Dans ce cas elle n'est plus qu'une opinion comme une autre. Dans les documentaires que je vous ai donné vous aller trouver énormément d'exemples pour nourrir cette partie.

Dans chaque grand partie il est judicieux de donner un exemple dont on prend le temps d'en expliquer l'intérêt.

La dissertation comprend :

-une introduction

- un développement en trois parties

- une conclusion

L'introduction :

On rédige toujours en dernier une fois que l’on sait exactement où d’où on part et où on arrive. A la lecture de l’introduction le correcteur sait si votre dissertation est bonne ou pas .

Dans l’introduction il y a  :

  • Une phrase d’ amorce qui sert à introduire le sujet de la dissertation. Par exemple, on lit aujourd’hui dans les journaux de nombreuses controverses à propos de la fiabilité des vaccins, du réchauffement climatique … Aussi peut-on se demander si la science a-elle-toujours raison  ?
  • On pose le sujet de la dissertation en évitant d’en modifier la formulation car cela risquerait d’en changer le sens et vous pourriez alors faire un hors sujet.
  • On montre que cette question a un enjeu plus large (ce qu’on appelle aussi la question philosophique de fond) : par exemple : Cette question « la science a-t-elle toujours raison » nous invite à réfléchir sur la valeur de la science dans notre société. Qu’est-ce qui fonde sa légitimité ? Qu’est-ce qui fonde son autorité ?
  • On annonce le plan du texte .

La conclusion fait le point de façon synthétique sur ce qui a été défendu d'important dans le texte et qui aurait pu ne pas être compris par le lecteur. Inutile de terminer par une question d'ouverture, ça n'a pas d'intérêt et c'est la plu part du temps raté.

L'esprit scientifique - Philo Blog

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A quoi peut-on reconnaître une théorie scientifique ? Collection La philosophie en petits morceaux , auteur Philippe Thomine, Université de Lorraine Est-ce que toutes les opinions se valent ? ...

http://www.aline-louangvannasy.org/2015/10/l-esprit-scientifique.html

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La science - dissertations de philosophie

  • L’expérience n’est-elle qu’empirique ?
  • Apprendre est-ce seulement s'informer ?
  • À quoi servent les sciences ?
  • Comment les notions mathématiques dépendant de l'esprit peuvent-elles expliquer un réel qui n'en dépend pas ?
  • D'où vient la force des préjugés ?
  • En quoi consiste l'objectivité scientifique ?
  • Est-ce le recours à l'expérience qui garantit le caractère scientifique d'une théorie ?
  • Est-ce leur confirmation expérimentale qui fait le succès des sciences humaines ?
  • Faut-il croire pour savoir ?
  • La connaissance de soi comporte-t-elle des obstacles ?
  • La philosophie a-t-elle encore une place dans un monde surtout dominé par la science ?
  • La science découvre-t-elle ou construit-elle ses objets ?
  • La science et la technique nous autorisent-elles à considérer notre civilisation comme supérieure aux autres ?
  • La science ne fournit-elle que des certitudes ?
  • La science se limite-t-elle à constater les faits ?

Les philosophes

  • Notions du bac

Tableau représentant Louis Pasteur

Notion : la science

Ce cours sur la science vous aidera à préparer l'épreuve de philosophie du bac.

Au programme : l' expérience de Galilée du haut de la Tour de Pise, la notion d'expérience cruciale, le critère de falsifiabilité de Popper...

Sujet possible : Une théorie scientifique peut-elle être prouvée par une expérience ?

Le succès de la méthode expérimentale – Galilée

Lorsque Galilée monte au sommet de la Tour de Pise, c’est pour réaliser une expérience, afin de vérifier l’une de ses théories. Intuitivement, on croit qu’un corps léger tombe moins vite qu’un corps lourd. L’idée de Galilée, c’est qu’une bille légère tombera aussi vite qu’une boule beaucoup plus lourde.

L’expérience vérifie sa théorie : les corps arrivent au sol en même temps, quel que soit leur poids.

Même si l’expérience de la Tour de Pise n’a probablement jamais été réalisée par Galilée, et relève plutôt du mythe qui entoure ce personnage, elle est significative d’un phénomène essentiel : la science moderne commence lorsqu’on organise des expériences, pour vérifier les théories formulées par le savant ou le laboratoire.

Auparavant, le modèle était tout autre : des disciplines telles que l’alchimie ou l’astrologie ne se fondent sur aucune expérience.

La métaphysique, la « reine des sciences », et qui prend pour objet d’étude Dieu, l’âme, l’infini, etc. fonde sa supériorité sur celle de ses objets, et non sur la certitude épistémologique de ses résultats. En effet, aucune expérience ne peut prouver ses résultats, puisque ses objets d’étude dépassent précisément toute expérience possible. On ne peut organiser aucune expérience sur l’âme ou sur Dieu.

Avec Galilée commence donc une ère nouvelle, qui s’imposera peu à peu dans l’ensemble des sciences : l’ère de la méthode expérimentale . On émet une hypothèse, et on organise des expériences, afin de la confirmer ou de l’invalider.

C’est l’organisation d’expériences qui constitue une science en tant que telle. Une discipline qui se contenterait d’affirmer des théories sans les vérifier expérimentalement ne serait pas une science, ne constituerait pas une connaissance, mais relèverait de l’opinion ou de la croyance.

Tel est d’ailleurs selon Kant, le cas de la métaphysique, qui perd avec l’avènement de la science moderne son statut de « reine des sciences », ainsi qu’il le constate dans la Critique de la Raison pure .

La difficulté d’organiser une expérience cruciale

Une expérience cruciale est une expérience qui permet à elle seule de vérifier ou d’invalider une théorie. Elle est suffisante pour juger de la vérité ou de la fausseté de l’hypothèse examinée.

L’expérience de Galilée que nous venons de décrire, par exemple, est une expérience cruciale. Si la boule plus lourde tombait plus vite que la bille légère, l’hypothèse de Galilée sur la gravité aurait définitivement été éliminée.

Néanmoins, on peut se demander si une expérience cruciale est réellement possible. Ainsi que Duhem l’a montré dans la Théorie physique , une hypothèse ne peut être testée isolément. Elle repose sur un ensemble d’hypothèses, ensemble qui constitue la théorie scientifique, comprise comme un tout global dont on ne peut isoler une partie pour la tester séparément.

De ce fait, lorsqu’une expérience invalide une hypothèse, celle-ci ne peut être rejetée car on ne sait quelle hypothèse exacte est invalidée. Il peut s’agir d’une autre hypothèse liée à la première, et incluse dans la théorie scientifique dans son ensemble, qui sous-tend l’hypothèse examinée.

De même on n’est jamais sûr qu’une hypothèse testée est confirmée par une expérience. Il se peut que ce soit une hypothèse annexe et liée à la première qui soit confirmée.

De ce fait, une théorie scientifique ne peut jamais réellement être prouvée (ou infirmée) par une expérience. Cela vient remettre en question l’utilité de l’expérience, en tant qu’outil épistémologique.

L’expérience comme gage de scientificité - Popper

Si Popper admet qu’aucune expérience ne peut confirmer une théorie, il soutient tout de même qu’elle peut réfuter une hypothèse.

C’est précisément cela qui fait le caractère scientifique d’une théorie : son caractère réfutable . Cet apparent paradoxe peut être aisément compris, si on cherche ce qui distingue une théorie scientifique d’une théorie non-scientifique, comme l’astrologie.

Les propositions d’un astrologue ne peuvent pas être réfutées. Elles sont si vagues qu’aucune expérience ne peut être utilisée pour montrer leur fausseté. A l’inverse, une théorie scientifique décrit elle-même les conditions exactes d’une expérience qui pourrait la réfuter. Un physicien, lorsqu’il formule une hypothèse, précise : si l’on fait telle ou telle mesure, et que l’on trouve tel nombre, alors mon hypothèse sera fausse.

Voici quelque chose que ne peut faire un astrologue, qui se targue au contraire d’avoir toujours raison et qui ne peut imaginer une expérience qui le mettrait en défaut.

C’est ce que Popper appelle le critère de falsifiabilité .

Un énoncé est falsifiable si la logique autorise l’existence d’un énoncé ou d’une série d’énoncés d’observation qui lui sont contradictoires, c’est-à-dire, qui la falsifieraient s’ils se révélaient vrais ( Qu’est-ce que la science ? ).

Ou encore : Ceux parmi nous qui refusent d’exposer leurs idées au risque de la réfutation ne prennent pas part au jeu scientifique ( la Logique de la découverte scientifique ).

Popper vise explicitement la psychanalyse ou le marxisme . Ces deux doctrines court-circuitent toute réfutation possible. Le marxiste traitera de « bourgeois » celui qui critique son système, tandis que le psychanalyste dira que son adversaire a un problème de « déni » ou de « refoulement ».

Le scientifique doit au contraire essayer d’organiser le maximum d’expériences possibles pour réfuter sa propre théorie. Voici l’état d’esprit authentique du chercheur.

On voit donc qu’aucune théorie ne peut être confirmée définitivement par une expérience. En revanche, elle peut être réfutée, et c’est cela qui permet le progrès scientifique.

Le modèle de la démonstration : logique et mathématique

Si la méthode expérimentale est une approche épistémologique très efficace, il ne faut pas oublier que certaines sciences se sont constituées en tant que telles sans recourir à celle-ci.

Les mathématiques , par exemple, ne recourent pas à l’expérience pour prouver la vérité d’un théorème.

La démonstration géométrique met en place un appareil argumentatif tout à fait différent, qui repose sur l’utilisation de définitions, d’axiomes, et de propositions déduites les unes des autres.

Les mathématiques sont une science a priori (indépendante de l’expérience). Le géomètre n’utilise éventuellement l’expérience (en traçant un cercle par exemple) qu’à des fins d’ illustration . Il travaille d’ailleurs sur des objets mathématiques qui ne se rencontrent dans aucune expérience (le cercle parfait n’existe pas dans le monde réel).

Cette méthode a été pour la première fois conceptualisée par Euclide , dans ses Eléments :

Définitions 1. Un point est ce dont il n’y a aucune partie 2. Une ligne est une longueur sans largeur 3. Les limites d’une ligne sont des points […] Demandes [ou postulats] 1. Qu’il soit demandé de mener une ligne droite de tout point à tout point 2. Et de prolonger continûment en ligne droite une ligne droite limitée. 3. Et de décrire un cercle à partir de tout centre et au moyen de tout intervalle. 4. Et que tous les angles droits soient égaux entre eux. […] Notions communes [ou axiomes] 1. Les choses égales à une même chose sont égales entre elles. 2. Et si, à des choses égales, des choses égales sont ajoutées, les touts sont égaux. 3. Et si, à partir de choses égales, des choses égales sont retranchées, les restes sont égaux. 4. Et si, à des choses inégales, des choses égales sont ajoutées, les touts sont inégaux. 8. Et le tout est plus grand que la partie. […] Proposition 32 Dans tout triangle, un des côtés étant prolongé, l’angle extérieur est égal aux deux angles intérieurs et opposés, et les trois angles intérieurs du triangle sont égaux à deux droits.

On le voit : la démonstration mathématique parvient, sans l’aide d’aucune expérience, à mettre au jour des vérités nécessaires. Ces vérités sont obtenues de manière totalement a priori.

La logique est un autre exemple de science purement rationnelle, dans laquelle n’intervient aucune expérience. En effet, la logique fait abstraction du contenu des propositions, pour ne se soucier que de la validité de leur enchaînement : elle ne s’intéresse qu’à la vérité formelle (voir cours sur la démonstration).

Ainsi, un raisonnement comme celui-ci est tout à fait conforme du point de vue logique :

Un homme est un chat Or un chat est un chien Donc un chien est un homme

On remarque donc que plusieurs disciplines se sont constituées sans aucun rapport à l’expérience, et la certitude de leurs résultats est beaucoup plus assurée que celle qu’on rencontre dans les sciences empiriques.

Pourquoi ? Parce que l’expérience ne peut fonder aucune loi nécessaire , ainsi que l’a montré Hume dans le Traité de la nature humaine . Une expérience montre qu’un phénomène s’est produit ici et maintenant, mais ne peut nous assurer qu’il se reproduira demain. Chaque matin, j’ai vu le soleil se lever, mais je ne peux en déduire qu’il se lèvera demain, ou pour l’éternité. Jusqu’à présent, tous les cygnes que j’ai vu étaient blancs, mais je ne peux en déduire la loi nécessaire : tous les cygnes sont blancs. Je suis toujours à la merci d’une expérience qui me montrerait le contraire. On a d’ailleurs découvert une variété de cygnes noirs.

 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine

Corrigés du bac philo – filière technologique : “La technique nous libère-t-elle de la nature ?”

Mort, maladies, catastrophes… La technique nous prémunit, au moins en partie, des agressions de la nature. En ce sens, elle nous émancipe. Pourtant, la technique peut aussi nous aliéner, en nous enfermant dans une logique d’exploitation du monde et de la nature. Pour dépasser ce problème, que les élèves de filière technologique ont été invités à interroger pour l’épreuve du bac, peut-être faudrait-il repenser de fond en comble notre rapport à la technique, non comme un outil de domination et un moyen de nous extraire de la nature, mais comme une manière de vivre en harmonie en son sein. C’est ce qu’avance l’agrégée de philosophie Apolline Guillot dans sa proposition de corrigé.

Proposition de correction : il s’agit ici de pistes possibles de traitement du sujet et non de la copie-type attendue par les correcteurs !

  • Auteurs : Descartes, Platon, Simondon, Heidegger
  • Concepts : technique, art, liberté

Introduction / Problématisation

L’homme fait partie de la nature : elle est son terrain de jeu et sa prison, dont il ne sort que lorsqu’il meurt – et encore, la mort elle-même fait partie de la nature. Par « nature », on entend ici l’ensemble des choses physiques, ainsi que les lois qui régissent leurs interactions. Impossible d’aller contre la gravité, le vieillissement des cellules ou encore un tremblement de terre.

Impossible, vraiment ? À mieux y réfléchir, on se rend compte que nous avons aujourd’hui la capacité de nous affranchir de certains processus « naturels ». Médecine, architecture, pesticides, fusées spatiales... Nombreuses sont les innovations qui aujourd’hui rendent possible un certain affranchissement de la nature. La technique a donc une fonction émancipatrice : elle permet à l’homme d’échapper à certaines contraintes, de repousser certaines limites.

Mais si l’on examine de plus près en quoi consistent nos dispositifs techniques, on se rend compte qu’ils dérivent soit de l’expérience ordinaire et de l’imitation de la nature, soit de la connaissance des lois de la nature. Dans tous les cas, ils s’appuient sur une connaissance du fonctionnement du monde pour construire un outil ou un système capable de produire des effets qui n’existaient pas auparavant. En bref : la technique fait jouer la nature contre son propre camp, la subvertissant à son profit. Là où il pensait se libérer de la nature, l’homme ne fait que la prolonger en l’utilisant dans ses outils. Jusqu’à l’exploitation.

Première partie / La technique comme moyen pour l’homme de se libérer de la nature

Si l’homme fait partie de la nature, ses relations avec cette dernière sont médiatisées par un troisième terme, l’outil . En effet, le seul usage de ses forces physiques le condamnerait à une mort certainement bien plus rapide qu’aujourd’hui, tant la nature l’a doté de peu de défenses naturelles.

C’est la leçon du mythe de Prométhée tel qu’il est raconté par Platon dans le Protagoras  : Épiméthée, le frère de Prométhée, oublie les hommes au moment de distribuer les qualités et dons physiques parmi les animaux. Inventer des prolongements de son corps, des moyens d’augmenter ses capacités naturelles ou des abris pour se protéger, sont autant d’activités qui ne sont pas simplement du « luxe », mais des moyens de survie !

On peut aller encore plus loin : être « libéré » des contraintes naturelles ne veut pas seulement dire « éviter la mort ». C’est donc pour améliorer la vie humaine que les sciences et les techniques se sont développées, comme l’affirme Descartes dans le Discours de la Méthode  : il serait criminel de ne pas mettre les progrès de la science au profit de l’humanité. En maîtrisant les lois qui régissent le monde, les hommes pourraient se rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature » , afin de jouir d’un plus grand confort, mais surtout, de soigner leur corps.

Cependant, cette amélioration de la vie humaine est-elle pour autant une réelle « libération de la nature »  ? En effet, Descartes ne prétend pas s’affranchir des lois de la nature, mais bien de les exploiter au profit de l’humanité. Cette exploitation des lois de la nature peut amener à malmener la Nature dans son ensemble, comme équilibre fragile de forces que nous ne maîtrisons pas forcément.

Deuxième partie / La technique n’est pas outil de libération, mais d’asservissement 

Si nous avons jusqu’à présent parlé de la nature comme une collection de lois et de phénomènes, la nature renvoie également à un système complexe intégrant tous ces éléments. Cette approche globale de la nature comme équilibre de forces est intéressante car elle en fait un ensemble dynamique, et pas seulement un stock de ressources disponibles à exploiter.

En cela, la technique ne nous libère pas de la nature mais nous donne l’illusion de pouvoir y échapper alors même que nous en sommes toujours des parties. Certaines innovations techniques, en poussant à bout nos ressources ou en entraînant des effets encore mal maîtrisés sur notre santé, mettent en péril notre propre survie !

C’est l’effet pernicieux de la technique que dénonce Heidegger : elle repose sur une approche utilitaire du monde qui nous entoure, en nous en excluant à tort.

Cependant, lorsqu’on parle de « libération » de la nature puis d’« exploitation » de cette dernière, on a en tête un nécessaire rapport de force binaire qui se rapproche de ce que Hegel appelle la « dialectique du maître et de l’esclave » . Toute relation entre l’homme et la nature consisterait soit en un rapport de dominé à dominant, soit l’inverse.

Ne faut-il pas sortir de ce paradigme pour proposer une approche de la technique comme médiation harmonieuse entre l’homme et son environnement ?

Troisième partie / La technique se tient aux côtés de la nature et de l’homme

Plus que d’être simplificatrice, la dialectique de la libération et de l’asservissement est dangereuse. C’est en tout cas ce que suggère Gilbert Simondon dans Du mode d’existence des objets techniques . À ses yeux, la méconnaissance de la machine est la plus profonde cause d’aliénation dans le monde. Ce n’est pas en accusant les machines sans en comprendre le fonctionnement que nous serons capables de rendre nos technologies adéquates à nos valeurs humaines.

En opposant radicalement technique et nature, nous faisons de la technique un domaine à part de la culture humaine, et nous lui retirons le droit d’être porteuse de valeurs, de vision, et de significations propres.

Simondon propose une voie de réconciliation entre l’homme, la nature et son environnement technique. Selon lui, l’homme a pour fonction d’être le coordinateur et l’inventeur permanent des machines qui opèrent avec lui. Loin d’être un maître ou un esclave, il est le chef d’orchestre qui fait fonctionner main dans la main ses objets techniques et la nature.

La question de savoir si la technique libère l’homme de la nature comporte plusieurs dangers que nous avons identifiés. Si en effet nous avons pu voir que la technique libérait l’homme de certaines contraintes naturelles, il ne faut pas oublier que l’homme, tout comme les outils, sont des parties d’un système unique, la Nature. Cet oubli peut conduire à des débordements, notamment à une exploitation de la nature qui se retourne contre l’homme et l’asservit à son tour, le mettant en danger de mort ou d’extinction globale. Nous avons enfin choisi de nous distancier de cette opposition binaire et de considérer la technique comme l’une des manières qu’a l’homme d’habiter le monde. On se rend compte alors que cette dernière, en s’intégrant dans nos vies quotidiennes et en transformant notre environnement, véhicule elle aussi des valeurs et des significations culturelles.

Retrouvez l'ensemble des corrigés de l’épreuve du Bac philo 2021 :

➤ filières générales :.

Discuter, est-ce renoncer à la violence ?

L’inconscient échappe-t-il à toute forme de connaissance ?

Sommes-nous responsables de l’avenir ?

Commentaire de texte : De la division du travail social (1893) d’Émile Durkheim.

➤ Filière technologiques :

Est-il toujours injuste de désobéir aux lois ?

Savoir, est-ce ne rien croire ?

La technique nous libère-t-elle de la nature ?

Commentaire de texte : Le poète et l’activité de fantaisie (1907), de Sigmund Freud .

Expresso : les parcours interactifs

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Plan de dissertation : méthodologie et exemples

Publié le 27 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 14 février 2022.

Le plan d’une dissertation est la structure ou le “squelette” de votre dissertation.

Table des matières

Combien de parties pour un plan de dissertation , plan de dissertation : apparent ou pas , les types de plan pour une dissertation, exemple de plan pour une dissertation (de philosophie), le plan d’une dissertation juridique, le plan d’une dissertation de philosophie.

Nous conseillons de faire un plan en trois parties (et deux sous-parties) pour les dissertations en général.

Toutefois, ce n’est pas obligatoire et vous pouvez le faire en deux parties (et trois sous-parties).

C’est différent pour les dissertations de droit ! Pour les dissertations juridiques, le plan doit contenir deux parties (et pas trois).

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Le plan d’une dissertation peut être apparent ou non, tout dépend du type de dissertation rédigé.

Les dissertations de philosophie n’ont en général pas de plan apparent. Les titres apparaissent dans une phrase introductive.

Attention ! Pour les dissertations juridiques, les titres doivent être apparents et ils ne doivent pas comporter des verbes conjugués.

Il en existe plusieurs et chaque type de plan de dissertation a ses spécificités.

1. Le plan d’une dissertation dialectique

Le plan dialectique (ou critique) est un plan « thèse, antithèse et synthèse ». Il est utilisé lorsque l’opinion exprimée dans le sujet de dissertation est discutable et qu’il est possible d’envisager l’opinion inverse.

Le plan d’une dissertation dialectique suit le modèle suivant :

I. Exposé argumenté d’une thèse. II. Exposé argumenté de la thèse adverse. II. Synthèse (dépassement de la contradiction)

2. Le plan de dissertation analytique

Le plan analytique permet d’analyser un problème qui mérite une réflexion approfondie. Vous devez décrire la situation, analyser les causes et envisager les conséquences. Il est possible de faire un plan « explication / illustration / commentaire ».

Le plan d’une dissertation analytique suit généralement le modèle suivant :

I. Description/explication d’une situation II. Analyse des causes/illustration III. Analyse des conséquences/commentaire

3. Le plan de dissertation thématique

Le plan thématique est utilisé dans le cadre de questions générales, celles qui exigent une réflexion progressive.

I. Thème 1 II. Thème 2 III.Thème 3

4. Le plan de dissertation chronologique

Le plan chronologique est utilisé dans le cas d’une question sur un thème dont la compréhension évolue à travers l’histoire.

I. Temporalité 1 II. Temporalité 2 III. Temporalité 3

Voici un exemple de plan analytique pour une dissertation sur le thème «  l’Homme est-il un animal social ? « .

1. La nature en nous 1.1. L’être humain, un animal parmi les autres ? 1.2. Les pulsions humaines comme rappel de notre archaïsme ? 2. La personne humaine : un être de nature ou de culture ? 2.1. La société comme impératif de survie : l’Homme est un loup pour l’Homme 2.2. La perfectibilité de l’Homme l’extrait de la nature 3. Plus qu’un animal social, un animal politique 3.1. L’Homme, un être rationnel au profit du bien commun 3.2. La coexistence humaine et participation politique du citoyen

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Les dissertations juridiques sont construites en deux parties et ont un plan apparent.

Le plan a une forme binaire  : deux parties (I et II), deux sous-parties (A et B) et parfois deux sous-sous-parties (1 et 2). Votre plan de dissertation doit reposer sur quatre idées principales.

Plus d’informations sur le plan d’une dissertation juridique

Les dissertations de philosophie sont construites en trois parties (en général) et n’ont pas de plan apparent.

Chaque partie est introduite avec une phrase d’introduction.

Plus d’informations sur le plan d’une dissertation de philosophie

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Debret, J. (2022, 14 février). Plan de dissertation : méthodologie et exemples. Scribbr. Consulté le 12 août 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/plan-de-dissertation/

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Justine Debret

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Trouver un plan pour sa dissertation

Dans la plupart des matières, l’exercice de dissertation est redouté par les élèves, parce qu’ils s’imaginent des règles abstraites et imprécises.

En histoire, anglais, en droit, en philosophie, en encore toute autre épreuve de culture générale : vous aurez besoin d’un plan .

Les quatre techniques que vous découvrirez ci-dessous vous permettront facilement de comprendre quel type de plan est le plus adapté pour votre dissertation, et pour quelle matière il est approprié.

En d’autres termes, nous vous offrons une stratégie de guerre imparable, puisque après avoir lu notre article, vous n’aurez plus aucun problème pour structurer tous les devoirs / dissertations de toutes vos matières de toute votre vie ! Rien de moins ! 😉

Ouvrez donc bien vos yeux car ces quatre techniques vous donneront la clé pour structurer vos devoirs, donner de la cohérence à vos idées, et bien articuler les différents mouvements de votre devoir, et ce dans toutes les matières possibles.

1 er plan type : le plan progressif (la Technique du Théâtre)

Nous avons donné des noms imagés aux techniques pour trouver un plan, d’abord pour qu’ils soient faciles à identifier, mais en plus pour qu’ils soient faciles à mémoriser ! Imprégnez-vous bien de cette image que nous vous donnons dans le nom de la technique, et vous n’aurez absolument aucun mal pour vous souvenir de ce que signifie la technique.

Matières pour ce plan : Ce plan vous sera utile dans toutes les matières, et notamment pour l’explication de texte (français, philosophie, anglais, espagnol, allemand, langues étrangères, histoire…)

Nombre de parties du plan : Ce plan se construit toujours en 3 parties.

Faites fonctionner le plan : Voici comment mettre en place ce plan, et en quoi il consiste réellement. Votre sujet (que ce soit un intitulé de dissertation, juste une phrase, ou tout un texte) est en fait une pièce de théâtre .

Imaginez le tout début de la pièce : vous vous asseyez dans les fauteuils et vous contemplez la scène. Le rideau s’ouvre. Vous remarquez les décors, où les personnages sont placés, qui sont ces personnages sur la scène, comment ils s’appellent, quels vêtements ils portent, à quelle époque se situe la pièce. Ceci est votre 1 ère partie . Ce sont tous les éléments qui présentent votre sujet, qui présentent la situation.

La pièce de théâtre touche à sa fin. Et c’est maintenant l’heure du bien nommé : coup de théâtre. C’est le retournement de situation finale, « la chute », et tout prend une dimension nouvelle. Vous comprenez tout de façon nouvelle. Pensez encore une fois à votre film, votre série préférée, lorsqu’à la fin le personnage fait une révélation qui remet en cause tout ce qui se passait depuis le début : c’était resté un secret jusqu’à maintenant, mais maintenant que vous le savez, ça explique beaucoup de choses ! C’est ce secret que vous devez révéler maintenant. Ceci est votre 3 e partie . Il s’agit de tout ce que le sujet a de plus subtil et auquel on ne pense pas tout de suite, ce qui était caché depuis le tout début de votre devoir, depuis votre introduction, et qui maintenant éclate au grand jour.

Exemple pour ce plan : Le rayonnement culturel de la France depuis 1945

II. Scolarisation, urbanisation, et politique culturelle en France. – C’est l’intrigue. Quelles sont les évolutions ? Comment se déroule ce rayonnement culturel, quelles sont les relations et les interactions à l’œuvre ?

III. La société de consommation et l’évolution des mœurs. – C’est la dynamique secrète. Qu’est-ce qui se tramait depuis le début et qu’on peut enfin révéler ? Avec le recul et à la fin, on découvre que c’est toute une mentalité, tout un système de pensée, qui a changé depuis le début et qui était la dynamique cachée du rayonnement culturel de la France. C’est cela dont on se rend compte à la fin, et qui donne sens à tout ce qu’on a décrit jusqu’ici.

2 e plan type : le plan chrono-thématique (La Technique du Serpent Barbu)

Le nom « Serpent Barbu » cache ce qu’est le véritable nom de ce plan, et qui n’est autre que «  Chronos « , le Dieu du temps. Et ce n’est pas un hasard si nous avons caché le nom du Dieu Chronos ! C’est parce qu’ il faudra faire pareil dans votre copie. Chronos fut un temps représenté comme un serpent à trois têtes, et de nos jours il est parfois représenté comme un vieil homme barbu. En combinant les deux images, vous vous retrouvez en tête à tête avec un serpent barbu !

Nombre de parties du plan : 3 parties, c’est l’idéal, par défaut. Mais si ça marche mieux en 2 parties comme nous allons l’expliquer, alors foncez pour le faire 2 parties.

Démarche du plan : le plan du Serpent Barbu n’est autre que… le plan chrono-thématique ! Il s’agit donc d’un plan qui va de l’ ancien au plus récent , tout en thématisant chaque période.

Tout comme nous avons maquillé le nom du Dieu Chronos, en le remplaçant par « Serpent Barbu », vous devrez maquiller le nom de vos 2 ou 3 parties en remplaçant la période par une image forte représentative de cette période . Qu’est-ce qui caractèrise cette période ? Qu’est-ce qui fait l’essence de cette période ? Lorsque vous avez fait votre division en 3 périodes, c’est bien qu’il y a eu un changement, un tournant, dans l’histoire. Comment c’était avant, et comment c’était après ? Ce sont les réponses à ces questions qui seront vos parties !

Pour la Première Guerre Mondiale, voici ce que seraient vos parties :

Exemple pour ce plan : La puissance diplomatique de la France dans le monde de 1958 à 2007

Comme vous allez le voir, il est important pour un sujet aussi vaste de comprendre les tournants. Nous avons donc identifié 4 années charnières, c’est-à-dire les 4 années qui ont fait basculer le cours de l’histoire : 1958 – 1974 – 1991 – 2007. Parmi elles, 2 nous avaient déjà été données dans le sujet, et ce n’est bien sûr pas un hasard. Vous devez expliquer pourquoi le correcteur vous a donné ces bornes, pourquoi c’est important de commencer en 1958 et de finir en 2007. De ces années charnières, nous pouvons déduire qu’il y a eu 3 grandes périodes. Et c’est à nous / et désormais à vous de leur donner une couleur, de dire comment sont ces périodes, qu’est-ce qu’elles ont de spécial. Voici les couleurs que nous avons trouvées pour chaque période :

III. La France face à la mondialisation (1992-2007)

Attention : Ce plan du Serpent Barbu, ou chrono-thématique, ne s’impose pas / ne convient pas à toutes les dissertations d’histoire.

Par exemple si le sujet est très resserré chronologiquement, ce n’est pas utile, et dans ce cas il vaut mieux utiliser la première technique que nous vous avons présentée, celle du Théâtre. En particulier, si comme cela s’est déjà vu, le sujet tient en une seule date. Exemple : «  Sujet : L’année 1945 « .

3 e plan type : le plan dialectique (La Technique du Vieux Philosophe)

Matières pour ce plan : le Vieux Philosophe, c’est probablement celui qui vous aidera le plus dans le plus de matières différentes ! Culture générale, Questions contemporaines, Histoire, Langues étrangères, et bien sûr Philosophie (car c’est quand même eux qui l’ont inventée). Vous pourrez l’utiliser dans de très nombreux cas, et il y a en particulier UN cas où vous devez absolument y penser : dès qu’une question peut être répondue par « Oui » ou par « Non », par exemple si le sujet peut être formulé avec «  Est-ce que … ?  » → le vieux philosophe !

Démarche du plan : il s’agit tout simplement du plan dialectique . C’est donc une discussion : arguments en faveur, arguments en opposition, et solution. De manière encore plus concise, on pourrait résumer par la formule : Oui / Non / Dépassement. Mais attention, ce n’est pas aussi simple que ça en a l’air, lisez bien la suite.

Faites fonctionner le plan : En effet, il faut bien comprendre le Vieux Philosophe, sinon les conséquences pourraient être désastreuses. Historiquement, on peut faire remonter la dialectique au moins jusqu’à Platon (c’est en fait lui que l’on désigne par le Vieux Philosophe) : il s’agit alors d’une discussion. C’est comme s’il y avait 3 personnages en présence : le premier est pour telle mesure, le second est contre, et le troisième doit prendre en compte les arguments de tous et trouver la solution pour que tout le monde soit content ! Cela veut donc dire que tous les arguments sont valables, et que la discussion progresse. La troisième partie est donc très difficile puisque il faut reconnaître la pertinence de tout ce que vous avez dit jusqu’à maintenant, et résoudre des avis opposés. En somme, c’est à vous de régler les problèmes, c’est VOUS le Vieux Philosophe. Imaginez un dialogue sur le sujet improbable «  Faut-il donner le biberon ?  » :

II. Grand-Père : Donner le biberon , c’est mal pour A. cette raison évidente B. encore plus pour cette deuxième raison C. finalement et surtout pour cette troisième raison.

III. Vous-même : C’est vrai, Grand-Mère a raison, et à la fois Grand-Père a aussi raison. Dès lors, la solution c’est de bien comprendre que Donner le biberon ce n’est pas seulement une question de bien ou de mal : au-delà de tout ça il y a l’intérêt de l’humanité blablabla.

Exemple pour ce plan : Corrigé du sujet : Le Travail, facteur d’intégration ?

I. Le travail peut être encore aujourd’hui un facteur d’intégration sociale

III. L’intégration sociale doit être favorisée par une discipline souple mais régulée du travail

Attention : l’avantage, c’est que très souvent pour les dissertations de français ou de philosophie ou d’histoire ou d’autres matières, il n’y a pas besoin de faire apparaître le plan. Mais il faut tout de même annoncer le plan dans l’introduction, et en souligner l’articulation dans les transitions. Vos annonces de plan ne doivent pas être aussi brutes que nous l’avons exposé ici. Il ne faut pas que vous ayez l’air de dire quelque chose (I) et que juste après vous détruisiez ce que vous venez de dire (II) ! Nous vous rappelons que tous les arguments sont justes et le demeurent jusqu’au bout ! C’est là que réside toute la subtilité et la difficulté du plan dialectique, qui est pourtant le meilleur plan, le plus performant et le plus génial quand il est réussi ! C’est lui qui vous amènera le plus loin, c’est lui le plus classe.

→ A la fin de cet article, nous vous aidons à Trouver les sous-parties de votre plan rapidement.

4 e plan type : le plan juridique (La Technique du Flemmard dans son Hamac)

Nombre de parties du plan : 2 parties ! Seulement 2 parties, d’où notre appellation tout à fait amicale en vérité du « Flemmard », parce qu’il s’agit du seul plan qui est uniquement en 2 parties. De manière un peu plus gratifiante, on aurait pu l’appeler : « le Gars Efficace qui n’a Besoin que de 2 parties », mais on trouvait plus amusant de charrier un peu.

Démarche du plan : Dit très simplement, toute la logique de ce plan du Flemmard dans son Hamac se résume en 2 mots : « OUI, MAIS ». D’où notre appellation « du Hamac » : pensez au balancement du Hamac, très binaire : je vais d’un côté, et tout à coup je repars de l’autre côté.

Partie I. il faut bien que voir que telle mesure est bonne pour cette raison ( A ) et surtout pour cette raison ( B ).

Partie II. Toutefois, il faut faire attention. Car la raison A est vraie, mais il ne faut pas oublier que ça peut être dangereux ( A’ ). Et la raison B est aussi vraie, mais elle peut aussi être dangereuse ( B’ )

Exemple pour ce plan : Correction du sujet La Famille a-t-elle un avenir ?

I. Les racines familiales

II. Le déracinement familial comme avenir ?

→ Juste ci-dessous, nous vous aidons à Trouver les sous-parties de votre plan rapidement.

Faites des sous-parties

Pour tous les plans que nous avons vus , les sous-parties sont beaucoup plus faciles.

Sélectionnez 3 points importants que vous allez avancer. Parmi ces 3 arguments, lequel a le plus de poids ? Lequel permet de convaincre le plus votre correcteur que vous avez raison ? Ce point le plus important vous le gardez pour la fin, votre troisième sous-partie . Le second argument, qui est important mais pas tant que ça, ce sera votre deuxième sous-partie . L’argument le plus facile, celui auquel tout le monde pense et qui en fait n’est pas si fort que ça, vous l’expliquez tout de suite : c’est votre première partie .

Gardez enfin à l’esprit que toutes vos parties doivent être équilibrées ! L’idéal c’est ça :

Appliquez ces techniques pour trouver un plan rapidement et efficacement

N’oubliez pas qu’il existe d’autres plans, mais dans ces cas ils sont beaucoup plus simples et vous n’avez pas besoin de technique. C’est par exemple le cas du Commentaire de texte en Philosophie : certains professeurs préconisent le commentaire de texte linéaire, c’est-à-dire phrase par phrase, mot par mot. Dans ce cas, il vous faut juste découper le texte en 3 grandes parties équitables, et donner un titre qui résumé chaque partie.

Un dernier moyen mnémotechnique pour vous souvenir de toutes ces techniques : si vous hésitez le jour du devoir à quelle façon employer, souvenez-vous de cette petite histoire : vous êtes dans un grand théâtre à Paris (1 ère technique pour trouver un plan), la salle est comble, il y a beaucoup de gens autour de vous qui éclatent de rire, qui s’ennuient, qui papotent en attendant le début du spectacle. Soudain, le rideau se lève : horreur ! Un immense serpent doté d’une longue barbe (2 e technique pour trouver un plan) se déplace sur la scène. Toute la salle est prise de panique. Tous les spectateurs se lèvent d’un coup affolés, en se précipitant vers les sorties. Alors un vieil homme grec à sandales, s’avance péniblement vers l’estrade, le dos courbé (3 e technique pour trouver un plan). Il monte les marche, s’approche du serpent et lui crie : « Dégage ! ». Le serpent est pris de peur et s’enfuit. Quand les spectateurs se rendent compte de ce qui vient de se passer, ils sont tous extraordinairement soulagés. Un fou rire les traverse alors très vite lorsqu’ils aperçoivent que le vieil homme s’est allongé dans le hamac qui se trouvait sur l’estrade (4 e technique pour trouver un plan).

→ Comment lire plus rapidement

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CAIRN.INFO : Matières à réflexion

  • Le Philosophoire
  • Numéro 2011/1 (n° 35)
  • La notion de progrès scientifique...

dissertation pour ou contre la science

  • La notion de progrès scientifique et ses problèmes épistémologiques [*]
  • Suivre cet auteur C. Ulises Moulines
  • Dans Le Philosophoire 2011/1 (n° 35) , pages 39 à 64

Bibliographie

Sur un sujet proche.

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  • Introduction

1 La notion de progrès scientifique peut apparaître, aux yeux de la communauté scientifique et de l’opinion publique en général, comme une notion assez banale. En effet, chacun croit savoir ce qu’il faut entendre par là, et il semble clair à tous qu’il y a eu des énormes progrès scientifiques depuis quelques siècles – au moins dans la culture occidentale. Jusqu’au milieu des années 1960, l’idée de progrès scientifique apparaissait aussi à la grande majorité des épistémologues, si non tout à fait banale, au moins peu problématique du point de vue de sa réalisation factuelle. On pouvait peut-être discuter sur la question de savoir quelle était la meilleure méthode pour consolider ce progrès, mais la réalité du progrès elle-même n’était pas mise en cause. Personne ne doutait qu’il y avait eu un grand progrès des sciences depuis l’Antiquité, que l’Humanité dans son ensemble était parvenue à savoir toujours plus de choses sur toujours plus d’aspects de la réalité, et à les savoir de manière toujours plus précise et toujours plus fondée. On voyait la tâche des philosophes des sciences non dans un questionnement quelconque de l’idée de progrès scientifique en elle-même, mais plutôt dans l’établissement et l’analyse des normes ou règles implicites dans ce type de processus. Ce fut la tâche entreprise par des courants tels que l’empirisme classique, l’inductivisme, le déductivisme, l’opérationalisme, etc.

2 À partir de la parution de l’essai de Thomas Kuhn, La Structure des Révolutions Scientifiques , en 1962, le ton de la discussion autour de la notion de progrès scientifique parmi les épistémologues, les historiens et les sociologues des sciences, changea radicalement. Bien que Kuhn lui-même refusait une interprétation trop radicale de ses thèses, si on prenait son interprétation de l’histoire des sciences au sérieux, il semblait que la conséquence inéluctable était qu’aucune réalité objective ne correspondait à l’idée de progrès scientifique en elle-même : elle serait le résultat de l’effort pour réécrire constamment l’histoire de la propre discipline de la part des propres scientifiques concernés, pour en donner une vision héroïque mais complètement faussée – un peu comme les fonctionnaires du fameux « Ministère de la Vérité » conçu par Orwell dans son roman 1984 .

3 Cet aperçu sceptique du progrès scientifique fut encore radicalisé par les écrits quelque peu postérieurs de Paul Feyerabend ; d’abord dans Against Method , de 1975, ensuite par des pamphlets complètement « anarchistes », qui firent les délices de tous ceux qui avaient toujours pensé qu’il y avait quelque chose de pourri dans la science moderne, et surtout dans les efforts des épistémologues pour justifier une conception rationnelle de l’entreprise scientifique. Pour être justes, les pamphlets au vitriol de Feyerabend avaient leurs sources plus académiques dans ses essais sur le problème de la réduction de théories scientifiques, ou il questionnait le bien fondé de l’idée positiviste d’un progrès scientifique lié à une réduction successive de théories moins avancées à celles plus avancées.

4 Les travaux de Kuhn et de Feyerabend ont eu une influence très considérable sur les discussions autour de la nature du développement des sciences. D’autres auteurs ont suivi et accentué encore plus leur vision sceptique sur le prétendu progrès des connaissances scientifiques, parmi eux quelques philosophes inspirés par le dernier Wittgenstein, les constructivistes sociaux, les ethnométhodologues, les sociologues de l’École d’Edinburgh, et des philosophes qualifiés de « postmodernes » comme Richard Rorty, et beaucoup d’autres. Pour eux tous, il n’y a pas de critères objectifs et universels pour décider si une discipline particulière ou la science en général font des progrès ou non. Pour abréger, nous pouvons classifier tous ces auteurs de « relativistes épistémiques », ou tout simplement de « relativistes », puisque leur thèse commune est, en dernière analyse, qu’il n’y a pas des critères universels pour évaluer la connaissance scientifique. Tout au plus, on pourrait parler de progrès à l’intérieur d’un paradigme déterminé, pour employer la terminologie de Kuhn, mais non d’un progrès scientifique global fondé sur la comparaison de paradigmes différents et concurrents. Dès lors, une notion authentique et générale de progrès scientifique devient dépourvue de sens.

5 Aujourd’hui, le relativisme épistémique est assez populaire dans les milieux de la sociologie et l’historiographie des sciences, et dans quelque mesure aussi dans la philosophie des sciences contemporaines. Il ne l’est pas du tout, cependant, ni dans la plupart des professionnels des sciences, même des sciences sociales, ni parmi les philosophes qui, d’une façon générale, on peut qualifier de « réalistes », ni encore dans ce qu’on peut appeler le « sens commun » des gens moyennement cultivés de notre époque. Pour tous ces gens-là, que nous pouvons appeler des « progressistes épistémiques », ou simplement des « progressistes », l’idée qu’on ne peut pas parler d’un progrès général de nos connaissances depuis le Néolithique est tout simplement une boutade de quelques intellectuels snobs, qui ne faut pas prendre au sérieux.

6 Voici donc les termes du grand débat dans l’épistémologie contemporaine entre progressistes et relativistes : pour les premiers, il est évident qu’il y a eu un progrès général et authentique des connaissances scientifiques, et il est absurde de le vouloir questionner ; par contre, pour les relativistes, cette idée générale de progrès scientifique en tant que réalité objective est une grande illusion, qui ne résisterait pas à l’analyse. Bien que, dans ce contexte, j’appartienne moi-même plutôt au camp « progressiste », il me semble qu’il ne faut pas banaliser la position relativiste. Même si elle résultait au bout de compte insoutenable, et même si beaucoup des thèses des relativistes tiennent effectivement plutôt de la « provocation » que d’un raisonnement bien fondé, elles contiennent aussi un noyau dur de réflexions qu’il faut examiner sérieusement puisqu’elles signalent des aspects vraiment problématiques de l’idée courante du progrès scientifique, et en plus des questions profondes de l’épistémologie et de la sémantique des sciences. Je me propose, donc, d’abord de considérer les aspects que je considère vraiment problématiques de la notion de progrès scientifique, pour voir ensuite si on peut introduire une nouvelle version de cette notion qui soit philosophiquement plus acceptable. Cependant, il convient auparavant de faire quelques précisions conceptuelles pour avoir une idée la plus adéquate possible des termes du problème.

1 – Remarques conceptuelles

7 La première remarque que nous voulons faire est que la question du progrès scientifique doit être posée de manière indépendante de la question du progrès moral. Pour une raison quelconque, on pourrait éventuellement arriver à la conclusion que la science, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est une chose mauvaise. Le progrès scientifique pourrait aller de pair avec la régression morale. Pour le dire d’une façon encore plus générale, même si nous sommes convaincus qu’il y a eu du progrès scientifique authentique, cela n’implique logiquement rien sur la question de savoir s’il y a eu un « progrès pour la civilisation humaine » – à moins que nous soyons prêts à identifier la civilisation avec la science (ce que je suis loin de proposer). La question qui nous occupe ici est de savoir si on peut parler de progrès scientifique, non de savoir si celui-ci est bon ou mauvais pour l’Humanité.

8 Nous voudrions faire une seconde remarque, de nature plutôt formelle. Quand on se demande s’il y a eu des progrès dans un domaine quelconque de la culture, il faut comparer les éléments dudit domaine dans une perspective historique et les comparer par rapport à quelques critères d’ordre. Plus exactement, et pour employer la terminologie de la logique formelle, nous avons ici deux relations d’ordre, qui doivent être mises en parallèle : une relation d’ordre temporelle, qu’on exprime en disant que l’élément A précède l’élément B, et une relation d’ordre évaluative, qu’on exprime en postulant que l’élément B est meilleur que l’élément A. On a une vision « progressiste » du domaine en question quand on est convaincu que les deux relations d’ordre constituent, au moins globalement considérées, un parcours en parallèle. Naturellement, pour vérifier si ce parallélisme est vraiment donné, il faut avoir des critères opérationnels pour établir la relation d’ordre. Il peut s’agir du concours de plusieurs critères à la fois. Donnons un exemple de cette situation, qui n’a rien à voir avec la question du progrès scientifique. Supposons que je commence à apprendre une langue étrangère et qu’après quelque temps, je me demande si j’ai fait des progrès, c’est-à-dire, si mes connaissances de cette langue sont devenues meilleures qu’avant. Il y a plusieurs critères différents que je peux appliquer pour décider cette question. Par exemple, je peux me demander si je connais un nombre plus grand de mots de la langue étrangère qu’avant, mais je peux me demander aussi si je comprends mieux qu’avant ce que les usagers natifs de cette langue disent, ou bien encore je peux me demander si je construis les phrases de cette langue d’une manière grammaticalement plus correcte qu’avant, etc. Tous ces critères différents ne sont pas nécessairement corrélés d’une manière simple. Par exemple, je peux constater que je connais beaucoup plus de mots de la langue étrangère qu’avant, mais que mes constructions grammaticales restent aussi mauvaises. Le progrès authentique doit être conçu comme une tendance globale, où tous les critères pertinents sont impliqués à un certain degré. Si je me vante de connaître dix fois plus de mots de la langue étrangère qu’avant, mais je suis encore complètement incapable de les mettre ensemble pour construire une seule phrase correcte, alors personne ne prendra sérieusement mes prétendus progrès. Cette situation ne représenterait pas un progrès authentique de mes connaissances linguistiques. Retenons cet exemple comme analogie pour ce qui est en question sur le sujet du progrès scientifique.

9 Troisième remarque générale. Le progrès dans un domaine quelconque peut être stimulé par des capacités acquises dans un domaine complètement différent. Cependant, ce rapport n’implique pas que si je fais des progrès dans le premier domaine, je dois aussi nécessairement faire des progrès dans le deuxième, qui est à la base du premier. Par exemple, je peux faire des grands progrès dans l’apprentissage d’une langue étrangère grâce à ma mémoire prodigieuse ; mais ma mémoire elle-même ne devient pas nécessairement meilleure par là : même si je fais des grands progrès dans l’apprentissage linguistique, ma mémoire peut rester stable ou même devenir pire avec le temps. En tout cas, même si mes progrès linguistiques dépendent de ma mémoire, la question de savoir si cette dernière fait aussi des progrès ou non est complètement dépourvue de signification pour vérifier mes progrès d’apprentissage linguistique.

10 Nous disposons maintenant d’un cadre formel pour poser la question du progrès scientifique dans des termes plus précis. Elle revient à se demander si, dans le cas du développement scientifique, nous disposons de critères opérationnels acceptables pour établir une relation d’ordre évaluative des acquis scientifiques en parallèle avec la relation d’ordre du temps historique. Pour bien comprendre quel est l’enjeu ici, il peut être révélateur de faire des comparaisons avec d’autres domaines de la culture humaine, où la présence ou l’absence de critères acceptables d’ordre évaluative est indiscutable. Il y a un certain nombre de processus culturels où le constat d’un progrès global et authentique ne peut pas être mis en doute sérieusement. L’exemple le plus évident est tout ce qui relève de la technologie. Si nous comparons, par exemple, les procédures de transport inventées au cours de l’histoire, et acceptons la vitesse et le confort comme des critères pour la relation d’ordre évaluative, alors on ne peut pas douter sérieusement qu’il y a eu un progrès authentique depuis le Néolithique jusqu’à l’ère du Jumbo jet. Dans ce cas, une position relativiste représenterait vraiment une frivolité ridicule. Un autre exemple presqu’aussi évident est celui de la médecine, ou plus exactement, de la thérapie médicale – qui en quelque sorte peut être conçue aussi comme une forme de technologie. Prétendre qu’il n’y a pas de critères objectifs pour évaluer la pénicilline comme plus efficace que les méthodes de Galène pour guérir, ne revête aucun intérêt ; ce serait au mieux une blague d’un goût douteux. Il suffit de jeter un coup d’œil aux statistiques démographiques. (Cela dit, je remarque en passant, encore une fois, que cette constatation banale sur le progrès thérapeutique n’a, en elle-même, aucune implication de nature éthique : nous ne constatons pas que le progrès thérapeutique ou, plus généralement, technologique, implique un progrès moral ou de civilisation ; nous pourrions arriver, pour d’autres raisons, à la conclusion que le progrès thérapeutique équivaut à une régression du point de vue éthique, par exemple parce que nous considérons que c’est une mauvaise chose qu’un nombre aussi grand de gens vivent aussi longtemps. Cependant, je répète, nous ne discutons pas ici le progrès de l’Humanité en général, mais le progrès dans un domaine spécifique.) Nous constatons, donc, qu’il y a des domaines spécifiques de la culture humaine, où l’idée d’un progrès général établi au moyen de critères objectivement applicables est indubitable.

11 De l’autre coté, il y a aussi des domaines culturels où il est manifeste aussi que la notion d’un progrès objectivement valable est très problématique si non clairement inapplicable. Prenons le cas de la religion. Il y a eu sans doute une succession de systèmes religieux dans plusieurs parties du monde au cours de l’histoire. Mais la question ici n’est pas de savoir si, dans cette succession, on peut constater des progrès authentiques, mais plutôt de savoir si le concept de progrès en soi-même est applicable ici. À partir du vii e siècle, par exemple, une grande partie de ce que Ferdinand Braudel décrit comme la « civilisation méditerranéenne » remplaça le paradigme du christianisme par celui de l’Islam. Est-ce que cela fut un progrès ? Pour le musulman, la réponse est évidemment positive, mais pour le chrétien ce processus représenta une régression terrible, tandis que l’agnostique peut regarder la controverse en se haussant d’épaules. Qui a raison ? Chacun et personne, naturellement. La seule réponse valable à la question : « Pourquoi croyez-vous que la conversion de millions de chrétiens à l’Islam fut un progrès ? » revient à : « Parce que je suis musulman ». Nous ne disposons pas de critères indépendants pour évaluer le passage du Christianisme à l’Islam comme une « amélioration » ou bien comme une « détérioration ». L’argumentation sur ce point devient circulaire, ce qui revient à constater qu’une notion objective et universelle de progrès est inapplicable ici.

12 Un autre cas de cette nature nous vient de la production artistique. Sans doute, nous pouvons comparer des ouvrages artistiques différents procédant de la même école et nous pouvons peut-être atteindre la conclusion qu’il a eu là un progrès ou une régression – du point de vue des standards établis par cette école. Mais quel serait le sens à vouloir établir qu’il y a eu un progrès objectif dans le passage, par exemple, de la peinture figurative à l’art abstrait ? Dans quel sens pouvons-nous dire que les meilleures peintures de Kandinsky sont meilleures que les meilleures peintures de Manet ? Nous ne pouvons établir ici aucune relation d’ordre évaluative fondée sur des critères universellement valables.

13 Par conséquent, bien qu’il y ait des exemples clairs de progrès culturels où un progrès authentique est indubitable au cours de l’histoire, nous constatons qu’il y a aussi des processus culturels importants, tels que la religion ou l’art, où le relativiste a raison et l’idée d’un progrès objectivement vérifiable manque de sens. Or, on peut reformuler la question qui nous occupe ici comme celle de déterminer si le développement des sciences est de la même nature que celui du premier groupe ou bien s’il appartient plutôt au deuxième groupe. Bref, est-ce que la science se développe comme la technologie et la thérapie, ou bien plutôt comme l’art et la religion ? Pour les auteurs que nous avons appelé des « progressistes », la réponse est claire : la science est comme la technologie et la thérapie, et non comme l’art ou la religion ; ce qui plus est, la plupart des progressistes irait même jusqu’à défendre l’idée que la science, la technologie et la thérapie constituent une seule unité intellectuelle – justement ce qu’on pourrait décrire comme « l’esprit scientifique moderne », et il est seulement par rapport à cette unité qu’on peut appliquer l’idée d’un progrès authentique. Par contre, pour les relativistes, la succession de théories ou paradigmes scientifiques au cours de l’histoire ressemble plutôt à une séquence de systèmes religieux ou de styles artistiques. Qui a raison ? Quels sont les arguments qu’on peut offrir pour l’une ou l’autre des thèses ?

14 Pour fonder épistémologiquement leur conception du développement des sciences, Kuhn et Feyerabend introduisent presqu’au même temps et indépendamment l’un de l’autre la notion d’incommensurabilité entre paradigmes ou théories scientifiques qui se succèdent dans le temps historique. Lorsque, dans une discipline quelconque, deux paradigmes sont en concurrence, ils sont souvent « incommensurables » dans le sens que nous ne disposons pas d’un critère extérieur objectivement valable pour décider lequel des deux paradigmes est « le mieux », c’est-à-dire, le plus adéquat à la réalité, puisque chaque paradigme construit pour ainsi dire son « propre monde » et applique ses propres méthodes de recherche scientifique pour valider les hypothèses scientifiques. La conséquence naturelle de cette situation est qu’il devient très difficile, voir impossible de parler de progrès objectif quand la communauté scientifique abandonne un paradigme pour le remplacer par un autre. Le changement de paradigmes scientifiques serait plutôt semblable au changement de modes esthétiques, par exemple, où il serait certainement assez ridicule de vouloir y voir un progrès dans un sens objectif et universellement valable. Cette « thèse d’incommensurabilité », comme elle a été nommée, représente le défi le plus sérieux à l’idée de progrès scientifique, et c’est elle qui est, en fait, le sujet central de nos réflexions ici. Cependant, nous devons auparavant dire un mot de certains arguments utilisés en faveur du progressisme épistémique.

2 – Quelques arguments (mauvais) en faveur du progressisme épistémique

15 Un premier argument anti-relativiste des progressistes peut être décrit comme étant un « argument technologique ». Il est vraisemblablement le premier argument qui vient à l’esprit pour tenter de contrer l’attaque relativiste à l’idée de progrès scientifique. On signalera que la technologie (en y incluant la « technologie » thérapeutique) est inséparable de la science ; or, nous avons déjà constaté que le progrès technologique est indéniable ; ergo, dira-t-on, le progrès scientifique lui-même est aussi indéniable.

16 Or, cet argument a deux défauts : il part d’une prémisse empiriquement fausse et il commet la sorte de sophisme connue comme un non-sequitur . D’abord, il est tout simplement faux de présupposer que la technologie est inséparable de la science. Il y un grand nombre d’exemples réels, non seulement dans l’Antiquité mais aussi dans les temps modernes, de développements technologiques indépendants d’un développement scientifique contemporain ou précédent quelconque ; du même qu’il a eu aussi beaucoup de développements scientifiques qui n’ont eu, du moins jusqu’au présent, aucune signification technologique. Bref, le développement scientifique en soi n’est ni condition nécessaire ni suffisante du progrès technologique. Pour citer seulement deux exemples notoires dans l’un et l’autre sens : l’invention de la machine à vapeur ne doit rien à la thermodynamique, qui serait la discipline scientifique pertinente, puisque cette discipline a été conçue cent ans après l’invention de la machine à vapeur ; de l’autre coté, le développement de la théorie générale de la relativité ne présupposa ni impliqua aucune invention technologique. Mise à part la fausseté de la prémisse historique de l’argument, celui-ci commet en plus un non-sequitur : en effet, même si l’hypothèse selon laquelle la plupart des innovations technologiques présupposent des nouveaux développements scientifiques s’avérait correcte, il ne s’ensuit pas de là que, si nous avons un progrès authentique dans le cas technologique, nous devons aussi avoir un progrès authentique dans le cas scientifique qui l’accompagne, puisque ce dernier devrait être conçu comme un progrès dans nos connaissances du monde, et non comme un progrès dans la construction de nouvelles machines. L’exemple de l’apprentissage d’une langue étrangère que nous avons considéré plus haut nous donne la clé pour comprendre la nature de ce genre de non-sequitur : même si mes progrès dans l’apprentissage de la langue présupposent mes capacités de mémoire, cela n’implique pas que ma mémoire elle-même fait des progrès. Résumons la critique de ce premier argument progressiste : nous pouvons concéder qu’un certain nombre d’innovations technologiques ont présupposé historiquement la présence de quelques théories scientifiques (même si cette dépendance semble avoir été beaucoup exagérée et n’est certainement pas valable comme condition universelle) ; mais, en tout cas, ces innovations technologiques n’ont pas présupposé des progrès spécifiquement scientifiques. Ceci n’équivaut pas à nier qu’une fois nous aurions un concept valable et indépendant de progrès scientifique, il est très vraisemblable qu’il y ait des rapports intéressants entre ce genre de progrès et le progrès technologique. Je reviendrai sur ce point plus tard. Mais d’abord il faut concevoir une notion de progrès scientifique qui soit indépendante de la question technologique.

17 On trouve un deuxième argument en faveur de l’existence réelle du progrès scientifique dans la littérature des philosophes qu’on appelle couramment « des réalistes scientifiques ». C’est l’argument du succès explicatif : le but principal de la science, nous disent ces philosophes, c’est d’expliquer les phénomènes que nous constatons dans notre expérience ; or, il y a eu une augmentation constante de nos capacités d’expliquer les phénomènes au cours de l’histoire grâce à des théories scientifiques successives ; ergo, il y a eu du progrès strictement scientifique.

18 Cet argument commet aussi une faute logique bien connue, à savoir une petitio principii : il présuppose tout simplement que ce qui est admis comme une bonne explication des phénomènes du point de vue d’une nouvelle théorie scientifique aurait été considéré comme une bonne explication du point de vue d’une autre théorie précédente. Kuhn, Feyerabend et les autres tenants du relativisme soulignent justement que cette présupposition en général n’est pas tenable. Par exemple, Aristote se serait sans doute montré en profond désaccord avec la manière dont Newton a expliqué la chute de la fameuse pomme de l’arbre – avec toutes ses idéalisations brutales, sa négligence d’un grand nombre de circonstances empiriques, ses trucs mathématiques, etc., qui sont caractéristiques de la mécanique newtonienne. Les relativistes nous feront remarquer qu’on peut comparer les succès explicatifs de théories différentes seulement dans le cas où celles-ci appartiennent à la même tradition scientifique, à la même « matrice disciplinaire » (comme dirait Kuhn). Ceci est analogue à la comparaison des valeurs esthétiques de peintures différentes de la même école. Cela a un sens, sans doute, mais on ne peut pas dériver de là une idée universelle de progrès.

3 – Le problème incontournable de l’incommensurabilité

19 Les arguments progressistes que nous venons d’examiner sont parmi les plus populaires pour démontrer la réalité du progrès scientifique. Mais nous venons de constater qu’ils ne sont pas des arguments vraiment convaincants. Ils ne sont logiquement et historiquement pas si solides pour qu’ils puissent réfuter le relativiste qui nie le progrès scientifique. À cela s’ajoute une difficulté majeure : si les analyses historico-épistémologiques de Kuhn, Feyerabend et leurs disciples sont valables, alors le parcours historique des sciences manifeste assez souvent le phénomène de l’incommensurabilité entre théories ou paradigmes successifs ; et s’il y a de l’incommensurabilité, il semble invraisemblable qu’il puisse y avoir un progrès scientifique général et authentique.

20 Après la publication par Kuhn et Feyerabend de leur thèse de l’incommensurabilité, on a écrit des milliers de pages sur ce sujet, et des nombreux critiques se sont exprimés contre l’usage trop peu précis ou trop métaphorique de ce terme par ces auteurs. Il a été signalé aussi que Kuhn et Feyerabend ont exagéré beaucoup la portée du phénomène de l’incommensurabilité en ce qui concerne la possibilité de comparaison de théories rivales. Je partage beaucoup de ces critiques. Cependant, je crois aussi qu’il y a un noyau valable dans la thèse de l’incommensurabilité, c’est-à-dire, que Kuhn et Feyerabend ont signalé (sans doute d’une façon peu exacte et trop polémique) un problème réel et profond si nous voulons comprendre les aspects sémantiques et épistémologiques du développement des sciences. Ce problème doit être pris au sérieux par les progressistes, puisqu’il met en cause une manière trop naïve, et en fait déformée, de concevoir le progrès scientifique. Je crois qu’on peut accepter ce noyau rationnel de la thèse de l’incommensurabilité, le reconstruire de manière précise et, au même temps, montrer qu’il est compatible, non avec l’idée naïve du progrès scientifique, à savoir, l’idée d’un processus de connaissance de toujours plus de choses toujours mieux connues, mais avec une idée plus prudente, et aussi plus vraisemblable du progrès scientifique en général. En un mot, je me propose de montrer que l’incommensurabilité (dans une interprétation vraisemblable) n’exclut pas le progrès scientifique authentique (dans une autre interprétation vraisemblable).

21 La thèse de l’incommensurabilité, au moins dans sa version kuhnienne, a été interprétée couramment dans le sens que les changements de paradigme que Kuhn et d’autres ont appelé « des révolutions scientifiques », représentent de coupures si profondes dans le développement d’une discipline scientifique que la communication rationnelle dans la communauté scientifique entre les partisans de deux paradigmes rivaux devient impossible ; dès lors, on assisterait à des phénomènes socio-psychologiques troublants où la propagande, la coercition, l le conflit des générations, etc., substituent l’analyse et l’argumentation rationnelle. Cependant, je ne considère pas que ce qui importe vraiment, dans la thèse de l’incommensurabilité, soient ces phénomènes socio-psychologiques – du moins du point de vue strictement épistémologique. On doit prendre la partie la plus significative de cette thèse plutôt comme une sorte de « métathéorie » de la science. C’est-à-dire, c’est une théorie sur la structure conceptuelle des paradigmes scientifiques et de leur développement, une théorie qui applique ce qu’on pourrait décrire comme un « argument abductif » pour expliquer les phénomènes historiques que nous appelons « des révolutions scientifiques », avec ses coupures méthodologiques et les phénomènes socio-psychologiques concomitants. C’est-à-dire, si nous admettons la thèse de l’incommensurabilité en tant que théorie épistémologique, alors les phénomènes en question deviennent plus compréhensibles. Plus particulièrement, on peut comprendre alors pourquoi, dans ces périodes critiques du développement des sciences, la communication entre les scientifiques semble devenir impraticable et la capacité d’analyse et d’argumentation rationnelle deviennent radicalement réduite.

22 Le noyau métathéorique explicatif de la thèse de l’incommensurabi1ité consiste dans ce que Feyerabend et d’autres auteurs ont défini comme la divergence radicale de sens (« radical meaning variance ») : pendant une période de crise scientifique, le sens des concepts centraux des théories en concurrence diverge si radicalement (même si les scientifiques continuent à employer les mêmes mots ou les mêmes formules) qu’il ne reste aucune garantie de ce que les scientifiques impliqués dans les théories divergentes « parlent sur le même genre de choses », il ne reste aucune garantie que la référence des mots soit essentiellement identique ; et dans ce cas, il ne reste aucun fondement à la présupposition de ce que la nouvelle théorie permette de savoir plus sur les mêmes choses, puisque la phrase « les mêmes choses » devient très problématique, ou même dépourvue de sens. Kuhn, Feyerabend et les autres nous disent que la nouvelle théorie qui surgit d’une révolution ou crise scientifique construit un monde différent, un « univers du discours » où le sens des mêmes termes a changé si radicalement qu’il devient incomparable avec le sens des termes dans la théorie précédente. Le nouvel univers du discours ne contient pas le premier comme sous-ensemble. Dans cette situation, il devient évident qu’on ne peut plus soutenir que la nouvelle théorie nous permet de savoir plus sur les mêmes choses, puisqu’il n’y a plus de critères indépendants et acceptables pour tous pour identifier ces choses-là. Mais c’est justement la supposition de ce qu’à travers le développement de la science nous connaissons toujours plus sur les mêmes choses, ce qui est la marque du progrès scientifique – au moins du point de vue de ceux que nous avons appelé les « progressistes naïfs ». Si la thèse de 1’incommensurabilité est correcte, la notion la plus centrale de l’idée du progrès scientifique devient vide de sens. Un monde fixe de choses indépendantes de toute théorie devient par là, au mieux, une « chose-en-soi » kantienne qui restera pour toujours absente de nos capacités de connaissance ; au pire, elle est une spéculation complètement sans contrôle et qui doit être bannie de tout discours épistémologique rationnel. Voilà le « noyau dur », et je crois valable pour l’essentiel, de la thèse de l’incommensurabilité. Est-ce que ce noyau-là est suffisant pour laisser les relativistes triompher et pour oublier pour toujours l’idée d’un progrès scientifique objectif ? Je ne le crois pas. Je crois qu’on peut marier le phénomène de l’incommensurabilité avec une notion objectivement valable de progrès scientifique – même si cette notion ne sera pas identique à l’idée de savoir toujours plus sur les mêmes choses. La raison pour cette hypothèse c’est que le rapport d’incommensurabilité sémantique entre théories est compatible avec une notion efficace de comparabilité objective des théories. C’est cela ce que je veux montrer par la suite.

4 – Incommensurabilités comparables

23 Curieusement, même si Kuhn et Feyerabend ont souvent été interprétés par ses disciples et par ses critiques comme soutenant la thèse que deux théories séparées par un changement radical ou « révolution » ne peuvent pas être comparées d’un point de vue externe, objectif, ils n’ont jamais dit cela explicitement Au contraire, ils ont désavoué carrément cette interprétation de leur pensée. Ils ont admis explicitement la possibilité de comparer des théories incommensurables – bien qu’ils l’ont fait dans des écrits plutôt mal connus. Déjà en 1976, dans son commentaire à un ouvrage de Wolfgang Stegmüller, Kuhn écrit :

La plupart des lecteurs de mon texte ont supposé qu’en parlant de théories qui sont incommensurables, je voulais dire par là qu’elles ne peuvent pas être comparées. Mais (le mot) « incommensurabilité » est un terme emprunté aux mathématiques, et il n’a pas cette implication. L’hypoténuse d’un triangle rectangulaire isocèle est incommensurable avec un de ses cotés, cependant les deux peuvent être comparés avec un degré de précision si haut que nous voudrions. Ce qui nous manque ici ce n’est pas la comparabilité mais une unité de longitude, par rapport à laquelle les deux (parties du triangle) peuvent être mesurées directement et exactement  [2] .

25 Et un an après, dans un autre article dédié aussi à Stegmüller, Feyerabend commente :

En employant le terme « incommensurabilité » […] je n’ai déduit jamais incomparabilité à partir de lui. […] Tout au contraire, j’ai essayé de trouver des moyens pour comparer des telles théories (qui sont dans le rapport d’incommensurabilité). Certainement, j’avais exclu une comparaison au moyen de leur contenu ou de leur vraisemblabilité . Cependant, ils restaient sans doute d’autres méthodes  [3] .

27 Il est remarquable qu’on ait prêté si peu d’attention à ces deux passages. Hormis le fait qu’ils n’apparaissent pas dans les ouvrages les plus fameux de Kuhn et de Feyerabend, une autre raison pour cette ignorance peut résider dans le fait que Kuhn et Feyerabend eux-mêmes n’ont été pas particulièrement explicites sur la façon dont on peut comparer des théories incommensurables ou sur comment il faut définir la relation schématique « la théorie T 1 est incommensurable et comparable avec la théorie T 2  ». L’analogie tirée de la géométrie que Kuhn propose n’est vraiment pas très éclairante : en effet, dans le cas du développement scientifique, nous ne disposons de rien de semblable au système des nombres réels, qu’on pourrait utiliser en tant que base de comparaison entre deux entités incommensurables pour décider laquelle des deux est la plus « longue », c’est-à-dire, dans notre cas, la « meilleure ». En ce qui concerne Feyerabend, il nous avertit seulement qu’il pense à d’autres méthodes de comparaison, différentes des classiques, entre les théories incommensurables ; mais il ne nous dit pas quelles sont concrètement ces méthodes. Nous n’avons encore aucune raison concrète pour supposer qu’il peut y avoir une comparabilité authentique liée à l’incommensurabilité.

28 Ceux relativistes qui sont plus radicaux que Kuhn et Feyerabend ne se montreront pas nécessairement très bouleversés par les allusions de ces deux auteurs à la possibilité de considérer des théories qui sont à la fois incommensurables et comparables. Ils souligneront qu’il ne faut pas admettre qu’une forme quelconque de comparaison ait une signification épistémologique quelconque, et plus particulièrement qu’elle ait une signification pour l’idée de progrès scientifique. Bien sûr, diront-ils, il y aura toujours de possibilités de comparer des théories incommensurables. Par exemple, on peut comparer leurs respectives durées dans le temps historique et constater par là que l’une a duré plus longtemps que l’autre ; ou bien, on peut comparer l’étendue de la région géographique où elles ont été acceptées par les scientifiques, et constater que l’une a été populaire dans plus de pays que l’autre. Mais que s’ensuit de là ? Quelle conclusion sur le prétendu progrès scientifique pouvons-nous extraire de ces comparaisons ?

29 Ce défi du relativiste radical doit être pris au sérieux. Dans la mesure où nous sommes incapables d’établir des critères de comparaison qui soient clairement significatifs du point de vue épistémologique , la constatation du fait que nous pouvons avoir à la fois incommensurabilité et comparabilité sera dépourvue de signification pour la question du progrès scientifique. Le problème n’est pas banal, et je ne prétends pas pouvoir dire le dernier mot sur cette problématique. Dans la dernière partie de cet essai, j’essayerai seulement d’esquisser des critères de comparaison effectivement épistémologiques qui nous donnent une possibilité de répondre au défi relativiste.

5 – Progrès scientifique sans référence commune

30 Résumons les résultats de notre analyse jusqu’ici. Il y a un noyau rationnel dans la thèse de l’incommensurabilité. Mais il y a un noyau rationnel aussi dans la croyance naïve dans le progrès scientifique. Même si nous laissons de côté le progrès technologique apparemment fondé sur la science, il y a aussi des progrès scientifiques pour ainsi dire « purs », c’est-à-dire, purement épistémiques. Nous savons plus de choses qu’avant, même si apparemment nous ne savons plus de choses qu’avant sur les mêmes choses. Le relativiste qui voudrai le nier, révélerait être vraiment un snob qu’il ne faut pas prendre au sérieux. Ce n’est pas sérieux de vouloir nier qu’on peut constater une relation d’ordre du type « meilleur que » qui suit la relation d’ordre chronologique, au moins dans certaines disciplines. Dans le cas de l’astronomie, nous pouvons certainement illustrer cette relation d’ordre dans la ligne évolutive Ptolémée-Copernic-Kepler-Newton-Einstein. Ce progrès scientifique est indubitable même si la principale application technologique de cette séquence de théories, à savoir, la navigation, ne fut pas amélioré de façon spectaculaire par ce progrès théorique. Il est également indubitable qu’il y a une relation d’ordre progressive dans la ligne Buffon-Lamarck-Cuvier-Darwin-Dobzhansky. Le mérite du relativiste n’est pas de nier la réalité de ces exemples (là on ne peut pas le prendre au sérieux), mais plutôt d’avoir attiré notre attention sur le fait que nous n’avons pas un schéma méthodologique général, épistémologiquement acceptable, pour rendre compte de ce genre d’exemples. Si nous voulons vraiment faire face au défi posé par la thèse de l’incommensurabilité, il faut tout d’abord chercher un schéma métathéorique plus adéquat que la conception réaliste naïve du progrès scientifique en tant qu’accumulation progressive de connaissances sur un univers fixe de choses données une fois pour toutes. Et pour déterminer ce schéma alternatif, il faut se mettre d’accord auparavant sur la nature des unités qui sont à comparer et évaluer dans le développement de la science. Or, si nous laissons de côté le progrès technologique, il semble clair que ces unités ne peuvent être autre chose que des théories. Sur ce point, il semble que Kuhn et Feyerabend eux-mêmes seraient d’accord avec nous (même si Kuhn préfère les termes « paradigme » ou « matrice disciplinaire » au lieu de « théorie », mais cette différence terminologique n’a pas une grande signification dans ce contexte de discussion – il s’agit en tout cas de structures conceptuelles où les processus intellectuels d’abstraction et de théorisation jouent un rôle central).

31 Ce sont donc les théories qui doivent être considérées comme les unités fondamentales à comparer pour pouvoir parler d’un progrès scientifique quelconque. La question qui nous est posée est alors la suivante : Comment définir une relation plausible du type « meilleur-que » entre théories qui ne soit équivalente ni au fait qu’une théorie nous permet de construire des machines plus puissantes que l’autre (ce qui reviendrait à réduire le progrès scientifique au progrès technologique) ni à la supposition, d’après laquelle nous pouvons connaître toujours plus sur les « mêmes choses » (ce qui nous est interdit par le phénomène de l’incommensurabilité) ?

32 Pour répondre à cette question, il faut évidemment un concept le plus précis possible de ce qu’est une théorie scientifique. Jusqu’à les dernières décennies du xx e siècle, il était courant entre les philosophes des sciences de concevoir les théories scientifiques tout simplement comme un ensemble (en principe axiomatisable) d’énoncés ou propositions. C’est ce que Stegmüller appela la « statement view », c’est-à-dire, la « conception propositionnelle » des théories. Mais depuis ce qu’on a appelé le « tournant sémantique » («  semantic turn  ») dans la philosophie des sciences des années 70 et 80, la conception propositionnelle est de moins en moins acceptée par les épistémologues.

33 Il y a beaucoup de bonnes raisons pour ne pas accepter la conception propositionnelle, et je ne peux pas entrer dans les détails de cette discussion ici. Mais une des raisons est justement le fait que cette conception ne nous permet pas de traiter le problème du progrès scientifique d’une manière appropriée. La raison est très simple. Si nous concevons une théorie quelconque T 1 tout simplement comme un ensemble de propositions et une autre théorie T 2 comme un autre ensemble de propositions, alors la seule manière épistémologiquement significative de comparer T 1 avec T 2 pour voir si l’une est « meilleure » que l’autre, consiste à vérifier si T 1 a plus de propositions vraies (ou au moins vraisemblables) que T 2 , et moins de propositions fausses (ou invraisemblables) sur les mêmes choses. C’est justement l’idée de base de Karl Popper et ses disciples pour définir le progrès scientifique. Or, il est très important ici de remarquer que cette comparaison a un sens seulement si nous avons une garantie que les ensembles de propositions T 1 et T 2 versent sur le même univers de choses. Si nous n’avons pas cette garantie, le fait que T 1 contienne plus de propositions vraies et moins de propositions fausses que T 2 ne nous dirait absolument rien sur la question de savoir s’il y a eu un progrès authentique au passage d’une théorie à l’autre. Peut-être le journal sportif L’Équipe contient plus de propositions vraies que le Wall Street Journal . Mais dans quel sens pouvons-nous dire que nous faisons un progrès en remplaçant la lecture du deuxième journal par celle du premier ? Or, la présupposition que T 1 et T 2 versent sur le même univers de choses est justement la présupposition que nous ne devons pas faire si la thèse de l’incommensurabilité est correcte.

34 Par conséquent, il faut abandonner la conception propositionnelle des théories (surtout quand il s’agit d’examiner la question du progrès scientifique), et la remplacer par une conception non-propositionnelle ou sémantique (une non-statement view, d’après Stegmüller). Parmi les divers aperçus proposés dans la grande famille de ce qu’on appelle la conception sémantique des sciences, il me semble que le plus approprié au problème qui nous occupe est ce qui est connu comme le « programme structuraliste dans la philosophie des sciences », ou tout simplement « structuralisme », développé à partir des travaux de Joseph Sneed et Wolfgang Stegmüller dans les années 70  [4] , et qui a atteint sa version la plus consolidée pour le moment dans l’ouvrage conjoint de Wolfgang Balzer, Sneed et moi-même intitulé An Architectonic for Science (1987)  [5] .

35 Encore une fois, ici je ne peux pas entrer dans les détails de la métathéorie structuraliste, qui est assez complexe. Je veux me restreindre aux éléments de cette conception qui sont les plus significatifs pour modéliser le progrès scientifique. En outre, je le ferai d’une façon plutôt informelle.

36 D’après le structuralisme métathéorique, les théories scientifiques doivent être conçues non comme des ensembles de propositions, mais plutôt comme des structures assez complexes de nature non-propositionnelle. Pour être plus précis, une théorie scientifique est conçue comme un réseau à la structure fortement hiérarchisée, qui a la forme (dans la terminologie la théorie des graphes) d’un arbre fini. Les « nœuds » de l’arbre sont des unités structurelles appelés des « éléments théoriques », lesquels représentent une sorte de « mini-théories », tandis que les « branches » représentent la relation de spécialisation entre les éléments théoriques. L’élément théorique premier, celui qui, pour ainsi dire, est le « tronc » de l’arbre, contient les concepts les plus fondamentaux et les lois les plus fondamentales de la théorie en question. À partir de celui-ci, on obtient tous les autres éléments théoriques du réseau par le moyen d’une application successive de la relation de spécialisation, qui peut être définie formellement, bien que je ne le ferai pas ici. À leur tour, chacun des éléments théoriques du réseau consiste pour l’essentiel de deux entités structurelles : un noyau théorique, K, et un domaine d’applications intentionnelles, I. K est une entité assez complexe, mais toutes ses composantes peuvent être définies formellement avec des notions de la théorie des modèles, tandis que la définition formelle du domaine I est seulement partielle : I est déterminé aussi par des paramètres hautement pragmatiques. (D’ailleurs, c’est pour cette raison que le structuralisme, à la différence des autres conceptions de la même famille, ne peut pas être classifié comme une conception purement sémantique des sciences, mais elle est aussi pragmatique.) Dans une mesure importante, la détermination du domaine I ne dépend pas seulement de critères formels, théoriques, mais aussi des intérêts de la collectivité qui utilise la théorie (ce qu’on appelle la « communauté scientifique ») ; or, la notion d’intérêt est clairement une notion pragmatique, qui échappe totalement à une formalisation sémantique. Les intérêts qui jouent un rôle dans la détermination de I peuvent être parfois technologiques, mais parfois ils sont purement épistémiques, et parfois ils sont un mélange compliqué des deux genres. Mais ceci n’est pas essentiel pour la détermination du domaine I. Ce qui est essentiel dans l’aspect pragmatique de sa détermination n’est pas qu’il soit technologique ou non, mais plutôt qu’il correspond à ce qu’on pourrait décrire comme les « intérêts vitaux » d’une communauté scientifique. En fait, la communauté et le domaine I constituent une unité indissoluble – une « forme de vie collective », comme peut-être dirait Wittgenstein.

37 Chaque élément théorique d’un réseau R est constitué par un noyau K et son correspondant domaine d’application I. On peut parier aussi du domaine total d’applications du réseau : il est tout simplement l’union des domaines partiels de chaque élément théorique : I R = I 1 ? I 2 ? I 3 ? … On peut considérer la situation aussi à l’inverse : on est d’abord intéressé dans un domaine total I R , qu’on veut expliquer, analyser, systématiser au moyen d’un réseau R. On construit alors une partition de I R dans des domaines partiels, I 1 , I 2 , I 3 , … et on cherche alors dans R les noyaux K 1 , K 2 , K 3 , … qui leur correspondraient (ou bien on les construit si on ne les a pas encore). Ce qui est important de remarquer ici pour notre problématique, est que le « moteur » du progrès scientifique, au moins dans un réseau déterminé R, consiste dans l’intention de vérifier que chaque K i du réseau peut être vraiment appliqué avec succès au domaine que prétendument lui correspond. Ou bien vue dès la perspective inverse, le moteur du progrès pour la communauté scientifique consiste à essayer de montrer que, pour un domaine total I R , qui nous intéresse pour une raison ou pour une autre, on peut construire une partition de I R dans des domaines partiels pour chacun desquels on trouve une spécialisation K 1 dans le réseau de la sorte que I i peut être subsumée sous K i . Il n’est pas banal de définir formellement cette relation de subsomption ; cependant, on peut le faire avec l’appareil conceptuel de la métathéorie structuraliste. J’ignorerai les détails techniques ici, mais je noterai tout simplement que la relation de subsomption d’un domaine sous un noyau lui correspondant consiste, pour l’essentiel, de deux opérations conceptuelles : d’abord les systèmes qui apparaissent dans I sont conçus en tant que substructures déterminées de K – d’une façon métaphorique, on pourrait dire qu’on décide de « voir le monde » (au moins le monde qui nous intéresse dans un contexte déterminé dans les termes d’une partie des concepts qui constituent K. La deuxième opération dans la relation de subsomption consiste à vérifier que le domaine ainsi conçu peut être étendu dans une structure complète de K, ce qui veut dire, entre autres choses, qu’il satisfait les lois de K.

38 Essayons d’illustrer ce rapport au moyen d’un exemple. Supposons que nous nous intéressions au mouvement de quelques points lumineux dans le ciel nocturne. Et supposons que nous nous intéressions aussi au mouvement de quelques boules massives qui collisionnent sur une table de billard. Voilà notre domaine total d’intérêts, qui consiste en deux domaines partiels – celui des points lumineux dans le ciel nocturne et celui des boules sur la table. Et supposons encore que nous croyons, pour une raison ou une autre, que ces deux domaines peuvent être expliqués au moyen de la mécanique classique newtonienne. Que faut-il faire pour valider cette supposition ? Bon, d’abord, il faut concevoir chacun des deux domaines dans les termes de la cinématique newtonienne ; c’est-à-dire, nous concevrons les points lumineux et les boules, si différents soient-ils du point de vue phénoménique, de la même manière : comme des ensembles de particules indivisibles qui parcourent des courbes continuelles dans l’espace et le temps. Voilà les substructures d’un système newtonien. Ensuite, nous ajouterons à ces substructures des fonctions masse et force appropriées et chercherons, dans le réseau total de la mécanique newtonienne, deux éléments théoriques adéquats sous lesquels nous pouvons subsumer chacune des substructures : pour la première, celle qui représente les points lumineux dans le ciel, l’élément théorique approprié est déterminé, pour l’essentiel, par la loi de la gravitation ; pour la deuxième, celle qui représente les boules sur la table, l’élément théorique approprié est déterminé essentiellement par la loi de la conservation du moment. Or, ceux deux éléments-là sont des spécialisations des lois fondamentales de Newton, qui constituent l’élément théorique de base, le « tronc » commun de la mécanique newtonienne.

39 Or, notons trois choses importantes dans cet exemple. D’abord, nous ne disons pas – ou, au moins, nous ne sommes pas obligés de le dire – que le monde entier consiste de particules dans l’espace et le temps dans le sens newtonien. Nous disons seulement ceci : pour quelques domaines de notre expérience, il s’avère convenable de les concevoir comme des particules dans l’espace et le temps – mais seulement parce que nous envisageons d’appliquer à ces domaines la mécanique newtonienne.

40 Ensuite, nous ne disons non plus : la loi de la gravitation (ou la loi de la conservation du moment, etc.) est « vraie ». Nous disons seulement : la substructure représentant les points lumineux (ou les boules, etc.) peut être subsumée adéquatement sous la structure complète déterminée par telle ou telle loi.

41 Troisièmement : ici, comme partout dans les sciences empiriques, le rapport de subsomption n’est jamais parfait ; on parle d’idéalisations, d’approximations, qui font du rapport de subsomption une affaire graduelle. La subsomption d’une substructure sous une structure complète est plus ou moins bonne, à degrés divers.

42 Revenons sur la question du progrès scientifique. Le modèle que nous avons proposé pour représenter les théories scientifiques au moyen de réseaux nous procure un schéma assez exact et différencié pour comparer deux théories au cours du temps et pour déterminer si l’une est meilleure ou non que l’autre. Cette détermination dépend de plusieurs critères en interaction et nous pourrons parler d’un progrès global seulement si tous les critères, pris ensemble, montrent des directions convergentes.

6 – Progrès lakatosien

43 Supposons que nous sommes en face de deux réseaux R 1 et R 2 , tels que R 2 apparait chronologiquement après R 1 . Regardons une première situation possible, où le progrès dans le passage de R 1 à R 2 est indéniable, même pour le relativiste le plus farouche. Il s’agit du cas où R 1 et R 2 ont le même élément théorique de base mais ils différent par rapport aux éléments théoriques spécialisés et aussi dans beaucoup des domaines d’application. D’après notre définition structurelle du concept de théorie scientifique, il s’agit donc de deux théories certainement différentes, puisqu’elles diffèrent dans la structure des réseaux respectifs. Cependant, nous pourrons constater une situation claire de progrès si les conditions suivantes sont remplies.

44 1) R 2 a un plus grand nombre de spécialisations de l’élément théorique de base que R 1 . Cela veut dire intuitivement que R 2 a une capacité de différentiation et systématisation de l’expérience plus grande que R 1 .

45 2) Tous (ou presque tous) les domaines d’application des éléments théoriques appartenant à R 1 sont de sous-ensembles des domaines d’application des éléments appartenant au réseau R 2 . Cela implique évidemment que le domaine d’application total de R 1 est lui aussi un sous-ensemble du domaine total de R 2 (mais la converse de cette implication n’est pas toujours valable). Intuitivement, cette condition signifie, si on veut parler ainsi, que R 2 s’applique à plus de choses que R 1 .

46 3) Le degré d’adéquation du rapport de subsomption de chaque domaine d’application sous le noyau de l’élément théorique correspondant est, en général, plus haut dans R 2 que dans R 1 . Intuitivement, cela peut être interprété comme la constatation que le réseau R 2 fonctionne de manière plus exacte que R 1 .

47 Ces trois conditions sont absolument précises, et même formalisables. Il n’y a pas ici des marges appréciables pour des interprétations subjectives ou pour des spéculations. On pourrait même envisager un ordinateur programmé de manière appropriée pour décider, en face de deux réseaux donnés, si les trois conditions sont remplies ou non. Si elles le sont les trois à la fois, nous avons un cas indéniable de progrès scientifique – même si nous n’avons aucun besoin de postuler que les lois des réseaux soient vraies dans un sens métaphysique, ni qu’il y a un univers invariable de choses-en-soi.

48 Il est convenable de choisir une dénomination spécifique pour ce genre de progrès. Nous pouvons l’appeler « progrès lakatosien », en hommage à Imre Lakatos, puisque je crois qu’on peut assez vraisemblablement interpréter son aperçu du progrès scientifique, exposé dans son fameux essai Falsification and the Methodology of Scientific Research Programmes dans les termes proposés ici – même si le cadre conceptuel utilisé par Lakatos est beaucoup moins précis et parfois même incohérent. Les unités de comparaison pour Lakatos, bien sûr, ne sont pas de réseaux structurels mais ce qu’il appelle des « programmes de recherche scientifique » (« scientific research programmes »), qu’il conçut encore dans le cadre du statement view . Mais, avec un grain de bonne volonté herméneutique, on peut réinterpréter ses programmes comme nos réseaux.

49 Il faut noter, cependant, qu’on peut décider clairement qu’on est en face d’un cas de progrès lakatosien seulement si les trois conditions à la fois sont remplies. La question resterait indéterminée si elles ne le sont pas simultanément. Par exemple, supposons que la première condition est satisfaite, c’est-à-dire que le deuxième réseau a beaucoup plus de possibilités de différentiation et systématisation que le premier, mais que, de l’autre côté, ces nouvelles spécialisations s’appliquent à moins de domaines ; ou bien, que les deux premières conditions sont remplies, mais que le degré de subsomption adéquate est moins élevé dans le deuxième réseau. Dans ces cas-là, il serait assez problématique de stipuler que nous sommes dans une situation de progrès. En fait, les chercheurs qui sont impliqués dans un processus du type lakatosien, essayeront toujours de faire des efforts pour vérifier les trois conditions à la fois. Dans le cas contraire, ils ne resteront pas satisfaits.

50 Quoi qu’il en soit, nous pouvons constater que notre appareil métathéorique nous permet d’établir une sorte de progrès scientifique qui est indubitable. Vouloir nier que dans une évolution structurellement du type lakatosien, il y a eu des progrès, serait vraiment du snobisme pur. En plus, on peut constater bien sûr un grand nombre d’exemples historiques qui peuvent être reconstruits dans notre schéma. Mis à part l’exemple de la chimie daltonienne, que Lakatos lui-même analyse dans son essai, il est assez raisonnable de reconstruire l’évolution de la mécanique classique dans la lignée Newton-Euler-Laplace-Lorentz de la manière indiquée ci-dessus. Du même en va pour la thermodynamique depuis les travaux de Willard Gibbs des années 1870, ou pour la génétique mendélienne. Dans tous ces cas, nous constatons bien sûr la présence d’une succession de réseaux structurellement assez hétéroclites, qui néanmoins satisfont les trois conditions du progrès lakatosien.

7 – Progrès avec incommensurabilité partielle

51 Cependant, le relativiste têtu n’admettra pas avoir été battu complètement par la possibilité, et même la réalité historique, de ce que nous avons décrit comme « progrès lakatosien ». Il peut concéder qu’il a eu des processus dans l’évolution des sciences qui ont la structure que nous avons formalisé et qui sont indépendants des présuppositions douteuses du progressiste naïf ou du réaliste scientifique. Mais il peut encore nous faire remarquer qu’il y a aussi des processus qui ne correspondent pas du tout au schéma lakatosien. Ce sont les cas des grands bouleversements dans l’histoire des sciences, ces processus que Kuhn appela des « révolutions scientifiques » – des exemples tels que le passage de l’astronomie ptoléméenne à l’astronomie copernicienne, de la mécanique classique à la mécanique relativiste ou à la quantique, de la théorie du calorique à la thermodynamique, de la chimie du phlogiste à la chimie de l’oxydation, de la théorie lamarckienne de l’évolution des espèces à la théorie darwinienne, etc. Dans tous ces cas-là, nous avertira-t-il, la présence du phénomène de l’incommensurabilité fait qu’on, par principe, ne peut pas appliquer les catégories du progrès lakatosien, et ce sont ces exemples qui mettent en cause l’idée d’un progrès global de nos connaissances scientifiques. Dans ces cas, dira-t-il, l’incommensurabilité empêche qu’on puisse comparer raisonnablement des réseaux consécutifs. La raison est simple : dans le cas du progrès lakatosien, il faut toujours présupposer au moins que l’élément théorique de base reste le même. Mais cette présupposition est justement détruite par l’incommensurabilité, parce que la sémantique même des concepts fondamentaux d’un réseau et de l’autre est complètement divergente.

52 Or, pour déterminer si cette objection du relativiste est valable ou non, il faut faire une distinction très importante. Il y a deux manières possibles d’interpréter l’objection du relativiste dans notre modèle des réseaux. On peut les appeler, respectivement, la thèse de l’incommensurabilité partielle et la thèse de l’incommensurabilité totale. La première est vraisemblable, au moins pour quelques-uns des cas examinés. La deuxième ne l’est pas du tout. Cependant, même la thèse de l’incommensurabilité partielle, qui est plus ou moins vraisemblable, n’empêche pas par principe de définir une notion de progrès scientifique objectivement valable. Voyons l’une et l’autre.

53 La thèse de l’incommensurabilité partielle affirme que quelques-uns des concepts fondamentaux de l’un et de l’autre réseau sont mutuellement intraduisibles. Ce serait, dans une interprétation favorable au relativiste, le cas du concept de planète pour l’astronomie ptoléméenne et copernicaine, des concepts d’espace, temps et masse pour la mécanique classique et relativiste, du concept de processus thermique pour la théorie du calorique et pour la thermodynamique, etc. Or, nous avertit le relativiste, si ces concepts fondamentaux sont déjà intraduisibles, les lois fondamentales ne pourront avoir la même sémantique non plus, même si elles se ressemblent par leur forme syntactique. Par conséquent, la première condition du progrès lakatosien n’a plus de sens ici. Les éléments théoriques de base sont si divergents qu’il n’y a plus de sens à vouloir comparer l’un à l’autre par rapport au nombre de spécialisations auxquelles ils donnent lieu respectivement.

54 Or, le relativiste a raison jusqu’ici : dans le cas de l’incommensurabilité partielle, on ne peut pas comparer les noyaux de l’un et de l’autre des réseaux. Mais cela atteint seulement la première condition du progrès lakatosien ; cela n’atteint pas les deux conditions suivantes – celle référée aux domaines d’application, et celle du degré de subsomption. Et la raison est que, dans l’incommensurabilité partielle, il est vrai que quelques-uns des concepts fondamentaux sont intraduisibles, mais cela n’est pas vrai de tous. Il est vrai que le mot « planète » a un sens complètement différent dans l’astronomie ptoléméenne et la copernicaine, mais ceci n’est vrai ni du mot « astre », ni de l’expression « mouvement circulaire », ni du mot « épicycle » ; il est peut-être vrai que la métrique de l’espace et du temps absolus dans la mécanique classique est incommensurable avec celle de l’espace de Minkowski, mais ceci n’est pas vrai des rapports spatio-temporels purement topologiques ; il est vrai que la signification de « processus thermique » ou « température » semble diverger radicalement dans la théorie calorique et la thermodynamique, mais ceci n’est pas vrai des concepts de volume et de pression d’un gaz ; et ainsi par la suite.

55 Dans les structures complètes qui constituent les noyaux des éléments théoriques de base d’un réseau et de l’autre, il peut y avoir des composantes mutuellement intraduisibles ; mais il y a aussi des composantes qui sont identiques ou au moins sémantiquement interdéfinibles. Ce sont ces dernières celles qui constituent les substructures qui représentent les domaines d’application des éléments respectifs. Et pour ces substructures, qui sont communes ou au moins analogues dans les deux réseaux, nous pouvons certainement poser encore les deux questions décisives. 1) Est-ce que l’ensemble des substructures représentant des applications dans le réseau R 1 est un sous-ensemble de l’ensemble des substructures représentant des applications dans le réseau R 2  ? 2) Est-ce que le degré d’adéquation de la subsomption de ces-mêmes substructures dans les noyaux de R 1 est moins bon que le degré respectif de subsomption dans R 2  ? Ces deux questions sont parfaitement intelligibles même si les noyaux de R 1 et R 2 sont, pris dans sa totalité structurelle, incommensurables. Si la réponse aux deux questions ci-posées est positive, alors nous avons un bon critère pour décider que le passage de R 1 à R 2 signifie un progrès authentique, objectivement détectable – même avec incommensurabilité partielle.

8 – Est-ce que l’incommensurabilité totale est une possibilité sérieuse ?

56 Les cas d’une incommensurabilité partielle sont, par la partialité même de cette forme d’incommensurabilité, aussi des cas de commensurabilité partielle. Et cette sorte de commensurabilité, même réduite, nous venons de le voir, est suffisante pour définir une relation d’ordre évaluatif qui peut être interprétée très vraisemblablement comme une sorte de progrès scientifique objectif. Quelle chance lui reste encore au relativiste pour défendre sa position radicale ? La seule chose qu’il pourrait répliquer encore c’est que, quand il parle d’incommensurabilité, il se réfère à une incommensurabilité totale – tous les concepts fondamentaux de l’un et de l’autre des réseaux, et partant les structures complètes des noyaux respectifs, sont mutuellement intraduisibles. Cela signifie aussi que les domaines d’application respectifs ne sont pas sémantiquement comparables. Est-ce que cela constitue une possibilité à prendre sérieusement ?

57 La première chose à remarquer ici c’est qu’il est extrêmement douteux, pour ne dire carrément absurde, de prétendre qu’un seul des exemples historiques favoris des relativistes ait la structure qui conviendrait à l’incommensurabilité totale. Evidemment, ce n’est pas ici la place pour procurer une analyse historique détaillée de ces exemples. Mais je crois qu’il suffira de faire quelques indications brèves pour bien comprendre le caractère déraisonnable de l’hypothèse de l’incommensurabilité totale. Le relativiste radical devrait soutenir, par exemple, qu’il n’est pas possible d’indiquer une seule description commune des applications des réseaux consécutifs dans la lignée Ptolémée-Copernic-Kepler-Newton-Einstein. Or, il suffit d’en indiquer une qui a été toujours présente et a joué un rôle important au cours de ce processus historique : la description de la trajectoire de Mercure ; voici un phénomène astronomique qui apparait décrit de manière, si non identique, du moins structurellement analogue, depuis Ptolémée jusqu’à Einstein, et par rapport auquel il est indubitable qu’il y a eu un progrès scientifique d’ordre explicatif. Deuxième exemple : le phénomène de la transformation des métaux exposés pendant longtemps à l’air fut toujours la même application à travers la lignée Stahl-Priestley-Lavoisier – une autre des séquences de théories apparemment incommensurables. Troisième exemple : les différences et similarités anatomiques entre des fossiles et des organismes vivants a été la même application envisagée par les théories successives de Buffon, Lamarck, Cuvier et Darwin. On pourrait multiplier les exemples pour tous les cas typiques de la littérature relativiste.

58 La seule chose que le relativiste radical pourrait répliquer encore à ce genre d’exemples serait qu’il ne veut pas nier que les phénomènes en question (la trajectoire de Mercure, la transformation des métaux, le rapport entre fossiles et êtres vivants) en eux-mêmes soient communs aux intérêts des théories en question, mais qu’il n’y a pas un seul concept commun à chacune de cette série de théories pour concevoir et décrire les phénomènes en question. Or cela reviendrait à dire : voici un phénomène X que je peux très bien identifier ; mais il n’y a aucun concept commun aux théories qui s’occupent d’X avec lequel je puisse le décrire. Mais, alors, qu’est-ce que c’est que X ? Au moins que nous présupposions une sorte d’intuition mystique, qui nous permettrait d’identifier les objets de notre connaissance sans avoir recours à des concepts qui soient la propriété commune des théories qui s’occupent d’X, personne, ni le relativiste ni quelqu’un d’autre, n’est en mesure d’identifier X. Et si notre relativiste, acculé par cette argumentation, devient soudainement un mystique, alors il est clair qu’il ne pourra être plus notre partenaire dans une discussion rationnelle. Nous pouvons l’oublier.

59 Cette conclusion signifie-t-elle qu’il ne peut y avoir de théories totalement incommensurables du point de vue du progrès scientifique ? Certainement pas ! Il y a bien sûr un grand nombre de théories totalement incommensurables bien qu’elles se succèdent dans le temps. Seulement, ces cas n’intéressent ni le progressiste ni le relativiste. Prenons un exemple : l’émergence de la théorie marxienne de la valeur succéda presqu’immédiatement à l’effondrement de la théorie du calorique, dans les années 1840. Est-ce que cela représente un cas de deux théories totalement incommensurables par rapport à la question du progrès scientifique ? Bien sûr que oui ! Est-ce que cela représente un cas de révolution scientifique du genre auquel pense le relativiste ? Bien sûr que non ! Le relativiste radical est mis donc devant un dilemme très fâcheux : Ou bien il admet concevoir le passage de la mécanique classique à la mécanique relativiste (ou de la chimie du phlogiste à la chimie de l’oxydation, etc.) de la même manière que le couple « théorie du calorique – théorie marxienne de la valeur » ; ou bien, il admet que, dans le premier type d’exemples, il y a des applications communes décrites au moyen de concepts communs ou homologables. Dans le premier cas, personne ne le prendra au sérieux et il se révélera être ce que nous avons soupçonné tout le temps : un snob intellectuel. Dans le deuxième cas, il devra admettre que l’incommensurabilité épistémologiquement intéressante est seulement l’incommensurabilité partielle. Mais dans ce dernier cas, il devra admettre aussi, nous l’avons vu, une forme de progrès scientifique objectivement valable.

  • [*] Article traduit de l’Espagnol par l’auteur.
  • [2] Cf. Th. S. Kuhn, « Theory-Change as Structure-Change », Erkenntnis , 10, 1976, p. 191.
  • [3] Cf. P.K. Feyerabend, « Changing Patterns of Reconstruction », British Journal for the Philosophy of Science , 28, 1977, p. 365.
  • [4] Cf. J.D. Sneed, The Logical Structure of Mathematical Physics , Dordrecht, Reidel, 1971, 2 e éd. 1978, et W. Stegmüller, Theorienstrukturen und Theoriendynamik , Berlin-Heidelberg, Springer, 1973.
  • [5] On trouvera une introduction informelle et récente à cette conception en français dans mon livre La philosophie des sciences. L’invention d’une discipline , Paris, Éditions de la rue d’Ulm, 2006.
  • 1 - Remarques conceptuelles
  • 2 - Quelques arguments (mauvais) en faveur du progressisme épistémique
  • 3 - Le problème incontournable de l’incommensurabilité
  • 4 - Incommensurabilités comparables
  • 5 - Progrès scientifique sans référence commune
  • 6 - Progrès lakatosien
  • 7 - Progrès avec incommensurabilité partielle
  • 8 - Est-ce que l’incommensurabilité totale est une possibilité sérieuse ?
  • balzer W., Moulines C.U., Sneed J.D., An Architectonic for Science , Dordrecht, Reidel, 1987.
  • Feyerabend P.K., « Explanation, Reduction and Empiricism », dans Minnesota Studies in the Philosophy of Science , vol. III, Minneapolis, University of Minnesota Press, 1962.
  • Feyerabend P.K., Against Method , Londres, New Left Books, 1975.
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  • Kuhn Th. S., The Structure of Scientific Revolution , Chicago, University of Chicago Press, 1962, 2 e éd. 1967.
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  • Moulines C.U., La philosophie des sciences – l’invention d’une discipline , Paris, Éditions de la Rue d’Ulm, 2006.
  • Sneed J.D., The Logical Structure of Mathematical Physics , Dordrecht, Reidel, 1971, 2 e éd. 1978.
  • Stegmüller W., Theorienstrukturen und Theoriendynamik , Berlin-Heidelberg, Springer, 1973.

Citer cet article Français

ISO 690 FR MOULINES C. Ulises, « La notion de progrès scientifique et ses problèmes épistémologiques », , 2011/1 (n° 35), p. 39-64. DOI : 10.3917/phoir.035.0039. URL : https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2011-1-page-39.htm
MLA FR Moulines, C. Ulises. « La notion de progrès scientifique et ses problèmes épistémologiques », , vol. 35, no. 1, 2011, pp. 39-64.
APA FR Moulines, C. (2011). La notion de progrès scientifique et ses problèmes épistémologiques. , 35, 39-64.

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Comment faire du droit à la science une réalité pour tout un chacun

Women in science

L'accès aux connaissances et aux avantages scientifiques reste inégalitaire. Par exemple, au 20 avril 2022, seuls 15,21 % des personnes vivant dans des pays à faible revenu avaient reçu au moins une dose de vaccin, contre 71,93 % dans les pays à revenu élevé. Les inégalités entre les sexes persistent : par exemple, seuls 35 % des étudiants en sciences de l'ingénieur dans l'enseignement supérieur sont des femmes . Les libertés scientifiques continuent d'être violées. 332 attaques contre le personnel de l'enseignement supérieur ont été enregistrées en 2021.

Dans ce contexte, l'UNESCO, la Commission nationale suisse pour l'UNESCO, l'Université de Genève et le HCDH ont organisé un dialogue sur le renforcement de la coopération pour rendre le droit à la science plus effectif, à Genève, en Suisse, les 25 et 26 avril 2022.

Il est urgent de faire du droit à la science une réalité, et de le reconnaître comme la pierre angulaire d'écosystèmes scientifiques sains. Notre objectif est de disposer d'une science plus abondante et de meilleure qualité pour éclairer nos choix.

Cet événement de deux jours était le deuxième d'une série de rencontres multipartites, auxquelles ont participé des experts des Nations Unies, des chercheurs, des universitaires et des représentants d'entités des Nations Unies et de diverses institutions du monde entier. L'objectif est d'identifier des stratégies pour faire progresser la jouissance des droits dans le cadre du mandat de l'UNESCO.

L'UNESCO mène les efforts réalisés par les Nations Unies pour faire du droit à la science une réalité pour chacun.

Plusieurs questions clés doivent être prises en compte pour la réalisation du droit à la science :

  • la prise en compte insuffisante de ce droit dans la promotion d'autres droits interconnectés tels que le droit à la santé et à un environnement propre et sain ;
  • le manque de données et d'orientations claires sur la mise en œuvre de ce droit ;
  • le lien inadéquat entre le financement de la recherche et les priorités nationales de développement ;
  • la nécessité de mieux utiliser les marges offertes par les régimes de propriété intellectuelle ;
  • les effets de la désinformation et de l'information erronée sur la confiance dans la science ; et,
  • la reconnaissance des connaissances indigènes et traditionnelles.

Pour changer la donne, il faudra notamment :

  • un changement de paradigme pour placer le droit à la science au centre ;
  • l'élaboration d'indicateurs plus solides, en commençant éventuellement par quelques domaines critiques, afin de stimuler la collecte et l'analyse des données ;
  • le renforcement d'une interface science-politique à différents niveaux ;
  • l'optimisation des mécanismes et des mandats existants de l'ONU pour promouvoir le suivi ;
  • la création d'espaces pour des échanges multipartites plus larges, impliquant les entités de l'ONU, le monde universitaire, les ONG, les OSC, les INDH et les entreprises privées.

L'UNESCO devrait continuer à être un acteur principal et à jouer un rôle central dans ces initiatives, notamment en utilisant son pouvoir de rassemblement.

Voir également

La Recommandation de l'UNESCO de 2017 concernant la science et les chercheurs scientifiques change la donne avec sa vision globale de la science ancrée dans les droits de l'homme.

L'un des principaux moteurs de la traduction de ce cadre en changements positifs sur le terrain est le projet parrainé par l'Agence suédoise de développement et coopération internationale (Sida) qui aide six pays africains à renforcer leurs politiques et systèmes en matière de science, de technologie et d'innovation (STI) en intégrant les principes de la recommandation.

Parmi les autres étapes importantes, citons la publication d'une Note d'information sur le droit à la science et COVID-19 , une étude à venir avec l’Association américaine pour l'avancement des sciences sur le droit à la science et les ODD dans le contexte de COVID-19, et le lancement d'un cours en ligne ouvert à tous avec le Global Campus of Human Rights.

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Coordinatrice urbanisme en lien avec la santé et l'environnement, Ademe (Agence de la transition écologique)

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Il existe de nombreux paramètres qui contribuent à conditionner l’état de santé d’une personne, la santé étant définie par l'OMS comme un état de complet bien-être comprenant la santé physique, mentale et sociale.

Contrairement aux idées reçues, une grande partie de ces déterminants de santé ne dépendent ni de facteurs génétiques, ni du système de soins : ils sont surtout liés à des facteurs socioéconomiques ou environnementaux et à des comportements individuels.

Or ce sont trois dimensions sur lesquelles les collectivités ont la capacité d'influer, par leurs politiques de mobilité, de nature en ville , de lutte contre le phénomène d’îlot de chaleur urbain , de choix de mobiliers urbains, de promotion de vie sociale qu'elles peuvent encourager dans leur espace public, etc.

Pourtant, du fait de la répartition officielle des compétences, les villes n'ont souvent pas conscience d'être des acteurs-clés en matière de promotion de la santé. En réalité, chaque nouvel aménagement qu'elles conçoivent peut être abordé sous le prisme de l'impact qu'il aura sur la santé de la population – et sur l'environnement.

Urbanisme favorable à la santé

C'est toute la logique dans laquelle s'inscrit « l'urbanisme favorable à la santé » (UFS). Depuis une quinzaine d'années, cette méthodologie se développe en France sous l’impulsion de l’EHESP, l’École des hautes études en santé publique, avec l'objectif de remettre au coeur de l'urbanisme la recherche de la santé et du bien-être des populations.

Concrètement, l’UFS est une démarche qui permet d’aboutir à un choix d’aménagement qui va réduire l’exposition des populations à ce qui nuit à leur santé et leur bien-être, et qui va au contraire maximiser tout ce qui leur fait du bien, et cela toujours en veillant à diminuer les inégalités sociales.

Parce que les deux sont liés, cette méthodologie a des co-bénéfices directs en matière d'environnement et de transition écologique : la présence de nature dans la ville a des effets vertueux sur la santé mentale, la promotion des mobilités actives (vélo ou marche) au détriment de la voiture améliore la qualité de l'air mais aussi la forme physique , etc.

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Santé et transition écologique

Cela montre que les deux enjeux sont intrinsèquement liés : à quelques exceptions près, ce qui est bon pour la santé va systématiquement dans le sens de la transition écologique. Et vice versa !

C'est la raison pour laquelle des institutions comme l'Agence de la transition écologique (Ademe) s'y intéressent : elles y voient un levier efficace en faveur de la transition des villes.

L'argument de la santé et du bien-être, parce qu'il touche tout le monde, peut être plus mobilisateur et fédérateur pour promouvoir des transformations urbaines que le seul argument écologique, parfois perçu comme plus lointain – quand bien même il ne l'est pas.

Autrement dit, quand il s'agit de bouleverser des habitudes bien ancrées – comme passer de la voiture au vélo pour se rendre au travail – une personne de 50 ans sera par exemple plus sensible aux arguments portant sur sa santé (diminution du mauvais cholestérol, baisse de sa tension artérielle) qu'à celui des émissions de gaz à effet de serre.

petit garçon qui jardine dans un potager avec une personne adulte

Un superpouvoir pour les collectivités

Pourtant, si les acteurs académiques et institutionnels s'en emparent, rares sont les collectivités à prendre conscience du « superpouvoir » que peut représenter cette démarche pour transformer leurs espaces publics.

Il s'agit donc de faire évoluer les mentalités chez les élus, afin qu'ils décloisonnent leur vision de la santé, très centrée sur l’hôpital et le soin, et qu’ils déconstruisent l’idée selon laquelle ils n'auraient dessus aucune compétence. Et qu'ils comprennent aussi que se saisir de ces outils peut devenir un bel argument électoral.

Pour encourager ce type de démarche, l'Ademe a tout d’abord contribué à la réalisation du guide ISadOrA . Publié en 2020 et porté par l’EHESP, ce guide est une vraie référence pour intégrer la santé dans les opérations d’aménagement. Il permet de questionner la façon de concevoir les espaces publics, les mobilités, les logements, les espaces verts… afin qu’ils soient le plus propices à la santé, au bien-être, à l’inclusion.

Pour sortir du format « guides & études exhaustifs », et montrer que l’UFS peut aussi être attaqué par « petits morceaux », de manière pragmatique voire innovante, l’Ademe a organisé en juin 2023 le « booster de l’UFS ». Cet exercice exploratoire a réuni une cinquantaine d’acteurs provenant d’univers très variés (santé, urbanisme, transition écologique, design, inclusion, data…) afin de décloisonner les regards.

Des idées originales pour faire ses premiers pas en matière d’UFS ont été produites collectivement : réhabiliter un fort Vauban abandonné en un véritable îlot fraicheur, agrémenter un abribus, cet incontournable lieu d’attente, pour qu’il devienne un outil au service de la santé.

Il s'agit ainsi de donner des exemples concrets de ce que peut être une stratégie d'UFS mais aussi d'alerter sur de potentiels écueils. La démarche ne se résume pas à planter des fleurs ou des arbres n'importe comment – au risque d'avoir des effets contre-productifs. Il doit par ailleurs toujours veiller à ne pas contribuer à creuser les inégalités et partir de l'identification des lieux où évoluent les populations les plus vulnérables. Construire un superbe écoquartier plein de nature qui va participer à la gentrification n'a par exemple aucun sens.

Des villes pionnières en France

De grandes villes se sont déjà emparées du sujet. Rennes, Lyon, Lille, Strasbourg, Paris font par exemple partie des pionniers.

La ville de Lyon est ainsi cheffe de file sur l’approche « One Health / une seule santé » qui met en exergue les liens entre l’état de santé des individus, des animaux et l’état des écosystèmes. Des cours d’école ont été renaturées et une alimentation saine pour la santé et les écosystèmes est proposée aux enfants.

Paris a quant à elle systématisé et internalisé la réalisation d'évaluations d’impacts sur la santé, ce qui lui permet de réajuster en amont les projets d’aménagement afin qu’ils impactent le plus positivement la santé.

Lille a aménagé une colline « acoustique et cultivée » au sein d’un quartier politique de la ville dans le but de diminuer les nuisances sonores provenant de l’autoroute voisine, tout en proposant des parcelles de jardinage à une cinquantaine de familles.

La lutte contre les îlots de chaleur, la mise en place de pistes cyclables sécurisées, la piétonnisation d'espaces tels que les rues scolaires, qui redonnent un lieu de vie sociale devant les écoles tout en y améliorant la qualité de l'air, sont d'autres exemples.

Des expérimentations en cours

Si peu d'études ont été menées pour évaluer les effets concrets sur la santé des démarches d'UFS, certaines mesures qui s'inscrivent dans ce cadre ont déjà fait leurs preuves. Des mesures récentes sur 10 écoles d’Île-de-France ont par exemple montré que la mise en place de rues scolaires avait des résultats probants : les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) baissent jusqu’à 30 % aux abords de ces écoles piétonnisées .

L'objectif désormais est double : prendre le réflexe de mesurer l’impact sur la santé et le bien-être des actions menées, afin de montrer aux élus que ces démarches d’UFS ont des effets tangibles ; et encourager de plus petites collectivités, des villages par exemple, à intégrer ces enjeux à leur échelle. L’UFS n’est pas réservé aux métropoles, bien au contraire.

Pour répondre à ce double objectif, l'Ademe et l’Ecolab (laboratoire d’innovation dépendant du Commissariat général du développement durable), en partenariat avec le Cerema, Santé Publique France et l’Institut national du cancer, accompagnent pendant un an, de mai 2024 à mai 2025, 10 expérimentations de terrain.

Des porteurs très hétérogènes, qui vont de la toute petite ville en milieu rural à la grande métropole en passant par l’outre-mer se sont lancés des défis concrets qu’ils vont expérimenter et évaluer: et si un parking redevenait une place de village ? Et si la rénovation d’une école rimait avec bien-être et santé pour les petits, les grands, les animaux, les plantes ? Et si l’on abandonnait la voiture au profit de boucles piétonnes efficaces et agréables à la fois ? Et si on maillait finement le territoire d’espaces verts pour maximiser leurs effets sur la santé ?

Ces expérimentations variées permettent de démocratiser l'urbanisme favorable à la santé. Grâce à l'effort d'évaluation, elles espèrent aussi prouver que les bénéfices sur la santé et le bien-être sont bien au rendez-vous.

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Vie extraterrestre : les 5 arguments qui changent la donne

Vie extraterrestre : les 5 arguments qui changent la donne

Les 5 arguments qui changent la donne                Gliese 581 d                       Gliese 581 d serait couverte d'une épaisse atmosphère de dioxyde de carbone, la pression y serait écrasante… mais les températures clémentes : c'est ce que vient de montrer une simulation, faisant de cette exoplanète découverte en 2007 la première "habitable". Les premières autres Terre repérées et même imaginées Ils ne voyaient que les géantes collées à leur étoile… Aujourd'hui, les astronomes détectent des exoplanètes assez petites pour avoir un sol rocheux. Ils en ont déjà découvert 4 habitables dont ils imaginent les paysages (voir ci-contre).                HB 85512 b              Sur cette planète découverte en octobre 2011 l'année ne dure que cinquante-huit jours. Elle ne cesse de frôler la petite étoile rouge qui lui sert de soleil… et pourtant, grâce à la douceur de son éclat, le climat y serait tempéré. HB 85512 b est la plus petite de ces 4 exoplanètes habitables : on estime qu'elle est seulement 3,6 fois plus massive que la Terre.                Gliese 667 Cc              Dans le ciel de cette jumelle de la Terre, découverte en février 2012, brillent trois soleils ! Deux d'entre eux sont tellement lointains que, vus de la surface, ils passent pour de vulgaires étoiles, tandis que le troisième, écrasant, occupe cinq fois le rayon du nôtre.                Kepler 22 b              Cette planète rocheuse pourrait être entièrement couverte d'un océan de plusieurs milliers de kilomètres. C'est en tout cas ce qu'indique sa taille, deux fois supérieure à celle de la Terre, mesurée par Kepler, le télescope spatial de la Nasa, en décembre 2011.

Le nombre donne le tournis : 10 000 milliards de milliards ! C'est le nombre de gouttes d'eau dans tous les océans du monde ; c'est le nombre de grains de sable sur Terre ; et c'est… le nombre de planètes habitables dans l'Univers. "Habitables" ? C'est que, pour les astronomes, qui dit vie extraterrestre, dit avant toute chose planète gravitant pile à la bonne distance de son étoile pour pouvoir abriter à sa surface de l'eau liquide, déclarée source universelle de vie. De fait, trop proches de leur soleil, les planètes verront leur eau s'évaporer sous forme gazeuse ; trop lointaines, elles ne pourront qu'être glacées… Et voilà que les scientifiques viennent d'évaluer que ce sont au total 10 000 000 000 000 000 000 000 de corps rocheux qui gravitent juste entre les deux, à distance idéale de leur étoile. Et si ce nombre donne le tournis, ce n'est pas seulement à cause de ses vingt-deux zéros : il signifie que les planètes habitables ne sont pas l'exception dans le cosmos… mais la règle. Contrairement à l'idée acquise, notre petite planète bleue ne serait pas unique, ni même rare, mais posséderait en réalité une multitude de petites sœurs. Après avoir été longtemps sceptiques, les astronomes se rallient aujourd'hui majoritairement à cette conviction : la vie extraterrestre pourrait être commune !

LA RÉPONSE EST ENFIN GLOBALE

Ce chiffre est le fruit d'une fabuleuse histoire. En effet, depuis dix-sept ans et la découverte de la première planète tournant autour d'une autre étoile que notre Soleil, les chasseurs d'exomondes, forts de leurs centaines de succès et de leurs milliers d'échecs, ont accumulé suffisamment de données statistiques pour pouvoir présenter cette mesure incommensurable. La première statistique globale. Le premier nombre qui donne à voir la quantité d'abris potentiels pour la vie dans tout l'Univers. Une sorte de nouvelle constante fondamentale, dont l'ampleur exprime jusqu'au vertige la probabilité que nous ne soyons pas seuls dans l'Univers. Depuis quelques années, l'enjeu n'était plus la découverte au cas par cas de nouvelles exoplanètes ; il s'en publie en effet chaque mois depuis la toute première détectée par les astronomes genevois Michel Mayor et Didier Queloz en 1995. Au total, 778 exoplanètes ont d'ores et déjà signalé leur présence, via un imperceptible frémissement dans une courbe lumineuse. Et quatre d'entre elles, baptisées Glie-se 581 d, HD 85512 b, Kepler 22 b et Glies e 667 Cc, viennent récemment d'être localisées dans la zone habitable de leur étoile. Quatre petites rocheuses qui pourraient abriter des océans d'eau liquide (voir pages précédentes). Quatre premières autres terres potentielles… Mais ce n'est plus ce décompte d'exoplanètes détectées ici ou là qui passionne les astronomes. Ils ont trouvé mieux que la collection de timbres cosmiques : la vision statistique du grand planétarium de l'Univers lui-même. Mieux que les Gliese, HD et autres Kepler, aussi excitantes soient-elles, ce sont des pourcentages qui promettent de leur ouvrir les portes de tous les exomondes possibles, en leur donnant la vision d'ensemble qui leur manquait jusqu'à présent. Seules les statistiques leur offrent de répondre à la question fatidique : combien y a-t-il de planètes habitables dans l'Univers ? Et par là, se convaincre de l'existence de la vie extraterrestre. Seulement jusque-là, les biais de chacune des méthodes de détection d'exoplanètes les empêchaient de dresser des statistiques fiables à l'échelle de l'Univers ou de la galaxie. Chaque télescope ne voyant que par un trou de serrure les exosystèmes, quantifier le planétarium de l'Univers restait hors d'atteinte et les études se succédaient, comme celle de l'équipe du télescope Kepler en juin 2011, ou celle d'Arnaud Cassan, de l'Institut d'astrophysique de Paris en janvier dernier, qui ne donnaient qu'une partie de la réponse. Sauf que, depuis le mois de mars, tout a changé. "C'est la première mesure directe ! " , scande Xavier Bonfils. "On a enfin une vue générale et elle surpasse tout ce que l'on avait imaginé ! " , renchérit Xavier Delfosse. Pour la première fois, ces deux chercheurs de l'Institut d'astrophysique de Grenoble et leur équipe sont parvenus à conclure sur la fréquence globale d'un type d'exoplanète. Et pas n'importe lequel : les planètes qui font de 1 à 10 fois la masse de la Terre et peuvent contenir de l'eau liquide. " En clair, résume Xavier Bonfils, nous avons évalué le nombre de planètes habitables !" Et ici, contrairement aux études précédentes, ils se sont uniquement basés sur les signaux captés par un télescope.

Les nouveaux arguments des scientifiques...                             On trouve en fait de l'eau partout dans l'Univers                       "Nous avons découvert qu'une des étoiles du groupe Beta Pictoris est entourée d'un anneau de petits corps composés de silicates et de 70 % de glace d'eau, soit exactement la composition de la ceinture de Kuiper dans notre système solaire ! La partie interne de cet anneau semble instable et pourrait bombarder en permanence les régions internes du système : un mécanisme similaire à celui qui a amené l'eau sur Terre. C'est rassurant : cela montre que l'eau est disponible dans l'Univers !" JEAN-CHARLES AUGEREAU ASTROPHYSICIEN À L'OBSERVATOIRE DE GRENOBLE                La plupart des systèmes planétaires ressemblent finalement au nôtre              "En découvrant les premières exoplanètes, on a commencé par constater des différences : on trouvait des géantes tout près de leur étoile, des orbites extrêmement inclinées… Bref, des systèmes qui avaient eu une histoire très violente. Mais en cumulant les données des deux principaux télescopes, j'ai découvert que la majorité des systèmes exoplanétaires ont moins d'un degré d'excentricité : ils sont très plats, ce qui suggère qu'ils ont évolué paisiblement, et sont stables… comme notre système solaire." PEDRO FIGUEIRA ASTROPHYSICIEN À L'UNIVERSITÉ DE PORTO (PORTUGAL)                La vie peut coloniser les lieux les plus invivables              "Les récentes découvertes d'organismes extrêmophiles ont montré que l'on pouvait trouver de la vie au-delà des conditions qui nous semblaient nécessaires il y a 50 ans. Ainsi, les bactéries hyperthermophiles sur lesquelles j'ai travaillé vivent dans les extrêmes profondeurs de la croûte océanique, à des températures approchant les 100 °C ! Et des découvertes similaires ont été faites dans des environnements extrêmes en termes de pression et de pH. Au sein d'une planète habitable, on a donc un spectre plus large d'environnements où aller chercher la vie extraterrestre." PURIFICACION LOPEZ-GARCIA MICROBIOLOGISTE CHERCHEUSE À L'UNIVERSITÉ PIERRE ET MARIE CURIE PARIS                Les supernovae ne sont pas si nocives              "On s'est excité un peu vite en pensant que la zone habitable de la galaxie était très réduite : en reprenant tous les travaux, je me suis aperçu que même si une étoile explosait juste à côté de nous, la Terre ne subirait ses rayons X et gamma que durant quelques centaines d'années. Surtout, la probabilité pour une planète de se situer près d'une supernova est très faible ! D'après mes calculs, seule une toute petite zone de 10 années-lumière de diamètre au centre de la galaxie serait dangereuse… et encore !" NICOLAS PRANTZOS ASTROPHYSICIEN À L'INSTITUT D'ASTROPHYSIQUE DE PARIS                Il n' y a pas besoin d'une lune pour que la vie émerge              "On pensait qu'à cause du chaos qui règne dans le système solaire, la Terre avait besoin de la Lune pour stabiliser son orbite et garantir la stabilité de son climat. Comme moins de 10 % des planètes sont dotées d'un satellite comme le nôtre, cela réduisait drastiquement les possibilités d'une vie extraterrestre… Mais je viens de calculer que l'axe de rotation d'une Terre sans Lune n'aurait varié que de quelques degrés, vingt tout au plus, au cours du dernier milliard d'années. Pas de quoi empêcher la vie de se former !" JACK LISSAUER PLANÉTOLOGUE À LA NASA (ÉTATS -UNIS)
Les statistiques sont formelles : le nombre de planètes habitables est astronomique Evalué à 150 dans la banlieue du Soleil… Le nuage interstellaire qui accueille notre système est peuplé de quelque 400 étoiles. 41 % d'entre elles abritant une planète habitable, plus de 150 terres gravitent donc à moins de 15 années-lumière de la nôtre. …le nombre de planètes habitables passe à 250 millions dans le bras d'Orion… 600 millions d'étoiles se déploient en périphérie de la Voie lactée, formant le bras au creux duquel est né le système solaire. …à 80 milliards dans la Voie lactée… D'après la lumière qu'elle émet, on estime qu'environ 200 milliards d'étoiles se côtoient dans notre galaxie. …80 000 milliards dans le superamas de la Vierge… La Voie lactée n'est qu'une galaxie parmi des dizaines de milliers dans le superamas de la Vierge. Plusieurs centaines de milliers de milliards d'étoiles y abritent 80 000 milliards de planètes habitables. …et 10 000 milliards de milliards dans l'Univers Les millions d'amas de galaxies qui côtoient le superamas de la Vierge recèlent des dizaines de milliards de milliards d'étoiles.

UNE RÉCOLTE DE DONNÉES FÉCONDES

En huit ans, le spectrographe Harps a en effet scruté 102 étoiles dites naines rouges, découvert 9 planètes rocheuses… et leur a offert un nombre fondamental : 41 % des étoiles naines rouges possèdent une planète rocheuse dans la zone habitable. "Or, cet échantillon couvert par Harps est représentatif de la Voie lactée… voire de l'Univers" , assure Xavier Bonfils. Car les naines rouges ne sont pas n'importe quelles étoiles : ces astres discrets, 10 fois moins massifs et 100 fois moins lumineux que notre Soleil, représentent 80 % des étoiles de la Voie lactée. Les astronomes ont donc spontanément rapporté leur mesure à la galaxie tout entière. Résultat : des dizaines de milliards de planètes habitables ! Poussant l'audace un peu plus loin, avec leur accord, nous avons nous-mêmes transposé ce nombre à l'Univers… et il est devenu astronomique (voir infographie ci-contre). Et il ne s'agit pas là d'une spéculation de journalistes : nous avons interrogé une vingtaine d'astronomes et tous l'accordent, ce 41 % fera date. Quand bien même la marge d'erreur apparaît encore énorme : il pourrait fondre jusqu'à 28 % et gonfler jusqu'à 95 % du fait des incertitudes liées aux instruments de mesure. Il n'empêche, l'ordre de grandeur, lui, est bon. Il est d'ailleurs confirmé par les théoriciens, spécialistes de la formation planétaire, qui voient naître dans leurs simulations tellement de planètes terrestres qu'ils ne peuvent plus douter qu'il existe dans l'Univers une multitude d'exoterres.

UN ÉDIFICE THÉORIQUE QUI S'ÉCROULE

"Plus de la moitié de nos modèles forment des planètes rocheuses et 10 % donnent des systèmes semblables au nôtre, avec des gazeuses comme Jupiter et Saturne, des géantes glacées comme Neptune, et des telluriques" , précise Edward Thommes, de l'Institut de physique théorique de Santa Barbara. "Désormais, nous en sommes certains : les planètes rocheuses situées dans la zone habitable sont tout à fait communes" , conclut Xavier Dumusque, astronome à l'observatoire de Genève. La Terre est un grain de sable parmi d'autres. Une goutte d'eau perdue dans l'immensité d'un océan de planètes habitables. Habitables, oui, mais… hospitalières aussi ? Cela n'avait rien d'évident. Car les scientifiques ont longtemps cru que notre petit monde avait bien d'autres spécificités que son sol rocheux et ses océans : sa Lune paraissait ainsi indispensable pour stabiliser son climat ; sa position dans la galaxie semblait idéale ; son étoile envoyait visiblement le rayonnement parfait… Une multitude de conditions paraissaient donc avoir été réunies pour l'avoir rendue capable d'abriter la vie. Réduisant d'autant les possibilités de trouver ailleurs ce que nous avions chez nous. Le nombre trouvé par Xavier Bonfils et Xavier Delfosse prend alors d'autant plus de sens que, depuis quelques années, tous les arguments qui semblaient faire de notre système solaire et de la Terre des exceptions dans l'Univers s'effondrent les uns après les autres. Les publications scientifiques pleuvent ; les signes s'accumulent ; les craintes s'évanouissent. Observateurs, planétologues, géophysiciens, experts en chimie stellaire, spécialistes de l'évolution des galaxies… tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'exoplanétologie convergent irrésistiblement vers la même conclusion : notre planète bleue, loin d'être unique, apparaît là aussi comme la règle.

LA CONVICTION L'EMPORTE À PRÉSENT QUE LA TERRE N'EST PAS UNIQUE

Ainsi, une récente étude vient de montrer que les planètes sans lune pourraient bel et bien être hospitalières : "La jolie idée selon laquelle la Lune, stabilisant l'orbite de la Terre, était la garante de son climat tempéré a fait long feu ! , affirme Jack Lissauer, planétologue à la Nasa. Même sans satellite massif, une planète peut être suffisamment stable pour que la vie y apparaisse. " (voir encadré p. 65) Une autre révèle que l'agonie des étoiles massives et leurs puissantes bouffées de rayons X ne suffisent pas à rendre la majeure partie de la Voie lactée stérile (encadré ci-dessus)… Et cela ne s'arrête pas là. Les arguments se succèdent comme autant de coups sur le même clou. Les chercheurs s'inquiétaient de découvrir des exomondes très instables… Les nouvelles données montrent que la majorité des systèmes planétaires sont aussi paisibles que le nôtre (encadré p. 59). On redoutait que l'eau, si essentielle à la vie telle qu'on la connaît, ne se fasse rare dans les autres systèmes… On vient de découvrir qu'elle peut s'organiser autour d'une autre étoile comme dans notre système, sous la forme d'un réservoir de comètes et d'astéroïdes qui ne demandent qu'à bombarder les planètes (encadré p. 58). On pensait que seules les étoiles riches en éléments lourds pouvaient donner naissance à des planètes… "On vient de s'apercevoir que c'était une erreur due à un biais de détection, détaille Xavier Delfosse. Les géantes ont certes besoin de beaucoup de métaux, mais toutes les étoiles, quelle que soit leur composition, peuvent donner naissance à des planètes. " Et surtout, on vient de se rassurer sur la capacité des étoiles naines rouges à être hospitalières. Car l'immense majorité des exoplanètes ont une différence de taille avec la Terre : elles gravitent autour d'un soleil rouge, moins lumineux que notre étoile et beaucoup plus actif. Or, qui dit moins de lumière, dit aussi zone d'habitabilité plus proche de l'étoile. Ces planètes ont donc tendance à être prisonnières de résonances gravitationnelles et à présenter toujours la même face à leur soleil. "Nous craignions donc que ces mondes soient complètement glacés d'un côté et couverts d'un désert aride de l'autre, précise François Forget, du Laboratoire de météorologie dynamique à Paris. Mais nos dernières simulations montrent que la circulation des gaz dans l'atmosphère peut compenser et que le climat peut se tempérer naturellement. " " Ce n'est plus considéré comme un handicap" , confirme Xavier Delfosse. Quant à l'autre problème posé par les naines rouges - selon les simulations des astronomes, les forts rayons ultraviolets qu'elles éructent pouvaient souffler la haute atmosphère des planètes -, là encore, les découvertes récentes changent la donne : "De nouveaux modèles ont montré que le rayonnement décline avec l'âge, précise Geoffrey Marcy, de l'université Berkeley, en Californie. Les naines rouges d'âge moyen ou anciennes forment donc un environnement accueillant. "

LES CONDITIONS NÉCESSAIRES À LA VIE EXISTENT PARTOUT DANS L'UNIVERS

On le voit : la théorie qui soutenait depuis la fin des années 1990 que la Terre pourrait être une rareté et dont Science &Vie s'était fait l'écho en 2008 (voir ci-dessous) ne recueille plus désormais les suffrages des chercheurs. "L'hypothèse de la Terre unique ne tient plus ! " , assène Jack Lissauer. "On ne trouve plus grand monde pour défendre cette théorie" , confirme Franck Selsis, astrophysicien à l'université de Bordeaux. Et c'est bel et bien la thèse inverse qui s'impose, comme le résume Geoffrey Marcy : " 2 400 ans après qu'Aristote s'est demandé si la Terre était unique, nous avons enfin la réponse : la Terre et le système solaire sont juste 'un' parmi des milliards dans la galaxie. L'Univers a des milliards de milliards de planètes. " Forcément, le corollaire est tentant : si l'incubateur - la planète hospitalière recouverte d'eau liquide - est commun, la vie pourrait donc l'être aussi. " Tout le monde pense que les planètes possédant de l'eau liquide sont un excellent tube à essai pour les réactions chimiques entre molécules carbonées. Leur profusion rend donc évidemment la vie extraterrestre plus probable dans l'Univers ! " , argumente Geoffrey Marcy. "Oui, désormais, il est difficile de penser que nous soyons seuls dans l'Univers" , répond Xavier Bonfils. Ce qu'Arnaud Cassan tempère : "Il y a deux questions dans la grande quête de la vie extraterrestre : le nombre de mondes habitables et la probabilité que la vie émerge sur une planète. On a répondu à la première : des planètes habitables, il y en a partout ! Reste maintenant à répondre à la deuxième… " Pour les astronomes, la question de l'émergence de la vie sur d'autres planètes repose sur une inconnue fondamentale : la formation de la vie sur Terre. Quels sont les paramètres indispensables à la naissance de la vie ? Les océans doivent-ils avoir un taux d'acidité précis ? L'atmosphère une composition particulière ? "Seuls les biologistes pourront répondre à ces questions, tranche Jean-Charles Augereau. La révolution de la pensée a eu lieu en astronomie. Il lui reste à traverser les disciplines… "

VIE EXTRATERRESTRE : ENTRE FOI ET SCEPTICISME D'abord, les scientifiques se sont montrés réticents ne serait-ce qu'à envisager la possibilité d'une vie extraterrestre. Il faut dire que dans les années 1950, la question ne se pose qu'à partir de ses supposées manifestations terrestres, de soucoupes volantes (1) ou d'ovnis… C'est en découvrant le premier monde extrasolaire en 1995 que la vie extraterrestre devient un sujet d'étude (2). Les scientifiques commencent à croire : ils imaginent des missions pour la détecter, les environnements qui pourraient l'abriter… Mais au début des années 2000, une série d'études pointe les spécificités de la Terre : la planète bleue pourrait être unique… et la vie aussi (3). Le doute les étreint. Jusqu'à ce qu'aujourd'hui, la foi ne reprenne le dessus.

LA RÉPONSE EST À NOTRE PORTÉE

La balle est donc dans le camp des biologistes. Or, ils ont déjà apporté une part de réponse : les multiples formes de vie pouvant résister à des températures, des pressions ou des milieux extrêmes qu'ils ont découvertes montrent que, sur Terre, la vie peut prendre racine dans les environnements les plus invivables et qu'ainsi, elle n'est donc pas si contrainte (voir encadré p. 62). Seulement, pour que les biologistes puissent donner une probabilité à l'émergence de la vie, il leur faudra la reproduire en laboratoire. Or, de l'avis de tous, on est encore bien loin de voir naître une bactérie à partir de molécules dans un tube à essai. "Et même si c'était le cas, il s'agirait encore de vie terrestre, prévient Gérald Joyce, l'un des premiers biologistes à avoir travaillé sur la recherche de la vie extraterrestre à la Nasa. Or, il est impossible de donner une probabilité avec un seul exemple… " Il n'y a donc pas d'alternative : pour conclure sur la probabilité d'une vie extraterrestre, il faudra la détecter. Et la balle de revenir dans le camp des astronomes… Qui l'ont déjà attrapée au vol : "La profusion d'exoterres que nous venons de découvrir nous met en position de le faire" , assure Xavier Delfosse. D'ailleurs, depuis quelques mois, ils travaillent déjà à apporter la réponse (voir pages suivantes). Le nombre incommensurable de terres qui constellent le firmament leur a donné des ailes et ils avancent désormais forts d'une nouvelle conviction : nous ne sommes pas seuls dans l'Univers.

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Pour Ou Contre La Peine De Mort ?

un des aspects positif de la peine de mort est le fait que des individus nuisibles à la société ne sont plus jamais en liberté et ne risquent donc plus de faire du tort. Ainsi, il est dit que la peine de mort permet probablement de sécuriser la société.

En effet, il s’agit d’un châtiment : la peine de mort s'impose comme le moyen le plus efficace pour

« rendre justice ».

Elle est considérée comme une prévention qui serait en mesure de prévenir le retour des dangereux criminels dans la société et ainsi d'éviter d’éventuelles récidives ; car, elle reste la seule condamnation à afficher clairement la sévérité de la population à l'encontre des crimes particulièrement graves.

Une grande partie de la population pense que les personnes qui commettent des crimes particulièrement monstrueux ne méritent pas de vivre. De plus, il paraît évident que la peine de mort est en mesure de soulager beaucoup de victimes et de proches de victimes.

Effectivement, le besoin qu’éprouve l’être humain à rendre justice est souvent très intense. C’est pourquoi, dans le cas d’un acte criminel très grave, la justice voudrait que la sentence soit à la hauteur du crime ; d’où le fait de vouloir, par exemple, punir la mort par la mort. La peine de mort décourage alors les proches des victimes à " rendre justice " en marge des tribunaux.

Il n’existe aucune garantie que les condamnés à mort ou à perpétuité (selon les pays) ne commettront pas à nouveaux leurs crimes s’ils sortent, même très vieux. C’est pourquoi beaucoup pensent qu’il vaut mieux supprimer totalement cette probabilité, même si elle est infime.

Egalement, contrairement à ce qui est dit sur les erreurs de jugement, mieux vaut une erreur judiciaire et la condamnation à mort d’un suspect, que la mort de nouvelles victimes qui n’auront même pas eu la chance de passer devant un tribunal. Il y aura toujours plus de victimes de récidivistes libérés après une peine plus ou moins longue, que de condamnés à mort par erreur.

D’un point de vue judiciaire, la peine de mort donne plus de marge de manœuvre au procureur pour obtenir, par la menace, d'autres informations de l'accusé. Ce qui peut, parfois, s’avérer très avantageux dans le cadre d’une enquête inachevée. Il s’agirait d’un moyen de pression efficace pour les forces de l’ordre et aussi, les criminels sont plus sujets à méditer et à mettre de l'ordre dans leur vie sous la pression de la mort imminente. La peine de mort peut se présenter comme un rappel à l’ordre redoutable pour les criminels.

Ensuite, les opposants décrivent la peine de mort comme « cruelle » mais la peine de perpétuité est tout aussi inhumaine : c’est condamner à vivre, tout en sachant qu’on ne sortira jamais. En prison à perpétuité, le condamné perd le peu d’humanité qui lui restait, et devient un animal. On ne peut, ainsi, espérer aucune amélioration du comportement des criminels. Ce n’est pas être contre les droits de l’homme que d’être pour la peine de mort, puisque la perpétuité bafoue les droits et la dignité de l’homme.

Mais encore, d'un point de vue économique, une exécution coûte, dans la plus part des cas, moins cher qu'un emprisonnement à vie et dans les régions où la surpopulation des prisons est devenue un véritable problème, la peine capitale est aussi perçue comme un moyen de libérer de l'espace pénitentiaire.

Il peut être choquant de payer pour des meurtriers que l’on garde en prison (à moins qu’ils ne paient leur dette contractée envers la société par des travaux d’intérêt généraux par exemple).

C’est une peine qui est définitive et qui ne permet donc pas d’éventuelles réouvertures de procès, ce qui fait gagner de l’argent et également du temps à la justice.

Mais, la condamnation à mort ne présente évidemment pas que des avantages, il y a de nombreux éléments négatifs à son égard.

La peine de mort doit-elle être définitivement abolie ?

A ce jour, sur les 197 états que compte l’ONU, 58 dits «rétentionnistes » continuent d’exécuter des condamnés. Au premier rang desquels figurent : la Chine, l’Iran, l’Arabie Saoudite et les

Etats-Unis.

Le nombre de pays abolitionnistes a considérablement progressé ces vingt dernières années, passant de 51 à 139. Parmi les derniers à avoir aboli figurent notamment l’Argentine (en 2008), le Burundi et le Togo (en 2009). En effet, beaucoup des états où la peine de mort est maintenue sont sous l’emprise d’une dictature, d’un régime extrémiste ou bien il s’agit de pays pauvres…

La plus part des ONG reconnaissent cependant que, en période de crise, certains Etats, notamment américains, optent pour l’abolition pour des raisons pas tant idéologiques qu’économiques. Car bien que les partisans de la peine de mort décrètent qu’il s’agisse d’un atout économique, en réalité, si l'on inclut les frais de recours, toute la procédure d'exécution peut coûter plus de dix fois l'équivalent d'une incarcération à perpétuité.

Actuellement, parmi les 43 pays qui ont adhéré au Conseil de l’Europe, 40 ont aboli la peine de mort et 3 pays sont sur la voie de l’abolition. Les pays de l’Europe des 15 ont tous aboli la peine de mort et ratifié le deuxième protocole au Pacte Internationale des Droits Civils et Politiques, excepté la France.

Tuer pour montrer qu’il ne faut pas tuer ?

Il n’est pas certain que la peine de mort réduise la criminalité.

La peine de mort est la négation même du droit humain le plus fondamental, celui de vivre, tel qu’énoncé dans la Déclaration Universelle des droits de l’Homme, et est à considérer comme la forme ultime de traitement cruel, inhumain et dégradant. Les années passées dans les couloirs de la mort peuvent également être assimilées à une forme de torture, universellement interdite par la Convention contre la Torture de 1984. Aujourd’hui, la tendance générale dans le monde est à l’abolition de la peine de mort.

La Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, usuellement appelée Convention européenne des droits de l'homme, a été adoptée par le Conseil de l'Europe en 1950 et est entrée en vigueur en 1953, après avoir été ratifiée par dix États.

Ce texte juridique international a pour but de protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales en permettant un contrôle judiciaire du respect de ces droits individuels. Il se réfère à la Déclaration universelle des droits de l'homme, proclamée par l'Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948.

Selon la convention des états signataires : toute personne s'estimant victime d'une violation de la Convention peut la saisir afin de recevoir une indemnisation, pourvu que son État de résidence le lui permette, conformément à l'article 56.

Cette Convention a évolué au fil du temps et comprend plusieurs protocoles. Par exemple, le protocole n°6 interdit la peine de mort, excepté en cas de guerre.

Ainsi, la vie est sacrée et nul ne peut y attenter, même l’Etat

D’autre part, la peine de mort n’est pas un moyen de légitime défense, elle permet à l’Etat de mettre froidement à mort une personne hors d’état de nuire, parce que déjà arrêtée. Ce qui peut passer pour un abus de pouvoir allant à l’encontre de la démocratie et donc des droits de l’hommes, de la part de l’Etat.

Comme le montrent certaines histoires vraies ainsi que de nombreux films, la peine capitale est trop souvent appliquée suite à des procès injustes, voire truqués. Ce qui remet totalement en cause son efficacité. La justice humaine n’est pas infaillible et le risque d’exécuter des innocents demeure une réalité dans les pays qui appliquent ce châtiment. Ces drames sont souvent liés à des faiblesses du système judiciaire

Pour ou contre la peine de mort ? (corrigé dissertation)

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Présentation du document :

Dissertation sur la peine de mort. Cette dissertation a pour but de donner une argumentation pour et une contre

Description du document :

Auteur : florian v. (13 notes).

dissertation pour ou contre la science

Diplômé d'un BAC+5 en marketing et communication, actuellement directeur marketing pour un site ecommerce français.

Sommaire du document :

Introduction I) Pour la peine de mort Arguments pour la peine de mort II) Contre la peine de mort Arguments contre la peine de mort Conclusion

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Pour ou contre le travail de la femme ?

Par ochi.mohamed4   •  15 Avril 2013  •  Dissertation  •  340 Mots (2 Pages)  •  2 135 Vues

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Société / Pour Ou Contre Le Travail De La Femme

Pour Ou Contre Le Travail De La Femme

Mémoire: Pour Ou Contre Le Travail De La Femme

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Soumis par: dissertation 25 mars 2013

Mots: 220 | Pages: 1

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Pour ou contre le travail de la femme

Sujet de production

Que pensez – pour du travail de la femme .Dites pourquoi?

Les arguments pour le travail de la femme

La thèse : Personnellement, je crois que le travail de la femme est un sujet très important.

Les arguments

En premier lieu, la femme est égal à l’homme et elle doit être libérée d l’esclavage ménager

Elle a donc le droit d’exercer n’importe quel travail

En second lieu, la femme n’est plus inférieure à l’homme puisque elle reçoit la même éducation que lui

Elle désormais au même rang que l’homme.

Enfin, le travail permet à la femme de s’ouvrir sur le monde extérieur et de se libérer de ses contraintes

En effet, elle peut jouir d’une indépendance financière et subvenir à ses besoins essentiel et même complémentaire

Les arguments contre le travail de la femme

La thèse : Personnellement, je pense que le travail de la femme est un sujet très secondaire

Tout d’abord, elle doit s’occuper des taches ménagères parce qu’elles font partie de ses devoirs envers sa famille car je crois que prendre soin de sa famille est l’un des rôles le plus important

Ensuite, la femme doit être soumise uniquement à son mari et à l’élevage de ses enfants

Enfin, j’estime que la femme n’a pas le droit d’exercer un tel travail puisqu’elle reste toujours inférieure à l’homme

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  23. Pour ou contre le SMIC ?

    Nous allons donc poser la question du pour ou contre le SMIC ?Dans une première partie, on parlera des inconvénients du SMIC ,puis enfin dans la seconde partie, exposée les arguments et avantage du smic.

  24. Pour ou contre le travail de la femme

    En premier lieu, la femme est égal à l'homme et elle doit être libérée d l'esclavage ménager. Elle a donc le droit d'exercer n'importe quel travail. En second lieu, la femme n'est plus inférieure à l'homme puisque elle reçoit la même éducation que lui. Elle désormais au même rang que l'homme.