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La nature - dissertations de philosophie

  • L’idée d’un retour à la nature a-t-elle un sens ?
  • Ce qui est naturel a-t-il nécessairement une valeur ?
  • Comment les sciences humaines questionnent-elles la notion d'inhumain ?
  • Doit-on le respect au vivant ?
  • Faut-il, pour le connaître, faire du vivant un objet ?
  • Faut-il se méfier de l'idée de nature humaine ?
  • La mort se vit-elle comme un ordre ou un désordre ?
  • La nature fait-elle bien les choses ?
  • Les hommes sont-ils méchants par nature ?
  • L'homme est-il un animal dénaturé ?
  • L'homme moderne s'est-il trop éloigné de la nature ?
  • L'homme n'est-il qu'un être naturel ?
  • N'y a-t-il de violence que pour l'homme ?
  • Peut-on avoir peur de la nature ?
  • Peut-on dire que la nature est bonne ?

Dissertations corrigés de philosophie pour le lycée

Catégorie : La nature

La nature, source inestimable de fascination et de réflexion, est un sujet central de la philosophie environnementale et métaphysique. Elle soulève des questions sur notre relation à l’environnement, sur la valeur intrinsèque de la nature et sur les responsabilités morales envers la planète. L’examen de la nature nous invite à contempler notre place dans l’univers.

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Ce qui est naturel peut-il être mauvais ?

L’idée de nature est souvent associée à une forme de pureté et d’authenticité. Cependant, se pose la question de savoir si ce qui est naturel peut, malgré tout, être considéré comme mauvais. Ce sujet nous invite à questionner les rapports entre nature, morale et jugement de valeur.

  • Dissertations

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La nature est-elle hostile à l’homme ?

La nature peut apparaître à la fois comme une source de vie et une force potentiellement destructrice. Cette dualité soulève la question de savoir si elle représente une adversité pour l’homme. Interroger cette relation complexe permet d’approfondir notre compréhension de la place de l’humanité face à l’immensité du monde naturel.

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Ce qui est naturel échappe-t-il à l’histoire ?

Dans le débat philosophique, la question de la relation entre nature et histoire suscite diverses réflexions. En effet, l’interrogation « Ce qui est naturel échappe-t-il à l’histoire ? » nous invite à une profonde analyse des liens entre ces deux dimensions.

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Est-ce toujours par ignorance que nous commettons des erreurs ?

La dissertation philosophique qui suit s’interroge sur le lien entre ignorance et erreur. Est-ce que nos erreurs sont toujours le reflet de notre ignorance? Cette question conduit à une réflexion approfondie sur la nature humaine et l’origine de nos fautes.

  • La conscience

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Ce qui est naturel est-il normal ?

La réflexion suivante envisagera la question : « Ce qui est naturel est-il normal ? ». Cette interrogation engage une réflexion sur la relation entre la nature de l’existence et la norme socioculturelle, permettant une analyse profonde de la normativité et de la naturalité.

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Dans quels domaines est-il légitime de prendre la nature comme modèle ?

La nature, source d’inspiration et de modèles, occupe une place centrale dans de nombreux domaines. Cependant, la légitimité de son utilisation comme modèle mérite une réflexion approfondie. Cette dissertation se propose d’examiner cette question délicate.

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A quoi reconnaît-on l’humanité en chaque homme ?

La philosophie nous invite constamment à questionner notre compréhension de l’humanité. Ainsi, une interrogation essentielle se pose : A quoi reconnaît-on l’humanité en chaque homme ? Cette réflexion soulève plusieurs notions majeures : la nature humaine, l’éthique et la diversité.

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Y a-t-il une différence de nature entre l’homme et l’animal ?

La question de la distinction entre l’homme et l’animal est un sujet philosophique majeur. Cette dissertation se penchera sur cette problématique, en analysant les arguments qui soutiennent ou contestent l’existence d’une différence fondamentale entre ces deux entités.

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  • Dissertation

La méthode de la dissertation de philosophie !

Publié le 27 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 7 décembre 2020.

Quelle méthode suivre pour une dissertation de philosophie ? C’est une question que l’on se pose depuis le lycée et qui nous préoccupe encore à l’université.

Table des matières

Étape 1 de la méthode d’une dissertation – analyser le sujet en profondeur, étape 2 de la méthode d’une dissertation – problématiser, étape 3 de la méthode d’une dissertation – faire un plan, étape 4 de la méthode d’une dissertation – argumenter, étape 5 de la méthode d’une dissertation – l’introduction, le développement, les transitions et la conclusion, étape 6 de la méthode d’une dissertation – la relecture et correction de votre dissertation, présentation gratuite, 1. lire le sujet attentivement.

Cela parait évident, mais la première étape est de lire le sujet en entier . Si plusieurs sujets de dissertation sont proposés, il vous faut les lire  tous   avant de choisir le sujet qui vous semble le plus approprié (celui que vous avez le plus préparé).

Exemple de sujets

2. définir les termes du sujet.

Il est primordial de définir les termes du sujet, afin de le comprendre et de choisir un angle d’attaque.

Conseil Utilisez l’étymologie des mots.

Les mots ont des définitions diverses et vous devrez choisir une définition spécifique pour les termes centraux du sujet en introduction.

Exemple de définition des termes

Sujet  : Le travail n’est-il qu’une contrainte ?

Il faut définir les termes “travail”, “contrainte” et “qu’une”. Si des idées, des concepts, des théories ou des auteurs vous viennent à l’esprit, notez les sur votre brouillon !

Travail  : au sens économique, le travail est une activité rémunérée ou non qui permet la production de biens et services. Avec le capital, c’est un facteur de production de l’économie. L’étymologie du terme travail est tripalium (instrument de torture), un instrument formé de trois pieux, deux verticaux et un placé en transversale, auquel on attachait les animaux pour les ferrer ou les soigner, ou les esclaves pour les punir.

Contrainte  : une chose imposée par l’extérieur contre la volonté d’un individu (différent d’une obligation).

Qu’une  : seulement, uniquement.

3. Faire un brainstorming sur le sujet

Soulignez les mots du sujet qui vous semblent essentiels et essayez de les définir ou de trouver des synonymes.

Étalez plusieurs feuilles de brouillon et écrivez toutes les idées qui vous viennent à l’esprit concernant votre sujet.

Relisez souvent le sujet pour éviter le hors-sujet.

L’analyse du sujet constitue une étape majeure de la réponse : elle cerne à viser précisément les exigences du libellé.

  • Elle porte sur les termes essentiels figurant dans le libellé.
  • Elle doit permettre de dégager le ou les problèmes posés par le sujet et de délimiter le domaine concerné par le sujet.

Exemple de brainstorming

  • Le travail peut être un plaisir.
  • Est-ce une contrainte ou une obligation que l’homme s’inflige ? Que serions-nous sans le travail ?
  • C’est une activité imposée de l’extérieur, donc une contrainte.
  • Le travail permet de nous libérer ?
  • Le travail est une fin en soi ?
  • Est-ce imposé par la société ?

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Grâce aux définitions et au brainstorming , faites un travail de reformulation avec vos propres mots de la question qui vous est posée.

Astuce Commencez la question par “en quoi” (pour une réponse avec différents arguments) ou “est-ce que” (pour une réponse en thèse/antithèse).

Lors de la problématisation du sujet, demandez-vous si vous pouvez y répondre avec vos connaissances et si vos propos sont en relation directe avec le sujet de la dissertation de philosophie.

Exemple de problématique

Problématique  : Est-ce que l’Homme est contraint ou obligé de travailler ?

Maintenant que vous avez une problématique, il faut faire un plan qui y répond. Recherchez des idées et notez-les de manière ordonnée.

En fonction du sujet de dissertation de philosophie proposé, un type de plan va s’imposer : dialectique, analytique ou thématique.

Nous conseillons de faire un plan en trois parties (et deux sous-parties). Toutefois, ce n’est pas obligatoire et vous pouvez faire deux parties (et trois sous-parties).

Il existe plusieurs types de plan  :

  • Le plan dialectique (ou critique).
  • Le plan analytique.
  • Le plan thématique

Exemple de plan

Plan  :

I) Le travail n’est qu’une activité imposée par l’extérieur contre la volonté de l’Homme

A) L’origine du travail B) Il est imposé à l’humanité par d’autres Hommes C) Le travail et la société

II) Le travail est une activité que l’être humain s’impose librement à lui-même

A) Travailler est naturel pour l’Homme ? B) Le travail comme une libération C) Le travail est une fin en soi

L’analyse du sujet de la dissertation de philosophie permet de dégager deux ou trois idées qui sont les parties de votre développement.

Chaque argument est l’objet d’un paragraphe qui doit présenter une explication de l’argument, des exemples précis et une phrase conclusive.

Exemple d’argumentation

B) Le travail comme libération

Argument 1 : D’après Kant, l’Homme se dicterait librement le travail car il en aurait besoin pour se libérer de la nature qui est en lui. En effet, le travail est une activité qui induit de suivre des règles, et ces règles permettent à l’être humain de se libérer de la nature qui réside en lui, c’est-à-dire de se civiliser. Cette nature qui habite l’être humain s’exprime par le désir, l’instinct et les sentiments d’après Kant. Le travail est donc l’activité qui permet à l’Homme de ne plus être esclave de sa nature et d’accéder à l’estime de soi.

Exemple : C’est-à-dire que lorsque l’Homme travail, tout ce qu’il construit « il doit en avoir tout seul le mérite et n’en être redevable qu’à lui-même ». D’après Kant, le travail permet aussi d’évoluer et d’accéder à la culture, car si l’Homme ne travaillait pas, il serait resté au stade primitif. Par exemple, un consultant qui travaille pour Deloitte sur différentes missions continuera de se perfectionner et d’accumuler des connaissances au fil de sa carrière.

Conclusion : Par conséquent, l’Homme s’oblige à travailler pour se libérer de la nature qui est en lui et pour accéder à l’estime de soi, ainsi qu’à la culture.

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1. L’introduction d’une dissertation

L’introduction d’une dissertation de philosophie permet de poser le sujet et d’exposer clairement le problème.

Elle ne doit pas être trop longue (10 à 15 lignes) et s’adresse à un lecteur profane.

L’introduction d’une dissertation de philosophie doit comporter :

  • une amorce ;
  • l’énoncé du sujet (si c’est une citation, elle doit figurer dans l’introduction avec le nom de l’auteur) ;
  • la définition des termes et reformulation du sujet ;
  • la problématique ;
  • l’annonce du plan de la dissertation.

Exemple d’introduction

Sujet  : Le travail n’est-il qu’une contrainte?

Introduction  :

« Le travail a quelque chose de semblable à la mort. C’est une soumission à la matière. » a dit Guillaume Apollinaire. Il pose ainsi la question du travail, comme une unique contrainte. L’étymologie latine du mot travail, « tripalium », signifie « instrument de torture ». En outre, c’est une action liée à la souffrance et qui possède une dimension fortement négative. Par définition, le travail est une activité de transformation de la nature qui a pour effet de transformer l’Homme lui-même. Pour Blaise Pascal, c’est un divertissement qui occupe une grande partie de la vie des Hommes et qui permet de masquer les problèmes essentiels de l’existence humaine. On définit une contrainte comme étant est une chose imposée par l’extérieur contre la volonté d’un individu. Or, il faut bien différencier une contrainte d’une obligation, qui elle est une activité que l’individu s’impose lui-même librement. On peut donc se demander est-ce que l’Homme est contraint ou obligé de travailler ? Dans un premier temps, nous nous demanderons si le travail n’est qu’une activité imposée par l’extérieur contre la volonté de l’Homme, puis dans un deuxième temps nous nous interrogerons sur le fait que le travail est une activité que l’être humain s’impose librement à lui-même.

2. Le développement

Le développement comporte deux ou trois parties, nettement séparées. Il faut sauter une ligne après l’introduction, entre chaque partie, et avant la conclusion.

Chaque partie est divisée en trois ou quatre paragraphes qui s’articulent autour d’un argument ou d’une idée directrice.

Tout argument doit être illustré par un exemple littéraire qui donne lieu à une analyse permettant au lecteur d’apprécier leur pertinence. Chaque partie s’achève sur une phrase de conclusion.

Exemple de développement

Effectivement, l’Homme s’imposerait librement le travail, car il en aurait besoin pour se libérer.

Exemple : C’est-à-dire que lorsque l’Homme travail, tout ce qu’il construit « il doit en avoir tout seul le mérite et n’en être redevable qu’à lui-même ». D’après Kant, le travail permet aussi d’évoluer et d’accéder à la culture, car si l’Homme ne travaillait pas, il serait resté au stade primitif.

Conclusion : Par conséquent, l’Homme s’oblige à travailler pour se libérer de la nature qui est en lui et pour accéder à l’estime de soi ainsi qu’à la culture.

Argument 2 : Par ailleurs, d’autres philosophes voient dans le travail un autre facteur de libération. En effet, pour Pascal, le travail permet à l’Homme de se libérer de la misère existentielle, qui est le maux le plus douloureux de l’espèce humaine et qui est en fait la définition de la condition humaine. La misère existentielle est en fait une angoisse, un ennui qui est commun à tous les Hommes et qui résulte d’une interrogation sur l’existence humaine.

Exemple : Ces questions existentielles, qui sont universelles, plongeraient l’Homme dans une angoisse et un ennui profond. Il existe de nombreuses questions de ce genre comme « que faire de sa vie ? » ou bien « que faire face à l’angoisse de la mort ? ». Pascal considère que pour se libérer face à ce maux l’Homme s’impose librement le travail, qui est un divertissement qui l’occupe et l’empêche de se poser ces questions existentielles. C’est-à-dire que le travail est la seule solution pour l’Homme face au sentiment insupportable que l’existence humaine est absurde.

Conclusion  : Par conséquent, l’Homme se dicte librement le travail car c’est l’unique solution face à l’angoisse et l’ennui causés par la condition humaine. Le travail, d’après ces deux exemples constitue une obligation pour l’Homme dans le sens où il se l’impose librement afin de se libérer de la nature qui est en lui, ainsi que de la misère existentielle qui l’habite. Toutefois, le travail pourrait n’être considéré que comme une contrainte s’il constituait une activité réalisé pour une fin extérieure.

3. Les transitions

Dans une dissertation de philosophie, les transitions sont primordiales. Elles permettent de lier les parties entre elles.

Deux types de transitions sont utilisés :

  • Les transitions entre grandes parties (I et II par exemple).
  • Les transitions entre chaque sous-partie (entre A et B par exemple).

Une transition est faite de plusieurs parties :

  • une mini-conclusion de la partie ou sous-partie précédente ;
  • une critique d’un point faible de la partie précédente ;
  • l’annonce de la partie qui suit.

Exemple de transition

Transition (de B vers C) :

Nous avons mis en exergue que le travail permet à l’Homme de se libérer de la nature qui est en lui et de sa misère existentielle (B). Toutefois, notre étude ne s’est pas encore intéressée aux autres apports du travail. Nous allons désormais nous intéresser au travail comme une fin en soi (C).

4. La conclusion d’une dissertation

La conclusion d’une dissertation de philosophie est une synthèse du développement. Il faudra clairement indiquer la réponse à la problématique de l’introduction. Il est possible d’ajouter ensuite une ouverture qui propose une extension de la réflexion sur un autre angle du thème.

Exemple de conclusion

Conclusion  :

Le travail ne peut guère être uniquement considéré comme une simple contrainte même si il est imposé à l’Homme par d’autres individus. En effet, il s’agit aussi d’une obligation, une fin en soi, qui lui permet en quelque sorte de s’émanciper la nature qui est en lui ainsi que de sa condition humaine. Le travail permet en effet à l’Homme de se libérer d’aspects contraignant liés à l’existence humaine.

Voici une présentation de cours gratuite sur comment faire une dissertation. Vous pouvez l’utiliser avec vos élèves ou simplement de manière personnelle pour travailler la méthode de la dissertation de philosophie.

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Debret, J. (2020, 07 décembre). La méthode de la dissertation de philosophie !. Scribbr. Consulté le 22 octobre 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/methode-dissertation/

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Justine Debret

Justine Debret

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  • Philosophie
  • Cours : La nature

La nature Cours

On ne définit pas la nature de la même façon selon qu'on la considère d'un point de vue scientifique, métaphysique ou ontologique. Rendre rationnellement compte de la nature se heurte aux limites de la compréhension humaine de la nature. En effet, l'homme a une compréhension proprement humaine de la nature. La possibilité d'un accès humain à la nature en tant que telle peut toutefois se faire grâce à une redéfinition du concept de nature et de finalité ou grâce à l'art.

Les définitions de la nature

La nature peut se définir d'un point de vue scientifique, d'un point de vue métaphysique ou encore d'un point de vue ontologique. Selon ces différents points de vue, différents problèmes philosophiques se posent.

D'un point de vue scientifique, la nature se définit comme l'ensemble de la réalité matérielle indépendante de l'activité et de l'histoire humaines. C'est le cadre dans lequel vivent tous les êtres vivants, et que l'homme tente d'expliquer par un ensemble de lois : les lois de la nature. Cependant la nature ne se réduit pas au réel dans son aspect physique. Elle doit aussi être comprise comme milieu, c'est-à-dire un cadre protecteur et nourricier qui permet la vie. D'un point de vue physique et biologique, l'homme naît et vit dans une nature qui le dépasse. La nature apparaît comme une immensité spatiale comparée à la taille humaine, et comme une immensité de forces (cataclysmes, tremblements de terre) comparée à la puissance humaine. Il semble alors que l'homme ne puisse pas comprendre ce qu'est la nature, mais être au contraire toujours dépassé par elle, bien que compris en elle. Ainsi l'expression « être dans la nature » signifie « être perdu ».

D'un point de vue métaphysique, la nature paraît douée d'une finalité qui lui est propre.

Métaphysique

D'un point de vue philosophique, la métaphysique désigne la connaissance de ce qui existe au-delà du monde visible, en dehors de l'expérience du sensible que l'on peut faire.

Quand on dit que la nature est bien faite, on la désigne comme un tout harmonieux répondant parfaitement à la fin qui est la sienne. La nature serait alors comparable à l'œuvre conçue par un architecte divin, qui lui assignerait à la fois sa forme et sa fin. Comment un intellect humain peut-il comprendre ce qu'est la fin de la nature, en tant que cette fin relève du divin ? L'intellect humain ne peut pas rivaliser avec l'intellect divin.

D'un point de vue ontologique, la nature renvoie à l'essence.

L'ontologie est une partie de la philosophie qui a pour objet l'étude de l'existence, du devenir, de la durée.

L'essence est l'ensemble des caractères innés qui définissent un être ou une chose, c'est-à-dire indépendamment de toute détermination biologique, sociale, culturelle ou historique.

Ainsi, la nature humaine désigne ce qui fait l'essence de l'homme. La condition humaine fait obstacle à une compréhension de la nature en tant que telle. L'homme, en se civilisant au cours de son histoire, s'est éloigné de la nature pour aménager son espace vital, qui est un espace culturel et social. Ce faisant, il s'est aussi éloigné de sa propre nature, supplantée alors par la culture. La nature humaine serait inaccessible à l'homme lui-même, car ensevelie sous les couches de sa culture. Comment un accès de l'homme à la nature est-il possible, quand l'homme est par essence à la fois éloigné d'elle, dépassé par elle, tout en ne pouvant vivre qu'en elle ?

Rendre rationnellement compte de la nature

L'ensemble des phénomènes naturels, quand ils ne font pas l'objet d'une étude scientifique et rationnelle, peuvent sembler résulter de causes divines et surnaturelles. Rendre compte rationnellement de la nature libère l'homme de ses peurs superstitieuses et désigne les causes des phénomènes naturels comme des causes naturelles.

La possibilité d'une étude scientifique et rationnelle de la nature

Le poème de Lucrèce De la nature des choses (I er siècle av. J.-C.) est une présentation dans la langue latine de la physique d'Épicure, exposée dans la Lettre à Hérodote . La physique épicurienne est matérialiste et antifinaliste. L'atomisme permet d'expliquer scientifiquement et rationnellement la nature sans avoir besoin de recourir à une intervention des dieux.

La dédivinisation de la nature

En cherchant les causes physiques de la nature, Lucrèce tente de libérer les hommes des peurs dues aux superstitions religieuses. L'ignorance des causes naturelles conduisent en effet les hommes à attribuer aux phénomènes naturels et à la nature tout entière une origine divine.

Cette croyance superstitieuse qui explique la nature par des fables et des mythologies engendre chez l'homme la peur des dieux. Les actions faites pour conjurer la colère des dieux causent alors le malheur des hommes.

Lucrèce reprend dans De la nature des choses , I, le mythe d'Iphigénie. Pendant la guerre de Troie, la flotte du roi Agamemnon est contrainte de rester au port d'Aulide, car l'absence de vent empêche les bateaux de partir. Cette situation serait due à la colère divine de Diane, car Agamemnon a tué une biche qui lui était consacrée. Pour réparer sa faute et pour que les vents se lèvent, il doit sacrifier sa propre fille Iphigénie sur l'autel de Diane.

La connaissance de la nature des choses est un remède contre les superstitions religieuses. Lucrèce pose alors le principe selon lequel rien ne naît à partir de rien. Il n'y a pas de génération spontanée. Les dieux ne sont pas tout-puissants : ils ne peuvent pas créer par leur simple pouvoir. La démarche scientifique de Lucrèce vise donc non seulement à expliquer rationnellement la nature, mais aussi à délivrer les hommes d'une peur irrationnelle. Cette démarche contribue donc au bonheur humain.

« Il faut donc dissiper ténèbres et terreur de l'esprit, et cela, ni rayons du soleil, ni brillants traits du jour ne le font, ce qu'il faut, c'est bien voir la nature et en rendre raison. Et l'exorde, pour nous, en sera ce principe que rien ne naît jamais, divinement, de rien. Car, si la peur ainsi étreint tous les mortels, cela vient de ce que, sur terre et dans le ciel, ils se trouvent témoins de quantité de choses dont ils sont hors d'état, pour aucune raison, de comprendre pourquoi cela peut bien se faire, et qu'ils attribuent donc à un vouloir divin. Et pour cette raison, lorsque nous aurons vu que rien ne peut jamais être créé de rien, alors, de cet endroit, nous verrons déjà mieux ce que nous cherchons, savoir, d'où toute chose peut bien être créée, et de quelle façon toute chose se fait sans le concours des dieux. »

De la nature des choses , I

vers 146-155

La physique atomiste

La physique atomiste permet d'expliquer la nature par les causes physiques que sont l'existence du vide et des atomes et les mouvements de ces derniers.

Puisqu'il n'y a pas de génération spontanée divine, il faut chercher les cause réelles et matérielles de la nature et de ses phénomènes. Pour Lucrèce, l'ensemble de la nature s'explique par l'existence des atomes et du vide. L'atome est le plus petit des éléments des corps composés et donc de l'univers entier. C'est la partie la plus élémentaire de la matière : étymologiquement, « atome » signifie « insécable ». C'est donc par l'existence et le mouvement des atomes que Lucrèce rend compte de la nature dans son ensemble phénoménal. Les atomes sont invisibles et en nombre infini. Ils sont en perpétuel mouvement et s'assemblent pour former des agrégats. Ces agrégats constituent toute la réalité matérielle.

« Sois contemplatif quand les feux du soleil entrent dans la maison, quand dans l'obscurité il répand ses rayons, et tu verras alors, et de mille manières, beaucoup de corps menus se mêler, dans le vide, au sein de la lumière même des rayons, et, comme les soldats d'une éternelle guerre, se livrer des combats, lutter par escadrons sans jamais arrêter, tant, sans désemparer, les viennent tourmenter alliances, ruptures ; et tu pourrais par-là deviner de quel genre est l'agitation des éléments premiers des choses quand ils vont à travers le vide, dans l'exacte mesure où une chose peut, quoique petite, offrir un exemple des grandes, et mettre sur la voie d'en avoir connaissance. »

De la nature des choses , II

vers 114-124

Tous les atomes ne sont pas utilisés pour former des agrégats, mais certains sont en mouvement dans le vide, dans l'attente de former des agrégats. Ces atomes sont comme les grains de poussière qui se meuvent dans un rayon de soleil. Ils se heurtent les uns aux autres. Le choc les fait s'agréger ou se séparer, d'où l'analogie militaire. Cette double analogie expose le mouvement permanent des atomes dans le vide.

Lucrèce s'interroge alors sur le mouvement faisant que les atomes se choquent et s'assemblent en agrégats. En effet, les atomes sont des corps durs et denses. Ils tombent à la verticale dans le vide. Dans cette situation, il est impossible qu'ils se rencontrent. Il est alors nécessaire que la trajectoire des atomes soit déviée afin qu'ils se choquent et forment des agrégats, c'est-à-dire qu'ils constituent en s'agrégeant la réalité matérielle de toute chose. Ce mouvement créateur, cette déclinaison, c'est le clinamen.

Le refus du finalisme naturel

L'explication de l'ensemble de la nature par des causes physiques conduit au rejet de tout finalisme, qu'il soit externe ou interne.

Le finalisme est une doctrine philosophique qui croit à la finalité comme explication de l'Univers.

Il existe un refus du finalisme externe. Pour les épicuriens, les dieux existent, mais ils ne se soucient pas des affaires du monde. Les épicuriens ne sont pas athées au sens strict, mais ils rejettent les mythes sur les dieux : ils sont anti-providentialistes. Selon eux, le monde n'a pas été créé par les dieux, c'est-à-dire qu'il n'est pas régi par une volonté divine. De plus, il ne fut pas créé pour l'homme : la nature n'est pas bienveillante envers l'homme. Au contraire, malgré sa fécondité infinie, la nature est pleine d'imperfections. L'homme doit alors aménager lui-même son propre milieu au sein de cette nature inhospitalière. Il y a donc un double rejet d'une cosmologie et d'une anthropologie finalistes.

Il existe également un refus du finalisme interne. Rien dans la nature ne naît afin que l'on en fasse usage, mais ce n'est qu'après sa naissance qu'une chose naturelle impose son usage au cours du temps. Aucune finalité ne guide la découverte de l'usage des membres, mais l'expérience permet aux hommes d'assigner différents usages à leurs membres en fonction de leurs besoins. Ainsi, les organes ont précédé l'usage que les vivants en font au cours de l'histoire. À l'inverse, un usage particulier précède la fabrication d'un artefact particulier. L'homme doit ses découvertes à l'expérience qu'il fait de la nature, et aucunement à une intervention divine. Lucrèce dit ainsi au chant V que c'est en observant les choses se ramollir sous la chaleur du soleil que l'homme a appris l'art de cuire les aliments.

La philosophie atomiste de Lucrèce permet de penser rationnellement la nature, en évinçant toutes les chimères de la superstition religieuse. Cependant, Lucrèce, en refusant la providence, rejette tout finalisme naturel. La nature semble cependant être un tout harmonieux composé à la fois de hasard et de nécessité.

La finalité de la nature (Phusis) ou la composition du hasard et de la nécessité

Aristote, dans Métaphysique , V, 4, définit le concept de Phusis comme le mouvement consistant à venir à être par soi-même. La Phusis se rattache au mouvement téléologique de croître, pousser, faire naître, se développer. « Phusis se dit, en un premier sens, de la génération de ce qui croît ». L'ensemble des êtres possédant ce mouvement sont des êtres par nature.

L'obéissance de la nature à une fin

Tout ce qui appartient à la Phusis possède un principe de mouvement propre qui va le mener à la fin qui est la sienne. À l'inverse, les artefacts sont le produit d'un art (par exemple, un lit est le fruit de l'art du menuisier), et ne possèdent en eux-mêmes aucune puissance innée de changement. On distingue ainsi le naturel et l'artificiel.

Le mouvement qu'est la Phusis fait passer de l'être en puissance (dunamis) à l'être en acte (entéléchie). Ce mouvement est dit « par nature » car il est le mouvement par lequel tout élément de Phusis parvient à sa fin propre.

« De plus, la nature entendue comme génération est un chemin vers une nature. Ce n'est pas comme le traitement médical, dont on ne dit pas qu'il est une voie vers la santé, car, nécessairement, le traitement médical procède de l'art médical et ne va pas vers l'art médical ; mais la nature [comme génération] n'est pas dans le même rapport à la nature, et ce qui croît naturellement en venant de quelque chose, va ou croît vers quelque chose. »

Physique , II, 1

La nature comme matière et comme forme

La nature est composée de matière et de forme. Cette complémentarité est l'hylémorphisme. Tout élément de la Phusis tend ainsi par nature vers la forme finale qui est la sienne propre. Le scientifique comprend donc la nature en déterminant qu'elle est la fin propre de chaque chose, le « ce en vue de quoi » est chaque chose.

« La nature se dit donc ainsi d'une première manière : la matière sous-jacente première de chacun des êtres qui ont en eux-mêmes un principe de mouvement et de changement ; d'une autre manière, c'est la figure et plus précisément la forme selon la définition. »

On note que ce mouvement ne concerne pas seulement les êtres vivants, mais bien tous les éléments de la Phusis : une plante qui croît tend vers son entéléchie, tout comme le feu qui est porté vers le haut.

Plus encore, Aristote dit dans Politiques I, 2 que la cité est une communauté naturelle, car elle est la fin de toutes les autres communautés que sont la famille et le village. Elle est la meilleure des communautés car elle procure l'autarcie. Ce n'est donc qu'au sein de la cité que l'homme peut atteindre sa propre fin.

La finalité et les ratés dans la nature : l'existence du hasard

Tout en pensant une nature finalisée, Aristote donne une grande place au hasard, qu'il présente comme une cause efficiente, c'est-à-dire une cause d'où part un changement.

Dans Physique , IV, Aristote revient sur la thèse atomiste qui place la spontanéité aux origines du monde. Il contredit cette thèse en affirmant que la nature n'est pas entièrement constituée de hasard, mais également de nécessité.

Puisque la nature n'est pas entièrement soumise à la providence, mais qu'elle comporte aussi une part de hasard, elle présente des ratés, comme le sont les monstres. Dans Génération des animaux , IV, 2, Aristote explique que dans le cas du monstre, la nature a dévié de l'espèce, de « l'en vue de quoi » propre à un être particulier. Ainsi, le monstre n'a pas pour cause la nature, sinon il serait conforme à la finalité de la nature, et ne serait de fait pas un monstre. La cause du monstre est le hasard.

« Le monstre n'a rien de nécessaire relativement à la cause finale et au but poursuivi ; il n'est nécessaire qu'au point de vue du hasard, puisque c'est dans le hasard qu'il faut chercher la cause des monstruosités. »

Génération des animaux , IV, 2

Ainsi, s'il y a de la finalité dans la nature et que toutes les choses sont par nature orientées vers une certaine fin, tout dans la nature n'est pas finalité. Autrement dit, si la nature ne fait rien en vain et que tout ce dont elle est la cause obéit à une finalité, elle ne fait cependant pas tout ce qu'elle veut.

La liberté est-elle encore possible au sein de la finalité de la nature ? Ainsi que l'expose Pierre Aubenque dans La Prudence chez Aristote , l'existence du hasard dans le monde libère l'homme de ce qui serait un destin, en même temps qu'il rend son existence précaire. L'action humaine libre est possible en tant qu'elle s'insère dans la trame d'une providence trop lâche.

L'étude aristotélicienne de la Phusis permet de rendre raison de ce qu'est la nature. Cependant, la connaissance humaine de la nature ne saurait être pleine et entière. Elle comporte des bornes qui sont celles de la finitude de l'homme.

Les limites de la compréhension humaine de la nature

La compréhension humaine de la nature se heurte à une double limite : biologique et métaphysique. En tant qu'il est un vivant, l'homme ne peut embrasser la totalité de la nature, mais seulement des fragments de celles-ci : son milieu. En tant qu'il est une créature à l'entendement limité, l'homme ne peut accéder ni aux principes ni aux fins de la nature.

Les limites biologiques : la réduction de la nature au milieu

Tout sujet biologique n'appréhende jamais la nature dans son entièreté, mais seulement un fragment de cette nature : son milieu.

C'est ce qu'explique Jakob von Uexküll dans Milieu animal et milieu humain .

« Le milieu n'est qu'un morceau infime de la nature, découpé selon les aptitudes d'un sujet. »

Jakob von Uexküll

Milieu animal et milieu humain

Cette limite de l'appréhension de la nature par le vivant vaut donc également pour l'homme. Ce dernier se procure certes des moyens lui permettant de percevoir davantage de pans de la nature (des perceptils). Avec un sous-marin ou un télescope, l'homme peut percevoir des milieux qui ne sont pas les siens, et ainsi repousser les limites de son propre milieu. Il ne parviendra cependant jamais à embrasser la totalité de la nature.

Beaucoup de fonds marins sont inexplorés et l'homme ne saurait observer toutes les galaxies.

De plus, l'homme ne saurait embrasser l'ensemble des fonctions d'un même milieu. Ainsi, un spécialiste des ondes aériennes et un musicologue étudient certes le même milieu, mais pour l'un il n'y a que des ondes et pour l'autre il n'y a que des sons. La nature dans l'ensemble de ses milieux, et dans l'ensemble des fonctions de chacun de ses milieux, reste inaccessible à l'homme.

Les limites métaphysiques

L'homme est pris entre l'infiniment grand et l'infiniment petit de la nature. Cependant, son entendement, même s'il est limité, lui permet d'avoir conscience de cette situation d'entre deux qui est la sienne.

L'homme ne peut pas connaître l'infinité des univers ni l'infinité des parties d'un ciron à cause de la finitude de son entendement.

« Un ciron lui offre dans la petitesse de son corps des parties incomparablement plus petites, des jambes avec des jointures, des veines dans ses jambes, du sang dans ces veines, des humeurs dans ce sang, des gouttes dans ces humeurs, des vapeurs dans ces gouttes ; que, divisant encore ces dernières choses, il épuise ses forces en ces conceptions. »

Blaise Pascal

Pensées , publié dans Revue des deux mondes

Cependant, l'homme est une créature privilégiée, car il possède assez d'entendement pour avoir conscience de la situation qui est la sienne.

Ces deux limites à la compréhension de la nature ne sont pas à placer sur le même plan. En effet, la première concerne le vivant en général, tandis que la seconde est propre à l'homme. L'homme est un vivant doué de raison, si bien que sa manière d'appréhender la nature n'est pas seulement biologique. Une compréhension rationnelle proprement humaine de la nature est possible mais, comme l'indique la seconde limite, elle ne sera jamais complète à cause de la finitude de notre entendement. Quel regard l'homme porte-t-il sur la nature pour la comprendre ?

La compréhension humaine de la nature

L'homme doit prendre acte des limites de sa propre compréhension de la nature. Il se ménage alors un accès à la nature, mais sans chercher à outrepasser ses limites. Une compréhension proprement humaine de la nature est alors possible.

Mettre la nature en ordre : l'épistémé classique

Afin de comprendre la nature, l'entendement humain doit procéder à sa mise en ordre. L'histoire naturelle est rendue possible par le maintien d'une distance entre la nature et le langage humain qui la désigne, c'est-à-dire entre le mot et la chose. Le mot comme le tableau représentent la chose, mais ils ne sont pas la chose elle-même. À l'âge classique, l'histoire naturelle procède à une mise en tableau de l'ensemble des phénomènes naturels afin d'expliquer la nature. On parle de taxionomie. Ainsi que l'explique Foucault dans Les Mots et les Choses , au chapitre 5 « Classer », le tableau repose sur la structure et le caractère.

Dans Les Mots et les Choses , chapitre III, Michel Foucault explique que « représenter » l'ordre dans lequel l'homme met les choses de la nature ne concerne pas l'être des choses, mais seulement la manière dont elles peuvent être connues. Cet ordre apparaît alors comme nécessaire et naturel par rapport à la pensée, et comme arbitraire par rapport aux choses. L'homme use alors de signes de convention lui servant de grille de lecture. Autrement dit, l'homme n'essaie pas de parler le langage de la nature, car elle lui restera toujours en elle-même inaccessible. Il tâche au contraire d'ériger un langage permettant l'explication de la nature par l'entendement humain.

Michel Foucault prend l'exemple du tableau de Port-Royal qui est un signe ayant pour contenu que ce qu'il représente. De plus la représentation qu'est le tableau se donne lui-même comme représentation. Autrement dit, le tableau ne se substitue pas à la chose qu'il représente, mais il est pleinement affirmé dans sa fonction représentative, dans sa fonction de renvoi à autre chose que lui-même. Ainsi, le régime représentationnel est à la fois indication (rapport à l'objet) et apparition (manifestation de soi).

La structure permet la description des éléments visibles de la nature. Il ne s'agit cependant pas de décrire tout ce que l'on perçoit, mais seulement les aspects qui pourront être analysés, reconnus par tous et dotés d'un nom que tout le monde pourra employer. Ainsi, la structure limite et filtre le réel afin de lui permettre d'être transcrit dans un langage.

Avec la structure, on s'intéresse à un élément de la nature pris en lui-même. Avec le caractère, on s'intéresse au voisinage de cet élément, c'est-à-dire que l'on considère les cases du tableau adjacentes à celle de cet élément, afin de savoir quels autre éléments lui sont proches. Ainsi, l'histoire naturelle désigne à la fois très précisément les individus particuliers et les situe dans un système de ressemblance/différence qui les place les uns par rapport aux autres.

Un exemple de mise en ordre de la nature sont les cabinets d'histoire naturelle : la mise en ordre de la nature permet ainsi sa compréhension.

« Pour former un cabinet d'histoire naturelle, il ne suffit pas de rassembler sans choix, et d'entasser sans ordre et sans goût, tous les objets d'Histoire naturelle que l'on rencontre ; il faut savoir distinguer ce qui mérite d'être gardé de ce qu'il faut rejeter, et donner à chaque chose un arrangement convenable. L'ordre d'un cabinet ne peut être celui de la nature ; la nature affecte partout un désordre sublime. »

Denis Diderot, Jean Le Rond d'Alembert

« Cabinet », Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences et des arts

Pour comprendre la nature, il faut la mettre en ordre. L'ordre du cabinet, par sa dimension pédagogique, se heurte au « désordre sublime » de la nature. Les pièces d'une collection d'histoire naturelle ne doivent pas être exposées comme si elles étaient jetées pêle-mêle comme dans un puit. Dans ce cas, le spectateur ne distingue pas bien chaque pièce et ne retire de sa visite que le chagrin d'être privé de tant de richesses.

La distance du langage et du regard humain vis-à-vis de la nature qu'ils prennent pour objet permet d'accéder et de comprendre la nature sur un mode représentationnel. Cette représentation requiert une mise en ordre de la nature, ce qui se traduit notamment par sa mathématisation.

La nature ordonnée ou la nature obéissant à des lois

Une façon d'ordonner la nature pour la rendre compréhensible par l'entendement humain est de lui donner des lois. Encore faut-il cependant fonder la légitimité de ces lois, afin de les désigner comme les lois de la nature, et non les lois que l'homme donne arbitrairement à la nature.

Les lois de la nature

Opérer une mathématisation de la nature en énonçant ses lois permet une parfaite intelligibilité de la nature. Cette mathématisation de la nature, que la théorie mécaniste réduit à un ensemble de lois, s'accompagne d'une naturalisation de la mathématique. Autrement dit, la nature est explicable par des lois mathématiques car elle est d'essence mathématique.

Ainsi dans Traité du monde et de la lumière , chapitre VII, René Descartes énonce les trois lois fondamentales de la nature :

  • le principe d'inertie ;
  • la conservation de la quantité globale de mouvement dans le monde ;
  • la conservation du mouvement rectiligne.

Ces trois lois de conservation sont déduites de l'essence divine. Ces lois de la nature sont créées par Dieu, comme un roi établit des lois en son royaume. La physique s'articule alors à la métaphysique.

« Les vérités mathématiques, lesquelles vous nommez éternelles, ont été établies de Dieu et en dépendent entièrement, aussi bien que tout le reste des créatures. C'est en effet parler de Dieu comme d'un Jupiter ou Saturne, et l'assujettir au Styx et aux destinées, que de dire que ces vérités sont indépendantes de lui. Ne craignez point, je vous prie, d'assurer et de publier partout, que c'est Dieu qui a établi ces lois en la nature, ainsi qu'un roi établit des lois en son royaume. Or il n'y en a aucune en particulier que nous ne puissions comprendre si notre esprit se porte à la considérer, et elles sont toutes innées en notre esprit, ainsi qu'un roi imprimerait ses lois dans le cœur de tous ses sujets, s'il en avait aussi bien le pouvoir. Au contraire nous ne pouvons comprendre la grandeur de Dieu, encore que nous la connaissions. Mais cela même que nous la jugeons incompréhensible nous la fait estimer davantage ; ainsi qu'un roi a plus de majesté lorsqu'il est moins familièrement connu de ses sujets, pourvu toutefois qu'ils ne pensent pas pour cela être sans roi, et qu'ils le connaissent assez pour n'en point douter. On vous dira que si Dieu avait établi ces vérités, il les pourrait changer comme un roi fait ses lois ; à quoi il faut répondre que oui, si sa volonté peut changer. – Mais je les comprends comme éternelles et immuables. – Et moi je juge le même de Dieu. – Mais sa volonté est libre. – Oui, mais sa puissance est incompréhensible ; et généralement nous pouvons bien assurer que Dieu peut faire tout ce que nous pouvons comprendre, mais non pas qu'il ne peut faire ce que nous ne pouvons pas comprendre ; car ce serait témérité de penser que notre imagination a autant d'étendue que sa puissance. »

René Descartes

Lettre à Mersenne

15 avril 1630

Quand Dieu met en ordre la nature, il institue des lois de son choix, et les sujets doivent les accepter sans rien dire. Cependant, un monarque est incapable d'inscrire ses lois dans le cœur de ses sujets. C'est ici que se trouve la limite de la comparaison entre Dieu et un souverain politique, car Dieu place ses lois au cœur même de la nature humaine par le biais des vérités éternelles. Un sujet peut désobéir ou discuter une loi de son souverain, tandis que les lois divines s'imposent à nous. L'homme éprouve la nécessité de toutes ces vérités, et de fait celle de l'ordre de la nature. Cependant, cet ordre arbitraire reste en lui-même incompréhensible pour lui. L'homme reconnaît cet ordre comme rationnel, mais son fondement lui échappe. Plus encore, l'entendement de l'homme est limité au point qu'il ne peut pas imaginer un monde autre que celui qu'il a sous les yeux, ainsi que le montre l'expérience de pensée de la cinquième partie du Discours de la méthode .

Les lois de la nature, en tant qu'elles sont des lois mathématiques, reposent sur les vérités éternelles, qui sont le fondement des vérités mathématiques. Les vérités sont garanties éternellement en tant qu'elles sont voulues et créées par Dieu.

L'absence de faille dans l'ordre de la nature

En tant que l'ordre de la nature est un ordre divin, il est sans faille. Cependant, dans notre perspective humaine, certaines choses se présentent comme des anomalies.

René Descartes, dans les Méditations métaphysiques , VI, prend les exemples de l'hydropique et du membre fantôme. L'hydropique est assailli par la soif, alors que boire va le rendre encore plus malade. Notre corps nous pousse à boire alors que cela est mauvais pour nous. Dans le second exemple, il arrive qu'un amputé sente de la douleur dans le membre sectionné. Dans les deux cas, la nature semble nous causer des souffrances inutiles.

Descartes répond que rien dans le monde n'excède les lois mécaniques de la nature. La maladie n'est pas une exception à l'ordre, car elle résulte de causes, qui sont les causes physiques de mon corps. La maladie du corps est alors comparable au déréglage d'une montre. Il n'existe pas d'anomalie ou d'exception. L'homme qui trouve des exceptions dans la nature ne fait en réalité qu'ignorer l'ordonnancement des causes naturelles.

La critique de la mathématisation cartésienne de la nature

La mathématisation de la nature est l'élaboration par la raison humaine d'une grille de lecture mathématique, qui est ensuite appliquée à la nature pour pouvoir la déchiffrer. Husserl, dans La Crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale , § 9, critique la mathématisation cartésienne de la nature.

Husserl distingue :

  • l'étape de substruction où la nature est placée sous une grille de lecture mathématique destinée à son décryptage par un entendement humain ;
  • l'étape de substitution où, au lieu d'étudier la nature, l'homme n'étudie que cette grille mathématique ;
  • l'étape d'inversion qui conduit l'homme à prendre cet outil de décryptage pour la nature elle-même. Il affirme que la nature est par essence mathématique, alors que les mathématiques n'étaient que l'outil permettant l'étude de la nature. La nature est en elle-même complètement ignorée, alors que l'homme prétend en faire l'étude scientifique.

Si la nature échappait en partie à la rationalité humaine, il semble cette fois-ci que l'homme ne peut pas accéder même en partie à la nature. Le regard humain ne fait que la recouvrir d'une structure lisible pour lui, sans jamais accéder à la nature elle-même. Le problème redouble quand il s'agit pour l'homme d'accéder à sa propre nature.

La nature humaine ou la tentative d'une remontée vers les origines

L'homme, en tant qu'être civilisé vivant au sein de sociétés, se heurte à l'impossibilité d'accéder à sa propre nature. Le passage de la nature à la culture est à comprendre comme une dénaturation, une rupture avec notre nature.

Un problème méthodologique

Cette impossibilité pour l'homme social d'accéder à sa propre nature est pointée par Rousseau dès la préface du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes . L'homme que nous avons sous les yeux est un homme social, politique et, de fait, dénaturé.

« Comment l'homme viendrait-il à bout de se voir tel que l'a formé la Nature, à travers tous les changements que la succession des temps et des choses a dû produire dans sa constitution originelle, et de démêler ce qu'il tient de son propre fonds d'avec ce que les circonstances et ses progrès ont ajouté ou changé à son état primitif ? Semblable à la statue de Glaucus que le temps, la mer et les orages avaient tellement défigurée qu'elle ressemblait moins à un Dieu qu'à une bête féroce, l'âme humaine altérée au sein de la société (…) a pour ainsi dire, changé d'apparence au point d'en être méconnaissable. »

Jean-Jacques Rousseau

Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes , Préface

Cette distance qui sépare l'homme social de sa nature propre est infranchissable, car elle est le fruit d'un paradoxe insoluble. En effet, plus on étudie l'homme, plus on s'en éloigne. Par l'étude, des facultés ignorées de l'homme naturel sont développées. Plus on s'approche de la nature en l'étudiant et plus on s'en éloigne.

« Si elle nous a destiné à être sains, j'ose presque assurer, que l'état de réflexion est un état contre nature et que l'homme qui médite est un animal dépravé. »

Rousseau ne dit pas que l'état de réflexion est un état dépravé ou que l'état civil est une dépravation de l'état naturel. Cette phrase est suspendue au « si ». Ainsi, la question est de savoir si la santé est effectivement pour l'humanité le signe d'un état de perfection. De plus, si le développement des facultés intellectuelles se fait au prix d'une corruption de l'état naturel de l'homme, c'est par cette corruption que l'homme acquiert le libre arbitre auquel Rousseau accorde la valeur la plus haute du point de vue de la destination de l'homme.

La culture comme corruption et artifice

Rousseau qualifie ainsi l'entrée dans la société de dénaturation. L'homme social est alors doté de sentiments et de désirs qui lui sont propres, et qui marquent une rupture avec l'homme théorique de l'état de nature.

Contrairement à l'homme de l'état de nature qui ne tend qu'à satisfaire ses besoins naturels, l'homme social s'enchaîne au désir de possession de choses factices. Plus encore, certains sentiments sont propres à l'homme social, notamment le désir d'être préféré aux autres. S'opère alors une séparation de l'être et du paraître. L'homme social est poussé à paraître ce qu'il n'est pas pour remporter la préférence. Plus encore, il ne peut être que par la médiation du paraître.

Rousseau mène également cette réflexion sur la séparation de l'homme avec sa nature propre dans le Discours sur les sciences et les arts . Il explique ainsi que le développement des sciences et des arts est nuisible à la vertu.

L'art est semblable à un beau vêtement qui dissimule la vertu, faisant même croire qu'elle se trouve là où elle n'est pas. La vertu n'a pas besoin d'ornement : des habits rustiques lui conviennent parfaitement.

De même, le développement des sciences donne de l'orgueil à ceux qui possèdent le savoir. Par l'art et par la science, les hommes cherchent à se distinguer et à être préférés aux autres.

À l'issue de ce second moment, l'impossibilité pour l'homme de penser la nature s'est redoublée. Non seulement on ne peut pas comprendre ce qu'est la nature dans son entièreté, mais on ne peut pas non plus accéder à certains aspects de la nature. Le regard humain voile plus qu'il ne dévoile la nature. De manière plus intime encore, l'homme semble ne pas pouvoir accéder à ce qui lui est pourtant le plus proche : sa propre nature. Comment concilier l'exigence de penser la nature en tant que telle et le regard proprement humain porté sur elle ?

La possibilité d'un accès humain à la nature en tant que telle

Une première conciliation du regard limité que l'homme porte sur la nature et d'une étude de la nature en tant que telle concerne le champ épistémologique. Il faut alors redéfinir les concepts de nature et de finalité afin de ramener pour ainsi dire la nature « à échelle humaine » sans pour autant la nier en tant que telle. La seconde conciliation concerne le champ artistique où le travail et le regard de l'artiste permettent de rendre compte de la nature.

La double redéfinition du concept de nature et de finalité : la solution kantienne

Face à l'impossibilité pour la raison de penser la nature en tant que telle, Kant circonscrit le champ de la réflexion dans les limites de la raison. Il forge alors un nouveau concept de nature qui, associé à l'idée régulatrice de finalité, permet une étude pleine et entière de la nature depuis un point de vue humain.

La redéfinition du concept de nature : l'entendement prescrit ses règles à la nature

En posant un nouveau concept de nature où la nature désigne l'ensemble de l'expérience possible, Kant fonde la possibilité d'une connaissance pleine et entière de la nature par un regard humain.

« Comment est possible la nature au sens formel, comme ensemble de règles auxquelles doivent être soumis tous les phénomènes pour pouvoir être pensés comme liés en une expérience ? La réponse ne peut être que celle-ci : cette nature n'est possible que grâce à la constitution de notre entendement, selon laquelle toutes ces représentations de la sensibilité sont rapportées de façon nécessaire à une conscience, ce qui rend primordialement possible notre manière propre de penser : je veux dire, au moyen de règles – et grâce à elle, ce qui rend primordialement possible l'expérience, qu'il faut radicalement distinguer de la pénétration des objets en eux-mêmes. »

Emmanuel Kant

Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science, II, § 36, « Comment la nature elle-même est-elle possible ? »

La nature possède une existence légale : les lois de la nature se fondent sur l'entendement humain. Il ne s'agit cependant pas de dire que la pensée humaine régit la nature. Le concept de l'entendement qu'est le concept de nature ne me dit pas ce qu'est la chose en elle-même (« Les lois n'existent pas plus dans les phénomènes, que les phénomènes n'existent en soi. »). Il ne s'agit alors plus de se demander « comment la connaissance de la nature est-elle possible ? », mais « comment la nature est-elle possible ? ». La nature est possible en tant que mon entendement lui prescrit ses règles.

La finalité comme idée régulatrice

Afin de prescrire ses règles à la nature, et donc de rendre la nature pensable dans la multiplicité de ses phénomènes, l'entendement humain s'appuie sur l'idée régulatrice de finalité de la nature.

La troisième opposition de la Critique de la raison pure de Kant retrace l'opposition de la thèse mécaniste et de la thèse finaliste. La nature s'explique-t-elle entièrement par un ensemble de lois ou faut-il poser une causalité par liberté ? Selon la première thèse, l'ensemble de la nature est explicable par des lois de la nature qui sont des lois de causalité physique. La thèse finaliste ne nie pas l'existence de ces lois, mais affirme qu'il existe une autre forme de causalité. Il serait alors nécessaire de penser une spontanéité qui commencerait une série de phénomènes. Ces phénomènes s'enchaîneraient ensuite suivant les lois physiques de la nature. Autrement dit, il s'agit de penser un commencement transcendantal, c'est-à-dire un commencement par liberté au fondement de toutes les séries de causes naturelles.

Kant résout l'opposition en proposant un nouveau concept de la finalité. La finalité est alors pensée comme une idée régulatrice. Elle est le seul principe permettant de penser la légalité, la régularité et l'unité du contingent des phénomènes naturels.

« Je soutiens donc que les idées transcendantales n'ont jamais d'usage constitutif, comme si des concepts de certains objets étaient donnés par-là, et que, dans le cas où on les entend ainsi, elles ne sont que des concepts sophistiques. Mais elles ont au contraire un usage régulateur excellent et indispensablement nécessaire, celui de diriger l'entendement vers un certain but dans la perspective duquel les lignes directrices de toutes ces règles convergent en un point qui, bien qu'il ne soit qu'une idée, c'est-à-dire un point d'où les concepts de l'entendement ne partent pas réellement, puisqu'il se situe tout à fait en dehors des limites de l'expérience possible, sert cependant à leur fournir la plus grande unité avec la plus grande extension. »

Critique de la raison pure , « Appendice de la dialectique transcendantale »

L'idée de finalité ne peut pas être démontrée, mais elle sert à diriger les recherches sur la nature. L'idée régulatrice ne dit pas comment est la nature, mais comment il faut chercher ce qu'elle est. Elle permet de considérer que l'ensemble des phénomènes de la nature est regroupé sous des lois. Autrement dit, on ne dit pas que la nature est l'œuvre d'une intelligence suprême, mais que la science, dans sa recherche d'une unité des lois de la nature, doit envisager la nature comme si tel était le cas. Cette idée régulatrice pousse à travailler dans le sens d'une unité systématique de la science de la nature. De plus, elle aide à découvrir un certain nombre de propriétés mécaniques.

Il faut donc faire un usage prudent de la supposition de l'unité finale des choses pour permettre la connaissance. Si l'on outrepasse les bornes de cette idée régulatrice, alors on quitte cet usage régulateur et l'on prétend produire une connaissance de la nature à partir des causes finales. La cause finale n'est pas une connaissance, mais seulement l'expression du désir de notre raison d'une unité systématique de la nature.

La double redéfinition de la nature et de la finalité chez Kant nous permet de concilier la possibilité d'une étude de la nature en tant que telle, et le regard proprement humain que l'on porte sur elle. Cette solution vaut dans le champ épistémologique. On peut proposer une seconde conciliation, cette fois-ci dans le champ artistique.

L'art comme moyen de rendre compte de la nature

La seconde conciliation possible entre le regard limité que l'homme porte sur la nature, et une connaissance de la nature en tant que telle s'établit dans le champ artistique. L'art serait alors un chemin vers la nature, une manière d'appréhender la nature, voire la condition d'existence de la nature.

Le travail de l'artiste comme cheminement vers la nature

Bachelard appelle « provocation du sensible » dans L'Eau et les Rêves : Essai sur l'imagination de la matière le rapport d'une provocation du sensible qui invite le sujet à se mettre en route vers le sensible. Il doit alors mener un travail esthétique et artistique pour rendre compte de cette provocation. Ceci est une autre manière pour l'homme de rendre compte de la nature.

« Voyant, sur l'eau et à la face du mur, un pâle sourire répondre au sourire du ciel, je m'écriais dans mon enthousiasme en brandissant mon parapluie refermé "zut, zut, zut, zut". Mais en même temps je sentis que mon devoir eût été de ne pas m'en tenir à ces mots opaques et de tâcher de voir plus clair dans mon ravissement. »

Marcel Proust

Du côté de chez Swann

© Grasset, 1913

La provocation du sensible est ici un éclat de lumière qui se reflète sur l'eau et le sentiment d'éblouissement qui en résulte. Le « zut, zut, zut, zut » signifie cette incapacité à traduire ce ravissement causé par l'expérience d'un phénomène sensible et naturel. Quand il dit que son devoir est de voir plus clair dans son ravissement, le narrateur devient écrivain.

L'artialisation du regard ou la nature comme création artistique

On peut également penser, à l'inverse de la thèse bachelardienne de la provocation du sensible, que l'art vient en premier et la nature en second. L'art serait alors la cause d'une artialisation de notre regard, de sorte que ce serait seulement par le biais de l'art que l'homme pourrait accéder à la nature. Par conséquent, la nature n'existerait pas en elle-même, mais elle serait notre création.

« Qu'est-ce donc que la Nature ? Elle n'est pas la Mère qui nous enfanta. Elle est notre création. C'est dans notre cerveau qu'elle s'éveille à la vie. Les choses sont parce que nous les voyons, et ce que nous voyons, et comment nous le voyons, dépend des arts qui nous ont influencés. Regarder une chose et la voir sont deux actes très différents. On ne voit quelque chose que si l'on en voit la beauté. Alors, et alors seulement, elle vient à l'existence. »

Oscar Wilde

Le Déclin du mensonge

L'art apprend à l'homme à voir la beauté des choses de la nature. Wilde prend ainsi l'exemple des brouillards de Londres : avant que les brouillards ne soient représentés en peinture par des artistes, personne ne s'était aperçu de leur présence. Ainsi, la nature n'existe pas en elle-même, mais seulement parce qu'on la voit esthétiquement , c'est-à-dire à travers des catégories artistiques.

La nature comme matériau artistique : l'art des jardins

Une dernière manière pour l'homme d'appréhender la nature par le biais de l'art est de la traiter en elle-même comme un matériau artistique. Il ne s'agit pas de transformer ce matériau, mais de travailler avec ses particularités spécifiques. L'activité artistique de l'homme, et de fait son regard proprement humain, s'accorde avec l'essence propre de la nature.

Les jardins de Gilles Clément combinent art contemporain et art des jardins. Clément travaille sur le mouvement propre au végétal. Ses jardins sont composés de végétaux annuels et bisannuels. Pour chaque espace de végétaux se produit une disparition des organismes et une apparition d'organismes par pollinisation à des lieux non choisis. Ainsi, le jardin change de visage. Le jardinier choisit les plantes qu'il faut garder et les espaces où les planter. Une connaissance précise des espèces et de leur comportement est donc requise pour déterminer les critères biologiques et esthétiques de composition des jardins. Le traitement artistique de la nature requiert sa connaissance théorique.

  • Biographies

Chapitre 10 - La nature

1 une notion polysémique, 1. comment définir la nature .

  • La nature n’est pas aisée à définir, tant le concept enchevêtre des acceptions variées. Que veut-on dire lorsqu’on qualifie de « naturel » un être ou un comportement ? Veut-on signifier « normal », « inné » ? Désignons-nous ce qui n’est pas culturel ou ce qui n’est pas techniquement produit, voire l’inverse de l’artificiel ? Veut-on parler d’une nature humaine qui comprendrait ce que notre volonté ne choisit pas librement ? S’agit-il d’un principe créateur, d’un moteur du changement ?
  • On le voit, la nature est un concept surchargé sémantiquement et une grande partie du travail philosophique consiste à déterminer ses bornes et ses limites, car c’est à partir de la nature que la philosophie définit de nombreuses notions comme le remarque Heidegger  : «  C'est elle qui est première dans la mesure où c'est toujours par opposition à la nature que les distinctions sont faites.  »

2. Une totalité

  • La nature peut être définie comme le tout de la réalité , humaine comme extra-humaine. En ce sens il n’existerait pas d’anti-nature. C’est en ce sens englobant que Parménide définit l’être, comme totalité du réel, comprenant la pensée mais excluant le néant.
  • Dieu comme principe créateur de tout l’être est la nature naturante
  • Dieu, comme l’ensemble des principes nécessaires et des êtres créés, est la nature naturée .
  • Toutefois, il n’y pas de transcendance d’un mode sur l’autre, Dieu n’est pas séparable de la nature : deus sive natura (Dieu, ou la nature).

3. La nature primitive, en et hors de l’homme

  • La nature est aussi pensée, voire fantasmée, comme l’état originel perdu . L’idée de l’état naturel qui préexiste à l’État civil, de l’homme primitif qui préexiste à l’homme civilisé, ou encore de la nature vierge qui préexiste à un aménagement des espaces, tient à cette définition de la nature comme état primitif .
  • Cependant cet imaginaire du « point de départ » est suspicieux, il aboutit souvent à des fictions méthodologiques ou idéologiques et permet surtout de légitimer ce qui succède à la nature : structure politique, organisation religieuse, engagement social, surveillance des instincts.
  • Cet idéal de la nature originaire est présent dans les grandes sagesses antiques. Epicure indique, par exemple, que la sagesse consiste à trier nos désirs pour sélectionner ceux qui sont naturels et nécessaires. Le stoïcisme en est une autre illustration. Selon Épictète , la nature humaine permet à tout homme de devenir progressivement ce que sa nature lui fixe comme objectif ; en ce sens, la culture n’est que la poursuite de l’intention naturelle . L’homme est alors conçu comme « l’animal raisonnable », maître de lui, puisque sa vertu contrôle ses désirs.
  • Dans le christianisme, on retrouve l ’idée d’une nature perdue, édénique , dont nous avons été chassés pour rejoindre une nature de second ordre qu’il faut soumettre. En effet, telle est la tâche que Dieu fixe à l’homme : « dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et tout animal qui se meut sur terre » ( La Bible , Genèse 1-28).

4. Le principe créateur

  • Penser rationnellement le monde suppose d’établir les causes des événements de la nature et de la nature elle-même. Mais de cause en cause, la raison est conduite à une régression infinie et à une aporie : qu’en est-il de la première cause ?
  • La nature est alors identifiée à l’idée de la source première , principe créateur et poussée qui rendrait mobile l’ensemble de la création. Cette définition métaphysique nécessaire à la conception de la physique correspond « au premier moteur  » ou « principe premier » d’ Aristote . Par extension, la nature d’une chose , c’est donc son principe premier ou encore son essence .
  • Dans les sociétés anciennes, la nature a une dimension cosmologique . La loi au sens naturel (lois de la biologie, de l’astrophysique, de la physique) est l’émanation d’un principe premier qu’il convient de choisir comme guide des lois culturelles (lois morales et politiques).
  • Ce principe créateur est aussi à l’origine de la distinction entre être naturel et être artificiel , un être naturel étant doté en lui-même d’un principe de mouvement ou de résistance. C’est ainsi que Kant distingue la montre la mieux réalisée et le moindre des êtres naturels : la montre n’a pas son principe de croissance en elle et ne saurait croire par elle-même ou créer d’autres montres.

5. La nature perdue

  • Dans la Genèse , l’homme reçoit une place naturelle auprès de Dieu, que la faute originelle lui fait perdre. Au sein de cette première nature, l’homme est nu et connaît la satisfaction sans travailler à sa subsistance. Par la suite, il est condamné au travail et couvre son corps de vêtements, puisqu’il a perdu son innocence originelle. Le christianisme pose donc une nature perdue et une société créée à partir d’un événement décisif. Cette conception introduit donc l’idée d’une comparaison des valeurs entre un avant et un après en définissant la culture comme une altérité à la nature.
  • Rousseau définit également la société et la culture comme un état succédant à une forme idéale et idéalisée de la place naturelle des humains. À partir de la naissance de la propriété privée , la société civile naît avec son cortège de lois, l’obligation de travailler, la misère et la domination interhumaine. La société est donc une corruption de la valeur première qu'est la vie naturelle.

2 L’approche scientifique

1. l’expérience.

  • La nature qu’étudie le scientifique est une nature restreinte , dont les phénomènes ont été convoqués par le scientifique, c’est-à-dire qu’ils ne sont plus spontanés mais provoqués dans un dispositif qui favorise leur mesure.
  • Cette nature en laboratoire est un modèle épuré de la réalité. Il s’agit déjà d’une construction à partir de laquelle un dialogue est possible entre des phénomènes simplifiés et une rationalité à construire  : « La nature éveille notre curiosité, nous lui posons des questions nouvelles auxquelles la nature réplique en suggérant de nouvelles idées et ainsi de suite indéfiniment », déclare ainsi Bergson .

2. Construire ou découvrir les lois naturelles ?

  • Notre raison scientifique construit-elle les lois de la nature ou force-t-elle la nature à nous livrer ses lois ?
  • Cournot considère que l’effort du scientifique est de percer le secret de la nature. Dans cette conception, la nature est elle-même organisée suivant des lois rationnelles, elle est une mathesis universalis , et l’homme produit un effort pour comprendre un ordre universel présent et totalement accessible à la raison. Cette idée de la convergence entre l’esprit humain et la structure du monde est également la thèse d’ Einstein .
  • Inversement, Kant considère que l’entendement prescrit ses lois à la nature . La raison puise en elle les structures de compréhension qu’elle espère trouver dans son objet. Michel Foucault montre également que notre approche de la nature dépend des transformations des procédures scientifiques et qu’elle évolue historiquement.

3. Le vivant est-il réductible à des procédures physico-chimiques ?

  • Le corps naturel organisé possède une complexité d’organisation. Leibniz affirme pour l'illustrer : « les machines de la nature, c’est-à-dire les corps vivants, sont encore machines dans leurs moindres parties, jusqu’à l’infini. C’est ce qui fait la différence entre la Nature et l’Art, c’est-à-dire entre l’art divin et le nôtre ». L’approche scientifique du vivant repose donc, soit sur des conceptions différentes de la particularité naturelle, soit sur sa négation.
  • Le mécanisme  :
  • On a souvent rapproché le fonctionnement de l’être vivant et celui de la machine, selon le modèle de l’automate ou de l’«  animal machine  ». C’est ce que l’on appelle le mécanisme . Descartes propose ainsi d’appliquer les règles de la physique aux corps naturels organisés (celui de l’homme comme celui de l’animal). En ce sens, étudier un être vivant, c’est interroger les rouages d'un corps , expliquer sa chaleur, mettre en évidence son organisation et ses actions.
  • On pourrait alors comprendre le corps d’un animal sur le modèle d’un automate ou d’une machine dans la mesure où les lois de la physique et de la mécanique suffisent à comprendre à la fois la formation et le fonctionnement de l’organisme. Descartes utilise ainsi au début du Traité de l’homme une comparaison entre l’homme et une « machine de terre»  dont les différents éléments sont comparables à une horloge ou à une fontaine.
  • Le vitalisme  :
  • Au mécanisme s’oppose le vitalisme . Pour les partisans du vitalisme ( Aristote , Bergson ) on ne peut pas réduire le vivant à des règles ou à des lois physiques ou mécaniques, car le vivant relève d’un autre ordre de réalité.
  • Le vivant possède une spécificité telle que pour le comprendre, il faut en quelque sorte accorder une exception au statut de la vie . La matière vivante serait ainsi animée d’un principe vital , une force qui l’anime.
  • Le vivant semble exclure toute règle générale , car il est par essence marqué d’une originalité irréductible, d’où la question du respect que l’on doit au vivant. La bioéthique , les lois régissant la recherche expérimentale sur les embryons humains (Loi n° 2013-715 du 6 août 2013) ou encore les comités d’éthique sont des indicateurs très nets de la façon dont le vivant est aujourd’hui considéré comme un objet .

3 Quelle est la place de l’homme ?

1. l'homme est un roseau pensant.

  • Pascal situe l’homme entre deux infinis naturels. Menacé d'être écrasé par l’univers infiniment grand et penché sur l’abîme de l'infiniment petit en lui, il est cependant un roseau pensant . La dignité de l’homme tient donc à cette fragile ligne de partage entre la nature aveugle et sa conscience.
  • L'antinomie nature / culture est la condition de la dignité qu’il entend reconnaître à son espèce. Le statut qu’il souhaite conforter suppose d’appuyer sur les points de divergence entre sa culture et le donné naturel . Ces distinctions seront, tour à tour, le langage opposé au cri , la rationalité opposée à l’instinct , ou encore la conscience opposée au jeu des forces mécaniques des corps.

2. L’homme naturel

  • L’homme naturel est d’abord celui que l’on suppose sans culture , et donc celui qui est qualifié de barbare (du grec barbaros  : celui qui n’est pas de culture hellénique). Or, l’ ethnologie nous apprend que la seule barbarie est précisément de refuser à un être humain sa dignité ou son appartenance à l’espèce au prétexte d’une différence culturelle : «  Le barbare c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie  », selon Lévi-Strauss . L’étude des sociétés dites primitives, qui sont surtout des sociétés sans commerce avec les nôtres, montre qu’Il n’existe pas d’homme naturel, mais seulement des différences culturelles .
  • En dehors de l’approche ethnologique, la question de l’homme naturel est l’occasion d’un débat sur la liberté. Selon Thomas d'Aquin ou Aristote , l’ homme culturel n’est que la réalisation d’un potentiel en l’homme naturel. Ainsi Aristote considère que l’homme est un «  zoon politikon  » (animal politique), car sa sociabilité naturelle trouve sa pleine expression dans la fondation de la cité. Au contraire, selon Hegel la nature est «  l’Esprit aliéné  » et le progrès de l’Esprit consiste essentiellement dans sa prise de conscience de lui-même comme absolu.

3. L’antinomie nature /culture

  • Notre modernité va interroger la pertinence de l’ antinomie entre la nature et la culture . Plusieurs causes conjuguées vont aboutir à cette remise en question : la naissance d’une conscience écologique , les progrès théoriques et pratiques de l’ éthologie , la naissance et le développement de la génétique qui permet de réinterpréter en partie la phylogénèse, l’apprentissage d’une forme de langage par certains grands primates et la compréhension des modes de communication du monde végétal.
  • Là où les philosophes pensaient précédemment un seuil , l’époque contemporaine propose une différenciation de degré entre l’homme et l’animal, puis entre nature et culture. Ainsi Merleau-Ponty ne veut pas chercher une ligne de fracture puisque tout est fabriqué et tout est naturel en l’homme . La moindre de nos actions requiert une pensée complexe qui mêle ce qui peut sembler, au prix d’une simplification naïve, appartenir au domaine naturel ou au domaine culturel.
  • Cependant, si certains auteurs pensent un enchevêtrement du naturel et du culturel , d’autres refusent la nature humaine au profit de la liberté. Sartre considère que le concept de nature humaine contient un déterminisme qui s’accommode mal de la philosophie existentialiste qu’il promeut, puisqu’il restreint la capacité humaine à définir sa vie librement .

4. L’inné et l’acquis

  • L’inné est fixé à la naissance, il n’est donc pas modifiable par l’individu. L’acquis désigne les caractères issus d’une pratique, celle de l’individu ou celle de son milieu social, il est donc modifiable. Par exemple la voix – ou son absence – est innée ; mais le chant ou la parole sont acquis, je peux apprendre à moduler ma voix, mais sur la base d’une détermination biologique. Une confusion fréquente consiste à associer sans analyse l’inné au naturel, et l’acquis au culturel . On peut parler d’une confusion, car un enfant hérite partiellement du comportement culturel de ses parents. Si une femme enceinte absorbe du cannabis, elle s’expose à un accouchement prématuré et le bébé sera plus sensible aux infections durant les premiers mois. Cet enfant reçoit donc des caractères innés qui tiennent au comportement parental et qui n’ont rien de naturels.
  • Il reste que séparer en l’homme l’inné et l’acquis est souvent une bataille idéologique qui masque d’autres intentions. En considérant que tel critère inné (couleur de peau, sexe, etc.) détermine un comportement social , on a pu tenter de justifier toutes les discriminations. À l’inverse, la volonté politique de privilégier l’acquis a conduit à l’impasse du communisme de l’ex-URSS qui refusait les lois génétiques puisqu’elles impliquent une détermination biologique initiale. Il s’agit donc de penser la question de la liberté de l’homme en regard de sa constitution naturelle et génétique .
  • Le biologiste Pierre-Henri Gouyon permet de dépasser cette alternative qu’il présente ironiquement ainsi : « les gènes c’est une idée de droite, l’environnement c’est de gauche ». Selon lui, un gène est une « recette » qui a besoin d’un « cuisinier » pour devenir un plat. Plus philosophiquement, l’inné est un programme qui ne peut devenir une réalité que dans la mesure ou des comportements et un environnement expriment son potentiel . L’homme relève à 100% de l’acquis et à 100% de l’inné. Il s’agit donc de repenser l’homme dans sa complexité plutôt que de vouloir borner le terrain naturel en lui.

4 Un juste rapport à la nature

1. nostalgie et illusion.

  • Devenant incapable d’identifier ce qui dépend du naturel et ce qui dépend du culturel, l’homme contemporain peut être conduit à vivre un rapport illusoire à la nature. La nostalgie de la nature perdue, l’idéal du naturel retrouvé dans l’assiette ou dans le folklore rural, le fantasme de la nature vierge s’affichent sur nos écrans ou font le succès d’un présumé « retour à la nature ». Les sociologues Daniel Léger et Bertrand Hervieu indiquent que derrière ce fantasme du retour se cache une aspiration éthique, car le naturel est identifié à ce qui est bon par essence. L’homme moderne et désorienté cherche donc moins à fuir un monde technique qu’à redéfinir ce que peut être une vie bonne, préoccupation centrale de l’éthique.
  • L’utopie naturelle n’est pas nouvelle, Thomas More s’en fait le porte-parole dans la description de la maison des utopiens qui s’ouvre sur un jardin produisant subsistance, beauté et harmonie. D’autres mythes contemporains, Tarzan par exemple, alimentent le même espoir de (re-) devenir naturel. Pourtant, il n’y a là qu’une impossibilité logique que précise le philosophe et sociologue contemporain Jon Elster . Pour devenir naturel, il faut s’efforcer de le faire, produire un effort pour changer, ce qui n’est pas compatible avec la spontanéité du naturel .

2. Un nouveau contrat

  • Si le 100% naturel est introuvable et improductible, si le fantasme du retour est un aveu de démission de la raison , et si l’inné et l’acquis sont enchevêtrés , comment penser notre rapport à la nature ?
  • Le XX e siècle déjà, et le XXI e siècle plus encore, prennent conscience d’un devoir être de la culture dans l’environnement naturel . Il ne s’agit plus de prétendre que cet environnement est une nature vierge, ni qu’il est purement une ressource pour la technique et l’exploitation, mais il s’agit de refonder le contrat tacite d’usage des ressources naturelles .
  • Michel Serres considère qu’il est temps de fonder un contrat naturel qui place l’homme en situation de symbiote et non plus de parasite . Le parasite habite son hôte en lui prélevant des ressources sans partage, jusqu’à produire son épuisement et sa mort éventuelle. Inversement le symbiote entre dans une r elation de don et de contre-don avec son hôte. Ce modèle des échanges entre l’homme et son environnement peut produire un usage de la nature non destructif , au bénéfice mutuel de l'humanité et de son milieu de vie.

3. Prospecter et respecter

  • Etymologiquement, le terme de respect vient du verbe latin r espectare qui signifie « regarder en arrière ». Sous un angle moral, le respect consiste à maintenir l’intégrité morale d’un être , le considérer comme une finalité et pas comme un outil ou une ressource.
  • On voit bien que l’humanité n’a pas développé la culture en respectant l’environnement, mais en déterminant les potentialités d’un lieu, d’une ressource, de tels ou tels animaux, pour faire prospérer son environnement technique. En ce sens, Heidegger regrette que la technique «  arraisonne  » la nature, la force à livrer ce qu’elle ne veut pas fournir. Si le moulin attend que vent offre sa puissance, la centrale hydrolique organise les courants et le débit du fleuve pour qu’il soit sommé de livrer sa puissance. On peut conclure que le moulin re-specte ce que la centrale pro-specte .
  • Cependant, constater que la culture prospecte les potentialités naturelles ne veut pas dire qu’elle doit le faire sans égards pour l’environnement. Il est possible de penser une exploitation non destructrice qui choisisse de favoriser la durabilité et la qualité. L’humanité doit repenser son rapport à la nature face au délabrement des équilibres naturels, mais doit-elle le faire au nom d’un droit des êtres naturels ou au nom de sa propre survie et de sa propre qualité de vie ? Il relève de notre responsabilité de préserver l'environnement et les ressources de la planète, comme nous y invite le principe de responsabilité défini par Jonas mais le pourrons-nous sans introduire une dimension sacrée dans la nature ? Les anciennes civilisation le faisaient en vénérant Gaïa , la terre mère, nourricière et première. Notre modernité devra trouver un mode de modification de la nature permettant aux générations futures de revenir sur nos choix d’exploitation en disposant de ressources au moins égales en volume et en qualité.
  • L’exigence sous-jacente à cette visée écologiste est de mettre en balance les intérêts économiques engagés par l’exploitation des ressources et l’intérêt vital des hommes actuels et futurs. S’exprime ainsi la nécessité de trouver une justice dans nos rapports avec la vie biologique . Aldo Leopold qui peut être considéré comme l’un des pères de la conscience environnementale américaine déclarait : « Examinez chaque question en termes de ce qui est éthiquement et esthétiquement juste autant qu'en termes de ce qui est économiquement avantageux. Une chose est juste lorsqu'elle tend à préserver l'intégrité, la stabilité et la beauté de la communauté biotique. Elle est injuste lorsqu'elle tend à l'inverse ».

La Boîte à Bac

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Le Bac, c'est dans la Boîte !

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La Nature – Bac de Philosophie

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La Nature, Bac de Philosophie

Dans cette vidéo, nous allons réfléchir à la notion de nature, qui fait partie des 17 notions au Baccalauréat de Philosophie. Tout d’abord, nous découvrirons sa définition, l’une des problématiques qu’elle soulève et enfin l’enjeu de notre réflexion : ce qu’elle peut apporter aux hommes, qui sont des citoyens du monde. Nous aborderons ensuite les différents points de vue concernant la nature : vivre selon la nature est-il la clé du bonheur ou bien la maîtriser est-elle gage de progrès ? Nous verrons enfin qu’une solution peut être de collaborer avec la nature au service de la vie. I. Vivre selon la nature est la clef du bonheur

II. Maîtriser la nature est gage de progrès

III. Collaborer avec la Nature au service de la Vie

1) Définition, problématique et enjeu

Mais voyons d’abord les définitions du mot nature . Le terme “nature” vient du latin “ natura “, qui signifie à la fois “l’action de faire naître” , “l’état naturel d’une chose” et “l’ordre des choses”.

La notion de nature comporte plusieurs significations qui se reflètent dans son sens courant, tel que : 

– un ordre inscrit dans l’univers qui déterminerait le cours des événements ; 

– le milieu naturel non transformé ; 

– ou encore ce qui chez l’individu est inné et relève de son donné biologique et psychologique et non de son apprentissage.

D’emblée, il est possible de percevoir le lien et l’opposition qui unissent les termes nature et culture . La notion de nature, qui peut sembler assez obscure, s’éclaircit lorsqu’on la met en contraste avec la culture, laquelle est de l’ordre de l’acquisition, de la transformation et recouvre l’ensemble des créations techniques, sociales et spirituelles.

Claude Lévi-Strauss évoque l’exemple des enfants sauvages, nés et ayant vécu en dehors de la société, pour illustrer la nature humaine. Victor de L’Aveyron , l’un des enfants sauvages les plus connus, a été trouvé dans la forêt à douze ans sans langage ni intelligence. Malgré les efforts de ceux qui l’ont recueilli, il n’a jamais réussi à apprendre à lire ni à écrire. Toutefois, certains soupçonnent que l’enfant, atteint d’autisme profond, a été abandonné dans la nature par ses parents alors qu’il était en bas âge, et on n’est donc pas certain qu’avec une autre structure psychique, il n’aurait pas pu apprendre à lire et écrire.

Boris Cyrulnik a contesté l’idée selon laquelle la nature humaine serait illustrée par l’enfant sauvage, vu que l’Homme se révèle essentiellement en société, où il apprend le langage, la pensée et développe son intelligence. Il ne devient donc Homme que grâce à la culture qui l’entoure.

Jean-Paul Sartre a également remis en question l’idée qu’il existe une nature humaine prédéfinie, car selon lui, l’Homme n’existe et ne construit son identité qu’au travers de ses projets et de ses réalisations, lesquelles expriment sa liberté . Ainsi, tout Homme construit son identité par son existence.

En guise de définition, la nature est ce qui est inné, ce qui est avant tout, tandis que la culture est ce qui est acquis, transformé et artificiel. Cependant, la relation de l’Homme à la nature est difficilement cernable et polysémique , et elle a également évolué au fil du temps.

Le rapport de l’Homme à la nature est difficilement cernable et polysémique. Il a également évolué au fil du temps. Si dans l’Antiquité, « c’est la nature que l’on doit prendre comme guide » pour tendre vers le bonheur et la sagesse, l’essor de la technique et des sciences à l’époque moderne nous a poussés à nous rendre, comme le précise Descartes, « maîtres et possesseurs de la nature » . À partir du XVIIe siècle, la science a permis de sonder les lois naturelles, et l’Homme semble disposer d’un pouvoir qui lui permet de dompter cette force naturelle et créatrice de la vie.

Cependant, cette évolution vers la maîtrise de notre nature n’est pas sans poser de problèmes. Le changement climatique est le plus parlant des problèmes liés à notre rapport actuel avec la nature. N’est-il pas risqué d’instrumentaliser la nature alors qu’elle est le premier principe créateur de vie qui conditionne notre existence ? Cela soulève une problématique importante : si nous parvenons à montrer qu’il existe une alternative à l’exploitation de la nature , peut-être que la survie de l’espèce en dépendra, et nous pourrions même éviter que les inégalités déjà présentes ne s’amplifient. En effet, en temps de pénurie de ressources, ceux qui ont de l’argent s’en sortent mieux que les autres.

I. VIVRE SELON LA NATURE EST LA CLÉ DU BONHEUR

a) Désacraliser la nature pour mieux faire avec

Dans l’Antiquité, l’idée émerge que la nature est un monde matériel régi par des lois plutôt que le résultat du caprice des dieux , ce qui n’était pas évident à l’époque. Aristote considérait que la nature était régulée par des lois, notamment celles du mouvement , de la naissance et de la mort . Lucrèce , quant à lui, estimait que la nature ne pouvait être l’œuvre de Dieu car elle était imparfaite . Ainsi, il était important de la désacraliser afin de comprendre ses principes et sa signification , de déterminer la place de l’Homme dans ce système et ce à quoi il pouvait aspirer. Les penseurs antiques ont compris que l’Homme n’était qu’un élément au service de la nature et ont choisi de s’adapter à ce qu’elle rendait possible.

b) Prendre la nature comme guide

Les penseurs antiques prenaient la nature pour modèle . Pour les stoïciens, qui prônaient une « vie simple » et naturelle, vivre en harmonie avec la nature et soi-même était la clé du bien-être. Ils recommandaient de maîtriser les passions , de limiter les désirs et de se défaire des illusions . De même, les Épicuriens considéraient que le bonheur résidait dans la satisfaction des besoins naturels et nécessaires tels que boire, manger, dormir et se reproduire. Bien que cela ne soit pas synonyme d’abondance, Epicure recommandait de s’offrir de temps en temps un plaisir naturel mais non nécessaire, comme boire un verre de bon vin.

Les philosophes antiques pensaient que limiter son comportement à des choses naturelles était la clé de l’ataraxie, une sérénité associée au bonheur . Pour eux, le retour à l’état naturel était donc un choix rationnel et empreint de sagesse . C’est cette même raison qui a conduit certains philosophes à prôner la réconciliation avec notre part animale.

c) Se reconnecter avec sa partie animale

Au IVe siècle avant JC, Diogène le cynique , un philosophe grec, conclut que pour être heureux, il faut vivre comme un chien, après avoir observé une souris courir sans se soucier de son dénuement. Il abandonna tout ce qu’il avait, acheta un manteau pour dormir, une besace pour y mettre sa nourriture et décida de tout faire, absolument tout, en public. Ainsi, les philosophes ne sont pas toujours tristes comme on le raconte.

Quant à Derrida , il regrette le logocentrisme de la philosophie moderne occidentale , qui considère que sa façon d’utiliser le langage doit être la norme . Selon lui, l’animal est exploité par l’humain, réduit à ce que l’humain n’est pas et ne veut pas être. C’est regrettable, car en plus de faire souffrir les animaux, la frontière qui sépare les Hommes des animaux est plus mince qu’il n’y paraît. Pour le philosophe, tous les êtres vivants devraient être reliés . Cette reconsidération de l’animalité va de pair avec ceux qui revendiquent la nécessité de vivre selon la nature.

d) Droit et devoir de vivre selon la nature

Dans l’histoire de la philosophie, Descartes considérait les animaux comme de simples machines dénuées de conscience. Cependant, Rousseau , considéré par certains comme le père de l’écologie moderne, détecte en l’animal une “machine ingénieuse et place la nature au centre des activités humaines. Autrement dit, la nature doit jouer un rôle primordial dans l’éducation, les relations amoureuses ou encore la recherche de la vérité. Le mouvement écologiste, quant à lui, s’est construit sur la défense du milieu de vie en tant que déterminant de la qualité de la vie. L’un de ses fondateurs, André Gorz , a axé son engagement politique à partir de la critique du modèle de consommation excessive des sociétés contemporaines. Le premier candidat écologiste à se présenter à l’élection présidentielle de 1974, René Dumont , a appelé à une civilisation “de l’arbre et du jardin”, dans laquelle les paysans joueraient un rôle fondamental.

Cependant, si l’idée de vivre selon la nature est séduisante et semble être le gage d’une certaine harmonie, on peut se demander si elle ne possède pas certaines limites. Si on la pousse à l’extrême, n’est-il pas dangereux de croire que notre nature est déterminée par des lois ? En effet : – Les femmes ont-elles vraiment plus l’instinct maternel que les hommes ou cette idée n’est-elle qu’une construction sociale des sociétés patriarcales ? – Ou encore, a-t-on vraiment envie de revenir à l’état de l’enfant sauvage ?

Il semblerait que ce ne soit pas le cas des philosophes modernes et contemporains…

II. MAÎTRISER LA NATURE EST GAGE DE PROGRÈS

a) La conception mécaniste de la naturel

Dans l’optique de Descartes , la philosophie spéculative doit laisser place à une philosophie pratique, à même d’être utile à l’Homme. Selon lui, grâce aux avancées de la science, l’Homme est le seul être capable de connaître la nature et se doit de la maîtriser, malgré sa création divine mais désordonnée.

Cette foi croissante en l’Homme et son potentiel s’intensifie au siècle suivant avec la conception finaliste proposée par Kant . Selon cette conception, la nature n’existe que pour permettre l’avènement de l’Homme.

b) La nature est une valeur relative

Si Descartes avait des réserves quant au potentiel de l’Homme, Kant n’hésite pas à lui accorder une totale légitimité sur la nature , considérant que cette dernière, dépourvue de raison, ne possède qu’ une valeur relative . Pour Kant, la raison est un principe supérieur et la nature n’est qu’un moyen, tandis que l’Homme raisonnable est une fin en soi. En d’autres termes, l’Homme est un sujet, tandis que la nature est un objet. Cependant, en délimitant ce qui est important pour l’Homme et ce qui sert une fin extérieure, Kant a également contribué à déterminer ce qui est objet de respect – l’Homme – et ce qui ne l’est pas – la nature. Cette absence de mesure n’est pas sans conséquence.

c) L’essor de la technique et des sciences a conduit à la perte de contrôle

À l’époque moderne, la science et la technique devaient permettre à l’Homme de maîtriser et de posséder la nature. Cependant, dans notre époque actuelle, appelée « anthropocène », les êtres humains sont devenus la force principale qui transforme la Terre. Cette puissance excessive a conduit à une perte de contrôle, selon Hannah Arendt , car l’Homme n’a plus la capacité de percevoir les conséquences de ses actions sur la nature.

Par exemple, si les inventeurs du plastique avaient su que chaque année, huit millions de tonnes de plastique finiraient dans les océans, ce qui crée un septième continent de plastique, ils auraient peut-être agi différemment.

Ainsi, René Girard évoque le « rendez-vous planétaire de l’Homme avec sa propre violence » , et la crise écologique semble nous inviter à redéfinir la nature comme un bien précieux qu’il faut protéger.

Il est donc temps de trouver une solution en collaborant avec la nature pour préserver la vie.

III. COLLABORER AVEC LA NATURE AU SERVICE DE LA VIE

a) L’économie capitaliste : une conséquence autodestructrice de la nature humaine

Si Hobbes , en paraphrasant Plaute , a considéré que la nature humaine était d’être « un loup pour l’Homme », c’est-à-dire égoïste , cupide , assoiffé d’accumulation , il est compréhensible que le capitalisme et la société de consommation , qui se concentrent sur la croissance et le profit, soient des choix économiques logiques. Cependant, cela pose des problèmes, car selon Hannah Arendt, la condition pour maintenir l’économie capitaliste est « de ne laisser intervenir ni durabilité, ni stabilité », et son maintien « n’est possible que si l’Homme sacrifie son monde et son appartenance au monde ».

b) La nécessité de préserver la nature

Le point de vue pessimiste selon lequel l’Homme est égoïste et destructeur de la nature, peut être contredit par celui de Rousseau qui affirme que l’Homme est naturellement bon , et que ce sont les structures sociales de la propriété et du marché qui ont corrompu l’Homme . En adoptant cette perspective, il est possible d’espérer préserver la nature, ou du moins de cesser de l’exploiter. Au contraire de Kant , il s’agit de considérer la nature comme un sujet , un alter ego avec lequel il faut collaborer pour la vie et la durabilité de l’espèce. Bien que l’Histoire montre des exemples d’altruisme et de solidarité , il est important que cette réorientation ne reste pas théorique, mais qu’elle se concrétise dans des actions politiques .

c) Concilier écologie et démocratie

Certains penseurs « verts » envisagent des scénarios sans État inspirés par une pensée libertaire, mais Habermas cherche quant à lui à réconcilier l’écologie et la démocratie , tout en luttant contre les dérives autoritaires de la pensée écologique .

d) Le concept de développement durable

Pour ceux qui prônent le développement durable , il est primordial d’articuler l’économie et la préservation de l’environnement. Ainsi, Hans Jonas insiste sur la nécessité de limiter nos actions transformantes par respect pour la nature, en se basant sur le principe de responsabilité.

e) La nécessité de séparer le pouvoir politique et économique

Selon Arendt , la garantie du respect de nos valeurs humanistes et de la perpétuation de notre existence passe par la « séparation entre le pouvoir de l’État et le pouvoir économique ».

f) L’importance de l’initiative individuelle

Jonathan Safran Foer, l’auteur de Faut-il manger les animaux ? et de L’avenir de la planète commence dans notre assiette, milite contre l’élevage intensif , qu’il considère en grande partie responsable de la crise climatique . Il préconise de « moins utiliser l’avion, vivre sans voiture, avoir moins d’enfants et réduire notre consommation de produits d’origine animale ».

Il est évident que la notion de nature est essentielle et centrale dans nos problématiques actuelles. Réfléchir à cette notion peut conduire au catastrophisme , à l’autoritarisme , à la technophobie ou encore à l’antiscience . Cependant, il est utile de rappeler que nous vivons une époque passionnante où tout doit être repensé, à commencer par la politique et nos comportements quotidiens. Le danger aujourd’hui est que, emportés par un processus qui nous dépasse, nous abandonnions notre espace d’action. Dans ce contexte, la philosophie a un rôle à jouer. Nous comptons sur vous pour réinventer le monde futur ! 

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  • La nature - le cours

Plan de la fiche :

  • Connaître sa nature, véritable enjeu premier de la philosophie ?
  • L'homme, un être qui a des dispositions innées ou bien qui est tout entier construit par la culture ?
  • L'homme est-il gardien de la nature et quel type de gardien se doit-il d'être ?

Introduction

1. Délimitation de la notion

On dit d'une personne que c'est une force de la nature ou que c'est une bonne nature pour exprimer son caractère ou son essence. Au premier sens du terme, la nature renvoie en effet à l'essence de la personne. Mais la nature c'est aussi ce qui s'oppose à la culture. Ce qui est naturel est opposé à ce qui est culturel. L'homme est en effet produit de la nature, c'est un être naturel alors que la culture est un produit de l'homme. La culture est artificielle ce qui signifie qu'elle est produite par l'homme. La nature est-elle ordonnée ou bien est-elle produite et gouvernée par le hasard ? La terre est-elle un être vivant qui nécessite un traitement singulier et qu'est-ce qu'un être vivant précisément ? Comment distinguer celui qui se comporte de manière naturelle de celui qui nous ment et qui se dissimule ? Lorsque l'on dit d'une personne qu'elle est « nature » on veut dire qu'elle est toute simple et sans dissimulation. La nature ne trompe pas, dit-on. Elle est de plus assez « brute » et si on la laisse sans contrôle, il arrive parfois qu'elle soit dangereuse.

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  • L'art - le cours

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COMMENTS

  1. La nature - dissertations de philosophie - 20 au bac

    La nature - dissertations de philosophie. L’idée d’un retour à la nature a-t-elle un sens ? Ce qui est naturel a-t-il nécessairement une valeur ? Comment les sciences humaines questionnent-elles la notion d'inhumain ? Doit-on le respect au vivant ? Faut-il, pour le connaître, faire du vivant un objet ? Faut-il se méfier de l'idée de ...

  2. Dissertations sur La nature - Philo bac

    La nature, source inestimable de fascination et de réflexion, est un sujet central de la philosophie environnementale et métaphysique. Elle soulève des questions sur notre relation à l’environnement, sur la valeur intrinsèque de la nature et sur les responsabilités morales envers la planète.

  3. Bac de Philo : La nature - Fiche de révision - L'Etudiant

    La nature fait référence à tout ce qui existe déjà sans avoir été modifié par l’être humain, tandis que la culture désigne la transformation de la nature par l’homme.

  4. Exemple de dissertation de philosophie - Scribbr

    Mis à jour le 7 décembre 2020. Voici des exemples complets pour une bonne dissertation de philosophie (niveau Bac). Vous pouvez les utiliser pour étudier la structure du plan d’une dissertation de philosophie, ainsi que la méthode utilisée.

  5. La méthode de la dissertation de philosophie - Scribbr

    Lanalyse du sujet de la dissertation de philosophie permet de dégager deux ou trois idées qui sont les parties de votre développement. Chaque argument est l’objet d’un paragraphe qui doit présenter une explication de l’argument, des exemples précis et une phrase conclusive.

  6. 303 sujets de Philo corrigés - plans de dissertation rédigés ...

    Les incontournables du BAC de philosophie : plans rédigés de dissertations et commentaires de texte. Annales corrigées du BAC philo en téléchargement.

  7. La nature - Tle - Cours Philosophie - Kartable

    D'un point de vue scientifique, la nature se définit comme l'ensemble de la réalité matérielle indépendante de l'activité et de l'histoire humaines. C'est le cadre dans lequel vivent tous les êtres vivants, et que l'homme tente d'expliquer par un ensemble de lois : les lois de la nature.

  8. La nature - Fiche de révision Afterclasse

    La nature peut être définie comme le tout de la réalité, humaine comme extra-humaine. En ce sens il n’existerait pas d’anti-nature. C’est en ce sens englobant que Parménide définit l’être, comme totalité du réel, comprenant la pensée mais excluant le néant.

  9. La Nature, Bac de Philosophie - La Boîte à Bac

    Dans cette vidéo, nous allons réfléchir à la notion de nature, qui fait partie des 17 notions au Baccalauréat de Philosophie. Tout d’abord, nous découvrirons sa définition, l’une des problématiques qu’elle soulève et enfin l’enjeu de notre réflexion : ce qu’elle peut apporter aux hommes, qui sont des citoyens du monde.

  10. Fiche de révision Philo : la nature - Studyrama

    Plan de la fiche : Connaître sa nature, véritable enjeu premier de la philosophie ? L’homme, un être qui a des dispositions innées ou bien qui est tout entier construit par la culture ?